Contenu du sommaire : Caucase-Asie centrale : cet au-delà moyen-oriental

Revue Confluences Méditerranée Mir@bel
Numéro no 124, printemps 2023
Titre du numéro Caucase-Asie centrale : cet au-delà moyen-oriental
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  • Dossier. Caucase-Asie centrale : cet au-delà moyen-oriental

    • Hommage à notre ami Bernard Ravenel, membre du comité de rédaction de Confluences Méditerranée, décédé le 15 janvier 2023 - p. 9-11 accès libre
    • Caucase, Asie centrale : cet au-delà moyen-oriental - Pierre Blanc, Clément Therme p. 13-14 accès réservé
    • Grandes manœuvres dans le Caucase du Sud - Gaïdz Minassian p. 15-28 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Si, lors de la chute de l'URSS en 1991, le leadership occidental a permis au Caucase du Sud de retrouver son statut de carrefour en impulsant une première phase du désenclavement, les rapports de forces ont aujourd'hui changé. Progressivement et à la faveur des conflits entre Russes et Géorgiens en 2008, puis entre Arméniens et Azerbaïdjanais en 2020, la Russie a retrouvé sa place dans cet isthme caucasien et au-delà. Au nom d'un monde post-occidental qu'elle cherche à édifier sur fond d'invasion de l'Ukraine, la Russie s'appuie entre autres sur le Caucase du Sud pour projeter les premières ébauches de son projet d'autonomie géopolitique. Mais cette ambition néo-impériale se heurte à l'Occident et aux intérêts de certaines puissantes émergentes comme l'Iran et l'Inde, qui, tout en coopérant avec la Russie, tiennent à ne pas se détourner de l'Occident pour dépendre totalement de Moscou.
      If, at the time of the fall of the USSR in 1991, Western leadership enabled the South Caucasus to regain its status as a crossroads by encouraging a first phase of opening up, the balance of power has now changed. Gradually and thanks to the conflicts between Russians and Georgians in 2008, then between Armenians and Azerbaijanis in 2020, Russia has regained its place in this Caucasian isthmus and beyond. In the name of a post-Western world that it is seeking to build against the backdrop of the invasion of Ukraine, Russia is relying on the South Caucasus, among other things, to project the first drafts of its geopolitical autonomy project. However, this neo-imperial ambition clashes with the West and with the interests of certain emerging powers such as Iran and India, which, while cooperating with Russia, are keen not to turn away from the West and become totally dependent on Moscow.
    • L'Iran, la Russie et le Caucase : perspective géo-historique - Christian Pahlavi, Pierre Pahlavi p. 29-41 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      S'élevant à une altitude moyenne de 4500 m, le Caucase forme une barrière granitique de 1200 kilomètres entre la mer Noire et la Caspienne séparant le sud-est de l'Europe de l'Asie. Creusée par le Tarek, l'antique Kavkaz est aussi un lien naturel entre l'Iran et la Russie qui, depuis plus de cinq siècles, rivalisent pour le contrôle de cette région charnière de l'ensemble eurasiatique. Combiner le recul historique et le prisme de la géopolitique est indispensable pour comprendre comment et dans quelle mesure le théâtre caucasien voit converger, en ce début de XXIe siècle, les intérêts stratégiques du Kremlin et ceux de la République islamique.
      Culminating at an average altitude of 4500 m, the Caucasus forms a 1200-kilometer geological barrier stretching between the Black Sea and the Caspian and separating southeastern Europe from Asia. Carved through by the Tarek, the ancient Kavkaz also represents a natural link between Iran and Russia which, for more than five centuries, have competed for control of this pivotal region of the Eurasian system. This study aims to show that it is necessary to combine historical hindsight and geopolitical perspective to understand the reasons for which the Caucasian theater today sees the interests of the Kremlin and those of the Islamic Republic decisively converging.
