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Dans les organisations contemporaines, l'intelligence collective est de plus en plus souvent considérée comme un ingrédient central pour leur performance. Les facteurs de son développement restent toutefois encore mal connus. Cet article s'interroge sur la capacité de l'empowerment individuel comme un facteur qui pourrait contribuer à développer l'intelligence collective dans les équipes de travail. Une étude qualitative, menée au sein d'une entreprise ferroviaire publique questionne la relation dyadique entre intelligence collective et empowerment. Les résultats de la recherche montrent que l'usage des outils digitaux peut contribuer à faire émerger l'empowerment individuel comme un facteur de développement de l'intelligence collective. Cette recherche ouvre aussi des pistes de recherche futures qui pourraient s'intéresser à d'autres contextes (industriels et/ou services) afin d'approfondir les ressorts et les limites de cette relation dyadique.

Cet article s'intéresse aux déterminants des réorientations stratégiques des associations françaises, à savoir l'extension d'activités ou de nouveaux projets d'actions, des mutations du projet associatif ou encore des rapprochements avec d'autres associations. La proposition de cet article est alors de mieux connaître les déterminants des différents types de réorientations stratégiques dans le contexte des associations françaises et d'une crise globale exogène. L'étude est basée d'une part sur la récente stakeholder resource-based view ainsi que sur un questionnaire envoyé aux associations françaises ayant recueilli 10 926 réponses. Les résultats montrent que les valeurs associatives n'ont qu'un effet marginal, à l'inverse de la dépendance au capital humain ou de la coopétition. Les relations avec les partenaires publics et privés comme la santé de l'organisation ont en outre des effets ambigus. Cette recherche permet donc de pointer une dynamique propre au cas français et met en avant des piliers stratégiques autour de la communauté, de la soutenabilité des relations, du capital humain et de la coopétition.

L'intérêt sans cesse croissant pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE) est aussi visible dans les petites et moyennes entreprises (PME), notamment celles dirigées par les femmes. Cet engouement pour la RSE nous motive à montrer le rôle des pratiques RSE chez les femmes entrepreneures en Côte d'Ivoire. Pour atteindre cet objectif, une approche qualitative a été adoptée et les données recueillies à l'aide d'un guide d'entretien adressé à des femmes entrepreneures en Côte d'Ivoire. Les résultats montrent que les pratiques RSE au sein de ces PME sont fonction des valeurs culturelles, religieuses et d'une conception innée de la RSE chez les femmes entrepreneures. En outre, les résultats montrent l'importance des pratiques RSE sur la pérennité de l'entreprise et sur les attitudes et comportements des employés et des dirigeantes. Il ressort également que ces pratiques RSE catégorisées en GRH socialement responsables permettent une meilleure conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle.

Inspirée du Toyota Product System (Ohno, 1988), l'approche lean, formalisée dans les années 1990, s'est progressivement diffusée au sein de divers secteurs, pour investir, au début des années 2000, les établissements hospitaliers. Si le lean est décrit comme un système socio-technique, (Marodin et Saurin, 2013) les travaux portant sur la dimension humaine restent lacunaires pour pouvoir appréhender la globalité de la démarche. A partir de la question de recherche : comment se construit la dimension humaine autour de la technicité du lean healthcare ? cet article vise à préciser les enjeux humains de l'approche lean en précisant l'évolution des interactions professionnelles générées par sa technicité. A partir d'une recherche-intervention, nous identifions la dynamique des interactions professionnelles autour des outils lean qui apparaissent comme des régulateurs des relations sociales.

Cet article s'intéresse aux pratiques de boundary-spanning pour faciliter la collaboration entre des plates-formes et des développeurs externes indépendants. Il traite en particulier des actions que les plates-formes peuvent mettre en place pour générer un effet d'entraînement sur la légitimité des développeurs et bénéficier de processus de construction de légitimité entremêlés. Cette recherche est basée sur une étude longitudinale sur une période de 2 ans au cours de laquelle une multiplicité d'instruments de recherche a été utilisés pour analyser les relations entre Google et des développeurs chinois pour un marché dont l'accès est restrient pour Google puisque ses services et ses outils de communication sont inopérants en Chine. L'étude empirique a montré que quatre types de capital, symbolique, intellectuel, social et économique, contribuent à organiser les champs sociaux dans lesquels Google et ces développeurs collaborent, ainsi que les pratiques qui en découlent. Les actions mis en œuvre par Google pour améliorer la communication et réduite l'écart de dotation en capital entre Google et les développeurs chinois contribuent ainsi au succès de leur collaboration. Par conséquent, cette étude fournit un cadre pour mieux comprendre les pratiques de boundary-spanning. Elle offre une contribution utile pour les gestionnaires qui sont actifs dans le crowdsourcing par le biais d'une plate-forme dans les marchés culturellement variés et où des restrictions peuvent exister.

Le rôle de la confiance interpersonnelle dans le développement de l'entrepreneuriat collectif est régulièrement évoqué comme un ingrédient déterminant de sa réussite, sans que le concept ne soit pleinement mobilisé et précisé. Notre article vise à combler cette lacune en analysant comment la formation et le développement de différentes relations de confiance dans une équipe entrepreneuriale canalise cette dynamique. A partir d'une étude exploratoire réalisée dans une organisation créée récemment par deux entrepreneurs poursuivant conjointement son développement, nous montrons le rôle décisif de la confiance, principalement sa forme cognitive, dans la réussite des étapes de la dynamique entrepreneuriale. Des recommandations sur la gestion du capital confiance entre membres de l'équipe sont relevées et soulèvent des orientations futures.