Contenu du sommaire : Russie

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1038, septembre 2003
Titre du numéro Russie
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Russie : bilan du premier mandat de Vladimir Poutine. Avant-propos - p. 3 accès libre
  • La société russe. Entre murmures du passé et balbutiements du futur - Désert Myriam p. 4-13 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Quelle est cette société russe qui a renvoyé aux «poubelles de l'histoire», en moins de dix ans, deux chefs d'Etat ayant connu auparavant une popularité certaine, Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine ? Peu convaincus par les valeurs démocratiques, les Russes aspirent plutôt à être gouvernés par un homme fort, à l'ordre et la sécurité, parallèlement à l'idée selon laquelle la démocratie n'est pas faite pour les Russes. Les partis politiques ayant par ailleurs peu de crédit auprès des électeurs, l'abstention frôle désormais les 50 %, quel que soit le scrutin, les jeunes étant les plus nombreux à ne pas aller voter. Il faut y ajouter le vote «contre tous», en progression, qui a séduit 2,2 millions de votants lors des élections législatives de 1999. Le fossé s'est considérablement creusé entre la société et le pouvoir au cours de la période Eltsine. Les deux tiers des personnes sondées estiment en effet avoir été flouées par les dirigeants, en particulier en raison de la confiscation de leur épargne et de la désagrégation du système social. Les Russes, désormais, constatent qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et l'idée que l'Etat doit se cantonner dans ses fonctions régaliennes fait son chemin (33 % des sondés). Le Président reste la seule institution respectée, avec 70 % qui lui font confiance aujourd'hui. L'action de Vladimir Poutine sur le plan intérieur est généralement approuvée, mais les sondages révèlent paradoxalement que le vrai pouvoir serait aux mains des oligarques et de la mafia. Ils considèrent par contre d'un œil critique le rapprochement avec les Etats-Unis.
    Russian Society Between Whispers from the Past and Mumblings of the Future What was this Russian society, which, despite the clear popularity of two heads of state, Mikhail Gorbachev and Boris Yeltsin, consigned them to the “dustbin of history” in less than ten years ? Little convinced of democratic values, the Russians prefer to be governed by a strong man, with order and security, harbouring the notion that democracy was not intended for Russians. The political parties have little credibility among voters, abstentions are now at around 50 % for any kind of election and the young rank the highest among them. The vote “against all” is increasing, appealing to 2.2 million voters during the 1999 legislative elections. The gap between the people and those in power widened during the Yeltsin era. Two-thirds of those surveyed believe that their leaders have duped them, in particular because of the loss of their savings and the social disintegration. The Russians now believe that they can only count on themselves and that the State should limit itself to exercising regalian powers (33 % of those polled). The Presidency is the only institution respected, as today 70 % express their confidence in it. Vladimir Putin's domestic plan has received general approval, but, paradoxically, the polls reveal the belief that real power remains in the hands of oligarchs and the mafia. Russians are critical of a rapprochement with the United States.
  • Tour d'horizon. Les réformes économiques en Russie - Walter Gilles p. 14-23 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La crise financière de 1998 a marqué, pour l'économie de la Russie, la fin d'une étape, celle de la destruction du système soviétique et de la mise en place d'une politique de stabilisation. La deuxième phase, entamée avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en août 1999, est celle des restructurations. Objets d'une volonté politique des organes exécutifs aussi bien que législatifs, qui ne s'est jamais démentie, et favorisées par une conjoncture macroéconomique exceptionnelle grâce notamment aux prix élevés du pétrole et des matières premières, ces réformes ont enregistré des progrès incontestables au cours de la présidence Poutine. La première à avoir été engagée a été celle du système fiscal, dont les effets bénéfiques sur l'activité économique et sur les finances de l'Etat n'ont pas tardé à se faire sentir, tandis qu'était entreprise une refonte du régime des retraites associant des éléments de répartition et de capitalisation. Les résistances opposées par une partie de la classe politique et de la société au changement de statut de la terre ont enfin été vaincues et, quelques restrictions mises à part, il s'agit désormais d'un bien comme un autre. En revanche, la réforme des monopoles naturels, du secteur financier et de l'administration peine à démarrer, même si, ça et là, quelques pierres ont été posées. Quel bilan dresser au final ? Certes, de nombreux chantiers, d'importance majeure, ont été ouverts et certains sont d'ores et déjà bien avancés, mais cela n'a pas (encore ?) permis une véritable transformation de l'économie russe qui, avec l'hypertrophie de son secteur de l'énergie et des matières premières, reste conforme au modèle rentier exportateur.
