Contenu du sommaire : Patrons, entrepreneurs et dirigeants.
Revue | Sociologie du travail |
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Numéro | vol. 30, no 4, octobre-décembre 1988 |
Titre du numéro | Patrons, entrepreneurs et dirigeants. |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Patrons, entrepreneurs et dirigeants : Avant-propos - Elie Cohen p. 5 pages
- Qu'est-ce que le patronat ? Enjeux théoriques et résultats empiriques - Bernd Marin p. 29 pages Bernd Marin se livre à une revue de la littérature sur la réalité patronale. Il constate l'oscillation permanente entre les analyses individuelles et les modèles généraux et s'étonne de la faible place faite à l'analyse du patronat comme «acteur collectif gestionnaire des intérêts des corporations et de ceux des propriétaires ». Il propose alors une démarche fondée sur des travaux comparatifs récents pour aborder cet objet. La réalité empirique étudiée est donc celle des associations patronales qui, comme organisations d'intérêts, produisent des biens publics, politiques, comme organismes gestionnaires, des services pour leurs membres, comme clubs exclusifs de la sociabilité de classe et comme associations para-étatiques, des biens de renforcement d'autorité. C'est par l'analyse ensuite des processus d'échanges entre ces associations diverses, leurs membres et les pouvoirs publics qu'il devient possible de formuler des hypothèses raisonnées sur l'action collective.This review of the literature about leadership in firms shows that there is constant oscillation between specific analysis and general models. Little attention is given to employers collectively as «a group actor who manages the interests of corporations and their owners». An approach based on recent comparative research is proposed that deals with employer associations which as lobbies of special interest, produce political, public goods ; as managerial organizations, services for their memberts ; as exclusive clubs, class sociability ; and as paragovermental associations, goods that reinforme authority. Owing to an analysis of the exchange processes between these various types of associ-atons, their members and public authorities, reasoned hypotheses can be drawn up about collective action.
- Cultures patronales et types d'entreprises : esquisse d'une typologie du patronat - Henri Weber p. 22 pages Produire une typologie du patronat semble hors de portée, aussi l'auteur ne nous en annonce-t-il que «l'esquisse ». Deux dimensions lui semblent toutefois devoir être croisées. L'une, culturelle, s'enracine dans la sociologie et l'histoire, les éléments structurants en sont : l'influence des élites préindustrielles, le rapport parasitaire à l'État, le radicalisme du prolétariat français, et le catholicisme de contre-Réforme. L'autre, socio-économique, permet de distinguer les entreprises selon leur «nature » — grandes entreprises ou PME — et selon le mode de recrutement et les orientations de leurs dirigeants.To establish a typology of leadership in firms seems beyond reach, so this article proposes a sketch . Two dimentions have to be crossed to produce a grid of leadership typologies : the one, cultural, is rooted in sociology and history (Its formative elements are : the influence of pre-industrial elites, the parasitical relation with the State, the French working class's radicalism, and the Catholicism of the Counter-Reformation) ; the order, socioeconomic, helps distinguish among firms according to their «nature» (big or small businesses) and according to the means of recruitment and the predilections of their leaders.
- Grands patrons, capital, État et entreprise : «Les 200» révèlent ... - Michel Bauer p. 19 pages Tout en analysant les conditions d'accès au «grand patronat» Michel Bauer propose de distinguer les grandes entreprises selon qu'elles se gagnent à «l'atout capital », à «l'atout État », ou à «l'atout carrière ». Cette typologie d'entreprises fonde elle-même une typologie de grands patrons ancrée dans des espaces sociétaux singuliers. Et au total ce travail permet de jeter un nouveau regard sur le mode de fonctionnement de nos grandes entreprises, mais aussi sur des dynamiques essentielles à l'œuvre dans notre formation sociale.This analysis of the conditions for entering corporate leadership circles distinguishes betwen big firms depending on wether their trump card is capital, the State or careers. This typology of corporations underlies a typology of their leaders. New light is thus shed upon both the way our large firms function and the basic dynamics in our social formation.
- Formation, modèles d'action et performance de l'élite industrielle : l'exemple des dirigeants issus du corps des Mines - Elie Cohen p. 28 pages Le retour des problématiques sur le «déclin » français a remis à l'ordre du jour le débat sur les effets du mode de formation (le rationalisme abstrait des enseignements dispensés dans les grandes écoles) et de sélection des élites industrielles (la cooptation au sein de castes de grands corps ) sur les performances économiques (faiblesse traditionnelle dans les biens d'équipement et à l'exportation). A partir de l'exemple des dirigeants issus du corps des Mines, l'article se propose de mettre à jour les différentes médiations entre formation et orientations de l'élite en les inscrivant dans l'histoire industrielle de la France de 1945 à nos jours.The return to themes about a French «decline» has brought back up for debate the question of how industrial elites are trained (the abstract rationalism of the education dispended by the most prestigeous schools) and selected (cooptation within the major corps of civil servants). It has also raised questions about economic patterns (the traditional weaknesses of machinery industries and of foreign trade). The example of top executives from the Corps des Mines is used to highlight various factors in the industrial history of France since 1945 that link the elite's training and its performances.
- Légitimité et modes de domination dans les organisations - Pierre Eric Tixier p. 15 pages Et s'il fallait considérer d'abord les modes exercice de la domination dans l'entreprise avant de se livrer à quelque théorisation que ce soit de l'élite dirigeante industrielle ? Cette «hypothèse exploratoire » est développée par P.-E. Tixier qui en vient à établir des liens entre phases de développement, type de rationalité dominante dans l'organisation et formes de légitimation du pouvoir des dirigeants. Pour l'auteur, qui s'inscrit ainsi en faux contre les tenants de la culture d'entreprise celle-ci exprime moins un renouveau des formes de mobilisation dans l'entreprise qu'une crise de la gestion.What if it were necessary to give priority to the ways domination is exercised in corporations before we begin theorizing about the elite that manages industry ? Owing to this exploratory hypothesis, relations are drawn between phases of development, types of rationality prevalent in organizations, and the ways in which leaders' powers are legitimated. This viewpoint runs counter to the notion of a compagny culture, which has less to do with a renewal of the forms of mobilization in firms than with a crisis of management.
- L'ascension de Francis Bouygues : pouvoir patronal et système d'entreprise - Elisabeth Campagnac p. 16 pages La monographie de Bouygues que propose routeur montre l'intérêt qu'il y a à combiner économie du secteur et culture d'entreprise pour l'analyse des trajectoires patronales. En effet l'héritage pas plus que la formation, le capital relationnel ou la proximité à l'État ne suffisent à caractériser des types patronaux. Le style de management, la culture d'entreprise, la maîtrise d'un métier de base, la faculté d'anticipation de l'entrepreneur : autant d'éléments habituellement peu considérés qui paraissent néanmoins à Fauteur plus féconds pour l'analyse des mutations du patronat et la mobilité du capital, du BTP à l'audiovisuel..This monograph about Bouygues proves the usefulness of taking into account both the sector's economy and the company culture in order to analyse the careers of the industrial elite. Inheritance is no mote sufficient than the individual's education, human relations capital or nearness to centers of power in the State for establishing a typology. The style of management, the company culture, the mastery of a basic trade or skill, the faculty of anticipating the future, all these are so many qualities of entrepreneurs that are seldom taken into account ; but they seem to be best suited for analyzing changes in leadership circles as well as the movement of capital from construction projects to the TV.
- English summaries - p. 2 pages