Contenu du sommaire : Les communistes et l'Europe : de l'eurocommunisme au rêve de Maison commune européenne
Revue | Histoire@Politique |
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Numéro | no 46, janvier-avril 2022 |
Titre du numéro | Les communistes et l'Europe : de l'eurocommunisme au rêve de Maison commune européenne |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier
- Deux projets inachevés de réconciliation du continent européen - Frédéric Heurtebize, Céline Marangé Le dossier examine deux tentatives tardives de réforme du communisme, le projet ouest-européen de l'eurocommunisme au milieu des années 1970 et le projet soviétique de « Maison commune européenne » pendant la Perestroïka, ainsi que les rapports qu'ils entretiennent entre eux. Ces deux projets posent à la fois la question du rapport au modèle soviétique et au projet européen car ils ont eu pour ambition de régénérer le communisme en surmontant l'antagonisme de guerre froide. Si le caractère inabouti de la réflexion a in fine conduit à leur échec, les deux concepts ont laissé une empreinte durable dans la culture politique européenne. Les contributions mettent en regard les politiques des principaux partis communistes d'Europe occidentale (le PCI en Italie, le PCF en France, le PCE en Espagne et le PCP au Portugal) et celles des principaux PC est-européens (le PC d'Union soviétique et la SED est-allemand). Elles tiennent compte des avancées substantielles de l'historiographie, tout en s'appuyant sur l'examen des archives les plus récemment ouvertes aux chercheurs et en se concentrant sur les acteurs au cœur de ces projets, qu'ils en aient été les inspirateurs ou les contempteurs.This issue examines two late attempts to reform communism, Eurocommunism in the mid-1970s and the Soviet “Common European Home” project during Perestroika, as well as the relationship between them. Both projects reassessed the relationship between the Soviet model and the European integration process, as their ambition was to regenerate communism by overcoming Cold War antagonism. While their inner contradictions ultimately caused their undoing, both concepts left a lasting imprint on European political culture. The contributions compare the policies of the main Western European communist parties (the PCI in Italy, the PCF in France, the PCE in Spain and the PCP in Portugal) with those of the main Eastern European CPs (the CP of the Soviet Union and the East German SED). They draw from the substantial advances in historiography, while relying on newly declassified archival material and focusing on the actors at the heart of those projects, whether they supported or opposed them.
- Europe et gauche européenne : les multiples défis des communistes italiens au moment du lancement de l'eurocommunisme (1969-1977) - Michele Di Donato Cet article porte sur les caractères et les contradictions de l'européanisme communiste italien dans les années 1970. Tout en se concentrant sur les programmes et les politiques du Parti communiste italien (PCI), il analyse leur élaboration dans le contexte des relations transnationales du parti. D'un côté, l'article souligne l'importance du dialogue avec les partis sociaux-démocrates européens qui influencent l'évolution de la vision que le PCI a de la coopération européenne occidentale. De l'autre, il se penche sur le rapport entre les communistes italiens et leurs homologues du Parti communiste français (PCF). En revenant sur cette question très débattue, on essayera d'avancer une interprétation partiellement différente de celles qui ont été proposées jusqu'ici par l'historiographie et la science politique. Au lieu de centrer l'analyse sur le rapport des deux partis au « centre » soviétique, l'article soutient que les différences de vues les plus importantes entre le PCI et le PCF se manifestent par rapport aux questions européennes, aux relations avec les autres forces de gauche et au rôle des instances de coordination supranationale. La manière de considérer ces questions est en effet décisive pour comprendre l'évolution des deux partis dans les décennies suivantes, ainsi que les contradictions et l'échec du projet de l'eurocommunisme.This article aims to reflect on the characteristics and contradictions of the European policies and visions of the Italian Communist Party (PCI) in the 1970s. While focusing on the programmes and initiatives of the PCI, the article examines their development in the context of the party's transnational relations. On the one hand, it underlines the importance of the dialogue with the European social democratic parties. On the other, it examines the relationship between the Italian Communists and their counterparts of the French PCF. In revisiting this much-debated question, we will try to advance an interpretation which is partially different from those that have been proposed so far in historiography and political science. Instead of focusing on the relationship of the two parties to the Soviet ‘centre', the article maintains that the most important divergences between the PCI and the PCF concerned European questions, relations with other left forces, and the role of supranational organisations. The approach to these questions is indeed decisive for understanding the path followed by the two parties in the following decades, as well as the contradictions and the failure of the project of Eurocommunism.
