Contenu du sommaire : Dossier: The Biden Administration and Transatlantic Relations: Challenges and Opportunities
Revue | L'Europe en formation |
---|---|
Numéro | no 394, printemps 2022 |
Titre du numéro | Dossier: The Biden Administration and Transatlantic Relations: Challenges and Opportunities |
Texte intégral en ligne | Accès réservé |
- Transatlantic Relations from Trump to Biden: Between Continuity and Change : Introduction to the Special Issue - Anna Dimitrova p. 2-10 L'élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis a été accueillie avec enthousiasme en Europe, où les espoirs de panser et de reconstruire les relations transatlantiques après les quatre années de dénigrement de Trump ont été élevés. Alors qu'il y a sans aucun doute eu des changements dans la personnalité, le style et la rhétorique présidentielle, ainsi que certaines actions concrètes concernant le réengagement des États-Unis dans les institutions multilatérales et l'engagement proactif dans la sécurité transatlantique – y compris le moment d'unité entre les alliés transatlantiques créé par l'invasion de l'Ukraine par la Russie – il y a aussi eu une certaine continuité avec la politique étrangère du "America First" de Trump. On le constate surtout dans le domaine du commerce, ainsi que dans la stratégie de politique étrangère américaine dans la région indo-pacifique. Dans les deux cas, Biden a montré jusqu'à présent qu'il poursuivra les intérêts politiques et l'agenda de l'Amérique, même si cela implique la mise à l'écart des alliés européens. Étant donné que le président Biden est en fonction depuis près de deux ans maintenant, il apparaît opportun de faire le point sur les relations transatlantiques afin de mieux comprendre ce qui a changé et de quelle manière elles ont évolué sous l'administration Biden.Joe Biden's election for President of the United States was welcomed with enthusiasm and hope in Europe where expectations about healing and rebuilding transatlantic relations after Trump's four years of denigration of the transatlantic relationship have run high. While there have undoubtedly been changes in presidential personality, style and rhetoric, as well as some concrete actions regarding US re-engagement with multilateral institutions and proactive engagement in transatlantic security – including the moment of unity among transatlantic allies created by Russia's invasion of Ukraine – there has also been some continuity with Trump's ‘America First' foreign policy. This can mostly be seen in the field of trade, as well as the US foreign policy strategy in the Indo-Pacific region. In both cases, Biden has shown so far that he will pursue America's own agenda and political interests, even if this implies sidelining European allies. Given that President Biden has been in office for almost two years by now, it seems to be the right time to take stock of transatlantic relations so as to get a better understanding of what has changed and how the transatlantic relationship has evolved under the Biden administration.
- Exploring the Transatlantic Meaning of China and Russia: Divergence, Convergence and Future Prospects in the Biden Era - Ville Sinkkonen, Niklas Helwig, Marco Siddi, Elina Sinkkonen p. 11-43 En dépit de la victoire électorale de Joe Biden portant au pouvoir un président pro-Europe à Washington D.C., les relations transatlantiques traversent une période d'incertitude dans un contexte de relations tendues entre grandes puissances et de crises de l'ordre international. Dans ce contexte, le présent article explore la signifiance transatlantique des rapports entretenus par les États-Unis et l'Union européenne avec la Chine et la Russie depuis la dernière partie des années 2010, et ce, jusqu'à la fin de la première année de mandat de Biden. En analysant les discours dominants tenus par les élites vis-à-vis de ces deux grandes puissances, respectivement aux États-Unis et dans l'Union européenne, l'article examine comment les compréhensions de ces relations vitales, quoique problématiques, convergent ou divergent des deux côtés de l'Atlantique. En fin de compte, les acceptions transatlantiques de la Chine et de la Russie, à la fois complémentaires et contestées, servent de prismes pour analyser l'état actuel et les perspectives futures des relations entre les grandes puissances et les relations transatlantiques au sein d'un ordre international de plus en plus disputé au xxie siècle.Despite Joe Biden's election victory bringing a Europe-friendly president to power in Washington D.
