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Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 52, no. 2, 1987
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Thierry de Montbrial p. 285-286 accès libre
  • Les auteurs - p. 287-288 accès libre
  • Résumés. Abstracts - p. 289-297 accès libre
  • Iran-irak : la diplomatie du conflit

    • Introduction - Dominique Moïsi p. 299-302 accès libre
    • La conduite des opérations militaires dans le conflit Iran-Irak - Shahram Chubin p. 303-316 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La conduite militaire des deux combattants de la guerre du Golfe doit être enracinée dans la nature même des deux belligérants et dans leur relation entre eux. Ces éléments définissent la nature de la guerre son style et la conduite des opérations militaires. La dépendance de l'Iran sur ses forces au sol et celle de Irak sur ses forces aériennes est une asymétrie particulièrement intéressante qui illustre les différences respectives des deux acteurs. Aucune des deux armes n'est adéquate, seule, pour gagner la guerre.
      The Military Conduct of the Iran-Iraq War, by Shahram Chubin The military conduct of the two combattants in the Gulf war must be embedded in the political context ; in the nature of the two régimes fighting the war and in their relationship to one another. These define the nature of the war and the style and conduct of military operations. A particularly interesting asymmetry between the two, and illustrative of their respective differences, is the Iranian dependence on ground forces and Iraq's on its air force. Neither arm is adequate by itself to win the war.
    • L'Irak après sept ans de guerre - Jean Gueyras p. 317-325 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La guerre que le président Saddam Hussein a un peu imprudemment déclenchée contre l'Iran en septembre 1980 a compromis l'avenir politique et économique de l'Irak, ainsi que sa propre position à la tête de l'Etat. Désormais dépendant de l'étranger qui lui fournit aide financière et les armements nécessaires pour faire face la guerre d'usure que mène l'Iran contre son régime, le président irakien, qui rêvait de faire de son pays la principale puissance du Golfe, a limité singulièrement ses ambitions régionales et internatio nales et instauré une politique sévère d'austérité afin empêcher la banqueroute de l'Etat. Sur le plan intérieur, il doit désormais tenir compte de l'influence grandissante de armée qui assume le lourd fardeau de la défense de la frontière. Le régime baasiste su jusqu'à présent résister aux assauts répétés des troupes de Téhéran. Il demeure cependant fragile et à la merci d'une percée significative des Iraniens sur le front.
      Iraq After Seven Years of War, by Jean Gueyras The war against Iran, started a little imprudently by President Saddam Hussein in September 1980, has compromised Iraq's political and economie future, as well as his own position at the head of the State. The Iraqian President dreamed of turning his country into the Gulfs main power. He is now dépendent upon foreign countries, who provide financial aid and armement necessary to face a war of attrition led by Iran against his regime. This has significantly limited his régional and international ambitions and has established a severe austerity policy to prevent the State's bankruptcy. Internally, he must now consider the army's growing influence, who assumes the heavy burden of defending Iraq's boundaries. Until now, the Baasist régime has resisted repeated assaults from Teheran's troups. It nevertheless remains fragile and at the mercy of a significant breakthrough of Iranian forces on the front.
    • Une théocratie constitutionnelle : les institutions de la République islamique d'Iran - Olivier Roy p. 327-338 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Depuis 1973, date du premier choc pétrolier, le centre de gravité de la politique du Moyen-Orient s'est progressivement déplacé du bassin de la Méditerranée orientale, zone du conflit israélo-arabe, vers le Golfe et l'Iran. Ce processus s'est trouvé accéléré en 1979 d'une part par la signature des accords de paix égypto-israéliens et d'autre part par le triomphe quasi simultané de la révolution iranienne. L'Iran nourrit depuis longtemps l'ambition de devenir la superpuissance du Golfe. Aujourd'hui, cette perspective n'est pas aussi improbable qu'elle l'était par le passé. Dans le cas d'une victoire iranienne, le Moyen-Orient pourrait devenir une région de polarisation entre deux superpuissances régionales hostiles — Israël à l'ouest et l'Iran à l'est — ce qui pourrait avoir des conséquences aussi dangereuses qu'imprévisibles.