    • Les nouveaux contours de l'influence russe dans le Sud-Caucase - David Teurtrie p. 43-54 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'influence de la Russie dans le Sud-Caucase est affectée par des processus différenciés qui en redessinent les contours et les modalités. Les axes Russie-Arménie-Iran et Turquie-Géorgie-Azerbaïdjan continuent de structurer partiellement la géopolitique caucasienne même si les pays de la région cherchent à diversifier leurs partenaires pour réduire leur dépendance envers les grandes puissances. La Russie reste la principale puissance du Sud-Caucase malgré l'activisme turc et les conséquences complexes de la guerre que Moscou mène en Ukraine dont il trop tôt pour évaluer toutes les implications à moyen et long terme.
      The influence of Russia in the South Caucasus is affected by differentiated processes that redraw its contours and modalities. The Russia-Armenia-Iran and Turkey-Georgia-Azerbaijan axes continue to partially structure Caucasian geopolitics, even if the countries of the region seek to diversify their partnerships to reduce their dependence on the great powers. Russia remains the main power in the South Caucasus despite Turkish activism and the complex consequences of the Russian-led war in Ukraine, although it is too early to assess all the implications of this conflict in the medium and long term.
    • Relations Russie-Turquie : le prisme du Haut-Karabakh - Vicken Cheterian p. 55-68 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Un facteur important qui a décidé du sort de la seconde guerre du Haut-Karabakh a été l'intervention, ou la non-intervention, de puissances extérieures. Alors que de nombreux analystes s'attendaient à un rôle actif de la Russie pour défendre son allié nominal, l'Arménie, les dirigeants russes ont préféré adopter le rôle de médiateur entre les parties belligérantes, malgré l'intervention directe de l'armée turque dans les opérations militaires azerbaïdjanaises. Les mécanismes de coopération que la Russie et la Turquie ont développés d'abord en Syrie, puis en Libye, ont également été appliqués dans le Caucase pendant la guerre du Karabakh.
      An important factor that decided the fate of the second Nagorno-Karabakh war was the intervention, or non-intervention, of outside powers. While many analysts expected an active Russian role in defending its nominal ally, Armenia, the Russian leadership preferred to adopt the role of mediator between the warring parties, despite the direct intervention of the Turkish army in Azerbaijani military operations. The cooperation mechanisms that Russia and Turkey developed first in Syria and later in Libya, were also applied in the Caucasus during the Karabakh war.
    • Turquie-Arménie : une normalisation otage du passé et du présent - Tigrane Yégavian p. 69-85 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En février 2022, un sondage d'opinion publique réalisé par l'université turque Kadir Has dans le cadre de son programme de recherche annuel communiquait les réponses de ses sondés sur le rapport à l'Arménie et aux Arméniens : « 60,9 % de la population turque considère l'Arménie comme une menace pour la Turquie »1. À la question « accepteriez-vous un voisin de nationalité arménienne ? » seulement 8,2 % avaient répondu par la positive. Un sondage réalisé en Arménie aurait de fortes chances de rencontrer des réponses similaires. De quoi confirmer l'hypothèse qu'il n'existe pas d'esprit de paix en dépit du processus de normalisation des relations en cours enclenché par le gouvernement du Premier ministre arménien Nikol Pachinian dans la foulée de la défaite militaire dans le Haut-Karabagh face aux armées azerbaïdjanaise et turque.
      In February 2022, a public opinion poll conducted by the Turkish Kadir Has University as part of its annual research programme reported the answers of its respondents on the relationship with Armenia and Armenians: “60.9 % of the Turkish population considers Armenia a threat to Turkey.” To the question “would you accept a neighbour of Armenian nationality?” only 8.2 % had answered positively. A poll conducted in Armenia would be likely to find similar responses. This confirms the hypothesis that there is no agenda for peace despite the ongoing process of normalisation of relations initiated by the government of Armenian Prime Minister Nikol Pachinian in the wake of the military defeat in Nagorno-Karabakh by the Azerbaijani and Turkish armies.
