Contenu du sommaire : Expectations in Past and Modern Economic Theory
Revue | Revue d'économie politique |
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Numéro | vol. 131, no 3, mai-juin 2021 |
Titre du numéro | Expectations in Past and Modern Economic Theory |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Expectations in Past and Modern Economic Theory. Foreword - Richard Arena, Muriel Dal-Pont Legrand, Roger Guesnerie p. 323-332
- Taking expectations seriously: A leitmotif in Stockholm School economics - Hans-Michael Trautwein p. 333-369 Dans les années 1920 et 1930, plusieurs économistes suédois, regroupés par Bertil Ohlin [1937] sous le label « École de Stockholm », ont exploré des méthodes dynamiques d'analyse macroéconomique. Ils ont développé les concepts d'analyse séquentielle ainsi que la double notion d'ex ante et d'ex post, qui ont servi à étudier le rôle des anticipations dans la coordination de plans incongrus dans le système des marchés. Le point de départ de ces travaux a été la thèse de Gunnar Myrdal sur la formation et le changement des prix ([1927], toujours non traduite), une tentative de montrer comment l'inclusion des anticipations dans le cadre d'une prévision imparfaite contribue à transformer les cadres statiques de l'analyse de l'équilibre général en théorie dynamique. Cela a conduit à une discussion précoce sur les « anticipations rationnelles », dans laquelle cette notion a été utilisée par Erik Lundberg et élaborée par Erik Lindahl comme un résultat endogène des processus cumulatifs Wickselliens. Cet article présente et examine ces contributions ainsi que d'autres contributions à la théorie des anticipations (en partie toujours non traduites) de Myrdal, Lindahl, Lundberg, Ohlin, Dag Hammarskjöld, Alf Johansson et Ingvar Svennilson.In the 1920s and 1930s, several Swedish economists whom Bertil Ohlin [1937] grouped under the label “Stockholm School” explored dynamic methods for macroeconomic analysis. They developed concepts of sequence analysis and the twin notion of ex ante and ex post, which served to investigate the role of expectations in the coordination of incongruent plans in market systems. The starting point was Gunnar Myrdal's dissertation on Price Formation and Change ( [1927], still untranslated), an attempt to show how the inclusion of expectations under imperfect foresight helps to transform static frameworks of general equilibrium analysis into dynamic theory. This led to an early discussion about “rational expectations”, in which that notion was actually used by Erik Lundberg and elaborated as an endogenous outcome of Wicksell-style cumulative processes by Erik Lindahl. This paper presents and discusses these and further contributions to expectations theory (partly still untranslated) by Myrdal, Lindahl, Lundberg, Ohlin, Dag Hammarskjöld, Alf Johansson and Ingvar Svennilson.
- Keynes's methodology and the analysis of economic agent behavior in a complex world - Richard Arena, Eric Nasica p. 371-402 Cet article vise à analyser l'impact de la prise en compte d'un environnement économique réellement incertain et complexe sur la méthodologie utilisée par Keynes. Notre travail aboutit à deux résultats principaux. La première conclusion est que, même lorsqu'une mesure ordinale ou cardinale de la probabilité est impossible, Keynes fournit un ensemble cohérent d'outils pour l'analyse des décisions économiques. En particulier, même si une probabilité numérique ne peut être déterminée, les choix des agents économiques seront rationnellement régis par un raisonnement basé sur leur connaissance limitée, mais réelle, de la réalité observée et sur des probabilités non numériques. Le second résultat obtenu est que l'environnement décisionnel complexe entourant les décisions économiques influence la caractérisation de l'agent économique lui-même et implique de se référer à une conception méthodologique de cet agent et de l'économie qui soit ouverte à une forme d'analyse économique qui recourt à l'utilisation systématique de la philosophie et d'autres sciences sociales comme la psychologie cognitive, la philosophie sociale ou encore l'anthropologie.This article aims to analyze the impact of taking into account a truly uncertain and complex economic environment on the methodology used by Keynes. Our work leads to two main results. The first conclusion is that, even when an ordinal or cardinal measure of probability is impossible, Keynes provides a coherent set of tools for the analysis of economic decisions. In particular, even if a numerical probability cannot be determined, the choices of economic agents will be rationally governed by reasoning based on their limited but real knowledge of the observed reality and on non-numerical probabilities. The second result obtained is that the complex decision-making environment surrounding economic decisions influences the characterization of the individual actor himself and economic and social interactions; this form of economic analysis implies referring to a methodological conception which is open to and even requires the use of philosophy and other social sciences as cognitive psychology, social psychology and even anthropology.
