Contenu du sommaire
Revue | Sociologie du travail |
---|---|
Numéro | vol. 25, no 1, janvier-mars 1983 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le contrat de travail ou les avatars d'un concept - Sabine Erbes-Seguin p. 14 pages Concept vide, abstraction juridique, en dépit d'un trop plein de définitions, le contrat de travail est, pour fauteur, prétexte à une réflexion épistémologique sur le droit. Avec la diversification accrue des types de contrat (à durée déterminée ou non, temporaire...) ce n'est pas tant la notion d'emploi qui éclate mais plutôt les pratiques diversifiées d'emploi qui se coulent dans le moule protéiforme du contrat. Grâce à l'analyse des différentes filières jurisprudentielles concernées par la rupture du contrat — les Prud'hommes, l'instance civile ou correctionnelle des TGI, les tribunaux administratifs — l'auteur met en évidence les fonctions de l'espace et du temps dans le contentieux du contrat de travail.Sabine Erbès-Seguin, The work-contract, or the misadventures of a concept. Although many definitions of a work-contract can be found, it remains an empty concept and a juridical abstraction. Such an assumption leads the author to a series of «epistemological» considerations on law. With the recent diversification of work-contracts (part-time, temporary, etc...) employment in itself doesn't really fly into pieces. What actually happens is that the various social practices concerning employment melt into the multiform mould offered by the work-contract. The description of the different juridictionnal branches concerned by the rupture of these contracts points out the functions of space and time in litigious affairs.
- Accord de contenu ou accord de méthode ? : L'exemple de l'accord national interprofessionnel de 1969 sur la sécurité de l'emploi - Jocelyne Loos p. 17 pages Quel est le destin d'un accord national interprofessionnel ? Quelles sont les retombées d'une négociation menée à ce niveau et quels sont ses résultats, par ricochet, à l'échelle de l'entreprise ? L'exemple retenu — l'accord de 1969 sur la sécurité de l'emploi — révèle (ou confirme) l'existence de deux conceptions antinomiques de la négociation. La stratégie de débordement des uns (syndicats) qui vise à dépasser les acquis nationaux se heurte à la volonté des autres (patronat) de niveler les garanties prévues «vers le bas». L'hypothèse avancée est que la portée d'une négociation de ce type dépend , en dernier ressort, de la nature même de l'accord. L'auteur plaide pour une distinction claire entre l'accord de contenu dont les clauses prévoient des garanties directement applicables et l'accord de méthode qui se contente de fixer les règles, le cadre et le sens des négociations aux niveaux inférieurs et dont les clauses sont de portée générale et pédagogique. Ainsi, et contrairement à l'exemple précédent, l'accord sur la réduction de la durée du travail signé en 1981 — conçu et perçu par les partenaires sociaux comme un accord de méthode — a incontestablement favorisé la vie contractuelle, si l'on en juge par le nombre de négociations de branches et d'entreprises qu'il a induites.Jocelyne Loos, Contents agreement or method agreement ? What is the fate of a national interprofessionnal agreement ? What are the effects of négociations held at that level and it's chain results at the plant level ? The example chosen here — the 1969 agreement on guaranteed employment — reveals (on confirms) the existence of two antagonistic conceptions of négociation. Overflow, as a union strategy aiming to exceed the benefits obtained on a national basis runs against management's determination to level guarantees around their minimum score. The idea advanced here is that the outcome of this type of négociation largely depends on the nature of the agreement itself. The author pleads for a clear distinction between contents agreements in which the garantees named can immediatly be put into application, and method agreements that define in a broader and more «pedagogical» manner the rules, the frame and the meaning of the négociations to be held at lower levels.
