Contenu du sommaire

En se basant à la fois sur les enquêtes «Emploi» de l'INSEE et sur les données originales recueillies auprès de deux cohortes de femmes, les auteurs se penchent sur l'évolution du travail à temps partiel au cours de ces vingt dernières années. Ils rappellent que cette forme d'activité est une composante essentielle de la progression de l'activité des femmes, et s'attachent surtout à l'examen des changements qualitatifs qu'elle a subis. Ils montrent que la dominante salariée et non qualifiée du temps partiel s'est accusée dans les années quatre-vingts et insistent sur l'importance prise par cette forme d'emploi en début de vie active, comme issue au chômage ou à l'instabilité professionnelle.

L'organisation du travail du personnel administratif des services extérieurs du ministère de l'Education nationale repose à la fois sur des principes tayloriens et sur des procédures bureaucratiques, qui se renforcent mutuellement, sans pour autant se confondre. Des pressions à la modernisation du fonctionnement de l'administration se font sentir, suite à la croissance de la masse de prestations à fournir, à la déconcentration administrative et à la pression des usagers. Tout en reconnaissant la nécessité du changement, les personnes concernées ont des conceptions diversifiées des priorités et des possibilités en la matière. Parmi les évolutions récentes, l'auteur décèle d'une part des éléments de détaylorisation et, d'autre part, des innovations qui contribuent à bureaucratiser davantage la prise de décision.

Approfondissant ses travaux antérieurs sur l'importance de la sociabilité et de la culture comme parts non économiques de l'économie, l'auteur se demande en quoi et comment les petites alliances ponctuelles qui se déroulent dans les milieux sociaux «enclavés» contrarient l'ordre économique. Il montre que les alliances occasionnelles entre semblables qui caractérisent les réseaux économiques sou¬ terrains et le travail au noir ne sont pas totalement déterminées - mais bien supposées - par les relations et les rapports sociaux inscrits dans un temps plus long (relations familiales et de travail, rapports de classe et de sexe...). Quand l'emprise de ces derniers se relâche, la place de l'alliance ponctuelle grandit. Celle-ci se frotte alors au cadre institutionnel et structurel dans lequel elle se déroule et l'influence à son tour.

L'auteur étudie la conception des techniques productives à la lumière des conditions sociales dans lesquelles elles sont développées et mises en œuvre. Il commence par dégager les présupposés qui ont orienté les choix d'automatisation faits par une série d'entreprises et cherche à en déceler l'origine. Il souligne ensuite la contradiction qui existe entre ces présupposés et les objectifs assignés aux nouvelles organisations du travail mises en place dans ces entreprises. Il montre comment cette contradiction transforme ces organisations qui se veulent «qualifiantes» en leur contraire. Enfin, en se référant à sa participation à la conception de plusieurs installations automatisées, il présente une forme sociale d'automatisation susceptible d'induire une inversion réelle et durable de l'intelligence du travail, mais dont la généralisation se heurte à des obstacles majeurs.