    An Overview Russian Economic Reforms For the Russian economy, the 1998 financial crisis marked the end of an era, the destruction of the Soviet system and the establishment of a stabilization policy. The second phase, the reorganizations, began with Vladimir Putin's arrival to power in August 1999. These reforms, a clear manifestation of the political will of the executive as well as the legislature, made incontestable progress during the Putin presidency due to the exceptionally favourable macroeconomic situation, linked in particular to high oil and raw materials prices. The first involved the system of taxation, the positive effects of which were quickly felt within the State economy and finances, and a plan to overhaul the retirement scheme incorporating aspects of the “pay-as-you-go” system and pension funds was also undertaken. Resistance from a part of the political class and society to changing land status was finally overcome and now, despite some restrictions, land is treated as any other property. On the other hand, the reform of natural monopolies and of the financial and administrative sectors has hardly begun, even if some foundations have been laid here and there. What is the final assessment ? While numerous projects of major importance have been set up and some are already making progress, they have not (yet?) resulted in a real transformation of the Russian economy, which with its dwindling of its energy and raw materials sector, still conforms to the export contractual model.
  • La politique étrangère russe. A l'Ouest, du nouveau ! - Rucker Laurent p. 24-41 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Dès son arrivée au Kremlin, le Président russe a engagé une réorientation de la politique étrangère, afin de mettre un terme à l'isolement de la Russie sur la scène internationale. Il a renoué les liens avec l'UE, l'Otan et les Etats-Unis, distendus par la crise du Kosovo. Les événements du 11 septembre 2001 lui ont permis d'accélérer ce processus, sous-tendu de plus par l'idée que l'Ouest avait changé sa position à l'égard de son pays. Une alliance a alors été conclue avec les Etats-Unis, fondée sur quatre piliers : la lutte contre le terrorisme, la gestion collective de l'Asie centrale, un nouveau cadre stratégique et un partenariat énergétique. A peine mise en œuvre, cette politique menaça d'être remise en cause par les projets américains de guerre en Irak. Malgré l'opposition de Moscou à cette intervention armée, et des moments de fortes tensions, la relation russo-américaine a résisté à l'épreuve irakienne. Mais l'avenir paraît moins assuré. La faiblesses des échanges économiques et la méconnaissance réciproque des sociétés, l'absence de consensus intérieur sur la politique étrangère en Russie, la dérive autoritaire du régime de V. Poutine sont autant d'obstacles qui risquent de freiner, voire d'empêcher, une pleine intégration de la Russie à l'Occident.
    Russian Foreign Policy Changes on the Western Front ! Since his arrival in the Kremlin, the Russian president has endeavoured to reorient foreign policy in order to end Russia's isolation on the international scene. He renewed ties with the EU, NATO and the United States, which had unravelled during the Kosovo crisis. The events of September 11,2001 enabled him to accelerate this process, bolstered by his belief that the West had changed its position towards his country. He concluded a four-fold alliance with the United States the war on terrorism, collective management of Central Asia, a new strategic framework, and an energy partnership. It had hardly come into effect, when this policy came under threat from American plans for the Iraq war. Despite Moscow's opposition to this armed intervention and highly tense moments, the Russo-American relationship resisted the Iraqi test. The future, however, seems less certain. Weak foreign trade and reciprocal misunderstandings between the two societies, the lack of domestic consensus on Russia's foreign policy, and the authoritarian shift of V. Putin's regime present obstacles that could hinder, or prevent, Russia's full integration into the West.
  • Comment faire face au virus du sida - p. 44-53 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Innocenti Social Monitor 2003, The Monee Project, Unicef Dans cet extrait d'une étude publiée par l'Unicef, il apparaît que l'Europe centrale et orientale et les pays de la CEI ont été frappés tardivement par le VIH/sida et qu'on y enregistre une croissance du nombre de nouveaux cas de séropositivité (soit au total 1,2 million officiellement enregistrés), tendance inverse à celle constatée en Europe occidentale. Cette augmentation en chiffres absolus dissimule, il est vrai, un léger ralentissement de la diffusion du virus dans certains pays, comme l'Estonie et la Russie, les premiers à avoir été touchés. La contamination demeure par ailleurs faible dans les pays du Caucase et d'Asie centrale. Phénomène inquiétant, la proportion des jeunes femmes en âge de procréer infectées est passée du cinquième au quart du total des nouveaux cas. L'usage de la drogue par voie intraveineuse demeure la principale source d'infection. Les cas de transmission par voie sexuelle ou suite à une transfusion sanguine ont cependant augmenté dans plusieurs pays. Au vu de cette évolution, un des problèmes les plus cruciaux est de prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant. En effet celle-ci, qui intervient dans la proportion d'un tiers des naissances chez des femmes contaminées, en l'absence de tout traitement, a été réduite à 3 % dans certains pays industrialisés. Il est donc urgent de mettre en place dans la région un système d'information et de dépistage et d'assurer le traitement de la maladie à ses débuts par anti-rétroviraux. Or, les services de santé de ces pays en transition sont souvent en proie à la désorganisation et manquent cruellement de ressources . Autre problème majeur, la discrimination à laquelle sont en butte les personnes malades, y compris au sein des équipes médicales. Il existe cependant un espoir de voir la situation évoluer, en particulier avec l'aide des organisations internationales et non gouvernementales.
