Contenu du sommaire : Structure et comportements macro-économiques : comparaisons économétriques entre nations
Revue | Economie et prévision |
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Numéro | no 147, 2001/1 |
Titre du numéro | Structure et comportements macro-économiques : comparaisons économétriques entre nations |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Structure et comportements macro-économiques : comparaisons économétriques entre nations. Présentation générale - Laffargue Jean-Pierre, Malgrange Pierre, Quinet Alain p. 1-13
- Estimations des élasticités du commerce extérieur sur l'ensemble des biens et services pour un panel de 17 pays - Hervé Karine p. 19-36 La valeur des élasticités des équations du commerce ont entraîné de nombreuses discussions autour de thèmes tels que le rôle du taux de change dans l'altération des balances commerciales nominales à long terme. Ce papier représente une contribution à ces débats par l'estimation d'un modèle de commerce sur un panel de 17 pays industrialisés. Son caractère innovant réside dans l'application d'une méthode économétrique originale permettant de tester l'égalité des paramètres entre pays. Cette étude montre qu'il existe des différences structurelles entre pays plus ou moins marquées selon le comportement et l'horizon retenus et que les variations de change affectent les économies dans des proportions inégales.Estimations of Import/Export Elasticities of All Goods And Services For a Panel of 17 Countries Elasticity values in trade equations have led to much discussion on subjects such as the role of the exchange rate in long-term distortion of nominal trade balances. This paper contributes to the discussion by calculating a trade model for a panel of 17 industrialised countries. Its innovative feature is to apply an original econometric method that makes it possible to test the equality of parameters between countries. This study demonstrates that there are structural differences between countries which may be more or less pronounced depending on the behaviour and range selected and that exchange-rate variations affect economies unequally.
- Comparaison de la formation des salaires dans un panel de pays industrialisés - Guichard Stéphanie, Laffargue Jean-Pierre p. 37-49 Cet article présente une analyse comparée de la formation des salaires dans les pays industrialisés. Une équation de salaire avec rigidités nominales est estimée sur un panel de 16 pays en recourant à une méthodologie spécifique fondée sur les moments généralisés et l'analyse factorielle. Nous montrons que le taux d'emploi est un meilleur indicateur des tensions sur le marché du travail que le taux de chômage. Les principales différences entre pays portent sur les effets de modifications de la productivité ou du taux d'emploi sur les salaires. Nous mettons en évidence une certaine rigidité nominale des salaires, et un effet faible, mais positif, du coin salarial sur le coût du travail.The Wage Curve: Comparison Between a Panel of Industrialised Countries This paper offers a systematic comparison of wage formation in industrialised countries. A wage curve with nominal rigidities is calculated for a panel of 16 countries according to a specific method based on GMM and factor analysis. Firstly, we show that the employment rate is a better indicator of labour market tensions than the unemployment rate. Secondly, we demonstrate that the main difference across countries is the reaction of the wage rate to changes in productivity and the employment rate. Thirdly, we find evidence of some nominal rigidity in wage behaviour and of a small but positive effect of the wedge on labour cost.
- Une Europe monétaire à plusieurs vitesses ? La demande de monnaie dans les grands pays de la zone euro (1979-1999) - Bordes Christian, Chevrou-Séverac Hélène, Marimoutou Vêlayoudom p. 51-71 L'article porte sur la demande de monnaie - mesurée au moyen d'agrégats larges - dans les quatre grands pays de la zone euro (Allemagne, Espagne, France et Italie) sur la période 1979-1999. Il cherche à répondre, en priorité, aux deux questions suivantes. 1/ Peut-on mettre en évidence, dans chacun de ces pays, des comportements de demande de monnaie stables à long terme et à court terme ? 2/ Si c'est le cas, ces comportements présentent-ils des similitudes ou observe-t-on, d'un pays à l'autre, des différences significatives dans les valeurs des coefficients de la demande de monnaie ? En outre, il aborde la question, beaucoup plus générale, de l'existence ou non d'un retour à la "normale" du côté de la demande de monnaie après une période troublée par les innovations financières. Une modélisation identique est retenue pour tous les pays, à savoir un Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur (MVCE). On débouche sur deux séries de conclusions : 1? On observe des différences importantes dans les comportements de demande de monnaie entre les grands pays de la zone euro; on peut opposer l'Allemagne et la France - où la demande de monnaie apparaît stable - à l'Espagne et l'Italie - où elle ne l'est pas. 2? Plus généralement, l'hypothèse d'un retour à la normale – c'est-à-dire à la stabilité - du côté de la demande de monnaie est confortée; toutefois, sa dynamique de court terme reste difficile à expliquer.Multi-Speed Monetary Union? The Demand for Money in the Main Euro-Area Countries (1979-1999) The paper analyses the demand for money - measured by broad aggregates - in the four main euro-area countries (France, Germany, Italy and Spain) between 1979 and 1999. Two main questions are explored: 1) Is the demand-for-money function empirically stable in each country in the long and short term? 2) If so, are its coefficients similar in each country or are there significant differences? More generally the paper deals with the question of whether there has been a "return to normal" by demand for money after a period of instability due to financial innovation. The same VAR error correction model has been used for all countries. The main conclusions are: 1) There is evidence of significant differences in the demand-for-money function between the four main euro-area countries with, on the one hand, France and Germany - where the function is stable - and, on the other, Italy and Spain - where it is not; 2) More generally there is strong evidence supporting the assumption of a return to normal (i.e. stability) by the demand for money; however, its short-term dynamics are difficult to explain.