- Great Expectations. Hicks on expectations from "Theory of Wages" [1932] to "Value and Capital" [1939] - Jean-Sébastien Lenfant p. 403-448 L'article explore en détail le développement et le rôle des anticipations dans la représentation du fonctionnement d'une économie capitaliste selon John Hicks. Il couvre ses contributions à la théorie économique dans les années 1930, avec un accent sur Valeur et Capital. La question posée est de savoir si Hicks propose une théorie des anticipations. Nous soutenons qu'il y a plusieurs éléments d'une telle théorie dans les écrits de Hicks, mais que ce qui est le plus important pour lui est la dynamique historique générée par l'hétérogénéité des anticipations.The article is intended as an in-depth study of the development and role of expectations within John R. Hicks' representation of the functioning of a capitalist economy. It covers his contributions to economic theory in the 1930s, with a particular focus on Value and Capital. The question underlying the study is whether Hicks develops a theory of expectations. We argue that there are several elements of such a theory in Hicks's work, though what is most important to him is the historical dynamic generated by heterogeneity of expectations.
- When Muth's entrepreneurs meet Schrödinger's cat - Rodolphe Dos Santos Ferreira p. 449-459 Dans son article-phare de 1961, Muth applique l'hypothèse d'anticipations rationnelles à un modèle simple de marché concurrentiel d'un bien homogène, produit sous des chocs stochastiques. L'hypothèse dépasse la simple conception anticipative de l'équilibre marshallien, en ce qu'elle attribue aux entrepreneurs la capacité de former des anticipations de prix sur la base de la théorie. Cette capacité est déjà présente chez Cournot [1838], quoique dans un modèle sans incertitude fondamentale explicite. L'objectif de cette note est de montrer, dans le cadre du même modèle, que la concurrence oligopolistique ajoute de l'indétermination et donc de l'incertitude stratégique au tableau, en affaiblissant ainsi en quelque sorte l'hypothèse d'anticipations rationnelles. Avant que l'équilibre ne soit réalisé, chaque entrepreneur se trouve dans une superposition d'états colombe et faucon, tout comme le chat de Schrödinger se trouve dans une superposition d'états mort et vivant.In his 1961 seminal paper, Muth applied his “rational expectations” hypothesis to a simple model of a competitive market for a homogeneous good produced under random shocks. The hypothesis goes beyond the Marshallian expectational approach to equilibrium in attributing to entrepreneurs the capacity to form theory-based price predictions. We find this capacity already in Cournot [1838], although in a model without explicit fundamental uncertainty. The purpose of this note is to show within the same model that oligopolistic competition adds indeterminacy, hence market uncertainty, to the picture, weakening in some sense the rational expectations hypothesis. Before equilibrium is realised, each entrepreneur stands in a hawkish-dovish superposition, very much as the Schrödinger's cat is in a dead-living superposition.