- Détente, eurocommunisme et dépassement des blocs durant la décennie 1970 : les espoirs contrariés du Parti communiste français - Frédéric Heurtebize Marquée par l'Union de la gauche et par sa brève adhésion à l'eurocommunisme, la politique du Parti communiste français (PCF) dans les années 1970 se révèle à la fois défensive et offensive. Elle est défensive en ce qu'elle vise à parer à des forces adverses telles que la crise de l'internationalisme communiste, l'image dégradée de l'Union soviétique et l'opposition de cette dernière à l'avènement d'un gouvernement de gauche en France. Mais elle s'avère offensive en ce qu'elle ambitionne de saisir les opportunités que lui offre l'abaissement des tensions qu'induit la détente et la crise dans laquelle le capitalisme paraît s'enfoncer pour arriver au pouvoir et mettre en œuvre un socialisme démocratique. Affectés par la rivalité avec le Parti socialiste (PS), la réflexion autour de ce projet et de la relation avec l'URSS ainsi que le rapprochement avec les partis communistes italien et espagnol restent cependant inaboutis. Si la mort de Jean Kanapa en 1978, force motrice de l'eurocommunisme à la française, n'explique pas à lui seul le retour à des positions plus orthodoxes, elle révèle le faible enracinement de la démarche réformiste tout comme la force des liens avec le Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) au sein du PCF.In the 1970s, the policy of the French Communist Party was marked by the Union of the Left and the short-lived support for Eurocommunism. That policy proved defensive in that it aimed at facing adverse developments such as the crisis of the International Communist Movement or the growing awareness of Moscow's disastrous human rights record. But it was also offensive in that it endeavored to grasp new opportunities – détente and the so-called “crisis of capitalism” – which, they argued, called for the implementation of democratic socialism. But the execution of that strategy was plagued by intensifying rivalries with the Socialist Party, abrupt changes and inconsistencies in its relations both with the CPSU and the Italian and Spanish CPs. Although Jean Kanapa's death does not alone explain the PCF's return to more orthodox positions, it highlights the shallowness of the reformist streak within the party as well as the deep-seated bond with the CPSU.
- Des communistes français à la découverte du Parlement européen (1973-1989) : les usages partisans d'une institution parlementaire - Nicolas Azam Opposé au processus d'intégration européenne commencé dans les années 1950, le Parti communiste français (PCF) obtenait en 1973 d'être représenté au Parlement européen et, jusqu'en 1989, sa délégation forma l'une des principales composantes du groupe communiste et apparentés. Quelles en ont été les répercussions sur le PCF ? Si les effets sur les conceptions idéologiques et les orientations officielles de ce parti ont été lents et limités, la présence dans l'arène institutionnelle européenne lui a donné accès à de nouvelles ressources (postes, moyens logistiques et financiers, sources d'information, capacité à élargir et diversifier son réseau d'alliés en Europe et au-delà) favorisant le développement d'une activité européenne et internationale. Ainsi, l'article montre comment les communistes français présents au Parlement européen ont pu utiliser ces ressources, se familiariser avec la mécanique communautaire, coexister avec des communistes italiens malgré leurs désaccords politiques et bénéficier d'une certaine latitude d'action vis-à-vis de la direction du PCF. À travers cet exemple, il éclaire l'émergence d'un espace politique européen relativement autonome en marge des champs politiques nationaux.Opposed to the process of European integration begun in the 1950s, the PCF obtained representation in the European Parliament in 1973 and, for sixteen years, its delegation formed one of the main components of the Communist Group. What were consequences did it have for the PCF ? Although the effects on the ideology and party views were slow and limited, the presence in the European institutional arena gave it access to new resources (jobs and mandates, logistical and financial means, sources of information, capacity to enlarge and diversify its network of allies in Europe and beyond) favoring the development of a European and international activity. Thus, the article shows how the French communists in the European Parliament were able to use those resources, to become familiar with the European Community mechanism, to coexist with Italian communists despite their political disagreements and to enjoy some degree freedom from the PCF leadership. Through this example, it sheds light on the emergence of a relatively autonomous European political space on the fringe of national political fields.
