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Contenu du sommaire : Les conflits internationaux : la guerre d'octobre et le nouvel équilibre au Proche-Orient

Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 24e année, n°4, 1974
Titre du numéro Les conflits internationaux : la guerre d'octobre et le nouvel équilibre au Proche-Orient
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet

  • Les conflits internationaux : la guerre d'octobre et le nouvel équilibre au Proche-Orient

    • Crises et conflits au Proche-Orient - Jean Leca p. 698-709 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      CRISES ET CONFLITS AU PROCHE-ORIENT, par JEAN LECA L'analyse de la crise moyen-orientale à partir de la guerre d'octobre présente des difficultés classiques : privilégier le récit de ce qui est contingent ou événementiel, surestimer les acteurs du conflit au détriment de sa structure, ne pas se garder suffisamment d'un point de vue stratégique-mécaniste selon lequel les « Etats étant ce qu'ils sont » ils ne peuvent pas réagir d'une autre manière que celle qu'ils ont adoptée. Cela étant, trois questions, parmi d'autres, peuvent être posées : comment entendre la notion d'acteur appliquée à ce conflit ? Comment articuler, dans l'ordre des causes de l'engagement, ce qui ressort de la politique intérieure des Etats parties au conflit et ce qui ressort de leur politique extérieure affichée ? Enfin dans quelles structures de relations internationales convient-il d'analyser le conflit d'octobre pour le mieux comprendre et en mieux déceler les suites ? Les auteurs des contributions à ce numéro posent implicitement ou explicitement ces questions. Leurs réponses par leurs variétés et leurs différences appellent le débat. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 698-709.]
      CRISES AND CONFLICTS IN THE NEAR-EAST, by JEAN LECA Thre are classic difficulties involved in analysing the Middle-East crisis on the basis of the October war : giving too much weight to what is contingent or anecdotal ; overestimating the actors in the conflict to the détriment of its structure ; failing to avoid taking the strategic-mechanistic viewpoint according to which « states being what they are », they cannot react in any other way than the one they have adopted. That said, there are three questions, among others, which should be asked : what is understood by the term actor in connection with this conflict ? In setting forth the causes of the war by order of priority, how is one to establish what depends on the domestic policy of the States involved in the conflict and what depends on their declared foreign policy ? Lastly, within what international relations framework should the October war be analysed if it is to better understood and its consequences better appreciated ? The authors of the papers in this issue pose these questions either implicitly or explicitly. The variety and disparity of their replies require discussion. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 698-709.]
    • La bataille d'octobre - Louis-Jean Duclos p. 710-744 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      LA BATAILLE D'OCTOBRE, par LOUIS-JEAN DUCLOS La bataille d'octobre 1973 entre Israël et ses voisins arabes est-elle un épisode comme les autres du conflit bientôt centenaire entre l'entité sioniste devenue Etat en 1948 et ses voisins ? Faute de pouvoir répondre à cette question, on 880 peut au moins observer que les causes du récent affrontement restent fondamentalement identiques à ce qu'elles furent dès l'origine de la colonisation juive. Les suites de la guerre des Six jours de 1967 n'ont fait que les accentuer : l'objet même du contentieux aggravé, l'impasse diplomatique totale, le rapport des forces plus favorable aux Arabes que jamais et l'isolement politique du champ de bataille autorisaient les plus motivés à prendre des initiatives sur le terrain. En dépit des surprises que devaient réserver le déroulement de la bataille et ses suites, la situation demeure inchangée tant chez les belligérants eux-mêmes qu'au niveau d'une unité arabe plus précaire qu'il n'y paraît. Cependant, il faut noter que la révélation d'une profonde crise politique interne en Israël et l'ouverture sans précédent de l'Egypte à l'influence américaine introduisent dans l'équation du conflit israélo-arabe des éléments nouveaux dont la portée nous est encore inconnue. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 710-744.]
      THE OCTOBER WAR, by LOUIS-JEAN DUCLOS Is the October war between Israël and its Arab neighbours one episode among others in the almost hundred-year old conflict between the Zionist entity which became a state in 1948 and its neighbours ? Although this question cannot be answered, it can at least be seen that the causes of the recent confrontation remain exactly the same as when Jewish colonization began. The consequences of the Six Days War in 1967 have only accentuated them : with the object of the dispute more marked, the diplomatic deadlock absolute, the power relationship more favourable to the Arabs than ever before and the battlefield politically isolated, those who had the most cause were entitled to resort to action. Despite the surprises occasioned by the conflict and its consequences, the situation is unchanged as far as the belligerents themselves are concerned, and with regard to Arab unity which is more precarious than it seems. However, it should be noted that the disclosure of a serious internal political crisis in Israël, together with Egypt's unprecedented welcoming of American influence, introduce new factors into the equation of the Israel-Arab conflict the implications of which are still unknown. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 710-744.]
