Contenu du sommaire : Cibles mobiles
Revue | Revue internationale des sciences sociales |
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Numéro | no 175, mars 2003 |
Titre du numéro | Cibles mobiles |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Cibles mobiles
- Résumés - p. 3
- Cibles mobiles : déplacement, appauvrissement et développement - Shelley Feldman, Charles Geisler, Louise S. Silberling p. 9
- Les mégaprojets, sources de déplacements - Paul K. Gellert, Barbara D. Lynch p. 17 Les barrages, les routes, les ports, les mines et autres « mégaprojets » reflètent et illustrent à la fois les grands projets sociaux du colonialisme, du développement et de la mondialisation. Dans le présent article, nous définissons les mégaprojets comme ceux qui transforment le paysage de façon rapide, intentionnelle et profonde sous des formes très visibles. Notre exposé s'articule autour de trois thèses : 1) le déplacement est inhérent au mégaprojet et tous deux sont des phénomènes socionaturels ; 2) la définition du déplacement doit être élargie afin d'englober ses dimensions primaires et secondaires ; 3) le choix persistant pour la formule des mégaprojets est favorisé par l'effort conjugué des capitaux privés et des États, par certains aspects de l'idéologie de la modernisation, par le processus même de mise en œuvre des mégaprojets et par les partis pris culturels des « communautés épistémiques » à l'égard de certains types particuliers de mégaprojets. La connaissance et la compréhension de l'histoire et de la logique épistémique des mégaprojets devraient permettre aux spécialistes des sciences sociales et, il faut l'espérer, à d'autres aussi, de mieux percevoir la multiplicité des déplacements induits par les mégaprojets.
- Économie du développement et principe de compensation - Ravi Kanbur p. 29 Comment l'économie du développement traite-t-elle la question des gains et des pertes engendrés par le déplacement qui accompagne inévitablement de nombreux processus de développement ? L'auteur montre que les économistes se sont profondément divisés entre l'application du critère central de l'« amélioration de Pareto », qui accorde à l'individu un droit illimité au maintien de son niveau de vie présent, et la reconnaissance de ses conséquences éminemment conservatrices : il empêcherait toute redistribution au détriment des riches et tuerait dans l'œuf la plupart des projets. Ils sont parvenus à un compromis sur le plan théorique en utilisant des coefficients de pondération sensibles aux considérations de distribution pour évaluer les gains et les pertes résultant d'un projet. En pratique, toutefois, l'emploi systématique de cette pondération pour l'évaluation des projets ou l'analyse coûts-avantages est rare. Tout en préconisant cet emploi, conforme à l'esprit de la position théorique adoptée par les économistes, l'auteur soutient que des mécanismes de compensation spécifiques et la généralisation de filets de sécurité atténueront le dilemme entre le souci de protéger des populations vulnérables et le cautionnement de projets qui produisent globalement des avantages nets, y compris pour les populations vulnérables elles-mêmes.
- Pour une nouvelle économie de la réinstallation : critique sociologique du principe de compensation - Michael M. Cernea p. 39 Beaucoup de projets de développement destinés à réduire la pauvreté finissent par l'accroître en déplaçant un grand nombre d'individus sans assurer durablement leur réinstallation. Comme des projets impliquant la réinstallation de populations déplacées continueront de voir le jour dans l'avenir, nous devrons approfondir sans cesse notre compréhension des déplacements forcés. L'auteur de cet article reconnaît les apports de la science économique en matière de compensation, mais lui reproche de s'intéresser seulement à la compensation des pertes, et d'employer souvent des méthodes inadéquates dans le cadre des projets qui entraînent des réinstallations. Il soutient que l'appauvrissement à la fois matériel et immatériel que subissent les individus déplacés dépasse de loin, par son ampleur, les possibilités de réparation qu'offrent les solutions limitées, fondées sur le principe de compensation, proposées par l'économie traditionnelle. Il indique les risques d'appauvrissement inhérents aux déplacements forcés. Il signale l'inadéquation qui existe entre les objectifs des politiques de réinstallation et les moyens qu'elles se donnent, et critique les méthodes d'évaluation économique et financière actuellement appliquées aux réinstallations. Il propose de passer à une économie axée sur la reconstitution des moyens d'existence des réinstallés, – ce qui suppose non seulement la compensation des pertes, mais aussi des investissements en faveur du développement. La sociologie, l'anthropologie et l'économie doivent, selon lui, réunir les connaissances qu'elles ont acquises sur l'appauvrissement des populations déplacées, sur ses causes, ses effets et les moyens d'y remédier.
