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Les organisations internationales sont confrontées à des défis lorsqu'elles s'engagent dans la mise en place transfrontalière de leur Progiciels de Gestion Intégrée (PGI). En effet, elles sont confrontées à une constellation de logiques institutionnelles qui peuvent être en conflit avec celle inhérente au PGI. Notre recherche vise à comprendre comment les divers groupes d'employés locaux peuvent s'accommoder du PGI malgré les contraintes imposées par le nouveau système et une mise en place centralisée par le siège. Nous nous appuyons sur la littérature des logiques institutionnelles et des catégories cognitives pour comprendre les comportements des acteurs et argumentons que les acteurs mettent en place un couplage lâche pour continuer à fonctionner après la mise en œuvre transfrontalière du PGI. Cette étude s'appuie sur une étude de cas qualitative réalisée dans une filiale chinoise d'un groupe industriel allemand de l'industrie automobile sur une période de deux ans. Les données de douze entretiens semi-structurés, de trois focus groupes et d'observations directes ont été triangulées. Les résultats de l'analyse indiquent que le contexte organisationnel local est institutionnellement pluriel, et que le PGI est associé à catégories cognitives différentes par les groupes en présence. Afin de faire face aux contraintes imposées par le PGI, les groupes locaux mettent en œuvre différentes types d'actions de couplage lâche : matériel et temporel, mais aussi délégation et bricolage. Si les deux premières formes de couplage lâche ont été identifiées dans des études précédentes, les deux dernières ne sont pas encore complètement développées. Nous explorons ensuite les rôles des catégories cognitives et les intégrons dans le cadre logique institutionnel.

Le capitalisme à la française a subi de nombreuses évolutions ces dernières décennies. Jusqu'à la fin des années 90, il s'agissait de maintenir la propriété dans le giron national en cadenassant le capital des plus grosses entreprises. Le retrait des investisseurs nationaux de référence a, par la suite, permis l'émergence d'un actionnariat institutionnel avec des positionnements variables, notamment au niveau des modes d'action retenus. Alors que l'activisme des investisseurs institutionnels a longtemps été proportionnel au degré d'ouverture du capital, ceux-ci prennent également position à l'heure actuelle au sein d'entreprises familiales. Se pose alors la question de l'exercice de leur activisme au sein de ces structures. Dans cette optique, les manœuvres retenues au sein du groupe Lagardère par le fonds Amber peuvent être assimilées à l'expression d'un activisme orchestré au sein de formes capitalistiques peu enclines à modifier leurs contours stratégiques. L'objectif de cet article est de démontrer que les schémas théoriques qui avaient pour objectif d'approcher les contours stratégiques des entreprises en fonction de la répartition de leur capital ne tiennent plus nécessairement.

Depuis quelques années, les plateformes de financement participatif sont de plus en plus nombreuses. Sur la scène québécoise, deux plateformes de financement participatif de proximité connaissent une popularité croissante et l'une d'elles affiche un taux de réussite relativement élevé. En s'appuyant sur les données portant sur les campagnes de financement menées par l'intermédiaire de ces deux plateformes, nous avons cherché à identifier les facteurs de succès des campagnes de financement réalisées sur celles-ci. Outre certaines caractéristiques des campagnes, l'accompagnement de l'entrepreneur semble être le facteur de succès le plus déterminant.

Les services de publicité en ligne ont connu une croissance considérable au cours de la dernière décennie. Les modèles d'entreprise de ce type de service ont été considérablement modifiés par la numérisation, car une société de publicité peut être située dans un pays et fournir des services publicitaires dans le monde entier. Ces services sont donc sans lieu et il est difficile de les taxer équitablement. Par conséquent, le droit fiscal international actuel, selon lequel une entreprise doit être imposée dans un État en fonction de sa présence physique, est remis en question car il ne correspond pas aux transformations et à la nouvelle dynamique des entreprises résultant de la numérisation. Cet article vise à stimuler les réflexions autour de cette question d'imposition en proposant un modèle d›imposition, des sociétés de services de publicité en ligne, basé sur la création de valeur économique. Le modèle proposé s'appuie sur le fait que ce sont à la fois les entreprises qui entreprennent de telles activités et les utilisateurs d'Internet qui génèrent la valeur économique. Notre modèle présente un double avantage : il est facile à utiliser et repose sur des données disponibles publiées par la quasi-totalité des grandes sociétés de publicité. Cette réflexion sur le modèle est utile pour les autorités internationales telles que l'OCDE, le FMI et d'autres qui travaillent à résoudre le problème de la taxation des services de publicité en ligne.

Dans le cadre de cette étude, nous cherchons à mieux comprendre les pratiques des petites unités de production artisanales d'art camerounaises pour avoir du succès à l'international malgré les difficultés qui sont les leur. Les entretiens individuels semi-directifs avec des artisans et des responsables d'organisation des artisans ont permis d'identifier leur mode d'entrée à l'international, les facteurs clés à la base de leur succès et les freins à leur expansion internationale. Les résultats ont révélé la valeur du réseautage, qui s'avère cruciale aussi bien pour accéder aux marchés étrangers que pour consolider l'avantage concurrentiel, mais également dans la définition des types d'objets d'art à produire. Au niveau organisationnel, le style de management directif et participatif, ainsi que la culture d'entreprise renforcée par la tradition sont les deux piliers constitutifs d'avantages concurrentiels. Enfin, en ce qui concerne le processus de production, la compétitivité de ces petites unités de production repose sur une spécialisation sur certains types d'objets, une production en petite série avec un certain niveau de qualité, ainsi qu'un savoir-faire particulier et une certaine créativité permettant de renouveler le type de produits vendus. Cependant, la forte asymétrie d'information entre l'artisan et les intermédiaires, la complexité du travail des intermédiaires et le manque de moyens financiers ralentissent l'expansion internationale des artisans.

La disjonction entre la sphère publique et les professions de santé ne date pas d'aujourd'hui et fait d'ailleurs l'objet de discours publics notamment en cette période de crise pandémique. En opposition avec les objectifs des pouvoirs publics de prise en charge des usagers atteints de la Covid 19 au détriment des autres usagers même avec des pathologies chroniques, les professionnels ont dû, malgré la modestie des moyens dont ils disposaient, adopter des stratégies de gestion adaptatives en vue d'éviter toute rupture de parcours. Dans cette zone de turbulence les méthodes, pratiques et processus de prise en charge, de diagnostic et d'accueil des patients ont été profondément repensés dans une logique d'adaptation au contexte et ses contraintes. Cet article vise à comprendre les changements vécus dans les structures de coordination de soins comme les Maisons de Santé pluriprofessionnelles (MSP), et à souligner les facteurs clés de réussite de leur démarche, via l'étude de deux cas, et la mobilisation de l'approche du digital change et celle du changement agile comme cadre conceptuel. Face aux différentes contraintes organisationnelles, financières, matérielles et cliniques les acteurs ont adopté de nouvelles pratiques et évolué volontairement ou involontairement (moving) vers un nouveau modèle de fonctionnement qui a été de suite intégré dans leurs routines (refreesing). L'agilité dont les structures ont fait preuve s'est reposée sur différents leviers qui ont conditionné leur « réussite » pendant la première vague de confinement en France.

Face au phénomène de l'arrivée des RegTech comme nouvel entrant dans l'écosystème de la régulation, nous avons débuté une recherche visant d'une part à contribuer à enrichir la définition et la description des RegTech et d'autre part à identifier les logiques juridiques et managériales qui sous-tendent son développement. Notre étude met en évidence les différents enjeux tant managériaux que juridiques soulevés par les RegTech et propose des pistes de réflexion.