- Understanding expectational coordination as a major intellectual challenge: The “eductive” guide line - Roger Guesnerie p. 461-484 Le texte met en exergue ce que l'on peut appeler l'approche « divinatoire » pour un examen critique de l'hypothèse d'Anticipations Rationnelles. La Section 2 compare de façon informelle et intuitive les approches et résultats de l'apprentissage « divinatoire » et de l'apprentissage « en temps réel » dans deux cas polaires (un modèle à deux périodes d'équilibre partiel et un modèle simple de cycles réels). La section 3 passe en revue partie de la littérature théorique analysant la stabilité « divinatoire » dans les champs de la finance, du commerce international, de l'équilibre général, de la macroéconomie de court ou plus long terme.The paper puts emphasis on the so-called “eductive” approach for a critical assessment of the Rational Expectations hypothesis. Section 2 makes an intuitive unformal presentation, aimed at comparing the approach and the results of “eductive” learning and “real time” learning in two polar models, (a two period partial equilibrium model and a simple Real Business Cycle mode). A segment of theoretical literature, taking an eductive view of stability in the fields of finance, trade, general equilibrium, short term or long term macroeconomics, is reviewed in Section 3.
- Rational expectations in a changing world - Alan Kirman p. 485-509 Les anticipations permettent de s'intéresser à ce qui va advenir dans le futur comme elles peuvent être totalement déconnectées de toute dimension temporelle. Dans les deux cas, elles occupent une place fondamentale en science économique. Quand on cherche à savoir comment une économie va évoluer au cours du temps, on est forcé d'émettre des hypothèses sur les modalités selon lesquelles les agents qui prennent les décisions économiques anticipent le futur. Dans un environnement incertain, il n'est pas possible de modéliser l'évolution de l'économie sans faire des hypothèses sur les anticipations formées par les individus. Les économistes généralement supposent qu'en se fondant sur leurs anticipations, les individus font les « meilleurs » choix possibles. Cette « hypothèse d'anticipations rationnelles » suppose d'une certaine manière que les agents aient connaissance du processus qui gouverne l'évolution de l'économie. Ce papier soutient que non seulement cette vision des choses est irréaliste et ne correspond pas à ce qui empiriquement observé mais qu'elle est aussi totalement incompatible avec la non-ergodicité associée au caractère éminemment complexe de nos systèmes socio-économiques. Étant donné l'impossibilité de construire une véritable théorie fondée sur des comportement « rationnels » ou encore optimaux, nous pourrions avoir besoin de fonder notre analyse sur des sortes d'heuristiques semblables à celles que les individus, ou même les animaux utilisent pour déterminer leurs actions futures. Dès lors, le comportement agrégé ne serait plus le fruit de calculs sophistiqués des agents mais le produit de l'interaction entre agents mobilisant ces heuristiques.Expectations can either involve a consideration of what will happen in the future or be unrelated to time. Both play an important role in economics, but the temporal aspect will be the focus here. When we are concerned about how an economy will evolve over time, we have to make assumptions about how the individuals that make up the economy anticipate the future. In a world with uncertainty, it is not possible to model the evolution of the economy without making assumptions about the expectations that individuals hold. Economists assume that, based on their expectations, people make the “best” choice available to them. The “rational expectations” hypothesis assumes that people somehow all know correctly the process that governs the evolution of the economy. This paper argues that such an approach is not only unrealistic and inconsistent with the empirical evidence but incompatible with the non-ergodic evolution of our complex socio-economic system. Given the impossibility to construct a full-blown theory with “rational” or optimal behaviour we may need to base our analysis on the sort of heuristics that people and even animals use to plan their future actions. It is the interaction between agents using these heuristics that generate aggregate behaviour not the sophisticated calculations of those agents.