- Affectation des terres et déplacements de population induits par le développement au Laos - Peter Vandergeest p. 49 Le développement étant foncièrement affaire de réorganisation de l'espace, tout développement est susceptible d'entraîner un déplacement de population, le plus souvent indirect. Si l'on prêtait une plus grande attention à ces déplacements indirects, on cesserait peut-être de se demander comment les justifier – et comment reconstituer après coup les vies et les modes de subsistance – pour rechercher les moyens de les prévenir ou de les réduire au point que la reconstitution devient inutile. Cette démarche ne supprime peut-être pas tous les dilemmes liés au développement, mais elle pourrait contribuer à en atténuer le caractère inextricable et indiquer de meilleures voies à suivre pour les résoudre. C'est ce que l'on entend démontrer ici en analysant le programme d'affectation des terres et des forêts de la République démocratique populaire lao. Ce programme est exemplaire en ce qu'il crée des institutions de gestion locale des ressources naturelles dans le cadre d'un processus qui, tout en paraissant très participatif, n'en est pas moins aujourd'hui la principale cause de déplacement et d'appauvrissement des populations de ce pays. Cet effet est imputable à la volonté, exprimée dans ce programme, de réorganiser l'espace en distinguant entre terres arables et forêts non arables. D'autres modalités d'affectation des terres et des forêts existent, qui offrent la plupart des avantages sans occasionner de déplacements massifs des populations.
- Le déplacement de populations, les politiques des gouvernements hôtes et les facteurs empêchant la constitution de moyens d'existence durables - Gaim Kibreab p. 61 Après une brève évocation des pertes générales subies par les personnes déplacées, l'auteur procède à une analyse empirique des facteurs structurels et institutionnels qui découragent les réfugiés de prendre des initiatives pour « se refaire » et se construire des moyens d'existence durables dans les pays d'asile, ainsi que des conditions qui perpétuent la pauvreté, la vulnérabilité et la marginalisation. Il fait valoir que dans les pays en développement le statut de réfugié, quelle qu'en soit la durée, ne confère ni la nationalité ni la qualité de résident. Or, c'est la nationalité, et non la résidence, qui détermine la répartition des droits fondamentaux et des moyens d'existence. La non-appartenance à une communauté vivant dans une aire géographique donnée ou à une entité étatique géopolitique est donc le principal facteur qui empêche la formulation et la mise en œuvre de programmes de développement à long terme.
- Les expulsés du jardin d'Eden : un nouveau problème - Charles Geisler p. 73 Certains déplacements de population sont parfois insidieux bien qu'ils soient de grande ampleur. La présente étude se penche sur le cas d'une de ces catégories de déplacements, celle des personnes chassées des parcs naturels et des zones protégées (« réfugiés pour cause d'opérations de conservation ») à mesure que le nombre de ces équipements s'accroît dans le monde entier. L'auteur s'emploie à dissiper plusieurs idées reçues : que le déplacement des habitants des zones protégées est rare, qu'il est peu dommageable lorsqu'il se produit et que l'appauvrissement des expulsés qu'il occasionne est « tolérable » au regard des enjeux de la lutte contre un développement qui se traduirait essentiellement par des opérations d'aménagement et des travaux d'équipement. Le raisonnement de l'auteur est tout autre : le classement en zone protégée constitue souvent une stratégie de développement en soi, impliquant une sorte de « super projet d'aménagement » susceptible de produire d'impressionnants déplacements de population. De tels déplacements contribuent à l'appauvrissement de ces populations de bien des manières. De plus, les réfugiés victimes des mesures de conservation sont souvent pauvres au départ. Ils sont chassés en partie parce qu'ils sont à la fois pauvres et privés de pouvoir, absence de pouvoir encore aggravée par leur déménagement forcé. L'article s'achève par un examen de la relation particulière entre la politique de création de zones protégées et le développement capitaliste.