      Iran's Quest for Superpower Status, by Gary Sick Since 1973 and the first oïl shock, the center of gravity of Middle Eastern politics has been gradually shifting — from the eastern Medi-terranean and the Arab-Israeli conflict toward the Gulf and Iran. That process was accelerated in 1979 by the signing of the Egyptian-Israeli peace treaty, and the nearly simultaneous climax of the Iranian revolution. Iran has long harbored ambitions to become the superpower of the Gulf. That prospect is not as improbable today as in the past. In the case of an Iranian victory, the Middle East could become polari-zed between two hostile régional superpowers — Israel in the west and Iran in the east — with dangerous and unpredictable consequences.
    • La révolution iranienne et les grandes puissances - Gary Sick p. 339-355 accès libre avec résumé avec indexation
      Depuis 1973 et surtout 1979, le centre de gravité de la politique du Moyen-Orient s'est déplacé vers le Golfe et l'Iran. L'Iran peut aujourd'hui réver de devenir la super puissance du Golfe, faisant pendant à Israel, ce qui pourrait avoir des conséquences aussi dangereuses qu'imprévisibles.
    • La France et le conflit Iran-Irak - José Garçon p. 357-366 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le soutien à l'Irak reste depuis 1977 l'un des axes de la politique française au Proche-Orient. Dès son arrivée au pouvoir, la gauche reprend à son compte le choix de ses prédécesseurs. La volonté politique de s'opposer à l'Iran, en guerre avec Bagdad depuis septembre 1980, confère cependant une dimension nouvelle à un engagement encouragé par les Etats du Golfe. Cela entraîne une grave dégradation des rapports avec l'Iran que complique encore l'affaire des otages. Et le pari fait par Roland Dumas, mais surtout ensuite par Jacques Chirac de renouer avec l'Iran sans rien changer aux liens privilégiés avec l'Irak s'est révélé un échec.
      France and the Iran-Iraq Conflict, by José Garçon Since 1977, support to Iraq remains one of the bases of French policy in the Middle East. After coming to power, the left resumed the choices of its predecessors on its own score. The political will to oppose Iran, at war with Baghdad since September 1980, confers a new dimension to an engagement encouraged by the Gulf States. This has led to a serious détérioration of relations with Iran, and has further complicated the hostage's question. The attempt to renew ties with Iran without altering priviledged relations with Iraq, first made by Roland Dumas, but especially by lacques Chirac, constitutes a failure.
    • Les pétromonarchies du Golfe et la guerre du Chatt el-Arab - Ghassan Salamé p. 367-380 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le regroupement des six pays du Golfe depuis 1981, dans ce que l'on appelle aujourd'hui le Conseil de coopération du Golfe, est une réaction au déclenchement de la guerre Iran-Irak et aux visées hégémoniques des deux belligérants qui se disputent le rôle du « gendarme » de la région. Le CCG, système sous-régional, permettra aux six pays de se dégager de la tutelle de leurs voisins, de mettre en place une coopération politico-économique et surtout de coordonner leur défense commune. Leur attitude face à la guerre a connu trois phases. La première (1980-1982) consistait en un soutien seulement financier à l'Irak. La deuxième phase (à partir de 1982), qui correspond au repli irakien aux frontières internationales, est marquée par la politique de fidélité à l'Irak et aussi par l'établissement des relations cordiales avec l'Iran. La troisième phase se caractérise par la continuité au soutien irakien et aussi par l'inquiétude devant les avancées militaires iraniennes. Les pays du CCG, dont les pétroliers ne sont plus épargnés, verraient d'un bon œil l'aide des superpuissances. L'attitude des pays du CCG dans l'avenir ― comme auparavant ― dépendra des rapports de force entre les deux belligérants. La menace idéologique de la révolution iranienne n'est plus à l'ordre du jour.
      The « Petro-Monarchies » of the Gulf and the Chatt el-Arab War, by Ghassan Salamé The coming together of six Gulf countries, since 1981, in what is called today the Gulf Cooperation Council, is a reaction to the start of the Iran-Iraq war and to the hegemonie goals of the two regimes who are competing for the role of « policeman » of the region. The GCC, a sub-region System, will enable the six countries to release themselves from their neighbour's tutelage, to set up a political and economie cooperation, and above ail to coordinate a common défense. There has been three phases in their attitude towards the war. The first (1980-1982) consisted of financial help to Iraq. The second phase (since 1982) corresponds to Iraq's withdrawal on international boundaries. It is marked by political fidelity to Iraq and by the establishment of cordial relations with Iran. The third phase is characterized by a continuous support to Iraq and by concern over Iranian military advances. GCC countries' oil tankers are not spared ; they would favourably consider the aid of superpowers. In the future, the attitude of GCC countries will still depend upon the balance of power between the two belligerents. The Iranian revolution's ideological threat is no longer on today's agenda.