    • L'arme du pétrole - Rémy Leveau, Taki Rifai p. 745-769 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'ARME DU PÉTROLE, par RÉMY LEVEAU et TAKI RIFAÏ En décidant de réduire leur production tout en multipliant approximativement les prix par quatre, les pays arabes producteurs de pétrole ont inauguré une nouvelle stratégie dans les rapports entre producteurs de matières premières et pays industriels. Si la hausse des prix a des fondements économiques évidents, sa mise en œuvre, ainsi que l'embargo, ont d'abord été employés pour des raisons politiques par les producteurs « modérés », à commencer par l'Arabie séoudite, dont les dirigeants craignaient de se voir compromis auprès de leur opinion publique par leur trop grande solidarité avec une politique américaine trop favorable à Israël. Les deux super-Grands n'étant pas touchés directement, les producteurs ont pu bénéficier là d'une liberté d'action plus grande que dans le domaine militaire. L'Algérie qui a joué un rôle déterminant dans l'emploi de cette stratégie, ne souhaite pas cependant que les producteurs poussent trop loin leur avantage contre l'Europe et le Japon dont elle espère faire des alliés pour le développement des pays arabes et dans la lutte contre Israël. Si les producteurs arabes ont finalement accepté de lever l'embargo dès que les Américains ont exercé des pressions en leur faveur sur Israël, les objectifs qu'ils se fixaient au départ n'ont pas été atteints et le risque d'un nouveau rebondissement demeure. Dans l'immédiat, le recours possible à l'arme monétaire crée une situation préoccupante pour les pays industriels qui devront payer un prix politique, en plus d'un prix monétaire déjà élevé, pour inciter les producteurs à maintenir et à accroître le volume de leur extraction. Si la crise était sérieusement réactivée, il est probable que les producteurs arabes ne se bornaient plus cette fois à réclamer le retour des territoires occupés, mais s'efforceraient de contester la légitimité même de l'existence d'Israël en ralliant à leurs vues tous les Etats qui auraient besoin d'eux pour maintenir leur approvisionnement en énergie. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 745-769.]
      ?THE OIL WEAPON, by RÉMY LEVEAU and TAKI RIFAÏ In deciding to reduce production and at the same time multiply prices by about four, the Arab oil producing countries have opened up a new strategy in relations between the raw material producing countries and the industrialised countries. While there are clear economic arguments for the increase in prices, its implementation, plus the embargo, were first used for political reasons by « moderate » producers ? beginning with Saudi Arabia ? whose leaders were afraid of being compromised in the eyes of their public opinion through showing excessive support for American policy which was too favourable towards Israël. Since the two super-powers were not directly affected, the oil producers' only gain in this respect was greater freedom of action from the military point of view. Algeria, which had a decisive rôle in the employing of this strategy, does not in fact want the producers to push their advantage over Europe and Japan too far since it hopes to make allies of them for the development of the Arab countries and the fight against Israël. While the Arab producers were in the vent prepared to lift the embargo as soon as the Americans brought pressure to bear on Israël on their behalf, their original aims have not been achieved and there may be a further rapid turn-round in events. In the immédiate future, the possibility that the monetary weapon may be used is causing concern in industrialised countries which, in addition to the already high monetary price, will have to pay a political price in order to encourage producers to maintain and increase their volume of extraction. If the crisis became serious again, the Arab producers would probably no longer limit their claims to the return of the occupied territories, but would endeavour to challenge the very legitimacy of Israel's existence by winning over to their views all the countries which needed them in order to maintain their supplies of energy. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 745-769.]
