Contenu du sommaire : L'Amérique face à elle-même
Revue | Politique Américaine |
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Numéro | N°11, Eté-Automne 2008 |
Titre du numéro | L'Amérique face à elle-même |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les héritiers de Franklin Roosevelt - Nikolas GVOSDEV p. 9 Dans cette analyse de trois ouvrages de politique étrangère écrits par des auteurs de sensibilité démocrate, Nikolas Gvosdev souligne combien l'ombre de Franklin Roosevelt a pesé sur cette élection. Le besoin d'affirmer leur détermination, face à un parti républicain qui jouit toujours d'une prime de confiance en matière de sécurité, a incité les démocrates à définir une approche ferme de la sécurité nationale. Mais ils n'ont fait que revenir à la source en épousant le réalisme de la politique rooseveltienne qui fonda l'ordre international de l'après-guerre.FDR's Children
As he analyses three books on foreign policy written by Democratic-leaning authors, Nikolas Gvosdev sheds light on how FDR's shadow weighs on this election. Confronted with a GOP that remains the part of national security, Democrats need to assert their determination in foreign policy. In so doing, they only return to the high source of FDR's realism that inspired post-WWII world order. - A Uniter, Not A decider - Jacob HEILBRUNN p. 17 Analysant plusieurs ouvrages récemment parus sur Ronald Reagan, Jacob Heilbrunn montre que ni George W. Bush ni aucun candidat présidentiel ne saurait se réclamer de l'héritage reaganien, tant celui-ci est singulier. Il éclaire aussi pourquoi le parti républicain, affaibli par la présidence de George W. Bush, regarde avec nostalgie vers l'ancien président.Jacob Heilbrunn analyzes a spate of recent Reagan biographies, which demonstrate that neither George W. Bush nor any of the presidential candidates can lay claim to Reagan's unique legacy. Heilbrunn also tells us why the GOP is looking with nostalgia to the Gipper.
- Le prochain Roosevelt - Yannick MIREUR p. 33 Les États-Unis sont confrontés à une réinvention de leurs schémas intérieurs et de leur rôle international. Chacune de ces faces du projet américain a été fixée par Franklin Roosevelt inspiré par son devancier républicain du même nom, sans être profondément remise en question par la suite, du moins jusqu'à la révolution économique reaganienne. Cette ombre rooseveltienne qui a pesé sur le rendez-vous politique de 2008, se retrouvera en 2009, tant le retour à une politique étrangère réaliste et un nouvel équilibre entre État et marché s'imposent aux Américains.The Next Roosevelt. The U.S. needs to reinvent its social contract and its global leadership. FDR 's social policies and a global strategy based on institution-building and alliances abroad will inform American politics in 2009. Indeed, restoring America 's leadership and addressing the social malaise is likely to pave the way for a Roosevelt-like, realist foreign policy and bold actions to correct income disparities. Whoever wins the November election, the influence of TR and FDR, recognizable in both candidates, may well inspire the next U.S. President.
- Primaires américaines : les paradoxes de la démocratisation - Frédérick DOUZET p. 47 Face à la toute puissance des apparatchiks de la « machine politique », les militants américains ont progressivement réformé et démocratisé le processus d'investiture du candidat de leur parti pour l'élection présidentielle. Totalement décentralisé et excessivement complexe, ce système confère une puissance extraordinaire aux électeurs et aux États qui se placent tôt dans les primaires, aussi peu représentatifs soient-ils de l'électorat et de la population. Dans le cadre d'une élection totalement ouverte comme il n'y en a pas eu depuis 1928, la compétition a fait rage entre les candidats mais aussi les États et les militants qui souhaitent peser dans le choix final. Une compétition très serrée chez les démocrates a pourtant permis de restaurer – techniquement – le pouvoir mis à mal de l'appareil de parti, notamment à travers les superdélégués. Mais pour des raisons politiques, c'est bien la démocratisation qui l'a emporté.Presidential Primaries: the paradoxes of democratization
Fighting the power of political machines, activists and reformers have progressively imposed a democratization of their party nomination process for the presidential election. The system is so decentralized and complex that it gives tremendous power to voters and States who come early in the process, no matter how little representative they are of the entire electorate or population. The 2008 election is the most open since 1928, which encouraged strong competition between candidates but also between states and voters who all want to weigh in the final choice. Yet the competition has been so tight among the democratic candidates that it ended up restoring – technically at least – the power of the party elite. But for political reasons, democratization prevailed. - Le financement de la campagne - François VERGNIOLLE DE CHANTAL p. 67 Comment interpréter la décision de Barack Obama de refuser le financement public pour l'élection générale ? Venant d'un réformateur, la décision a choqué. Mais pour mieux comprendre ce choix, il convient de le mettre en perspective : la campagne de Barack Obama a bénéficié d'un engouement populaire qui s'est traduit par une augmentation spectaculaire du nombre des petites contributions individuelles, contrairement aux années 1990 où les grosses contributions étaient au cœur du financement des démocrates. Cette dynamique illustre les changements structurels du parti et notamment le renouveau de sa capacité de mobilisation.Campaign Finance
How to figure out Barack Obama's decision to turn down public funding for the general election? This bold move coming from a self-professed reformist is shocking. However, in order to fully understand this choice it is necessary to take a long view and to underline that Barack Obama's campaign heavily relies on individual donors. Back in the 1990s it was the opposite: the Democrats relied on big contributions from wealthy individuals and/or big corporations. This evolution shows the structural changes taking place within the party and especially the renewal of the party's ability to energize its base throughout the country. Thus it is an additional sign of the successful strategy initiated by Howard Dean, chair of the DNC. - Le mythe de La Fayette ou les relations franco-américaines en trompe-l'oeil - Claude MOISY p. 77 La lecture légendaire de l'association du marquis de La Fayette et du général Washington pendant la guerre d'Indépendance nourrit un mythe régulièrement invoqué au profit de rapprochements politiques franco-américains, mais que la réalité historique dément. Un inconvénient majeur de ce mythe est d'avoir masqué dans les deux pays les illusions, les incompréhensions, et les arrière-pensées. Non seulement l'identité et la solidarité des deux révolutions étaient illusoires, mais aussi les intérêts qui ont conduit la France et l'Amérique à combattre ensemble au XXe siècle. Une plus sereine équanimité, soustraite à la lecture mythique du passé, serait un meilleur guide pour l'avenir.The myth of La Fayette and the false promise of French-American relations
The legend surrounding the memory of La Fayette and Washington during the war of Independence has nurtured a myth that regularly serves calls for French-American rapprochement, but that is at odds with historical reality. Regretfully, the myth has concealed illusions, misunderstandings and second-thoughts in both countries. The identity and brotherhood of the French and American revolutions are illusory. Similarly, interest more than solidarity led France and America to fight on the same side in the 20th century. A myth-free equanimity would make a better guide in the future of French-American relations. - Point de vue : "L'Amérique minée de l'intérieur" - Susan EISENHOWER p. 87
- Commentaires - p. 93
- Livres signalés - Ruth LAMBERTZ p. 111