    • L'« alliance contre-nature » de la Syrie baasiste et de la République islamique d'Iran - Charles Caret p. 381-387 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Comme toute alliance, celle de la Syrie et de l'Iran permet à l'un et l'autre d'en tirer le maximum de profit. Du côté syrien, l'on espère évincer Saddam Hussein pour mettre fin à la guerre souterraine qui oppose les deux tendances du parti Baas au pouvoir à Damas et à Bagdad. Cette alliance tactique permet aussi à Assad de réprimer en toute légitimité les Frères musulmans, de retrouver une influence régionale et de recevoir une aide importante de l'Iran estimée à 50 milliards de dollars par an. Du côté iranien, l'alliance est une occasion pour rompre son isolement au sein du monde arabe et pour se procurer du matériel militaire. Mais cette alliance a ses limites, la Syrie demeure hostile à l'occupation des terres arabes irakiennes. Les points de divergences entre les deux pays existent donc sur un certain nombre de problèmes internationaux (l'intervention soviétique en Afghanistan, le Liban, etc.), mais l'essentiel pour les deux alliés reste avant tout la chute du régime irakien.
      The « Counter-Nature » Alliance of Baasist Syria with the Islamic Republic of Iran, by Charles Caret As in every alliance, that between Syria and Iran enables each to find a maximum of profit. Syria hopes to evict Saddam Hussein to end the « underground war » which opposes two tendencies of the Baas Party, in power in Damas and Baghdad. This technical alliance also enables Assad to repress the Muslim Brothers in ail legitimacy, and to receive an important aid from Iran estimated at 5 million dollars/year. For Iran, the alliance is an opportunity to end its isolation within the Arab world and to obtain military equipment. But there are limits to this alliance. Syria remains hostile to the occupation of Iraqian Arab territory. Points of divergence between the two countries exist over a certain number of international problems (Soviet intervention in Afghanistan, Lebanon, etc.). But the main issue for the two allies remains the fall of the Iraqian regime.
    • La crise d'identité culturelle du monde arabe - Fouad Ajami p. 389-396 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Depuis la défaite face à Israël en 1967, le monde arabe dans sa recherche d'une éventuelle renaissance a été l'objet de trois tentatives. La première a été conduite de 1967 à 1973 par le mouvement palestinien qui s'est donné pour objectif l'émancipation de la société arabe dans son ensemble. Cette première illusion s'est soldée par le tragique écrasement des Palestiniens en Jordanie et au Liban. La deuxième, celle de 1973, aurait dû être incarnée par les Etats pétroliers conservateurs, mais ceux-ci, surpris par les rentes pétrolières, n'ont pas su concilier la tradition et la modernité (l'américanisation). La troisième tentative est iranienne et islamique. Elle se caractérise par la volonté de contrer l'influence occidentale et de répliquer au nationalisme arabe et à la suprématie sunnite. Quel constat aujourd'hui ? La révolution iranienne n'a pas réussi à mobiliser « les exclus de la vie politique arabe ». En aucun cas, elle ne peut s'identifier au progrès, mais elle exprime plutôt un mouvement de régression.
      The Silence in Arab Culture, by Fouad Ajami Three attempts have been made to reconstitute Arab political life in the aftermath of the defeat to Israël in 1967. The first was undertaken between 1967 and 1973 by the Palestinian movement. Its objective was the emancipation of Arab society in its totality. This first illusion ended by the tragic crushing of Palestinians in Jordan and Lebanon. The second, that of 1973, should have been embodied by conservative petro-States. But surprised by oil revenues, they were unable to reconcile tradition and modernism (americanization). The third attempt is Iranian and Islamic. It is characterized by the will to counter Western influence and to retort Arab nationalism and Sunnite supremacy. What can be said today? The Iranian revolution did not succeed to mobilize those « excluded from Arab politics ». She cannot be identified with progress; rather, she expresses a regression movement.
    • Annexes
  • Entretien

  • Le GATT pour quoi faire ? - Monique Bénisty p. 425-433 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le 15 septembre 1986 se sont ouvertes à Punta del Este les nouvelles négociations multilatérales dans le cadre du GATT ; au programme essentiellement des thèmes nouveaux : l'agriculture et les services. Mais, face à la montée des pressions protectionnistes et à l'érosion du système commercial qui menacent l'existence même ou au moins le sens du GATT, l'opportunité de telles négociations se pose. Le système commercial risque de s'effondrer à l'instar du système monétaire faute de savoir s'adapter.