- Myth and Perceptions of Europe in the German Democratic Republic, 1975-1985: From Italian Eurocommunism to European Integration - Laura Fasanaro Entre 1975 et 1985 l'Europe a vécu une phase de profonde transformation socio-économique. Bien que les contextes de l'Europe orientale et occidentale soient évidemment très différents, ce bouleversement a touché les deux espaces : ainsi, les partis communistes de l'Est et de l'Ouest ont dû reconsidérer aussi leurs images et visions de l'Europe. Cet article analyse la perception dans la République démocratique allemande (RDA) de certains thèmes fondamentaux de la politique européenne, comme l'eurocommunisme, en particulier la version du Parti communiste italien (PCI), et l'évolution de l'intégration européenne. Trois questions sont analysées dans cet article. D'abord, les différentes réactions des partis communistes est-allemand et italien aux changements économiques et sociaux dans les deux pays. Il semble que le Parti socialiste unifié de la RDA (SED) ait essayé surtout de contrôler le défi du changement, tandis que le PCI voulait avant tout le favoriser et le conduire dans la direction de l'eurocommunisme. L'article se focalise ensuite sur l'idée de l'« Union européenne » dans la perspective du SED. Au milieu des années 1970, la portée de cette idée apparaît déjà forte du point de vue politique, au-delà de l'évidente puissance économique de la Communauté européenne, et malgré ses divisions internes. L'article analyse, enfin, quelques aspects de la Westpolitik est-allemande, dans le contexte de la crise économique et énergétique européenne, et compte tenu des limites posées par cette crise.Between the mid-1970s and the mid-1980s a deep socio-economic transformation crossed both Eastern and Western Europe in very different, yet interrelated ways. In both regions, despite profoundly diverse contexts, communist parties reshaped their perception, image and vision of Europe accordingly. This article looks into East Germany's perspective on some key elements of European politics, from Italian Eurocommunism to European integration, in the aftermath of the German Democratic Republic's international recognition. The article explores three main aspects. First, it looks into the different reactions of, respectively, the East German Socialist Unity Party (SED) and the Italian Communist Party (PCI) to Europe's momentous transition. In this respect, it argues that the former mainly focused on handling that change, by subsequently adapting the GDR's inner and foreign policy, whereas the latter engaged in an attempt at leading and steering change, both domestically and internationally, through its Eurocommunist line. Second, the article investigates the East German perception of the “European Union” idea and reveals that this was seen as a project with significant political implications, that went beyond the visible economic power of the European Community. Third, the article reconstructs some of the main aspects of the GDR's Westpolitik, within the context – and the limits – of the economic and energy crisis that in distinct ways involved both Western and Eastern Europe in the 1970s.
- Aux origines de la Maison commune européenne de Gorbatchev : influences et concepteurs (années 1970-1989) - Sophie Momzikoff Cet article a pour objectif d'examiner le rôle des principaux conseillers de Mikhaïl Gorbatchev dans la gestation et les évolutions apportées au projet de « Maison commune européenne » entre 1985 et 1991. Si le slogan de « maison commune » existait depuis des années déjà dans la rhétorique officielle soviétique, il se transforme en un véritable projet politique pour le Vieux Continent entre 1987 et 1989, visant officiellement à réconcilier « l'Est » et « l'Ouest » et à dépasser la division de l'Europe. Il conviendra de s'intéresser à la genèse de ce projet. Il faudra ensuite se pencher sur les arrière-pensées politiques et les objectifs stratégiques à long terme le sous-tendant : comment les concepteurs de la « Maison commune européenne » concevaient-ils réellement l'avenir de l'Europe ?This article examines the role of Mikhail Gorbachev's main advisors with regard to the “Common European Home” project that was elaborated between 1985 and 1991. The concept of the “common home” had already been a part of official Soviet rhetoric for years. Nevertheless, between 1987 and 1989 it was transformed into a real political project for Europe, one which aimed to reconcile East and West and overcome the region's divisions. This article examines the genesis of this project and the influence of Eurocommunism on the notion of a European common home. It also looks at the political motives and long-term strategic objectives underpinning this project : how did the designers of the common European home truly envision the future of Europe ?
