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Revue @GRH Mir@bel
Numéro no 43, 2022/2
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • La revue @grh est la revue de l'Association Francophone de Gestion des Ressources Humaines (AGRH). - Benoît Grasser, Ewan Oiry p. 3-5 accès libre
  • Éditorial - Benoît Grasser, Ewan Oiry p. 9-12 accès réservé
  • Le digital, un objet-frontière : un accompagnement difficile ? - Clotilde Coron p. 13-34 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La transformation digitale constitue un enjeu important pour les entreprises. La notion de digital recouvre différentes dimensions, notamment celle des outils et de leur appropriation, et celle de la culture et des modes de fonctionnement. Le concept d'objet-frontière nous a semblé opérant pour qualifier cette ambiguïté. Nous nous intéressons à un dispositif d'accompagnement de la transformation digitale déployé au sein d'une grande entreprise, et nous nous demandons en quoi la nature d'objet-frontière du digital rend l'accompagnement de la transformation digitale difficile. Grâce à une observation participante permise par une immersion longue en entreprise, complétée par 14 entretiens semi-directifs, nous montrons que la nature d'objet-frontière du digital limite la possibilité de définir un dispositif précis pour accompagner cette transformation. Le dispositif d'accompagnement se caractérise alors par sa flexibilité, qui cependant n'empêche pas les conflits sur sa mise en œuvre concrète.
    Digital transformation is a major challenge for companies. The notion of digital covers different dimensions, notably that of tools and their appropriation, and that of culture and ways of working. The concept of boundary object seems to be an effective way of describing this ambiguity. We study a community created to support the digital transformation in a large company. We ask in what way the boundary-object nature of digital makes the management of digital transformation difficult. Thanks to a participant observation made possible by a long immersion in the company, completed by 14 semi-directive interviews, we show that the boundary-object nature of digital limits the possibility of defining a precise system to support this transformation. The support system is therefore characterized by its flexibility, which does not, however, prevent conflicts over its concrete implementation.
  • Making the most use of boredom in organisations: A study of the ambivalent nature of boredom in business meetings - Thomas Simon p. 35-59 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Les réunions sont essentielles pour structurer l'espace social à tel point qu'elles se sont imposées dans le paysage managérial comme lieux privilégiés de diffusion d'informations et de prise de décision. Que ce soit par tradition, par élan de management participatif ou par absence d'alternative, les réunions sont là, s'accumulant parfois jusqu'à l'excès pathologique de la « réunionite ». Alors que nombreux sont ceux qui attaquent les réunions en questionnant leur utilité ou leur efficacité, cet article vise à étudier le vécu de ces réunions par leurs participants. Souvent inévitable, du moins en partie, l'ennui est un des principaux états affectifs qui surgit dans les réunions mal gérées. Dans cet article, l'ennui est notamment envisagé du point de vue de ses conséquences potentielles, qui vont au-delà d'un simple impact sur l'efficacité de la réunion elle-même. En nous appuyant sur des entretiens avec leurs participants dans des cadres organisationnels divers, cette recherche nous permet d'avancer trois contributions. Premièrement, en identifiant les différentes conditions d'apparition de l'ennui en réunion, on développe une approche de l'ennui vécu, dépassant ainsi son caractère tabou qui reste difficile à avouer et encore plus à verbaliser. Deuxièmement, on met en lumière le caractère profondément ambivalent de l'ennui : lorsque l'ennui est ressenti pendant de longs moments, il devient néfaste et destructeur alors qu'en advenant sur de courtes périodes, l'ennui se fait moment de respiration et de créativité. Ensemble, ces deux points nous permettent troisièmement de tirer des implications managériales pour proposer un « bon usage de l'ennui » dans la conduite des réunions.
    Business meetings are so essential for providing the structure of the social space that they are considered in management as vital places for making decisions and sharing information. Whether through tradition, through the influence of participative management or by the absence of an alternative, business meetings occupy the organisational space, sometimes reaching the pathological excess of “meeting-itis”. While many attack business meetings by calling into question their usefulness or effectiveness, this article aims to study the subjective views of meeting participants. Often unavoidable, at least in part, boredom is one of the major affective states that arises in mismanaged meetings. In this paper, boredom is particularly examined to highlight its potential consequences, which go beyond a simple impact on the efficiency of the meeting itself. Based on interviews with participants in various organisational settings, this research has three points of focus. Firstly, by identifying the different conditions for the emergence of boredom in meetings, we study how boredom is experienced, in an attempt to overcome the taboo that results in difficulty acknowledging boredom and even more difficulty in verbalising it. Secondly, we highlight the profoundly dual nature of boredom: when boredom is felt over long periods, it becomes harmful and destructive, whereas in the case of short periods, boredom is considered a moment to breathe and a spark for creativity. Together, these two points allow us to draw managerial implications to make “the most use of boredom” when facilitating business meetings.