    • Géorgie : l'euro-atlantisme comme solution à la menace russe ? - Amandine Dusoulier p. 87-98 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Comme les autres États riverains de la mer Noire, la Géorgie s'évertue à développer ses capacités de défense, surtout depuis les invasions russes des dernières années (2008, 2014 et 2022). De manière à assurer sa sécurité sur le long terme et à apporter de la stabilité dans la région, Tbilissi a élaboré une stratégie à double volet : d'une part, multiplier les collaborations avec les institutions euro-atlantiques et d'autre part, renforcer ses relations bilatérales avec ses voisins immédiats (particulièrement avec ceux étant membres de l'OTAN tels la Turquie). Comprendre une telle attitude nécessite de s'intéresser à l'histoire de ce petit pays du Caucase convoité, au fil des siècles, par plusieurs empires.
      Like the other Black Sea States, Georgia is striving to develop its defence capacities, especially since the Russian invasions of recent years (2008, 2014 and 2022). In order to ensure its long-term security and bring stability to the region, Tbilisi developed a two-fold strategy: on the one hand, multiplying collaborations with the Euro-Atlantic institutions and, on the other hand, reinforcing its bilateral relations with its immediate neighbours (particularly with those who are members of NATO, such as Turkey). To understand such an attitude, it is necessary to look at the history of this small Caucasus country, which has been coveted over the centuries by several empires.
    • L'Iran et l'Organisation de coopération de Shanghai : « beaucoup de bruit pour rien » ? - Mohammad-Reza Djalili, Thierry Kellner p. 99-116 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le 17 septembre 2021, la candidature de l'Iran pour devenir le neuvième membre de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a été officiellement approuvée lors du 20e sommet qui s'est tenu à Douchanbé, au Tadjikistan. Cet événement, salué comme une victoire diplomatique majeure pour Téhéran, symbolise le rapprochement que le nouveau gouvernement iranien opère avec ses voisins orientaux, principalement la Chine et la Russie. L'approbation de l'adhésion de l'Iran à l'OCS en 2021, loin d'être un virage, et même si le contexte régional et mondial a considérablement changé, s'inscrit dans la continuité de la politique étrangère menée par Téhéran depuis plusieurs décennies, une politique par laquelle la République islamique cherche à « contourner les alliances » pour mieux résister aux États-Unis et à leurs alliés. Devenir un membre à part entière de l'OCS ouvrirait, selon certains observateurs, des perspectives importantes pour Téhéran. Mais quelle est la situation réelle ? La guerre russe en Ukraine, qui a débuté en février 2022 et qui pèse désormais sur le contexte mondial, ne vient-elle pas également bouleverser les calculs ?
      On September 17th, 2021, Iran's application to become the ninth member of the Shanghai Cooperation Organisation (SCO) was officially approved at the 20th summit held in Dushanbe, Tajikistan. The event, hailed as a major diplomatic victory for Tehran, symbolises the rapprochement that the new Iranian government is pursuing with its eastern neighbors, primarily China and Russia. The approval of Iran's membership in the SCO in 2021, far from being a shift, and even if the regional and global context has changed considerably, is part of the continuity of the foreign policy pursued by Tehran for several decades, a policy through which the Islamic Republic seeks to "circumvent alliances" to better resist the United States and its allies. Becoming a full member of the SCO would, according to some observers, open important prospects for Tehran. But what is the real situation? Doesn't the Russian war in Ukraine, which began in February 2022 and now weighs on the global context, also upset the calculations?
    • Outils, perspectives et limites du partenariat turco-centrasiatique - Michaël Levystone p. 117-128 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En 1991, les indépendances des républiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) provoquent un regain d'intérêt de la Turquie pour la région. Ankara se concentre alors sur la promotion de son soft power et le développement de ses échanges commerciaux avec ces pays, avant d'y ajouter un axe de coopération sécuritaire à la faveur de la victoire de son allié militaire, l'Azerbaïdjan, face à l'Arménie dans la deuxième guerre du Haut-Karabakh en 2020. La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022 produit un effet démultiplicateur sur l'ensemble des synergies turco-centrasiatiques, sans pour autant lever tous les obstacles à la concrétisation d'un leadership turc en Asie centrale. La question se pose de savoir si la Turquie fait d'ores et déjà figure, en Asie centrale, de puissance stabilisatrice à l'égal, voire même en remplacement de la Russie, dont la réputation est entachée par son invasion du territoire ukrainien.