- Sharing the Iberian Room in a “Common Home”? The Portuguese Communist Party and the Communist Party of Spain in a Changing Europe, 1985-1994 - Carlos Sanz, Emanuele Treglia Entre 1985 et 1994, les vues des Parti communiste portugais (PCP) et le Parti communiste espagnol (PCE) à l'égard de l'intégration européenne évoluent : elles commencent par diverger mais finissent par converger. Les deux partis ont d'abord eu des positions opposées pour des raisons qui remontent à l'époque de la lutte contre les dictatures de Salazar et de Franco, le PCP s'étant aligné sur la ligne orthodoxe de Moscou, tandis que le PCE avait opté pour l'hétérodoxie eurocommuniste. Les thèses de Gorbatchev sur la « Maison commune européenne », la perestroïka, puis la dissolution de l'Union soviétique et la fin de la guerre froide contraignent cependant les deux partis communistes ibériques à se repositionner face à des mutations vertigineuses qui trouvent aussi une traduction dans la construction européenne. Les changements dans les relations internationales, la forme que prend la construction européenne avec le traité de Maastricht de 1992, ainsi que le virage à gauche anticapitaliste et tiers-mondiste que le PCE opère à partir de 1988, facilitent une convergence avec le PCP qui se traduit par une coopération au Parlement européen. Cet article analyse l'évolution des positions idéologiques et des décisions tactiques des deux principaux partis communistes ibériques en s'appuyant sur des documents des deux partis, la presse, des discours, des déclarations, des débats parlementaires et, lorsque cela est possible, leurs archives historiques.The Portuguese Communist Party (PCP) and the Communist Party of Spain (PCE) evolved from divergence to convergence in the face of European integration between 1985 and 1994. Both parties started from opposite positions since the times of the struggle against the dictatorships of Salazar and Franco, when the PCP aligned itself with the Moscow orthodox line while the PCE opted for Eurocommunist heterodoxy. Gorbachev's theses on the “common European house”, perestroika, the dissolution of the Soviet Union and the end of the Cold War forced the two Iberian communist parties to position themselves before vertiginous changes that also had their translation in European construction. The changes in the international relations, the form that European construction took with the 1992 Maastricht Treaty, and the anti-capitalist and third-world turn to the left that the PCE gave as of 1988 facilitated a convergence with the PCP that resulted in cooperation between both in the European Parliament. This article analyses the evolution of the ideological positions and the tactical decisions of two main Iberian communist parties through documents, press, speeches, statements, parliamentary debates of both organizations and, when possible, their historical archives.
- Le parti communiste français et l'avenir de l'Europe pendant la Perestroïka - Céline Marangé Cet article examine le positionnement du parti communiste français (PCF) à l'égard des deux projets pour l'Europe qui se sont affirmés pendant la Perestroïka : le projet gorbatchévien de « Maison commune européenne » et l'approfondissement de l'intégration européenne avec l'adoption de l'Acte unique. S'appuyant sur les archives du PCF à Bobigny et sur celles de la Fondation Gorbatchev à Moscou, il montre que la direction du PCF a fait preuve d'inconséquence et d'incompréhension. Contrairement à ce qu'affirme l'historiographie dominante, elle a bien soutenu la Perestroïka. Mais elle l'a uniquement conçue – et ce presque jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique – comme une tentative de régénération du communisme. N'en tirant aucune leçon, elle est restée attachée à une lecture bipolaire du monde et à une conception centralisée du fonctionnement du parti. Or le projet réformateur des dirigeants soviétiques a évolué avec le temps, impliquant d'abord un apaisement des relations internationales, puis une démocratisation du système soviétique. S'il est resté hostile à la construction européenne, le PCF a infléchi par deux fois son discours sur l'Europe après les révolutions de velours.This article examines the positioning of the French Communist Party (FCP) with respect to the two projects for Europe that gained importance during Perestroika: Gorbachev's project of “Common European Home” and the deepening of European integration after the adoption of the Single European Act. Based on FCP archives in Bobigny and on the Gorbachev Foundation archives in Moscow, it shows that the FCP leadership displayed inconsistencies and misunderstandings. Contrary to what the dominant historiography asserts, the French party supported Perestroika. But it only conceived it – almost until the very collapse of the Soviet Union – as an attempt to regenerate communism. It did not draw any lesson from it, remaining faithful to a bipolar understanding of the world and to a centralized decision making within the party. Yet the Soviet reform project evolved with time, implying first an appeasement in international politics, then a democratization of the Soviet political system. However, while remaining hostile to the building of Europe, the FCP twice changed its discourse about Europe after the velvet revolutions.