- Expectations and full employment. Hansen, Samuelson and Lange - Michaël Assous, Olivier Bruno, Vincent Carret, Muriel Dal-Pont Legrand p. 511-530 Les anticipations sont au cœur des premiers modèles de cycles comme de croissance. Dans les années quarante, une troisième ligne de recherche est apparue qui s'interroge sur la capacité des économies à atteindre un équilibre de plein emploi. Cette littérature débute avec la contribution de Hansen [1938] pour atteindre son point culminant avec la publication de l'ouvrage de Lange [1944]. Au fil des débats, la question glisse du problème de l'existence vers celui de la stabilité de l'équilibre de plein emploi, suggérant un rôle croissant des anticipations, allant jusqu'à remettre en cause la stabilité du système économique dans sa globalité. Ce papier retrace ces débats au travers des contributions de Hansen, Samuelson et Lange. L'exploitation des archives nous permet de démontrer que, si l'analyse de l'instabilité est restée très implicite dans les travaux de Samuelson, sa correspondance révèle toutefois qu'il a encouragé Lange à s'intéresser à cette question. Lange présente ses résultats dans son ouvrage de 1944, publié par la Cowles Commission for Research in Economics. Nous montrons que la portée de cette contribution ne peut être comprise indépendamment de ses échanges avec Samuelson ou de la façon dont les idées keynésiennes étaient alors perçues aux États-Unis. Finalement, le papier s'interroge sur le positionnement ambigu de Samuelson tant sur la question de l'instabilité que sur le rôle des anticipations.From the outset, expectations were a central part of the first business cycles and early growth models. In the 1940s, a third line of research emerged which questioned the capacity of an economy to reach full-employment equilibrium. Starting with Alvin Hansen [1938] and culminating with Oskar Lange [1944], the crux of the debate evolved from the existence of full employment equilibrium to the analysis of its stability, suggesting an increased role of expectations and finally challenging the economic system's global stability. The present paper traces those debates through the contributions of Hansen, Paul Samuelson and Lange. Using archive materials, we show that while Samuelson's analysis of instability remained implicit, his correspondence reveals that he encouraged Lange to examine it more carefully. Lange's results are presented in his 1944 Monograph published by the Cowles Commission for Research in Economics. We point out that his contribution cannot be understood in isolation either from his exchanges with Samuelson or the way that Keynesian ideas were being interpreted in the United States. Finally, we emphasize the ambiguity of Samuelson's view on instability and expectations.
- Information and expectations in policy-making: Friedman's changing approaches to macroeconomic dynamics - Sylvie Rivot p. 531-556 L'article montre comment Friedman en vint progressivement à incorporer le processus de formation des anticipations dans son analyse des déséquilibres macroéconomiques. Nous montrons que le jeune monétarisme de Friedman est basé sur un ajustement lent des prix et des salaires, en grande partie à cause de l'existence de contrats de long terme. Quand il posa la question des anticipations dans ses travaux en dynamique macro-économique, Friedman considéra d'abord des anticipations statiques. Au milieu des années 1960, sa critique « anticipationniste » de la courbe de Phillips plaça au cœur de l'analyse l'idée que les agents privés ajustent progressivement leurs prévisions à un nouvel environnement informationnel. Néanmoins, les anticipations adaptatives impliquent un comportement rétrospectif (tournés vers le passé) s'agissant de la structure des prix, sans tenir de l'effet probable d'une politique discrétionnaire sur l'état de l'économie dans le futur ; d'où les erreurs systématiques de prévision commises par les agents économiques. Friedman prendra finalement en considération des comportements prospectifs (tournés vers le futur) dans les années 1970s mais sans cependant adopter pleinement l'approche de la politique économique par le courant des anticipations rationnelles. On peut trouver dans le monétarisme tardif de Friedman un écho de son travail ancien avec Savage à propos des attitudes face au risque, basé sur l'approche en termes de probabilité subjective. Mais ceci est le résultat résiduel d'un processus extrêmement long.The paper shows how Friedman gradually came to incorporate the expectations formation process in his account of macroeconomic disequilibria. It is shown that Friedman's early Monetarism relies on slowly adjusting prices and wages, mainly because of long-term contracts. When he first addressed the expectations issue in his work macroeconomic dynamics Friedman actually considered static expectations. In the mid-1960s his anticipationist critique of the Phillips curve led Friedman to place at the centre of the analysis the idea that private agents progressively adjust their forecasts to a new informational environment. Nevertheless, adaptive expectations involve backward-looking behaviour regarding the price structure, without taking account of the probable effect of discretionary policy on the economy in the future; hence economic agents make systematic forecasting errors. Friedman eventually considered forward-looking behaviour in the 1970s, but stopped short of fully embracing the rational expectations approach to economic policy. In Friedman's later Monetarism there is an echo of Friedman's early joint work with Savage regarding attitudes towards risk based on the subjective probability approach. But this is the residual outcome of a very lengthy process.