C., transatlantic relations are undergoing a period of uncertainty amidst tense great-power relations and crises of international order. Against this backdrop, the present article explores the transatlantic meaning of the United States' and the European Union's relationships with China and Russia from the latter part of the 2010s until the end of Biden's first year in office. By studying the dominant elite discourses vis-à-vis these two great powers in the US and the EU, respectively, the paper investigates how understandings of these vital, yet problematic relationships possibly converge and diverge on the two sides of the Atlantic. In the end, the complementary and contested transatlantic meanings of China and Russia serve as prisms for analysing the current state and future prospects of great-power and transatlantic relations in a more contentious 21st-century international order. - Courtesy of the Kremlin: The Reinvigorated Transatlantic Alliance - Kristian L. Nielsen p. 44-62 Cet article traite de la relation transatlantique telle qu'elle s'est développée depuis l'investiture de Joe Biden, et tout particulièrement depuis l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie en février 2022. De nombreux espoirs ont été placés dans le nouveau Président américain après l'expérience déconcertante que fut celle de Donald Trump. Toutefois, la première année de mandat de Biden n'a pas été un franc succès. Le retrait chaotique d'Afghanistan a laissé un goût amer à de nombreuses personnes en Europe, tandis que les Européens n'ont toujours pas tenu les engagements contractés lors du sommet du Pays de Galles de 2014 en matière de réarmement.Pourtant, la décision de Vladimir Poutine de lancer une invasion à grande échelle de l'Ukraine a galvanisé l'ancienne alliance, et un nouveau sens commun des objectifs a émergé dans la tentative de contrer l'agression russe. Les Américains ont renforcé leur présence en Europe ; les Européens ont commencé à renforcer leurs défenses ; les livraisons d'armes de pointe à l'Ukraine se sont accélérées ; l'UE a fait preuve d'une grande fermeté en imposant des sanctions sévères à la Russie, quitte à en subir des conséquences économiques. Reste à savoir si cette nouvelle cohérence transatlantique peut être maintenue, mais en l'état, le Kremlin a donné un nouveau souffle à l'alliance transatlantique.This article discusses the transatlantic relationship as it has developed since Joe Biden's inauguration, and particularly since Russia's full-scale invasion of Ukraine in February 2022. Much hope initially attached to the new US president after the dizzying experience that was Donald Trump. However, Biden's first year in office was not an unqualified success. The chaotic withdrawal from Afghanistan left a sour taste with many in Europe, and Europeans had still not owned up to their commitments at the 2014 Wales Summit to re-arm.Yet, Vladimir Putin's decision to launch a full-scale invasion of Ukraine galvanised the old alliance, and a new common sense of purpose was discovered in the attempt to counter Russian aggression. The Americans beefed up their presence in Europe; Europeans started strengthening their defences; deliveries of advanced weapons to Ukraine gathered steam; the EU showed much backbone in imposing severe sanctions on Russia, even at an economic cost to itself. Whether this newfound transatlantic coherence can be sustained remains to be seen. But for the moment, the Kremlin has breathed new life into the transatlantic alliance.
- From Nostalgia and Revisionism to Truthful Tales? Memory Politics from the Trump to the Biden Administrations and Their Repercussions for Transatlantic Relations - Sarah Sporys p. 63-84 Cet article analyse la politique de mémoire des États-Unis durant la présidence de Donald Trump et au début de l'administration Biden. Une attention particulière est accordée à l'impact de la politique de mémoire des deux présidents sur les relations transatlantiques. Afin d'élucider la politique de la mémoire des États-Unis pendant l'ère Trump, cet article se penche sur trois initiatives : le slogan de sa campagne, « Make America Great Again », son approche de la politique étrangère, « America First », et la Commission 1776. Cette dernière sera examinée de manière comparative avec le projet 1619 du New York Times. Nous verrons en quoi l'approche du président Biden s'écarte des perspectives de son successeur ou bien les prolonge. Cet article soutient que Donald Trump s'est engagé dans une politique mémorielle révisionniste et nostalgique ayant eu des répercussions sur la place des États-Unis dans le monde, et surtout sur leurs relations avec leurs alliés européens. En revanche, Joe Biden défend une vision multiculturelle et progressiste du passé. Il existe cependant des similitudes entre les deux présidents, notamment en matière de politique étrangère.This paper analyses U.
S. memory politics during Donald Trump's Presidency and the beginning of the Biden Administration by paying special attention to how the two presidents' memory politics have impacted transatlantic relations. To elucidate U.S. memory politics during the Trump era, this paper looks at three initiatives: his campaign slogan Make America Great Again, his foreign policy approach of America First, and the 1776 Commission. The latter will be comparatively examined with the New York Times' 1619 Project. It will show how President Biden's approach deviates from or continues his successor's perspectives. This paper contends that Donald Trump engaged in revisionist and nostalgic memory politics which had repercussions for the U.S. standing in the world and especially for its relationship with its European allies. By contrast, Joe Biden advances a multicultural and progressive view of the past. There are, however, similarities between the two presidents when it comes to foreign policy. - The internationalisation of European Space Policy – from ESA to Starfleet Academy - Thomas Hoerber p. 85-92 Cet article se base sur l'histoire des politiques spatiales européennes et expose les réticences, la dynamique croissante, le danger et la nécessité potentielle de la militarisation des politiques spatiales européennes. Il avance que le commandement civil et les objectifs pacifiques sont au cœur des politiques spatiales européennes, et que cette base a le potentiel de se développer en une politique spatiale internationale différente, pacifique et collaborative, plutôt qu'en une lutte de pouvoir réaliste dans l'espace. L'ouverture de l'Agence spatiale européenne à une coopération internationale plus poussée pourrait associer d'autres puissances spatiales du globe, dont les États-Unis et la Chine, pour autant qu'une telle politique spatiale internationale reste sous contrôle civil et à des fins exclusivement pacifiques. Certes, des programmes militaires seront mis en œuvre, mais la création d'institutions au sein d'une Agence spatiale internationale permettrait de réaliser des projets civils et pacifiques, et constituer une force modératrice majeure en matière de politiques spatiales internationales.This paper, based on the history of European space policies, shows the reluctance, the growing momentum, the danger, and the potential need for the militarisation of European space policies. It suggests that civilian command and peaceful purposes are at the heart of European space policies, and that this foundation has the potential to develop into a different, peaceful, and collaborative international space policy, rather than into a realist power struggle in space. Opening up the European Space Agency towards further international cooperation could embrace other space powers on this planet, including the USA and China, provided that such an international space policy remains under civilian control and exclusively for peaceful purposes. Military programmes will take place, but institution-building in an International Space Agency could embody peace and civilian projects, and could become a major moderating force in international space policies.