Contenu du sommaire : «Sociologie du travail» a vingt ans

Revue Sociologie du travail Mir@bel
Numéro vol. 22, no 1, janvier-mars 1980
Titre du numéro «Sociologie du travail» a vingt ans
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos - Michel Amiot p. 3 pages accès libre
  • Les ouvriers et le progrès technique : Mont-Saint-Martin vingt ans après - Claude Durand p. 18 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le thème du progrès technique et de la productivité accrue comme facteur de progrès social doit être utilement replacé dans sa perspective historique : dans l'immédiat après-guerre, à l'époque des premiers plans de modernisation et d'équipement, il relevait d'une foi partagée par les travailleurs et leurs syndicats comme par les dirigeants de la société française. La remise en cause du productivisme et du développement économique, après 1968, est le fait non seulement d'intellectuels ou de dirigeants économiques, mais aussi d'une partie de la classe ouvrière. C'est ce que révèle un panel d'enquête récent, sur les ouvriers de la tôlerie de Mont-Saint-Martin, dans le bassin sidérurgique de Longwy, vingt ans après l'une des enquêtes pionnières de sociologie du travail. Les opinions des ouvriers d'aujourd'hui, fortement affectés par la crise, manifestent un déplacement significatif des préoccupations : alors qu'il y a vingt ans le conflit et les incertitudes portaient sur la juste répartition à espérer des bénéfices du progrès technique, aujourd'hui c'est le progrès technique lui-même qui est mis en cause, avec le mode de vie et de développement économique qu'il entraîne.
    The theme of technical progress and increased productivity, as factors of social progress has to be usefully reinserted in its historical context : immediately after WW I, during the period of the first Economic Development Plans, it belonged to a belief common to the workers and their unions, and to the managers of the French society. Productivism and economic development have been put back to question, after 1968, not only by intellectuals or economic managers, but also by part of the working class. This is evidenced by a quick panel survey conducted over the workers of M ont-Saint-Martin sheet-iron works, near Longwy, revisited twenty years after the completion of one of the pioneering inquiries in the field of industrial sociology. Present day workers, seriously affected by the crisis, express opinions witnessing a significant drift in their interests : whereas twenty years ago, conflicts and uncertainties would focus on the achieving of a fair distribution of the benefits to be expected from technical progress, nowadays technical progress itself is being put back to question, together with the way of life and of economic development connected to it.
  • Le déterminisme technologique dans la sociologie du travail (1955-1980). Un changement de paradigme ? - Marc Maurice p. 16 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Au cours des vingt années écoulées , la sociologie industrielle française a développé diverses variantes, parfois opposées, de réponses à la question unique et limitative : quid des rapports de la technique et du travail ? Cette question domine, tant les recherches des années cinquante relatives aux conséquences du progrès technique sur l'évolution de l'organisation du travail, que les recherches du tournant des années cinquante-soixante relatives à l'évolution de la classe ouvrière, de sa conscience, de ses attitudes à l'égard du travail. Ce paradigme du déterminisme technologique qui domine à la fois la demande sociale de recherche et la diversité des réponses apportées par les sociologues, fait place, après 1968 et au cours de la décennie actuelle, à une perspective nouvelle dans laquelle la technique est considérée plus clairement comme instrument de domination sociale. Ce changement de paradigme est moins lié au progrès de la réflexion théorique qu'à une transformation de la demande sociale de recherche, elle-même fortement dépendante du développement de la crise économique.
    In the course of the last twenty years, French industrial sociology has worked out several, casually contrasting, versions of an answer to the sole and limited question : what about the relationship between technique and work ? This question dominates as well the research projects performed during the fifties, about the influence of technical progress on the evolution of work organisation, as the research projects performed at the turn of the sixties, about the working class evolution, its consciousness and attitudes to work. This technological determinism paradigma, which dominates both the social demand for research and the varied answers brought about by sociologists, has been substituted, after 1968 and during the present decade, by a new outlook considering technique more clearly as an instrument of social control. Such a shift of paradigma is less tied to any progress in theory than to some alteration of the social demand for research, a demand which itself is closely connected to the developing economic crisis.
  • Sociologie du travail et sociologie du changement - Catherine Ballé p. 17 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Pendant vingt ans «Sociologie du travail » a observé , commenté, analysé et interprété les changements de la société française. La revue a-t-elle pour autant favorisé la définition d'une approche spécifique de ces problèmes et la constitution d'une sociologie du changement ? Par le biais d'une exploration des multiples articles consacrés à ce thème dans ses dimensions empiriques et théoriques, des éléments ont été recherchés afin d'apporter une réponse à cette interrogation.
    For twenty years, the evolution of French society has been studied, commented and analysed in Sociologie du travail. One can wonder then if such an emphasis results in the mere constitution of a large empirical data bank or brought about the definition of a more specific approach to social change. Answers to this question were searched for in the various studies which have stressed either the empirical or the theoretical aspect of such phenomena. to social change. Answers to this question were searched for in the various studies which have stressed either the empirical or the theoretical aspect of such phenomena.
  • Débat

