Contenu du sommaire : Management 2.1 !

Cette contribution s'intéresse aux outils numériques des métiers du management et leur influence sur la dynamique sociale et productive des entreprises. Appuyés sur une approche communicationnelle ethno-sémiotique, informés par les théories de l'écrit d'écran et de l'économie politique de la trivialité, nous interrogeons en quoi ces outils conditionnent les pratiques de gestion et par quels moyens et mécanismes s'établit leur opérativité symbolique.L'étude de cas du logiciel de gestion du travail Asana nous a permis de montrer trois choses. Premièrement, l'outil numérique impose un cadre de lecture et d'interprétation qui guide et oriente le regard de l'utilisateur à travers la mise en valeur d'une conception technique du management. Deuxièmement, il exige une forte scripturialisation des processus de travail par la rationalisation, division, création et visualisation de tâches à l'aide du logiciel. Enfin, il suggère et balise les usages par un dispositif pédagogique systématiquement présent sur son site web mais aussi par les modèles d'utilisation mis à disposition des utilisateurs du logiciel.

Depuis quelques années, de nombreuses voix critiques se font entendre en dénonçant l'impact qu'aurait le numérique sur nos vies et nos sociétés. Notamment sur la capacité d'attention des individus dans le cadre de l'économie de l'attention.À travers un regard critique sur les méthodes de conception utilisées en design numérique, nous tâcherons d'explorer l'apparent paradoxe posé par la confrontation de l'idée du « Don't Make Me Think », issue de l'ouvrage éponyme de Steve Krug paru en 2000, et posant les bases du design numérique, avec le célèbre « je pense, donc je suis », formulé par René Descartes dans son Discours de la méthode en 1637.

Cet article éclaire la dimension ambivalente du développement de l'usage des Technologies Organisationnelles en montrant qu'il s'inscrit dans le registre de la causalité psychique. Elle montre à cet égard que ce développement trouve ses causes racines dans l'emprise du signifiant asémantique engendrée par le phénomène généralisé de la digitalisation de l'économie et des activités sociales.

Cet article présente l'esquisse d'une logique et d'un langage de description compatible avec le vivant pour décrire et représenter la transformation des organisations, en réseau à l'ère numérique. Résultat d'une recherche en architecture de l'information, il propose une modélisation du rapport entre l'organisation de l'information et la transformation de l'organisation, à partir de la logique de l'énergie de Lupasco et du concept d'attracteur, à la source d'un champ de transformation et d'un champ organisationnel. A leur intersection, un champ informationnel porte des descripteurs dont l'usage s'appuie sur trois outils opérationnels, un instrument d'observation, un langage de description et une méthode d'analyse.

Nous proposons d'observer le management de la transformation numérique de la pédagogie universitaire souhaitée par l'État et comment il est mis en œuvre (instruments de gestion, dispositifs, projets …) dans les universités françaises. Reposant sur les IDEFI, AMI ou bien NCU, nous verrons que chaque université s'en empare de manière singulière mais qu'il existe des communs qui nous paraissent nouveau au point de les qualifier de management 2.1, une nouvelle évolution de management de l'innovation.

Dans cet article, nous présentons les résultats d'une enquête réalisée au sein du projet OTPn. Elle vise à identifier la perception des activités menées par les référents numériques de l'Université de Montpellier durant la période de confinement dans le cadre de leur fonction d'accompagnant. Les différents retours d'expérience sont analysés et organisés selon trois axes : (i) les forces motrices et modératrices, (ii) les aspects personnels, groupaux et institutionnels, et (iii) les aspects comportementaux, les connaissances/compétences mises en œuvre et les représentations/idéologies. Cette analyse nous permet de discuter de différents moyens organisationnels susceptibles de favoriser des changements universitaires en matière d'accompagnement à la transformation des pratiques enseignantes.

Cet article introduit à une recherche exploratoire longitudinale visant à éclairer la doctrine pathogénique sur laquelle s'appuie le développement du management dématérialisé et l'ancrage des approches théoriques, consécutivement praxéologiques, qui le fondent et le répriment sur la base du principe de non-contradiction. La recherche met en perspective la paradoxalité de ce développement qui trompe son monde, quand bien-même il a des aspects très positifs largement promulgués. L'idée de la recherche est d'introduire à la prise de conscience d'une veille pathogénique, qui concerne les politiques de santé publique, mais au déploiement de laquelle le management des organisations devrait être associé. Consécutivement, cette veille suggère de questionner contradictoirement les mécanismes profonds d'éploiement du potentiel humain tant sollicité à cet égard, mais qui restent mal connus en management.

