Contenu du sommaire : Cahier. Intelligence Artificielle et Intelligence Collective : quels nouveaux cadres, défis et pratiques pour la fonction RH et le DRH ?

Cet article contribue à la littérature sur l'évaluation des pôles de compétitivité (PDC). Il caractérise l'évolution des PDC en tant qu'écosystèmes avant d'analyser leur ouverture vers la société civile suggérant le passage vers un autre mode de production de connaissances. À partir d'une méthodologie exploratoire visant à faire émerger des régularités dans la performance des pôles, nous avons constitué une base de données sur l'ensemble des PDC français issus de variables quantitatives à partir des tableaux de bord des PDC (2008 et 2011) et des comptes Twitter (2018). Cette base de données nous permet d'analyser d'abord leur performance en termes d'entrepreneuriat et d'innovation et ensuite d'évaluer leur ouverture vers la société civile. Nos résultats montrent, que malgré leur diversité, les PDC s'orientent vers deux grands types que sont les écosystèmes d'innovation et entrepreneuriaux. Nous constatons que les PDC entrepreneuriaux ont développé une plus forte capacité à inclure la société civile dans leur stratégie de communication digitale, en particulier auprès des utilisateurs. De fait, cette orientation suggère qu'ils seraient plus en adéquation avec le modèle de la quadruple hélice (Carayannis et Campbell, 2017 ; 2009).

L'intérêt pour l'entrepreneuriat a conduit à la mise en place de nombreux programmes, structures et dispositifs d'accompagnement des entrepreneurs. Ces programmes s'inscrivent dans un maillage public privé visant à favoriser une approche coordonnée et complémentaire de différents acteurs. Parmi ces acteurs, les établissements publics d'enseignement supérieur jouent un rôle particulier, d'une part parce que leur mission est d'abord éducative et transformative, d'autre part, parce qu'ils activent différents partenaires de l'écosystème entrepreneurial territorial. Leur capacité d'activation de ces partenariats leur permet de participer concrètement au renouveau de l'accompagnement entrepreneurial, notamment celui destiné aux étudiants. Nous détaillons dans cet article l'exemple d'un établissement public d'enseignement supérieur et montrons comment son ancrage au sein de son écosystème entrepreneurial territorial en fait un acteur de son renouveau.

Cet article propose d'étudier dans quelle mesure l'ambition RSE, nouvellement affirmée par des cabinets d'expertise comptable, pourrait avoir un effet performatif, c'est-à-dire s'imposer en tant que nouveau levier de création de valeur interne et externe. Notre objectif est d'adapter la conception réaliste critique de la performativité de Baker & Modell (2019) au domaine de l'expertise comptable, en identifiant les cercles de normes, caractéristiques de l'activité des cabinets, qui favorisent l'effet performatif de l'ambition RSE. Une étude qualitative nous a ainsi permis d'identifier trois cercles de normes censés conditionner l'effet performatif de l'ambition RSE des experts-comptables : la gouvernance partenariale, les attentes sociales et l'ambition environnementale, ainsi que les attentes des PME clientes.

Cette recherche étudie la transformation digitale du marketing à travers une analyse critique du discours des consultants. L'étude exploratoire menée auprès de consultants externes et internes montre que la transformation digitale du marketing peut être assimilée à une mode managériale. L'analyse des données collectées dévoile comment les consultants construisent leur argumentation pour faire de la transformation digitale du marketing un impératif pour les managers. Sur cette base, les consultants construisent une offre de conseil qui participe à la dissémination de la mode managériale dans les organisations. L'étude démystifie ainsi les discours sur la transformation digitale du marketing pour permettre aux organisations de l'appréhender avec plus de recul.

Le marché des outils d'aide au recrutement intégrant des modules d'intelligence artificielle est en plein essor. Parmi les arguments utilisés pour promouvoir ces dispositifs, figure la promesse que ceux-ci permettraient de favoriser un recrutement non discriminatoire, en raison de leur capacité supposée à éliminer les biais de jugement humains. L'objectif de cette revue des recherches est de montrer que ces promesses sont difficilement tenables, car la correction de certains biais de jugement est contrecarrée par l'émergence de nouveaux biais induits par l'usage de l'IA

Notre article examine l'impact de l'IA sur les compétences managériales. Nos données ont été récoltées auprès d'experts de l'IA via une étude qualitative (Étude 1 – 40 répondants) confirmée par une étude quantitative (Étude 2 – 103 autres répondants). Nos résultats mettent en lumière les compétences managériales vouées à être remplacées ou augmentées ainsi que les compétences techniques et non-techniques dont les managers ont besoin pour collaborer avec l'IA.

Notre étude suggère qu'une pratique d'appropriation intelligente de la transformation digitale au sein des entreprises est possible dès lors qu'elle est le résultat d'un accompagnement collectif mis en œuvre par une pluralité d'acteurs exerçant des fonctions différentes. À partir d'une enquête qualitative auprès de 20 cadres et responsables RH, nous analysons l'ensemble des pratiques formelles et informelles par lesquelles les individus et les collectifs assument des prérogatives traditionnellement attribuées à la fonction RH. Nous contribuons ainsi à éclairer les conditions d'un accompagnement RH qui articule digitalisation et intelligence collective.