Contenu du sommaire : Europes : 20 ans après le traité constitutionnel européen

Revue Mouvements Mir@bel
Numéro no 120, été 2025
Titre du numéro Europes : 20 ans après le traité constitutionnel européen
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial. Europes : 20 ans après le traité constitutionnel européen - Filippa Chatzistavrou, Simon Cottin-Marx, Christakis Georgiou, Marine de Lassalle, Clément Petitjean, Simon Neyhouser p. 7-11 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En 2005, le débat autour du traité constitutionnel européen (TCE) avait suscité une mobilisation populaire et intellectuelle exceptionnelle en France. Vingt ans se sont écoulés depuis le « non » à ce référendum. C'est pour Mouvements l'occasion de faire le bilan. Où en est-on de la construction néolibérale de l'Union européenne ? Le mouvement social européen arrive-t-il à peser ? Et, au moment où l'extrême droite est plus forte que jamais, quels projets et quelles stratégies pour les gauches européennes ?
    In 2005, the debate around the Treaty Establishing a Constitution for Europe (TCE), commonly known as the European Constitution or the Constitutional Treaty, sparked an unprecedented wave of popular and intellectual mobilization in France. Twenty years have passed since the “no” vote in that referendum. This is an opportunity for Mouvements to take stock of the current situation. Where do we stand today with the neoliberal construction of the European Union? Is the European social movement having an impact? And, at a time when the far right is stronger than ever, what are the European Lefts' plans and strategies?
  • I. L'Union européenne néolibérale

    • Les investisseur·ses européen·nes et le chemin vers l'union fiscale et budgétaire - Christakis Georgiou p. 14-23 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question de l'évolution de l'Union économique et monétaire de l'Union européenne s'est imposée depuis la crise de la zone euro (2010-2012) comme l'un des principaux débats sur l'avenir de l'UE dans son ensemble. En jeu, la question de la politique fiscale et budgétaire : faut-il aller vers une « union fiscale » ou faut-il renforcer les règles qui contraignent les politiques des États membres en la matière ? Cet article soutient que l'UE évolue progressivement vers une telle « union fiscale » structurée autour d'une capacité d'endettement fédérale selon le modèle du plan de relance NextGenerationEU. Cette évolution est principalement due aux demandes des grand·es investisseur·ses européen·nes, qui souhaitent voir la création d'un « actif sûr » libellé en euro selon le modèle du bon du Trésor américain.
      Since the eurozone crisis (2010–2012), the evolution of the European Union's Economic and Monetary Union has emerged as one of the main debates on the future of the EU as a whole. At stake is the question of fiscal and budgetary policy: Should the EU move toward a “fiscal union,” or should it strengthen the rules that constrain member states' policies in this area? This article argues that the EU is gradually moving toward such a “fiscal union,” structured around a federal borrowing capacity modeled on the NextGenerationEU recovery plan. This shift is driven primarily by the demands of major European investors, who are calling for the creation of a euro-denominated “safe asset” along the lines of the US Treasury bond.
    • Capital, travail et neutralité technocratique. La BCE face aux monstres de l'inflation (2010-2025) - Clément Fontan, Aurélien Goutsmedt p. 24-33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article analyse l'évolution de la stratégie monétaire de la BCE depuis 2010. Nous montrons que les soubassements idéels de cette stratégie engendrent un biais structurel favorisant l'allocation des richesses aux forces du capital au détriment de celle du travail. Malgré des ajustements pendant la période de crises, la BCE reste focalisée sur les salaires comme facteur inflationniste, tout en négligeant l'impact des profits. L'article propose une réforme institutionnelle, comme un Conseil européen du crédit, pour mieux coordonner politique monétaire et objectifs sociaux.
      This article analyzes the evolution of the European Central Bank's monetary strategy since 2010. We argue that the ideological underpinnings of this strategy generate a structural bias toward allocating wealth to the forces of capital rather than those of labor. Despite adjustments during a period of crises, the ECB remains focused on wages as a factor driving inflation, while neglecting the impact of profit-making. The article calls for an institutional reform—such as the creation of a European Credit Council—to better coordinate monetary policies and social goals.