      In 1991, the independence of the Central Asian republics (Kazakhstan, Kyrgyzstan, Uzbekistan, Tajikistan, andTurkmenistan) provoked a renewed interest of Turkey in the region. Ankara then focused on promoting its soft power and developing its trade with these countries, before adding a new area of cooperation (hard power) as of the victory of Azerbaijan, Turkey's military ally, against Armenia in the second Nagorno-Karabakh war in 2020. Russia's war in Ukraine on February 24th, 2022 has had a multiplier effect on Turkish-Central Asian partnerships, but has not removed all obstacles to the realisation of Turkish leadership in Central Asia. The question arises as to whether Turkey is already a stabilising power in Central Asia on a par with, or even replacing, Russia, whose reputation has been tarnished by its invasion of the Ukrainian territory.
    • La mer Caspienne : une fenêtre eurasiatique russe sur l'Orient - Igor Delanoë p. 129-141 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La mer Caspienne offre un potentiel commercial et logistique encore insuffisamment exploité par la Russie. Logée au cœur de la masse eurasiatique, cette mer enclavée constitue tout autant un bastion maritime dans la droite ligne des canons de la géopolitique russe, qu'un terrain propice au développement d'un partenariat russo-iranien renouvelé par des crises extrarégionales (Ukraine, nucléaire iranien). Les projets de corridors logistiques fleurissent à travers la région de la Caspienne depuis plusieurs décennies, mais revêtent désormais une nouvelle acuité sur fond de sanctions massives affectant la Russie. Cet article se propose de revenir sur les différents volets de l'ouverture de cette « fenêtre eurasiatique » russe sur l'Orient. Tandis que les sanctions occidentales s'empilent sur elle, la Russie a fait du renouvellement et de la conquête de partenariats non-occidentaux un topos de sa politique étrangère pour les années à venir. L'espace caspien pourrait bien lui permettre de réaliser une partie de ses ambitions.
      The Caspian Sea offers a commercial and logistical potential that is still poorly exploited by Russia. Located at the heart of the Eurasian mass, this landlocked sea is both a maritime bastion in line with the canons of Russian geopolitics, and a favourable terrain for the development of a Russian-Iranian partnership renewed by extra-regional crises (Ukraine, Iranian nuclear). Logistics corridor projects have been flourishing in the Caspian region for several decades, but are now taking on a new acuity against the backdrop of massive sanctions affecting Russia. This article looks at the various aspects of the opening of this Russian “Eurasian window” to the East. While Western sanctions are piling up on it, Russia has made the renewal and conquest of non-Western partnerships a topos of its foreign policy for the years to come. The Caspian space could well allow it to realise some of its ambitions.
    • Le corridor Nord-Sud et la redéfinition des relations entre l'Iran, l'Arménie et l'Azerbaïdjan - Zadig Tisserand, Thomas Ciboulet p. 143-153 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le développement du projet de « Corridor de Transit golfe Persique - mer Noire » marque un tournant dans la région, et cela dans un contexte géopolitique très instable depuis 2016, année des premières négociations. Il témoigne de la volonté iranienne de s'imposer comme un acteur incontournable dans le Caucase du Sud, mais aussi au-delà, tout en contournant la Turquie, rivale régionale de l'Iran et couloir traditionnel de transit entre le Moyen-Orient et l'Europe. Le « Corridor de Transit golfe Persique - mer Noire » fait d'autre part face à des difficultés liées aux gains qu'il pourrait occasionner pour les États participants. En effet, les opportunités de diversification d'approvisionnement énergétique et de désenclavement qu'il apporterait pour certains États sont considérées avec méfiance par les puissances régionales. L'Arménie, nœud de ce « Corridor de Transit golfe Persique - mer Noire », fait ainsi face aux attentes du voisin iranien ainsi qu'aux pressions de la Russie, surtout après la défaite militaire de 2020.
