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Revue Sociologie du travail Mir@bel
Numéro vol. 10, no 4, octobre-décembre 1968
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Obstacles à la perception du changement dans les pays sous-développés - Albert O. Hirschman p. 9 pages accès libre avec résumé
    L'auteur analyse plusieurs types d'obstacles qui s'opposent à la perception du changement dans les pays en voie de développement : la persistance de certains traits culturels mineurs , abusivement associés à la situation de sous-développement ; l'intérêt excessif accordé aux processus qui déclenchèrent dans les pays développés des changements cumulatifs mais qui n'ont pas de raison d'en déclencher nécessairement dans les pays sous-développés ; le style de changement discret et graduel que doivent adopter les dirigeants pour rassurer les pays dominants ; la nature des idéologies, enfin, avec lesquelles est perçue la société. Les obstacles à la perception du changement , conclut l'auteur, se transforment en obstacles au changement lui-même.
  • Esquisse d'une théorie du syndicalisme - Patrick de Laubier p. 31 pages accès libre avec résumé
    L'auteur propose une interprétation du dynamisme syndical intéressant l'aspect fonctionnel du syndicalisme (intégration sociale ) et son aspect idéologique (mouvement ouvrier). Il emprunte à Tönnies, à Scheler et à Durkheim les éléments essentiels de sa conceptualisation et accorde par ailleurs un rôle privilégié aux aspects démographiques. Son analyse porte successivement sur le syndicalisme libéral et, de façon plus brève, sur le syndicalisme d'encadrement.
  • Le traitement de la réclamation dans l'industrie textile - Pierre Dubois p. 14 pages accès libre avec résumé
    Le syndicalisme modifie-t-il, par sa présence dans l'entreprise, les circuits d'information , en particulier ceux qui relient les ouvriers à la direction. Les réclamations des travailleurs peuvent être transmises par les délégués du personnel. L'utilisation ou la non-utilisation par ceux-ci des canaux habituels d'information (voie hiérarchique) met en jeu des situations de pouvoir et peut faire naître des conflits ; en effet , l'attitude des représentants du personnel est fonction de leur pouvoir dans l'entreprise et de l'influence de la maîtrise. Le degré d'évolution technique atteint dans la branche industrielle rend compte du pouvoir de chacun de ces deux types d'acteurs sociaux.
  • L'analyse contextuelle appliquée aux orientations et aux comportements syndicaux - Sami Dassa p. 9 pages accès libre avec résumé
    Dans une étude sociologique , il est insuffisant pour expliquer les comportements et les orientations des acteurs de s'en tenir à des caractéristiques individuelles même multiples. Souvent, les caractéristiques du groupe dans lequel sont situés ces acteurs apportent une intelligibilité supplémentaire à leur comportement. L'analyse contextuelle permet une approche de ce problème en montrant comment des comportements et attitudes liés à des caractéristiques individuelles sont modifiés sous l'effet du milieu. L'auteur étudie ici l'influence d'un contexte de syndicalisation faible ou forte sur les syndiqués et les non-syndiqués. Il montre que l'effet n'est pas le même suivant qu'il s'agit de la diffusion des pratiques revendicatives ou de la diffusion de l'orientation syndicale.