    • La déconstitutionnalisation de l'Europe sociale (2005-2025) - Mélanie Schmitt p. 34-43 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quasiment ignorée par la convention chargée de l'élaboration du projet de traité constitutionnel, la question de « l'Europe sociale » n'a pourtant cessé d'alimenter les débats politiques, économiques et juridiques au cours des deux dernières décennies, y compris lors du débat référendaire français ayant abouti au rejet de ce traité. Au-delà des discours désormais habituels et répondant aux appels à « plus » d'Europe sociale à l'occasion de chaque scrutin européen, la gestion « austéritaire » de la crise bancaire, financière et budgétaire par l'Union européenne a suscité un mouvement bien plus profond de (re)mise en question du projet social européen. Les droits sociaux, pourtant constitutionnalisés au sein de la charte des droits fondamentaux de l'UE, ont été disqualifiés, faisant l'objet d'une mise à l'écart à la fois par la Commission européenne et par la Cour de justice de l'UE. En réaction à la désaffection citoyenne et aux menaces pesant sur la démocratie européenne, la Commission a imposé en 2017 le socle européen des droits sociaux comme l'outil d'une refondation politico-juridique de l'Europe sociale. Cette initiative a permis une impressionnante relance de la politique sociale de l'UE dans son domaine législatif phare, les conditions de travail. Cet aspect quantitatif ne saurait cependant masquer l'arrimage renforcé de la politique sociale dans l'Union économique et monétaire au service du marché intérieur. Dès lors, selon l'approche critique adoptée ici, le mouvement observable depuis l'échec du traité constitutionnel est celui d'une déconstitutionnalisation de l'Europe sociale.
      Virtually ignored by the Convention tasked with drafting the Constitutional Treaty, the question of a “social Europe” has nonetheless continued to fuel political, economic, and legal debates over the last two decades, including during the French referendum debate that led to the rejection of this treaty. Beyond the now-customary rhetoric and calls for “more” social Europe at every European election, the European Union's “austeritarian” management of the banking, financial, and budgetary crisis has given rise to a much deeper re(appraisal) the European social project. Social rights, despite being enshrined in the EU's Charter of Fundamental Rights, have been sidelined—marginalized both by the European Commission and the European Court of Justice. In response to growing citizen disaffection and threats to European democracy, the Commission introduced the European Pillar of Social Rights in 2017 as a political and legal instrument for rebuilding social Europe. This initiative has given an impressive boost to EU social policy in its flagship legislative area: working conditions. This quantitative aspect cannot, however, conceal the fact that social policy is more firmly tethered to the Economic and Monetary Union and instrumentalized in the service of the internal market. According to the critical approach adopted here, the trajectory since the failure of the Constitutional Treaty can be understood as a process of deconstitutionalization of social Europe.
  • II. Mouvement social européen

    • Des syndicalistes de bureau : sociologie des dirigeant·es de la Confédération européenne des syndicats (2007-2023) - Julien Louis p. 46-58 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À Bruxelles, le 12 décembre 2023, une rare « euro-manifestation » syndicale rassemble entre 5 000 et 15 000 personnes. Un événement presque insolite pour la Confédération européenne des syndicats (CES), qui privilégie habituellement l'expertise et la concertation plutôt que la mobilisation de masse. Pourquoi une telle retenue dans l'action contestataire ? C'est ce que cet article dévoile réactualisant la sociologie des dirigeant·es de la CES. À travers une biographie collective de 25 cadres élu·es entre 2007 et 2023, l'auteur nous révèle un monde de « diplomates syndicaux·ales » hautement qualifié·es, cosmopolites et professionnalisé·es, mais souvent éloigné·es du militantisme de terrain. Entre bureaucrates nationaux·ales promu·es à l'Europe et purs produits de la « bulle bruxelloise », qui sont vraiment ces représentant·es des 40 millions de syndiqué·es européen·nes ? Et surtout, comment leurs parcours façonnent-ils une action syndicale européenne singulièrement déconnectée des répertoires traditionnels de lutte ? L'enquête débouche sur une proposition audacieuse : et si la CES abandonnait ses ambitions de lobbying pour devenir une véritable plateforme d'appui aux luttes syndicales nationales ?