  • Effets de l'onboarding à distance sur la socialisation organisationnelle : une étude comparative sur les nouveaux entrants d'une ecole de management hôtelier - Charlotte de Boer, Nathalie Delobbe p. 61-88 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Cette étude s'intéresse aux effets de l'onboarding à distance vécus par les nouveaux entrants d'une école de management hôtelier pendant la pandémie de Covid-19 et aux ressources mobilisables pour y faire face. En comparant deux cohortes de 200 nouveaux entrants, l'une enrôlée avant la pandémie de Covid-19 et la seconde démarrant dans un fonctionnement organisationnel largement à distance, elle met en évidence les effets délétères de l'onboarding à distance sur la satisfaction, l'épuisement émotionnel et l'intention de poursuivre, mais pas sur l'identification et l'implication organisationnelle. Les conditions d'entrée modulent les effets bénéfiques des comportements proactifs, dans la mesure où ces derniers sont moins profitables lorsque le processus de socialisation se fait à distance. Notre étude montre enfin que les comportements proactifs médient la relation entre l'expression de soi versus le conformisme de façade et les indicateurs d'ajustement au travail. Cette étude offre des pistes pour minimiser les risques que comporte l'onboarding à distance pour l'organisation et pour les nouveaux entrants.
    This study focuses on the effects of remote onboarding experienced by new entrants to a hotel management school during the Covid-19 pandemic and the resources that can be mobilized to deal with it. By comparing two cohorts of 200 new entrants, one enrolled before the Covid-19 pandemic and the second starting in a largely remote organizational functioning, it highlights the deleterious effects of remote onboarding on satisfaction, emotional exhaustion and intention to continue, but not on organizational identification and commitment. Entry conditions modulate the beneficial effects of proactive behaviors, insofar as the latter are less beneficial when the socialization process takes place at distance. Our study finally shows that proactive behaviors mediate the relationship between self-expression versus facade of conformity and indicators of adjustment at work. This study offers some avenues to mitigate the risks of remote onboarding for the organization and for the newcomers.
  • Les espaces de coworking : des environnements de travail capacitants ? - Stéphanie Bouchet, Pierre Loup, Florence Nande, Marie-Laure Weber p. 89-116 accès réservé avec résumé
    Tendance en plein essor, les espaces de coworking séduisent de plus en plus d'entreprises et de salariés. Plus qu'un simple espace de travail partagé, c'est un lieu de vie où les travailleurs échangent, collaborent, étoffent leur réseau et s'enrichissent mutuellement. Cet article vise à comprendre comment les espaces de coworking contribuent au développement du pouvoir d'agir des salariés qui y exercent leur activité. Nous proposons d'étudier cette problématique en mobilisant le concept d'environnement capacitant et l'approche par les capabilités, développée par Amartya Sen. Pour cela, une étude qualitative a été réalisée auprès de seize salariés en activité dans un espace de coworking en France. L'analyse thématique des données a permis de mettre en évidence les conditions qui permettent à l'individu de se développer et d'élargir son pouvoir d'agir dans ce contexte particulier, à savoir : les opportunités d'apprentissage, les temps collectifs, les possibilités d'autonomie ou l'animation par la figure du gestionnaire.
  • Comment se construisent les compétences collectives de dialogue social dans une organisation : cadre d'analyse et étude de cas - Christelle Havard p. 117-141 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Les compétences collectives émergeant des interactions entre les acteurs du dialogue social contribuent à établir un dialogue social de qualité. Pourtant, la recherche ne s'est pas intéressée à les définir et à préciser les conditions de leur émergence et de leur explicitation. L'objectif de cet article est d'examiner comment se construisent les compétences collectives de dialogue social, de proposer un cadre d'analyse du processus d'émergence des compétences et de l'illustrer à travers une étude de cas. Le cadre d'analyse, construit à partir de la littérature sur les compétences collectives, est éclairé par les spécificités du dialogue social. L'étude de cas menée au sein d'une organisation de l'économie sociale met en évidence les différents acteurs collectifs, les compétences individuelles et les expériences interactives participant au développement des compétences collectives de dialogue social.
    The collective skills that emerge from the interactions between the actors of social dialogue contribute to the establishment of quality social dialogue. However, research has not been interested in defining them and specifying the conditions for their emergence and explicitation. The objective of this article is to examine how collective social dialogue skills are constructed, to propose a framework for analyzing the process of emergence of skills and to illustrate it through a case study. The analytical framework, built from the literature on collective skills, is completed by the specificities of social dialogue. The case study conducted within a social economy organization highlights the different collective actors, individual skills and interactive experiences involved in the development of collective social dialogue skills.
  • L'écart de rémunération entre femmes et hommes : un éclairage à partir d'une analyse des stages de fin d'études en management - Alain Klarsfeld, Nadine Galy p. 143-169 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    L'égalité salariale femmes hommes est amplement documentée au long de la carrière. Il est intéressant d'étudier ce qui se passe dans l'étape qui précède immédiatement le premier emploi, à savoir lors du stage de fin d'études. La présente proposition vise à analyser l'impact du genre sur la rémunération de stage des étudiants en gestion à partir de l'analyse d'un échantillon d'étudiant.e.s, élèves dans une Grande Ecole de Gestion française. Nous mettons en évidence l'existence d'un écart de rémunération entre femmes et hommes lors du stage de fin d'études, fournissons un modèle explicatif de la rémunération des stagiaires, et décomposons l'écart de rémunération femmes-hommes selon la méthode de Oaxaca-Blinder. Nous discutons nos résultats et les avenues de recherche en dernière partie.
    Gender pay equality is extensively documented throughout the career. It is interesting to study what happens in the stage that immediately precedes the first job, namely during the final year internship. This proposal aims to analyze the impact of gender on the internship compensation of management students based on the analysis of a sample of students, studying in a French School of Management. We highlight the existence of a gender pay gap during the internship, propose a model to explain internship compensation, and break down the gender pay gap according to the Oaxaca-Blinder method. We discuss our findings and provide recommendations for future research and practice.