      The development of the "Persian Gulf-Black Sea Transit Corridor" project marks a turning point in the region, and this in a very unstable geopolitical context since 2016, the year of the first negotiations. It testifies to Iran's desire to establish itself as a key player in the South Caucasus, but also beyond, while bypassing Turkey, Iran's regional rival and traditional transit corridor between the Middle East and Europe. The "Persian Gulf-Black Sea Transit Corridor" also faces difficulties related to the gains it could bring for the participating States. Indeed, the opportunities for diversifying energy supplies and opening up the region that it would bring for certain States are viewed with suspicion by the regional powers. Armenia, potential hub of this Corridor, is thus facing the expectations of its Iranian neighbour as well as pressure from Russia, especially after the military defeat of 2020.
    • Retour sur le temps long du conflit du Karabagh - Claire Mouradian p. 155-173 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Après trois décennies d'une relative accalmie, le conflit du Karabagh dont la population à majorité arménienne réclame son rattachement à l'Arménie, est revenu à « la une » de l'actualité depuis septembre 2020, quand a débuté la ‘guerre de 44 jours', désastreuse pour les Arméniens en nette infériorité numérique et matérielle, face à l'Azerbaïdjan, fort de sa manne pétrolière, du soutien actif de la Turquie et de mercenaires djihadistes et de la complicité passive russe. Les enjeux de ce conflit dépassent le cadre bilatéral et local et gagnent à être resitués dans un contexte post-colonial plus large de sortie de guerre (froide) et d'empire (soviétique), ainsi que dans une perspective de longue durée., Dans une zone de fractures multiples, la confrontation est en effet l'héritage d'un long passé – cinq siècles - de dominations, rivalités et pratiques administratives impériales, de violences de masse, d'interférences internationales.
      After three decades of relative peace, the Karabagh conflict, issued from the Armenian majority demand to be united to the Republic of Armenia, is back in the headlines since September 2020 when the ‘44-days war' began. Its outcome was disastrous for the Armenians, clearly outnumbered and outgunned by oil-rich Azerbaijan, backed by Turkey and jihadist mercenaries, and the passive complicity of Russia. The stakes of this ancient conflict go beyond the bilateral and local framework and need to be placed in a broader post-colonial, post- (Cold) war and post- (Soviet) imperial context, as well as in a “longue durée” perspective: in this zone of multiple fractures, the present confrontation is in fact the legacy of five centuries of imperial dominations, rivalries and administrative practices, of mass violence and international interferences.
  • Variations

    • Des dynamiques conflictuelles aux processus d'ajustement : un regard sur les pratiques de l'islam en contexte militaire français - Elyamine Settoul p. 177-195 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Présente depuis le processus de colonisation, la question de l'Islam au sein des armées françaises a resurgi avec force avec la sédentarisation des populations immigrées de culture musulmane. Dans un contexte sociétal de controverses et de vives polémiques autour de la deuxième religion de France, notre contribution vise à mettre en lumière les expériences religieuses ordinaires des militaires français de confession musulmane. À partir d'une focale microsociologique, notre analyse met plus précisément en exergue les dynamiques conflictuelles protéiformes qu'elles génèrent, eu égard à la culture militaire mais également aux processus de recomposition et d'intégration de la religion musulmane au sein de l'institution militaire.
      Present since the colonial era, the question of Islam within the French army has resurfaced with the immigration of populations with a Muslim background in France. The topic has recently become very sensitive in France, calling for further research. This contribution aims at highlighting the religious experiences of French servicemen from Muslim minorities. Taking a micro level approach, it sheds light on different conflicts between Muslim practices and military cultures, but also the many ways that Islam integrates into the army.
    • Justice ou loi du talion ? - Robert Bistolfi p. 197-202 accès réservé