      On December 12, 2023, a rare “Euro-demonstration” organized by trade unions brought between 5,000 and 15,000 people to the streets of Brussels. This was an almost unprecedented event for the European Trade Union Confederation (ETUC), which usually favors expertise and consultation over mass mobilization. Why such restraint when it comes to protest action? This article seeks to answer that question by updating the sociology of ETUC leaders. Through a collective biography of twenty-five executives elected between 2007 and 2023, the author reveals a world of highly qualified, cosmopolitan, and professionalized “trade union diplomats”—often far removed from grassroots activism. Between national bureaucrats promoted to the European level and pure products of the “Brussels bubble,” who exactly are these representatives of Europe's 40 million union members? And above all, how do their backgrounds shape a mode of European trade unionism that is strikingly disconnected from traditional repertoires of struggle? The investigation leads to a bold proposal: What if the ETUC abandoned its lobbying ambitions to become a genuine platform for supporting national trade union struggles?
    • La directive sur le travail des plateformes : une victoire contre l'ubérisation - Leïla Chaibi, Simon Cottin-Marx p. 59-68 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En décembre 2024, l'Union européenne a adopté une directive sur le travail des plateformes. Un texte qui pose le principe de présomption de salariat des travailleuses et des travailleurs ubérisé·es. Dans cet entretien, la députée européenne Leïla Chaibi revient sur cette victoire sociale. Cette parlementaire de La France insoumise, qui a œuvré à l'obtention de cette directive, raconte un parcours semé d'embûches, jalonné d'obstacles dressés par le pouvoir macroniste et les lobbyistes des multinationales des plateformes. Des obstacles qui n'ont pas empêché une réelle avancée sociale pour plusieurs millions de personnes.
      In December 2024, the European Union adopted a directive on platform work. This text establishes the principle of presumption of employee status for gig workers. In this interview, MEP Leïla Chaibi looks back on this social victory. The elected official from La France insoumise, who worked to secure this directive, recounts a journey fraught with pitfalls, punctuated by obstacles erected by Macron's government and the lobbyists working for platform multinationals. But such roadblocks have not prevented real social progress for several million people.
    • L'Union européenne et les jeunes : en fait-elle assez pour protéger leurs droits ? - María Rodríguez Alcázar, Simon Neyhouser p. 69-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Files d'aide alimentaire, crise du logement, éco-anxiété et solitude… La jeunesse européenne est confrontée à de nombreuses difficultés. Quel bilan tirer de l'action de la Commission et du Parlement européens en la matière ces dernières années ? Pour répondre à cette question, Mouvements a rencontré la représentante du Forum européen de la jeunesse, une ONG de plaidoyer créée par des conseils nationaux de jeunesse et des organisations internationales non gouvernementales de jeunesse pour représenter les intérêts des jeunes de toute l'Europe. Dans cet entretien, réalisé avant les élections européennes de 2024, María Rodríguez Alcázar souligne que si des efforts symboliques et financiers ont été consentis, l'Union européenne rechigne toujours à faire progresser les droits de la jeunesse par le biais de textes contraignants et que les difficultés vont en s'aggravant.
      Long lines outside food banks, a housing crisis, eco-anxiety, and loneliness… Europe's youth are facing a host of challenges. What has been achieved by the European Commission and Parliament in recent years? To answer this question, Mouvements met the representative of the European Youth Forum, an advocacy NGO set up by national youth councils and international non-governmental youth organizations to represent the interests of young people throughout Europe. In this interview, conducted ahead of the 2024 European elections, María Rodríguez Alcázar points out that, while symbolic and financial efforts have been made, the European Union is still reluctant to advance youth rights through binding legislation, and that the difficulties are only getting worse.
    • « On veut que l'Europe devienne un continent où on peut avorter partout et sans danger » - Mathilde Viot, Clément Petitjean p. 75-83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Et si le droit à un avortement accessible et sans danger devenait un droit garanti par l'Union européenne, où qu'on vive dans l'Union, quitte à contourner les législations antiféministes de certains États ? C'est l'objectif ambitieux de la campagne « Ma voix, mon choix ». Lancée en mars 2024, cette initiative citoyenne européenne a déjà dépassé le seuil du million de signatures – une première. Entretien avec Mathilde Viot, une des coordinatrices de la campagne en France.