- Europe as a Common Legacy: The European Integration Process and Italian Political Identities in the 1980s-1990s - Valentine Lomellini, Danilo Delle Fave Cet article vise à analyser l'évolution de la position du Parti communiste italien (PCI) concernant le mouvement communiste international et l'intégration européenne pendant la période gorbatchévienne et au début des années 1990. Après les échecs électoraux de la décennie précédente et la chute du mur de Berlin, l'élite du PCI a dû repenser sa propre identité en se focalisant sur certaines questions. Celles-ci incluaient la relation avec l'Union soviétique et l'attitude du PCI vis-à-vis du projet gorbatchévien de Maison commune européenne, la relance d'un dialogue avec d'anciens interlocuteurs comme les protagonistes du Printemps de Prague et, enfin, l'attitude à l'égard du processus d'intégration européenne. Les auteurs défendent l'idée selon laquelle l'effondrement du bloc soviétique et, plus tard, celui du système politique italien ont rendu impératif le choix d'une identité politique alternative : l'Europe est devenue de plus en plus un nouveau point de référence pour les héritiers du PCI, ce qui a ouvert la voie d'une convergence avec les démocrates-chrétiens et donné lieu, dans les années 1990, à la constitution d'une nouvelle identité de gauche incarnée dans l'Ulivo.The article aims at analysing the evolution of the Italian Communist Party's stance on the International Communist Movement and on European integration during the Gorbachev era and the early 1990s. After the electoral failures of the previous decade and the fall of the Berlin Wall, the PCI's élite had to reassess its own identity focusing on some specific issues. Those included the relationship with the Soviets and the PCI's attitude toward Gorbachev's European Common Home, the relaunching of the dialogue with former interlocutors such as the former protagonists of the Prague Spring, and the attitude toward the European integration process. The authors argue that the collapse of the Soviet bloc, and later of the Italian political system, made compulsory the choice of an alternative political identity: Europe became more and more the new point of reference for the PCI's heirs, laying the groundwork for the future convergence with the Christian Democrats and the constitution of the contemporary Italian Left-Wing identity in the Nineties, embodied in L'Ulivo.
- Deux projets inachevés de réconciliation du continent européen - Frédéric Heurtebize, Céline Marangé
Varia
- Les origines de la devise anarchiste « Ni Dieu ni maître » : une généalogie discutable - Romain Broussais Alors que certains auteurs affirment que la devise « Ni Dieu ni maître » est antérieure au journal éponyme d'Auguste Blanqui, il n'en est rien. L'origine médiévale de la devise est infondée et constitue un avatar du médiévalisme. L'origine moderne bien qu'elle paraisse séduisante n'a pas été prouvée non plus. Enfin, l'origine contemporaine de la devise qui proviendrait d'un disciple ne semble pas avoir de réalité. C'est donc à Blanqui seul que nous devons la devise « Ni Dieu ni maître ».While some authors may claim that the motto “No Gods, No Masters” (in French, “ni Dieu ni maître”) predated Auguste Blanqui's eponymous newspaper, this is a false claim. The medieval origin of the motto is unproven and is merely another example of medievalism. Although it is tempting, a modern origin has not been identified, either. Finally, the argument that the motto stems from the mouth of an anarchist disciple has no basis in reality. It is therefore to Blanqui alone that we owe the motto “No Gods, No Masters”.
- Les origines de la devise anarchiste « Ni Dieu ni maître » : une généalogie discutable - Romain Broussais