- Conflit ou négociation ? Les grèves, leurs résultats et la taille des entreprises - Sami Dassa p. 13 pages Malgré l'institutionnalisation des systèmes de négociation professionnelle, la grève n'a rien perdu de sa virulence. Ainsi se pose la question de l'interprétation de l'une par rapport à l'autre. Ici, à l'aide de données quantitatives portant sur les conflits du travail établis par les Inspecteurs du travail, l'auteur entend démontrer que, contrairement au sens commun, les petites entreprises négocient plus rapidement que les grandes sous la pression des grévistes. Il ajoute que cette pression doit être plus forte, dans les grandes entreprises que dans les petites (en termes de mobilisation et de détermination des grévistes) pour que les conflits débouchent effectivement sur des négociations et des accords. Il étaye ainsi la thèse de prééminence du conflit sur la négociation.Sami Dassa, Industrial relations : conflict or bargaining ? In spite of institutionalized bargaining systems, strikes have not vanished. This raises the problem of how to understand the meaning of strike in relation to négociation. Here, the author shows how smaller firms enter into a bargaining process — under workers pressure — more rapidly than larger ones. Also how this pressure must he higher (length of the strike and proportion of workers involved in the conflict) in larger firms if conflict should lead to négociation and agreement. The study is based on quantitative data about conflict in french industry registered by the Ministry of Labour. These results are rather surprising as the larger firms are generally known for their highly developped bargaining system. Thus, the author is supporting the thesis of prevailing conflict over bargaining.
- La crise des foyers de jeunes travailleurs : essai d'interprétation - Olivier Galland, Marie-Victoire Louis p. 18 pages Institution relativement récente — elle ne remonte sous sa forme actuelle qu'à l'après-guerre — les Foyers de Jeunes Travailleurs sont, en réalité, un héritage du XIXe siècle. Nés avec l'industrialisation, dans le sillon du catholicisme social, les «patronages», dans l'esprit des philanthropes de l'époque, avaient pour fonction de stabiliser la main-d'œuvre et pour ambition , l'éducation morale de la classe ouvrière. Or il reste de cette mission historique plus de traces qu'il n'y paraît. Cette remontée aux sources permet aux auteurs de décrypter le sens des projets pédagogiques successifs développés d'hier à aujourd'hui et d'en repérer les continuités par-delà les mutations sociales et économiques. Les FJT sont en crise. La sélection à l'entrée, le primat du collectif sur l'individuel, le refus de l'assistance individuelle, la fermeture des foyers sur l'extérieur sans oublier la sacro-sainte valeur travail... autant de traits caractéristiques de l'univers des FJT et qui ne coïncident plus ni avec les désirs des jeunes travailleurs, ni avec l'évolution de la demande sociale.Olivier Galland, Marie-Victoire Louis, The Crisis of Young Workers Residences : a try at interpretation. As a fairly recent institution — created, under their present shape, after world War II — «Young Workers Residences» are, in fact, a 19th century heritage. Born with industrialization in the tracks of social catholicisme, «patronages» were at that epochmeant to stabilize labour force while their ambition was to promote morale education of the woiking class. Traces of this historical vocation have never completely disapeared. Looking back into the past helps the authors to seize the meaning of the various educational projects developped over time : continuities can then appear under the evident social and economic changes. Today, Young Workers Residences are undergoing a crisis. Selection on entrance, priority given to collective over individual assistance, protection from influence, work as a fundemental value... these main characteristics no more coincide either with the needs of young workers nor with social demands.
Poids et mesures
- Notes en marge de celle de Jean Lojkine : à propos d'automation à la japonaise - Christiane Barrier p. 16 pages
Note de recherche
- Les conflits du secteur bancaire depuis 1974 : de la revendication organisationnelle à l'action contestataire - Robert-Jean Leclercq p. 14 pages
Note critique
- La grève, maladie britannique : mythe ou réalité - Jean-pierre Ravier p. 15 pages
- Information - p. 1 page
Comptes rendus
- M. Ormos, La Montée, 1982 - Mirella Giannini p. 2 pages
- Martine Segalen, Sociologie de la famille, 1981 - Agnès Pitrou p. 4 pages
- M. Maurice, F. Sellier, J.-J. Silvestre, Politique d'éducation et organisation industrielle en France et en Allemagne, 1982 - Jean-Michel Saussois p. 4 pages
Poids et mesures (suite)
- Piétinement et répétition - Pierre Rolle p. 2 pages
- English summaries - p. 2 pages