- Les mères, exclues de l'emploi et de l'aide sociale - Anke Wessels p. 85 Dans la présente étude, on étudie les processus et les logiques auxiliaires qui contribuent à exclure les mères célibataires pauvres, en raison même de leur maternité, des bienfaits de la stabilité économique aux Etats-Unis d'Amérique. Par le prisme de cette exclusion, nous nous apercevons que lorsque des mères accèdent à un travail salarié et à l'aide publique, leur maternité n'est pas appréciée à sa juste valeur. Leurs efforts pour être à la fois dispensatrices de soins maternels et agents économiques suscitent donc une disjonction dans les paysages politique et économique. Bien que les femmes pauvres ne soient pas obligées de se déplacer physiquement quand elles s'occupent de leurs enfants, des normes et restrictions d'origine sociale œuvrent à les écarter, in situ, des moyens publics dont celles qui ne sont pas mères disposent pour acquérir la stabilité économique. Une politique fédérale qui se donne pour but d'accroître l'autonomie économique des mères célibataires pauvres en même temps que d'améliorer leur place sur le marché du travail comporte donc plutôt des risques multiples d'appauvrissement et de subordination.
- De la violence au rêve : espace, pouvoir et identité dans la formation de la métropole de Delhi - Amita Baviskar p. 97 La construction de l'État est un processus qui consiste à créer des sujets et des lieux afin d'établir et de perpétuer des relations d'autorité qui favorisent des projets d'exercice du pouvoir. Considérant le développement comme une forme particulière de construction de l'État (Escobar, 1995), des chercheurs et des militants ont mis en lumière le caractère coercitif et souvent traumatisant des déplacements que le développement entraîne. Le présent article tend à démontrer que le discours sur le développement puise sa force non seulement dans l'appareil répressif qui l'accompagne mais aussi dans les multiples façons dont il peut satisfaire les aspirations des différents groupes sociaux à une vie meilleure. La violence et le rêve sont intimement liés dans les modes de développement et de déplacement. Cet argument est présenté dans une perspective ethnographique qui analyse les conflits associés à l'urbanisation planifiée et à l'amélioration de l'environnement à Delhi, capitale de l'Inde. L'auteur décrit la façon dont Delhi a été faite et défaite comme une ville « propre et verte » et les vives protestations auxquelles a donné lieu la création d'un espace urbain et d'une personnalité urbaine. Elle étudie les tentatives de contrôle et de restructuration de l'espace urbain par l'État et explique que grâce aux compromissions (Li, 1999) mais aussi à la résistance, les luttes ouvrières pour obtenir un logement et un emploi reproduisent la relation entre environnement et développement que les urbanistes et la bourgeoisie cherchent à imposer.
- Possession et déplacement dans le paysage ethnique de Kuala Lumpur - Andrew Willford p. 109 L'idéologie de développement de l'État malais trouve son expression concrète dans la capitale, Kuala Lumpur, dont le gouvernement a fait une ville qui est l'illustration urbaine du modernisme islamique. L'esthétique islamique et moderniste de la ville vise à créer un sujet national ethnique. Construire l'identité malaise-islamique en tant qu'identité moderne de la nation non seulement déplace la minorité tamoule culturellement, politiquement et dans l'espace, mais aussi favorise une ambivalence identitaire entre Malais et Tamouls qui est le signe d'un déplacement psychologique. Dans le présent article, j'avance que le fétiche de la modernité malaise-islamique rend étrange ce qui n'est pas moderne, comme le montre l'identité tamoule-hindoue et l'espace qui la produit. Les Tamouls nient le stigmate qui marque de plus en plus leur culture au sein de l'enclave urbaine en affirmant leur valeur spirituelle. J'utilise le revivalisme tamoul et l'investissement ethnique qu'il suppose pour analyser l'ambivalence de la résistance culturelle à partir des pratiques rituelles et des divisions qu'elles génèrent aux niveaux personnel et communautaire.