    A Role for the GATT ?, by Monique Benisty The new multilateral negotiations in the G A TT framework opened at Punta del Este on September 15, 1986. The program consisted, essentially, of new themes : agriculture and services. The rise of protectionnist pressures and the erosion of the commercial System are a threat to the existence of the GATT or, at least, to its directive line. Thus, the timeliness of such negotiations can be posed. Following the example of the monetary System, the commercial System can break down from lack of adaptation skills.
  • Politique spatiale militaire française et coopération européenne - Jérôme Paolini p. 435-449 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Alors que la nécessité politique, industrielle et financière de la coopération européenne dans le domaine d'avenir des utilisations militaires de l'espace semble s'imposer comme une évidence, la France s'engage aujourd'hui seule dans ce secteur devenu primordial pour la continuité de sa politique de défense. Les récentes mais infructueuses tentatives de regroupement entre Européens dans ce domaine révèlent en réalité l'existence de divergences profondes allant à rencontre de perspectives trop hâtivement formulées. En particulier, la complémentarité entre forces stratégiques et espace militaire crée pour la France une nécessité de symétrie entre indépendance nucléaire et autonomie des moyens spatiaux de maîtrise de l'information qu'ignorent ses partenaires potentiels dans le contexte européen. La prise en compte de cette spécificité apparaît comme indispensable à toute évaluation réaliste des possibilités offertes par la coopération de l'Europe dans le nouveau milieu de la sécurité de demain.
    French Spatial Military Policy and European Coopération, by Jérôme Paolini When political, industrial and economie requirements seem to promote military uses of outer space as a promising field for European security cooperation, France is today undertaking, unilaterally, major programs in this field that has become essential for the continuity of French defense policy. Recent but unfruitfull endeavours in joint European military space programs reveal in fact profound divergences between potential partners. In particular, emerging complementarities between stratégie forces and military space Systems are building up for France a symetry between nuclear independence and autonomous information gathering means from space that other nations in the European context ignore. A realistic evolution of European cooperation in the military exploitation of outer space should take into account this French specificity.
  • Enigmes nicaraguayennes - Philippe Burin des Roziers p. 451-460 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le Nicaragua passionne. Cela tient probablement à ce que, malgré les éclaircissements apportés au cours des ans, la révolution sandiniste demeure une sorte d'énigme. Par delà les légitimes divergences d'opinion, il existe une sorte d'incapacité à se mettre d'accord sur les faits. Alors qu'en est-il réellement d'une idéologie sandiniste qui continue de se réclamer du pluralisme politique alors que les signes de son attachement au marxisme-léninisme sont nombreux ? La contre-révolution est-elle un rassemblement de somozistes, l'expression d'une guerre civile qui déchire le pays ou bien un instrument de la politique américaine ? Qui croire à propos des droits de l'homme lorsque dans les jugements le souci de vérité s'efface derrière des préoccupations politiques ? Peut-on évaluer la baisse des soutiens publiquement reconnue par le régime sandiniste ? Quels secteurs de la population ont cessé et pour quelle raison de le soutenir ? Enfin, si ces soutiens sont faibles, comment expliquer que le gouvernement sandiniste se maintienne au pouvoir ?
    Sandinista Enigmas, by Philippe Burin des Roziers Nicaragua is fascinating ; probably because the Sandinista revolution remains a kind of enigma, despite light brought to the issue throu-ghout the years. Above the legitimate divergences of opinion, there exists a sort of incapacity to agrée over facts. How can the Sandinista ideology be defined today as it continues to daim its allegiance to political pluralism while the signs of its ties to Marxism-Leninism are numerous ? Is counter-revolution a gathering of Somozists, the expression of a civil war-torned country, or an instrument of American policy ? When the concern for truth is shaded by political concerns, who should we believe about human rights ? Is it possible to evaluate the decrease of support publicly recognized by the Sandinista regime ? Which sections of the population have ceased to support it, and for what reasons ? Finally, if this support is weak, why is the Sandinista government still in power ?
  • Documents

  • Lectures

  • A travers les revues

  • Livres reçus par l'institut - p. 523-533 accès libre
  • Revues - p. 535-540 accès libre