- L'effet des politiques budgétaires sur l'activité : une fonction des conditions conjoncturelles et du régime budgétaire ? - Hénin Pierre-Yves, Diaye Pape N p. 73-88 L'évaluation des interactions entre l'activité macroéconomique et la politique budgétaire, mesurée par une variable de solde, s'avère décevante lorsqu'elle est menée dans le cadre de modèles linéaires en forme réduite, de type VAR. On adopte dans cette étude la représentation alternative, issue des travaux de Hamilton, qui autorise les coefficients d'un modèle à changer selon les phases du cycle et selon les régimes budgétaires. L'effet de la politique budgétaire sur l'activité est ainsi réévalué, pour quatre pays de l'OCDE, d'abord en fonction de la phase conjoncturelle puis de régimes mixtes croisant les conditions conjoncturelles et les orientations de la politique budgétaire. Dans plusieurs cas, des effets budgétaires non neutres, classiques ou keynésiens, sont obtenus comme spécifiques à certains régimes alors qu'ils ne ressortent pas d'un modèle linéaire. La situation américaine paraît la plus proche de l'a priori de la macroéconomie traditionnelle, d'effets keynésiens significatifs en récession.Effect of Fiscal Policy on Economic Activity: A Function of Cyclical Conditions and the Fiscal System?
An evaluation of interactions between macroeconomic activity and fiscal policy measured by a balance variable proves disappointing if carried out using a linear reduced-form VAR model. This study adopts an alternative representation, based on Hamilton's work, which allows a model's coefficients to vary according to the phase of the cycle and the fiscal system. The effect of fiscal policy on activity is thus reappraised for four OECD countries, first as a function of the cyclical phase and then of mixed systems in relation to cyclical conditions and fiscal policy trends. In several cases, non-neutral, classical or Keynesian effects on the budget were found to be specific to certain systems, although they did not emerge in a linear model. The American situation seemed to be closest to traditional a priori macroeconomics, with significant Keynesian effects in recession. - Structures financières et canal des taux d'intérêt de la politique monétaire dans la zone euro - Mojon Benoît p. 89-115 La présente étude analyse les différences de structures financières entre les pays de la zone euro et leurs implications pour la transmission de la politique de la BCE par le canal des taux d'intérêt. Il est centré sur les caractéristiques des structures financières qui peuvent encore présenter des différences en dépit de l'UEM. L'étude examine d'abord la réponse de divers taux bancaires aux variations du taux du marché monétaire et mesure la manière dont cette réponse a évolué au cours des deux derniers cycles de taux d'intérêt. Une analyse économétrique donne à penser que les “ asymétries de pays ” actuelles qu'on observe dans la réponse des taux bancaires devraient diminuer à terme avec la mise en oeuvre de la politique monétaire unique, l'intégration des marchés monétaires et le développement des marchés de titres de créance. Il est également montré que la concurrence entre banques réduit l'“ asymétrie cyclique ” de la réponse des taux bancaires. En second lieu, on examinera les évolutions récentes ayant caractérisé la structure de bilan des ménages et des entreprises. L'étude montre que, au début de l'UEM, les effets-revenu de la politique monétaire de la BCE sont très homogènes dans les quatre grands pays de la zone euro, alors que, par suite de l'importance de leur portefeuille obligataire, les effets de richesse devraient être plus sensibles pour les ménages italiens.Financial Structures and The Interest-Rate Channel in Monetary Policy for the Euro Area This paper analyses differences in financial structures across euro-area countries and their implications for implementing ECB policy through the interest-rate channel. It focuses on those features of financial structures that may still show differences despite EMU. Firstly, the study examines the pass-through of variations in money-market rates to various bank rates and measures how this pass-through has changed over the last two interest-rate cycles. An econometric analysis suggests that the current asymmetries between countries observed in the response to bank rates should decrease over time with implementation of the single monetary policy, money-market integration and growth of debt securities markets. It is also shown that competition between banks reduces the cyclical asymmetry of bank-rate response. Secondly, recent developments in the balance-sheet structure of households and firms are examined. The paper shows that, at the start of EMU, the income effects of ECB monetary policy were quite homogenous in the four largest euro-area countries, whereas wealth effects would be more noticeable for Italian households owing to the extent of their bond holdings.