    Confronting the HIV/AIDS Innocenti Social Monitor 2003, The Monee Project, UNICEF This extract taken from a UNICEF study shows hat Central and Eastern Europe, as well as the CIS countries, were hit late by the HIV/AIDS and that the number of new cases of seropositivity is increasing (in total, 1.2 million officially registered cases), the opposite of the trend in Western Europe. Of course, this increase in absolute numbers conceals a slight deceleration in the spread of the virus in some countries, such as Estonia and Russia, the first to have been hit. There is still little contamination in the Caucasus and Central Asian countries. One disquieting phenomenon is that the number of infected young women of childbearing age has risen from a fifth to a quarter of new cases. Intravenous drug use remains the main source of infection. Sexual transmission and transmission through blood transfusion have increased in some countries. In light of these developments, one of the most crucial aims is to prevent mother to child transmission. In the total absence of treatment, this occurs in a third of such births, while it has been reduced to 3 in some industrialized countries. An information and testing system is urgently required in the region as well as the assured treatment of the disease by anti-retroviral drugs at an early stage. However, the health services in these transition countries often suffer from disorganization and a serious lack of resources. Another major problem is the discrimination faced by the infected, even within medical teams. There is hope that the situation will evolve, in particular with the aid of international and non-governmental organizations.
  • L'échec des politiques de l'emploi en Bulgarie - Fondeville-Gaoui Nicole p. 54-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le marché du travail bulgare a connu en quelque treize années, à l'instar de tous les pays post-communistes soumis à une transition socialement redoutable, des développements dramatiques : augmentation vertigineuse du nombre des chômeurs, surtout de longue durée (soit un chômeur sur deux), creusement des disparités régionales, discriminations professionnelles au détriment des femmes, comme des membres des principales minorités (Roms − qui, dès 1993, représentaient 50 % des chômeurs − et Bulgares d'origine turque), flux récurrents d'émigration, notamment vers la Grèce, précarisation croissante de l'emploi en dépit d'un cadre juridique apparemment meilleur, etc. Face à ce tels déséquilibres et au dynamisme très relatif du secteur privé (essentiellement dans le commerce de détail et l'agriculture) n'ayant pas permis de donner un coup d'arrêt à un chômage qui, en 2001, s'élevait à 19,4 % de la population, les autorités bulgares n'ont réagi que par des mesures ponctuelles, se limitant dans les premières années de la transition à des mesures passives (allocations chômage) de plus en plus circonscrites. Quant aux mesures actives (aides à la création d'entreprises, formation, programmes d'emplois temporaires, dispositifs spécifiques pour les jeunes) destinées notamment à encourager la flexibilité et la mobilité de la main-d'œuvre, leur efficacité est en partie ruinée par les effets pervers de l'économie informelle.
    The Failure of Bulgarian Employment Policies As in all other post-communist countries undergoing a hazardous social transition, the Bulgarian labor market has witnessed dramatic developments over the last thirteen years a skyrocketing increase in the number of unemployed, particularly of long-term unemployed (one unemployed out of two) ; rising regional differences ; professional discrimination towards women and the main minorities (Gypsies, who have counted 50 % of the unemployed since 1993, and Bulgarians of Turkish origin) ; recurring flows of emigration in particular to Greece ; growing job insecurity despite an apparently improved legal framework etc. In light of these imbalances where the relative dynamism of the private sector (basically within retail trade and agriculture) has been unable to end unemployment, which in 2001 amounted to 19.4 % of the population, the Bulgarian authorities have only applied circumscribed measures, limited to increasing passive measures during the transition years (unemployment compensation). The efficiency of active measures (help in setting up a business, training, temporary employment programs, special measures for the young), aimed mainly at encouraging flexibility and mobility of the workforce, partially ruined by the adverse effects of the informal economy.
  • Portrait

  • Repères

  • Lectures

    • Lu - p. 72-74 accès libre