La question des organisations est implicitement comprise dans la forme architecturale, bien que cet aspect de l'architecture soit rarement abordé comme quel. Des exemples emblématiques nous permettrons de présenter cette relation essentielle entre forme et organisation, dans laquelle la notion d'information joue un rôle stratégique. Puis nous en viendrons à exposer en quoi le phénomène récent de développement des plateformes numériques prolonge en l'intensifiant la relation tripartite entre forme information et organisation des formes.

L'article s'intéresse à une organisation associative à but non lucratif qui a fait le choix atypique de structurer son management autour de plusieurs outils logiciels. Nous tenterons de répondre à différents questionnements qui accompagnent l'association : comment capitaliser les données générées et échangées tout au long du processus associatif pour conserver un regard critique sur ses propres actions et favoriser la réflexivité ? Et surtout, sur quels outils s'appuyer ?Pour répondre à ces questions, nous nous appuierons sur une méthode ethnographique (observation, entretiens et archives). Et après avoir décrit l'association, ses spécificités et ses objectifs à long terme, nous rendrons compte de comment elle a organisé son management autour de l'utilisation de différents outils numériques qui répondent aux besoins : communiquer, gérer et stocker. Nous expliciterons en quoi et comment la triade : Redmine, Zulip et Nextcloud, répond à ces besoins. De plus, nous montrerons en quoi leur maîtrise et leur utilisation collective participe à renforcer la structure de l'association. Nous ferons aussi état des difficultés inhérentes à l'introduction de ces outils : doutes, résistances au changement, mauvaises utilisations, bugs. Enfin, nous évaluerons dans quelle mesure ces outils permettent que l'association puisse mieux enquêter sur ses propres pratiques afin de nourrir une forme de réflexivité institutionnelle.

Pour éclairer le rôle du management des systèmes productifs et technologiques actuels qui nous conduisent dans une impasse nous opposons à titre exploratoire deux formes, interrogeant en particulier les apports d'un bio-management inspiré du fonctionnement de la nature. L'analyse du rôle ambivalent joué par le numérique met en avant la nécessité d'une bifurcation. Pour accompagner le changement de trajectoire, quelques pistes sont proposées, dont l'usage d'une nouvelle méthodologie d'organisation de l'information qui permet un management dans les liens, à échelle humaine.

En prenant l'exemple d'un journal web d'entreprise et d'un journal de presse hebdomadaire, cet article essaie de comprendre en quoi le rédacteur en chef doit articuler au mieux l'information et ses acteurs devant la transformation numérique de ses supports, quelles sont les différentes contraintes auxquelles ils doivent faire face. Le logiciel de gestion de contenu, la participation des lecteurs à la construction de l'information, le lien hypertexte…, sont autant de changements brusques qui ont impliqué des évolutions importantes des lignes éditoriales.

Ce texte propose d'interroger les évolutions des technologies organisationnelles numériques de la Presse Quotidienne Régionale (PQR) dans leur rapport à l'information, à l'innovation managériale et éditoriale, aux pratiques professionnelles et au rôle du journaliste dans un nouvel écosystème numérique et médiatique. Ce dernier est de plus en plus marqué par « l'invasion » de nouveaux acteurs et d'intermédiaires puissants. À partir d'une étude qualitative, nous montrerons que l'innovation technologique constitue une circonstance permettant l'amélioration de la productivité, de la compétitivité, de l'organisation interne et externe, du renouvellement de la ligne éditoriale et du modèle économique des journaux quotidiens régionaux, comme le « Quotidien D ». Nous défendrons l'idée que le journaliste localier reste toujours le « chef d'orchestre » d'une presse locale fondée sur le principe de proximité – au lectorat et au territoire – et que cette numérisation permet au localier de renouveler ce lien et de retrouver sa légitimité en tant que gateKeeper de l'information.

Le développement des réseaux numériques et de la mixité au travail a favorisé le développement et la possibilité des carrières des femmes, sur des postes souvent réservés aux hommes. Dans un contexte, où le numérique prend une place croissante, il est intéressant de montrer comment ces outils de communication deviennent des réseaux d'aide et d'entraide, pour les femmes dont le choix de carrière est difficilement compatible avec une vie personnelle et familiale. La construction sociale des individus passe par diverses instances de socialisation, mécanisme assez largement étudié comme nécessaire à l'établissement de relations durables que ce soit dans les relations professionnelles comme dans les relations sociales. Cependant ces socialisations construisent des représentations parfois contradictoires pouvant créer du mal être, chez les individus et un burn-out.