- Le canal du crédit fonctionne-t-il en Europe ? Une étude de l'hétérogénéité des comportements d'investissement à partir de données de bilan agrégées - Beaudu Anne, Heckel Thomas p. 117-139 Cet article s'attache à étudier l'impact des politiques monétaires sur l'économie réelle en Europe, via un de leurs canaux de transmission : le canal du crédit. Ce dernier met en jeu des mécanismes liés à l'existence d'asymétries d'information sur les marchés financiers et vient modifier les conditions de financement des agents. La thèse du canal du crédit prédit que la sensibilité de l'investissement au cash-flow va augmenter suite à une période de restriction monétaire, en particulier pour les petites entreprises. Pour mettre en valeur cet impact du canal du crédit sur l'activité réelle, nous testons un modèle d'investissement classique (accélérateur-profit) sur des données de pseudo-panel harmonisées au niveau européen par la Commission Européenne (base BACH). Cette base contient des données d'entreprises agrégées par secteur d'activité et par taille dans plusieurs pays européens (Allemagne, France, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Autriche et Portugal). Nos estimations montrent que les réactions de l'investissement aux conditions de financement sont cohérentes avec les prédictions du canal du crédit et que l'impact des chocs monétaires en Europe par ce canal serait source d'asymétrie entre pays et entre entreprises de taille différentes.Is the Credit Channel Working in Europe? A Study of Investment Pattern Diversity Using Aggregated Balance-Sheet Data This article studies the impact of monetary policy on the real economy in Europe through one particular transmission mechanism: the credit channel. The credit channel involves the existence of information asymmetries in financial markets and changes agents' financing conditions. According to the credit channel theory, the sensitivity of investment to cash flow should increase following periods of monetary restraint - especially for small firms. To establish the impact of the credit channel on real activity, we test a classical investment model (accelerator-profit) on pseudo-panel data for European countries harmonised by the European Commission (BACH database). The data set contains corporate data aggregated by industry and size for a number of European countries (Germany, France, Italy, Spain, Netherlands, Belgium, Austria and Portugal). Our results show that investment sensitivity to financing conditions is consistent with the credit channel theory and that the impact of monetary shocks in Europe through this channel is a source of asymmetry between countries and between firms of different sizes.
- La pente des taux contient-elle de l'information sur l'activité économique future ? - Sédillot Franck p. 141-157 Nous étudions dans ce papier le lien entre pente des taux et croissance en Allemagne, aux États-Unis et en France. Cette relation est analysée selon deux approches. La première, communément mise en œuvre, consiste à régresser le taux de croissance du PIB pour différents horizons sur le spread de taux. Dans la seconde, plus rarement appliquée sur données européennes, c'est l'occurrence d'une récession que l'on cherche à prévoir. Dans ce cas, il faut recourir à l'estimation d'un modèle probit. Pour chacun des termes de cette alternative, une analyse des propriétés prédictives en échantillon et hors échantillon est menée. La stabilité des différentes relations, appréhendée au travers des erreurs de prévision récursives et glissantes, est aussi abordée.Term Structure: A Source of Information on Future Economic Activity? In this paper we investigate the link between term structure and growth in France, Germany and the United States by means of two approaches. The first, widely used, consists in regressing the growth rate ofGDPfor yield spread in various ranges. Through the second, less frequently employed for European data, we examine the usefulness of the yield spread for predicting a recession, in this case using a probit model. For both approaches we analyse the in-sample forecasting ability and the out-of-sample accuracy of the outcomes. The stability of the various relations, based on time-varying root mean square errors, is also considered.