      What if the right to a safe and accessible abortion became guaranteed by the European Union, no matter where you live in the Union—even if it means bypassing the anti-feminist legislation of certain member states? This is the ambitious aim of the “My Voice, My Choice” campaign. Launched in March 2024, this European citizens' initiative has already made history by surpassing the million-signature mark. Mouvements sat down with Mathilde Viot, one of France's campaign coordinators.
    • Réinventer les droits sociaux : les mouvements de solidarité à Athènes dans le contexte des politiques d'économie sociale de l'UE - Hara Kouki p. 84-95 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article, l'autrice examine l'émergence et l'évolution des mouvements de solidarité à Athènes en réponse aux crises économiques et aux politiques d'austérité. Elle analyse comment ces mouvements ont réinventé les droits sociaux à travers des actions collectives axées sur la satisfaction des besoins fondamentaux et la démocratisation, tout en soulignant les contradictions liées à leur reconnaissance par l'Union européenne.
      In this article, the author examines the emergence and evolution of solidarity movements in Athens in response to economic crises and austerity policies. She analyzes how these movements have reinvented social rights through collective action focused on satisfying basic needs and democratization, while highlighting the contradictions linked to their recognition by the European Union.
  • III. Quelles stratégies pour les gauches européennes ?

    • Les Gauches européennes et le paradoxe de leur européanisation - Filippa Chatzistavrou p. 98-109 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article développe une approche chronologique et critique du rapport des gauches à l'Union européenne. L'intégration européenne des gauches constitue un changement majeur en ce qui concerne l'identification idéologique des différents courants et leur développement en tant que vecteurs des luttes sociales. Elle a conduit à leur encastrement dans un système où la gouvernance réglementaire a rendu la politique excessivement technocratique. Bien que la crise économique de 2010 ait poussé la gauche radicale européenne à aller vers des positions revendicatives, ce nouveau champ de lutte n'a pas permis d'unifier les lignes programmatiques des partis de gauche en vue de remettre en cause les idées dominantes au sein de l'UE.
      This article takes a chronological and critical approach to the relationship between the Left and the European Union. The European integration of left-wing movements has marked a shift in how various ideological currents identify themselves and develop as vectors for social struggle. It has led to their entrenchment within a system where regulatory governance has made politics excessively technocratic. Although the 2010 economic crisis pushed Europe's radical left to take up a more combative stance, this new terrain of struggle has not succeeded in unifying the political platforms of left-wing parties in order to challenge the dominant ideas within the EU.
    • Populistes et eurosceptiques ? Retours sur les votes contre la démocratie, l'immigration et les droits sociaux de l'extrême droite au Parlement européen - Estelle Delaine p. 110-119 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En juin 2024, le Rassemblement national (RN) remporte les élections européennes (avec 31,4 % des suffrages exprimés), confirmant et améliorant les résultats des élections de 2014 (24,9 %) et de 2019 (23,3 %). Avec ses allié∙es, il forme alors le plus grand groupe d'extrême droite de l'histoire parlementaire. Le Parlement européen lui a permis de se normaliser, et même de faire évoluer la manière dont il est qualifié (en repoussant le terme « extrême droite »). Au-delà des discours et des mises en scène, toutefois, l'analyse du contenu des votes des eurodéputé∙es RN permet de rappeler le caractère sécuritaire, anti-démocratique et anti-social de l'extrême droite.
      In June 2024, the Rassemblement National (RN) won the European elections in France (with 31.4% of votes cast), surpassing its 2014 (24.9%) and 2019 (23.3%) election results. Together with its allies, it then went on to form the largest far-right group in the history of the European Parliament. The institution has enabled it to normalize, and even change the way it is characterized (by pushing back on the term “far right”). Beyond the rhetoric and the theatrics, however, an analysis of how RN MEPs have voted serves as a reminder that the far right is fundamentally securitarian, anti-democratic, and anti-social.