- La formation de l'État et de la nation bengalis : la partition et les déplacements revisités - Shelley Feldman p. 121 L'auteur analyse en profondeur les concepts, les conséquences et la nouvelle problématique issus de la partition du Bengale en 1947 en se plaçant sous l'angle des déplacements de populations. Entre autres thèmes importants, elle traite de la formation de l'État et de la construction de la nation, la partition étant intervenue au moment où se déroulait une lutte anticolonialiste qui a conduit à l'instauration de deux États indépendants : l'Inde et le Pakistan. Soulignant la place du Bengale à ce moment important de l'histoire, l'auteur montre comment les réfugiés du Bengale oriental à Calcutta compliquent la formation de l'État et de la nation en ébranlant les notions d'identification religieuse et ethnique ainsi que d'appartenance. Leur langue commune, leurs traditions bengalies syncrétiques, leur participation à un combat nationaliste collectif et, souvent, un vécu commun font apparaître les contradictions des projets de construction d'un État et d'une nation. Ces contradictions font des processus d'exclusion et d'intégration, des droits sociaux et du maintien des frontières des domaines clés de négociation et des éléments d'un processus qui ne s'est pas achevé avec la mise en place politique des frontières des Etats-nations. L'interprétation qui nous est ici livrée donne à penser que les divers réseaux, parcours et négociations associés au déplacement déterminent les pertes subies par les différentes catégories de migrants, leur réinstallation et leur réadaptation et que la formation du sujet national est un processus qui en découle et qui n'a pas dépendu, et ne peut pas dépendre, d'identités et d'identifications fixes.
- Jeux de hasard et dépossession : bénéficiaires et victimes du développement de l'industrie amérindienne du jeu - Angela A. Gonzales p. 133 bEn 1987, statuant dans l'affaire California v. Cabazon Band of Mission Indians, la Cour suprême des Etats-Unis a confirmé que les tribus amérindiennes avaient le droit d'organiser des jeux de hasard dans leurs réserves. Depuis, l'industrie du jeu a fait ce qu'aucun autre programme de lutte contre la pauvreté n'avait pu faire auparavant : elle a renversé le cycle de la dépossession et de l'appauvrissement dont les Indiens d'Amérique étaient victimes. En 2002, 321 casinos appartenant à 201 tribus amérindiennes et gérés par elles ont produit des revenus nets supérieurs à 10,6 milliards de dollars. Certains de ses partisans voient dans l'industrie amérindienne du jeu l'équivalent d'une « nouvelle chasse au bison », grâce à laquelle les habitants, autrefois misérables, des réserves indiennes ont échappé à la pauvreté, au chômage et à la condition d'assistés. Etant donné la situation où ils se trouvaient, il n'est pas étonnant que beaucoup d'Amérindiens se soient lancés dans l'organisation des jeux d'argent, qui leur offrait un moyen inespéré, bien que discutable, d'accéder au développement dont ils avaient tant besoin. Ce revirement de fortune, après un appauvrissement qui a duré plusieurs générations, entraîne cependant – sous la forme de conflits sociaux, de dissensions au sein des tribus, d'oppositions culturelles – une nouvelle dépossession que peu de partisans du nouveau mode de développement sont prêts à reconnaître. L'auteur de cet article examine certains aspects de cette dépossession, ses racines historiques et ses conséquences pour les communautés amérindiennes comme pour le reste de la société.