    • Regards étrangers sur la sociologie du travail française - p. 21 pages accès libre avec résumé
      Dans le cadre de ce numéro spécial , il paraissait important de mentionner deux ouvrages récemment consacrés par des sociologues étrangers à la sociologie du travail française. Plutôt que d'en proposer un compte rendu critique, , il a semblé intéressant au Comité de rédaction de discuter ces ouvrages avec leurs auteurs, on trouvera donc ci-après une brève exposition , par Klaus Dull et par Michael Rose, des principales idées et conclusions de leurs travaux, et un résumé de la discussion à laquelle ils ont participé avec les membres du comité de rédaction de la revue, discussion qui (délibérément) n'a pas cherché à «conclure ».
  • Organisation, technologie et marché de l'entreprise industrielle - Dominique Monjardet p. 21 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    S'appuyant sur les résultats d'une recherche menée dans le cadre du Groupe de sociologie du travail, cet article se propose d'expliquer pourquoi on aboutit à une impasse lorsque, à la suite d'une certaine tradition de la sociologie des organisations, on tente de mettre au jour des corrélations directes entre les types de techniques mises en œuvre dans les entreprises, et les types d'organisation générale des mêmes entreprises. En réalité, si la technologie est un mauvais prédicteur de l'organisation, c'est parce que l'une et l'autre sont sous la dépendance du marché et de la nature de la contrainte qu'il fait peser sur l'entreprise. D'où la nécessité de reconstruire le champ des observations en tenant compte de cette dimension déterminante, et en abandonnant la notion d'«impératif technologique ».
    Relying on the results of a research project conducted within the framework of the " Groupe de sociologie du travail the paper attempts at explaining why part of the tradition of organization sociology leads to a dead end, when trying to work out direct correlations between types of techniques and types of organizational patterns within companies. Indeed technology proves to be a bad predictor for organization pattern, because both are dependant on the market, and the way it weighs on the company. Henceforth the necessity of delineating the observation field taking into account such a major dimension and dismissing the notion of technology as a determining variable.
  • Conflits du travail, classes sociales et contrôle social - Jean-Daniel Reynaud p. 19 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Procédant librement à un bilan des recherches menées en sociologie du travail, fauteur décèle , dans la montée imprévue des nouveaux conflits de la présente décennie, des traits qui obligent à les considérer pleinement comme des luttes de classes. Mais l'irréductible dispersion de ces conflits disqualifie tout recours explicatif aux grands déterminismes technologiques ou économiques qui ont fait la fortune de la sociologie des années cinquante-soixante. La diversité des nouvelles luttes de classes peut être mieux appréhendée à l'aide d'une analyse attentive à mettre en valeur le caractère singulier des conjonctions de forces et de contraintes au sein des institutions — objet traditionnelle¬ ment privilégié de la sociologie.
    Freely drawing tentative conclusions from out the research movement on industrial conflicts, the author notices, among the unforeseen uprising of the present decade conflicts, specific features that oblige the observer to consider them fully as class struggle. But their irreducible dispersion prevents one from resorting to any explanation in terms of the big technological or economic determinations which were in favour in sociological works during the fifties and sixties. In order to cope more closely with the diversity of the new class struggle, one has to devote more careful attention to pointing out the singular networks of forces and constraints relationships among institutions — a traditional object of sociology.
  • Comptes rendus

  • English summaries - p. 2 pages accès libre
  • Les éditeurs nous communiquent - p. 2 pages accès libre