  • Facteurs mesurables de la rotation de la main-d'œuvre et conditions effectives de la mobilité de l'emploi - Hubert Macé p. 15 pages accès libre avec résumé
    Après l'esquisse d'une définition de ses différentes formes et le regroupement en trois grandes catégories des éléments qui l'influencent , les méthodes utilisées pour l'étude de la mobilité de la main-d'œuvre sont évoquées. Dans un second temps, les résultats d'une enquête sur la mobilité de l'emploi de plusieurs milliers de travailleurs appartenant à une branche relativement peu mécanisée de l'économie nationale sont analysés. A l'issue de cette analyse , il apparaît que les variables habituellement invoquées (ancienneté , nationalité, salaire, débouchés, âge, qualification, politique du personnel...) ne sont pas toutes adaptées à l'étude de la mobilité de l'emploi. Un autre système de classification, plus proche des causes, est proposé. Pour les travailleurs appartenant au secteur étudié, il s'exprime dans les relations suivantes : la mobilité augmente lors de la croissance des besoins pécuniaires, des débouchés professionnels, des ressources d'habitat, des attitudes défavorables à l'égard du travail effectué. Elle décroît lors de l'augmentation de l'importance des avantages accordés par l'entreprise en fonction de l'ancienneté, de l'accoutumance aux tâches et au milieu de travail, de la situation de dépendance à l'égard des milieux domestique, social, et professionnel. Il apparaît, de plus, que l'action isolée d'un facteur déterminé suffit rarement et que seule la conjonction d'un certain nombre d'éléments peut provoquer une décision de changement d'emploi.
  • Documents

    • La participation du personnel à l'entreprise : L'expérience d'une entreprise de taille moyenne - Philippe Derouin p. 10 pages accès libre avec résumé
      Les débats sur la participation obligatoire des travailleurs à la prospérité des entreprises se sont multipliés mais ils sont restés souvent théoriques ou vagues, ou bien ils se sont situés au plan politique. Il est assez curieux en effet de noter que malgré le nombre assez important d'entreprises qui ont pratiqué une politique de ce genre, il n'existe pas d'étude approfondie, tant sur les problèmes que poserait une telle réforme que sur les conséquences qu'elle pourrait entraîner. Il aurait cependant pu être intéressant de tester certaines des affirmations formulées et des propositions avancées ; mais les industriels qui ont été conduits à parler de leurs expériences ne les ont pas vraiment analysées et n'ont pas non plus tiré tous les enseignements qui pouvaient s'en dégager. L'objet de notre enquête a été de réunir suffisamment de données empiriques pour pouvoir esquisser une réponse au problème ; la participation introduit-elle un élément nouveau dans la relation du travail ? La situation des entreprises qui la mettent en pratique est-elle significativement différente de celle de l'ensemble de l'industrie ? L'institution d'un système de participation a en effet pour but de transformer plus ou moins profondément la situation du salarié dans l'entreprise, en lui reconnaissant des droits sur une fraction des bénéfices ; en lui permettant de prendre part à l'ensemble des décisions prises dans la firme autrement qu'en tant qu'exécutant. Or cela est parfaitement vague et imprécis et chaque auteur ou chaque chef d'entreprise aura sa propre conception de la chose. D'où la nécessité de présenter un cas particulier, une expérience bien précise à laquelle seront attachées les propriétés que l'on pourra faire apparaître mais à partir de laquelle on sera conduit à tenter certaines extrapolations.
    • La nouvelle classe ouvrière en grève - Jacques Leenhardt p. 9 pages accès libre avec résumé
      L'article que l'on va lire se propose un objectif volontairement limité. S'il est encore trop tôt pour brosser un portrait fidèle des grèves de mai-juin 1968, tout au plus, et ce sera notre propos, peut-on apporter sur des expériences particulières un ensemble d'informations précises. Bien sûr il serait tentant d'ériger à partir de là une théorie, mais la multiplicité des contextes sociaux, des motivations et des types d'action est si évidente qu'il serait bien imprudent de se hasarder à des généralisations. Cependant, il aurait été dépourvu d'intérêt d'apporter ce matériel sans formuler au moins une hypothèse qui l'ordonnât. Que le lecteur veuille donc bien considérer ce qui sera ici du domaine de l'interprétation comme hypothèse et non pas conclusion. Enfin, nous nous garderons de reprendre à l'occasion de cette expérience les questions principielles classiques concernant l'autogestion des entreprises, pour la raison que les travaux de commission que nous aurons à exposer n'en parlent que de manière périphérique et allusive.
  • Comptes rendus

  • Informations - p. 3 pages accès libre