- La modernité à partir d'en bas : citoyenneté locale sur le littoral méridional de l'Inde - Ajantha Subramanian p. 145 Dans le présent essai, je considère la conception officielle du développement en Inde comme un processus d'exclusion et je vois dans le militantisme de pêcheurs catholiques une exigence, chez eux, à rétablir dans l'intégralité de leurs droits civiques. Sur le littoral méridional de l'Inde, l'État postcolonial a été un agent tout à la fois d'incorporation et de différentiation. En tant que facteur de développement, l'État a vu dans les artisans pêcheurs une communauté économique à l'écart du reste d'une nation en voie d'industrialisation. En tant que force religieusement neutre, il les a définis comme communauté catholique à l'écart de la majorité hindoue. Je montre que les deux formes de communauté, qui se recouvrent partiellement et qui se distinguent l'une et l'autre par rapport au courant économique ou culturel principal, ont limité la relation des pêcheurs catholiques avec l'État et les ont empêchés d'exercer pleinement leurs droits civiques. Je montre toutefois que, plutôt que de rejeter l'autorité de l'État et d'exiger l'autonomie culturelle, les artisans catholiques se sont approprié et ont retravaillé les catégories de l'État pour exiger la justice économique et une citoyenneté pleine et entière. Ma thèse, c'est qu'ils ont ainsi répondu à l'exclusion que leur imposait une philosophie laïque du développement en revendiquant la place qui leur revient de droit en tant que ressortissants de l'État indien.
- Déplacement et quilombos à Alcântara (Brésil) : modernité, identité et territoire - Louise S. Silberling p. 157 Le présent article analyse la problématique de la construction du lieu, de la tradition et de l'identité ethnique à travers les revendications formulées en matière de terres et de droits dans le Brésil de l'après-abertura. L'ethnicisation des réclamations de terres présentées récemment par le mouvement quilombo s'inscrit dans les revendications de droits qui accompagnent le processus actuel de construction d'une démocratie multiculturelle et pluraliste. Les demandes adressées à l'État ont été relativement infructueuses jusqu'à présent, mais la situation des communautés quilombo qui risquent d'être délogées de leurs foyers à Alcântara (État de Maranhão) (où est établi un site international de lancement de fusées) suscite de nouvelles interrogations sur la relation entre l'identité et le lieu dans lequel sont enracinés les quilombos. En tentant de répondre à ces défis, le mouvement quilombo et l'État s'affrontent autour de la définition qu'il convient de donner des quilombos. Les acteurs du mouvement social et les membres des quilombos reconstruisent et créent de nouvelles traditions, dans le cadre d'un processus de libération « nouvelle formule », par lequel les quilombos recherchent des « modernités alternatives » progressistes, plutôt que d'être des enclaves traditionnelles nostalgiques du passé.
- Déplacement, développement et modernité en Colombie du Pacifique - Arturo Escobar p. 171 La présente étude se penche sur l'expérience des Afro-Colombiens déplacés, en particulier sur leur expulsion massive hors de leurs communautés d'origine du Pacifique depuis la fin des années 1990. Cette région a connu des changements sans précédent du fait de plusieurs processus liés entre eux : l'accélération du développement et de l'extraction des ressources naturelles après 1980, l'éveil de mouvements sociaux importants après que la Constitution nationale de 1991 a accordé aux minorités ethniques des droits culturels et territoriaux, et l'extension du conflit armé avec le régime de terreur et de déplacements qui l'accompagne. La thèse de l'auteur est que l'on ne peut expliquer ce qui se passe en Colombie du Pacifique que si l'on procède à un examen critique du développement et de la modernité en tant que processus qui, fondamentalement, créent des déplacements. Comme il apparaît ici, l'écart entre les facteurs de déplacement propres à la modernité et les mécanismes censés y remédier ne fait qu'augmenter. D'où la nécessité de politiques nouvelles qui s'appuient sur la capacité des communautés locales à résister sur place et à reconstruire des modernités différentes qui leur soient propres. La présente étude analyse le modèle de prévention des déplacements mis en place par des organisations locales du mouvement noir.
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