    • Réformer l'Union européenne au nom de l'intérêt général. Quelle postérité des mobilisations pour la transparence et l'encadrement du lobbying ? - Cécile Robert p. 120-129 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À Bruxelles, la promotion de la transparence – des processus décisionnels et des relations avec les représentant·es d'intérêts – a largement mobilisé les collectifs et élu·es engagé·es à gauche depuis une vingtaine d'années. Comment expliquer l'intérêt de ces acteur·rices pour des politiques qui s'inscrivent par ailleurs dans la panoplie des réformes néo-managériales ? Au moment où le collectif d'associations et d'ONG ALTER-UE annonce sa dissolution, près de vingt ans après sa création pour défendre la transparence, quel bilan tirer de ces luttes ? Quels nouveaux instruments et règles ont-elles contribué à faire advenir ? Quelles en sont plus largement les conséquences sur la société civile organisée et les modalités de définition de l'intérêt général à l'échelle de l'UE ?
      In Brussels, the promotion of transparency in decision-making processes and relations with interest representatives has been a major concern of left-wing collectives and elected representatives for the past twenty years. How can we explain these actors' interest in policies that also fall within the scope of neo-managerial reforms? At a time when the ALTER-UE collective of associations and NGOs is announcing its dissolution—almost twenty years after it was founded to defend transparency—how can we assess these struggles? What new instruments and rules have they helped to bring about ? What are the wider consequences for organized civil society and the ways in which the common good is defined at EU level?
    • Quel bilan du Green Deal européen ? - Mathilde Dupré, Wojtek Kalinowski p. 130-138 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Lancé fin 2019, le Green Deal, ou « pacte vert », a cherché à donner le cap à une Union européenne enlisée dans ses propres divisions, mais il s'est vite heurté à la contradiction qui remonte à sa conception même, celle de vouloir mener une politique de transition sans adapter le cadre global de la gouvernance économique, ou alors à la marge. Il ne cesse donc de reculer face aux difficultés réelles, au pouvoir des lobbies et aux résistances politiques. Un sursaut reste possible mais dépendra de la capacité des forces progressistes d'articuler la transition sociale et écologique dans un contexte géopolitique et économique radicalement nouveau.
      Launched at the end of 2019, the Green Deal sought to set a new course for a European Union mired in internal divisions. Yet it quickly ran into a contradiction rooted in its very design—the attempt to pursue a transition policy without fundamentally adapting the broader framework of economic governance. As a result, the plan is continually backtracked in the face of real-world challenges, the power of lobbies, and political resistance. A breakthrough is still possible, but it will depend on the ability of progressive forces to link the social and ecological transitions in a radically new geopolitical and economic context.
    • Vingt ans après le rejet du TCE : où va l'Union européenne ? - Marie Toussaint, Manon Aubry, Antoine Vauchez, Christakis Georgiou p. 139-153 accès libre
  • Itinéraire

    • « Dans la situation actuelle, je vois des menaces incroyables, mais aussi des opportunités très importantes » - Olivier Hoedeman, Filippa Chatzistavrou, Marine de Lassalle, Clément Petitjean, Simon Cottin-Marx p. 154-169 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet entretien, sous forme d'itinéraire, s'intéresse au parcours d'Olivier Hoedeman. Du mouvement anti-nucléaire de son enfance au Danemark à la co-fondation de Corporate Europe Observatory (Observatoire de l'Europe industrielle), il raconte la manière dont s'est façonnée sa vision critique de l'intégration européenne. Il revient notamment sur la genèse de Corporate Europe Observatory, son travail de dénonciation du lobbying des entreprises auprès des institutions de l'Union européenne, et les défis rencontrés, notamment en matière de transparence. Infatigable optimiste, Olivier Hoedeman partage avec nous ses espoirs de voir l'UE devenir enfin un projet progressiste.
      This interview retraces the path of Olivier Hoedeman's career. From the anti-nuclear movement of his childhood in Denmark to the co-founding of Corporate Europe Observatory, he describes how his critical vision of European integration took shape. In particular, he looks back at the genesis of CEO, its work in exposing corporate lobbying within EU institutions, and the challenges encountered, particularly in terms of transparency. A tireless optimist, Olivier Hoedeman shares with us his hopes that the EU will finally become a progressive project.
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