- Quelle convergence des règles de politique monétaire en Europe avant l'euro ? - Bouscharain Laurent p. 159-169 L'unification monétaire européenne est-elle passée par une réelle convergence des “préférences des politiques monétaires ” au sein de la zone Euro ? Cette étude mesure l'importance des objectifs de stabilité anticipée des prix et de stabilisation conjoncturelle, en proposant une méthode d'estimation de règles de Taylor sur différents pays européens, et compare les résultats notamment à ceux obtenus récemment par Clarida, Gali et Gertler (NBER 6254). Les estimations montrent les tendances communes de renforcement de la lutte anti-inflation en Europe, au détriment parfois de la stabilisation conjoncturelle. Toutefois, ces estimations apparaissent sensibles à l'introduction d'autres variables reflétant les contraintes “ extérieures ” qui pourraient résulter de la coordination. Il apparaît ainsi que les taux d'intérêt allemands ont parfois influencé d'autres politiques monétaires, ce qui pourrait témoigner d'un fonctionnement monétaire asymétrique avant l'Euro.Are Monetary Policy Rules in Europe Converging Prior to the Euro? Has European monetary union entailed genuine convergence of “monetary policy preferences” within the euro area? This study measures the importance of the objectives of forecast price stability and cyclical stabilisation by offering a method of estimating Taylor rules for various European countries and compares the outcomes in particular with those recently obtained by Clarida, Gali and Gertler (NBER 6254). The results illustrate a common tendency to strengthen counterinflationary policy in Europe, sometimes to the detriment of cyclical stabilisation. However, the estimations seem sensitive to introduction of other variables reflecting the “external” constraints that could arise from coordination. It thus appears that German interest rates have sometimes influenced other monetary policies, which would be evidence of asymmetric operation of monetary rules prior to the euro.
- L'inflation sous-jacente en France, en Allemagne et Royaume-Uni - Jacquinot Pascal p. 171-185 De nombreuses banques centrales intègrent des objectifs d'inflation, de manière directe ou indirecte. Dans tous les cas, ces dernières ont intérêt à disposer d'une mesure précise de l'inflation structurelle, c'est-à-dire corrigée de l'influence du cycle économique. Cette composante de l'inflation, encore appelée inflation sous-jacente, est obtenue dans ce travail à partir d'un VAR structurel. De nombreux économistes s'accordent sur la neutralité à long terme de l'inflation sur la production. L'imposition d'une telle contrainte dans un VAR structurel, incluant l'inflation observée et la production industrielle, permet de séparer la composante sous-jacente de la composante cyclique de l'inflation. L'inflation sous-jacente est déduite en annulant la composante cyclique imputable aux chocs survenus sur la production. La méthode d'identification est celle proposée par Blanchard et Quah (1989). Quah et Vahey (1995) l'utilisent pour calculer l'inflation sous-jacente au Royaume-Uni ; nous reprenons cette démarche et l'appliquons à la France, l'Allemagne et au Royaume-Uni. En outre, nous vérifions le caractère procyclique de l'inflation de court terme pour les différents pays et observons que l'inflation serait, depuis 1993, plus proche en Allemagne de son niveau sous-jacent que chez ses partenaires. De plus fortes rigidités nominales en Allemagne expliqueraient cette différence.Core Inflation in France, Germany and the United Kingdom Central banks usually work with inflation targets, either directly or indirectly. In any case, it is in their interest to have an accurate measure of structural inflation, i.e. cyclically adjusted inflation. This component of inflation, also called core inflation, is here obtained from a structural VAR model. Economists generally agree on the long-term neutrality of inflation with regard to output. Use of such a constraint in a structural VAR model, including observed inflation and output, makes it possible to disentangle the core from the cyclical component of inflation. Core inflation is obtained by cancelling the cyclical component attributable to output shocks. Quah and Vahey (1995) use the identification method proposed by Blanchard and Quah (1989) to compute core inflation in the United Kingdom; we have adopted the same technique for France, Germany and the United Kingdom. In addition, we have confirmed the procyclical nature of short-term inflation in the three countries and shown that, since 1993, inflation has been closer to its underlying level in Germany than in its partners. Greater nominal rigidities would explain this difference.
- Agrégats et politique monétaires dans la zone euro - Guéné Stéphane p. 187-201 Le premier pilier de la stratégie monétaire de la Banque centrale européenne est constitué notamment d'une valeur de référence pour le rythme de croissance de moyen terme de l'agrégat monétaire M3 (fixée à 4,5%). Cet article examine si cette importance toute particulière accordée aux variables monétaires dans la conduite de la politique monétaire européenne est justifiée. Pour cela, deux thèmes sont abordés. D'une part, nous avons cherché à savoir si un comportement stable de demande de M3 a pu être observé sur le passé. D'autre part, nous avons étudié le contenu en information de cet agrégat pour la détermination de l'inflation à court-moyen terme à partir d'une modélisation P-étoile.Monetary Policy and Aggregates in the Euro Area The first pillar of the European Central Bank's monetary strategy consists of a reference value for the medium-term growth rate of the M3 monetary aggregate (set at 4.5%). This paper examines whether the special importance given to monetary variables in the conduct of European monetary policy is warranted. Two approaches are used. On the one hand, we ask whether a stable M3 demand function has been observed in the past. On the other, we study what information this aggregate contains for calculating short- to medium-term inflation using a P-Star model.