- From the Stagflation to the Great Inflation: Explaining the US economy of the 1970s - Aurélien Goutsmedt p. 557-582 Cet article propose une histoire de l'évolution des explications de la stagflation états-uniennes des années 1970, de 1975 à 2013. Mariant méthodes qualitatives et quantitatives, 1) j'observe les différents types d'explications coexistant à la même période ; 2) j'identifie quel type d'explications était dominant pour chaque période ; et 3) j'identifie les principales sources d'inspiration pour chaque type d'explication. Dans les années 1970 et 1980, les chocs d'offre et l'inertie de l'inflation sont fondamentaux pour expliquer la stagflation. Mais l'intérêt pour ce sujet disparaît peu à peu après 1985. C'est une nouvelle littérature qui émerge dans les années 1990, sans référence ou presque aux explications des années 1970 et 1980, et se focalisant sur le rôle joué par la politique monétaire durant la période pour expliquer l'augmentation de l'inflation. Les contributions des nouveaux classiques comme Lucas [1976] ou Kydland et Prescott [1977], qui étaient ignorées dans les explications des années 1970 et 1980, deviennent des références majeures pour rendre compte de la stagflation à partir des années 1990.This article proposes a history of the evolution of macroeconomists' explanations of the 1970s US stagflation, from 1975 to 2013. Using qualitative and quantitative methods, 1) I observe the different types of explanations coexisting at different periods; 2) I assess which was the dominant type of explanations for each period; and 3) I identify the main sources of influence for the different types of explanations. In the late 1970s and early 1980s, supply-shocks and inflation inertia were fundamental concepts to explain stagflation. The interest for this topic progressively vanished after 1985. In the 1990s, it was a totally new literature that emerged almost without any reference to past explanations. This literature focused on the role played by monetary policy in the late 1960s and the 1970s to account for the rise of inflation. New Classical economists' contributions, like Lucas [1976] or Kydland and Prescott [1977], which were ignored by stagflation explanations in the 1970s/1980s, became major references to account for the 1970s stagflation in the 1990s.
- Theories of Learning and Economic Policy - George W. Evans p. 583-608 L'hypothèse de référence, celle des anticipations rationnelles, suppose, d'une part, un degré irréaliste de rationalité des agents économiques, et d'autre part élude la question de savoir comment les agents parviennent à se coordonner sur une position d'équilibre. Cet article examine comment les théories de l'apprentissage, et plus particulièrement de l'apprentissage adaptatif, traitent ces questions et peuvent conduire à des conclusions en termes de politique économique distinctes de celles obtenues avec anticipations rationnelles. Des exemples sont discutés, ils incluent la politique monétaire au sein de modèles de la nouvelle économie keynésienne, la vision néo-Fisherienne de la politique économique, les objectifs d'inflation, les modèles d'hyperinflation et les politiques macroéconomiques visant à éviter la stagnation au taux plancher zéro.The benchmark rational expectations (RE) assumption both assumes an unrealistic degree of rationality for economic agents and fails to address how agents would come to coordinate on an equilibrium. This essay reviews how theories of learning, and more specifically adaptive learning, address these issues and can lead to policy conclusions distinct from those obtained under RE. Applications discussed include monetary policy in New Keynesian models, the neo-Fisherian policy view, inflation targets, hyperinflation models, and macroeconomic policy to avoid stagnation at the zero lower bound