    • Les États-Unis, le Proche-Orient et la situation intérieure américaine - Marie-France Toinet p. 770-784 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      LES ÉTATS-UNIS, LE PROCHE-ORIENT ET LA SITUATION INTÉRIEURE AMÉRICAINE, par MARIE-FRANCE TOINET Les variations de la politique des Etats-Unis au Proche-Orient dans les années récentes, particulièrement lors de la guerre d'octobre, tiennent en partie à l'influence d'une opinion publique moins unanime qu'elle ne le fût antérieure- ment. Deux groupes de pression interviennent : une communauté juive puissante qui s'appuie sur une opinion pro-israélienne et un groupe de pression idéologiquement pro-arabe, faible, mais appuyé par un puissant lobby économique qui souhaite une politique gouvernementale plus neutre. Ces pressions contradictoires auraient pu laisser une grande marge de manœuvre au gouvernement, si celui-ci n'avait pas été handicapé par les divergences qui existent entre lui-même et le pouvoir législatif, par l'opposition entre le Pentagone et le Département d'Etat et enfin, par les scandales du Watergate. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 770-784.]
      THE UNITED STATES, THE NEAR EAST AND THE DOMESTIC SITUATION IN AMERICA, by MARIE-FRANCE TOINET The variations in United States policy in the Near East in recent years, particularly during the October war, are partly due to the influence of a public opinion which is less unanimous than it used to be. There are two pressure groups : a powerful Jewish community backed up by pro-Israeli public opinion, and a pressure group which is ideologically pro-Arab, is weak, but has the support of a powerful economic lobby anxious for a more neutral government policy. These contradictory pressures would have left the Government with considerable room for manœuvre if it had not been handicapped by the differences which exist between it and the legislature, the opposition between the Pentagon and the State Department and, lastly, by the Watergate affair. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 770-784.]
    • L'URSS et la guerre d'octobre - Hélène Carrère D'encausse p. 785-800 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'URSS ET LA GUERRE D'OCTOBRE, par HÉLÈNE CARRÈRE D'ENCAUSSE L'URSS a joué un rôle central dans la guerre d'octobre par sa politique d'armement des pays arabes du champ de bataille et l'aide militaire qu'elle leur a prêtée durant le conflit. Cette guerre a mis en contradiction les priorités générales de la politique extérieure soviétique ? détente et coopération avec les Etats-Unis ? et ses préoccupations et alliances régionales. Expansion régionale et détente sont-elles des finalités antinomiques ? L'URSS a-t-elle poussé au conflit ou bien l'a-t-elle accepté et pourquoi ? Quels sont les effets de la guerre d'octobre sur les positions soviétiques au Moyen-Orient et dans le monde ? L'analyse de ces différents points suggère que la quatrième guerre israélo-arabe contraint l'URSS à revoir certaines données dans sa politique extérieure. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 785-800.] effects of the October war on Soviet positions in the Middle East and in the world An analysis of these different issues suggests that the fourth Israeli- Arab war is forcing the USSR to reconsider some aspects of its foreign policy Revue fran aise de science politique XXIV 4) août 1974 pp 785-800.
      THE USSR AND THE OCTOBER WAR, by HÉLÈNE CARRÈRE D'ENCAUSSE The USSR had a central rôle in the October war by virtue of its policy of arming the Arab countries directly involved in the conflict, and the military aid it gave them during the battle. The war created contradictions between the overall priorities of Soviet foreign policy ? improved relations and co­operation with the United States ? and its regional preoccupations and alliances. Are regional expansion and improved relations contradictory aims ? Did the USSR encourage the conflict or accept it, and why ? What are the effects of the October war on Soviet positions in the Middle East and in the world ? An analysis of these different issues suggests that the fourth Israeli-Arab war is forcing the USSR to reconsider some aspects of its foreign policy. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 785-800.]
    • L'Europe des Neuf et le conflit israélo-arabe - Françoise De La Serre p. 801-811 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'EUROPE DES NEUF ET LE CONFLIT ISRAÉLO-ARABE, par FRANÇOISE DE LA SERRE Quand éclate en octobre 1973 le nouveau conflit israélo-arabe, les Européens sont divisés sur ce que pourrait être une politique commune au Moyen-Orient. Ils ne disposent pas non plus d'une politique énergétique communautaire pour faire face à l'utilisation par les Etats arabes de l'arme du pétrole. L'ambition de jouer un rôle dans les affaires mondiales conjuguée à la nécessité de faire face aux retombées économiques du conflit conduisent les Neuf à rechercher les grandes lignes d'une politique commune. De réunions diplomatiques en conférence au sommet, celle-ci progresse vers la proposition d'un dialogue privilégié euro-arabe. Mais ces initiatives rencontrent l'hostilité des Etats-Unis ce qui, une fois encore, démontre aux Européens la contradiction existant entre leur condition d'allié atlantique et leurs velléités d'indépendance. La guerre d'octobre peut être appréciée comme un test du degré d'intégration économique des Communautés européennes et comme un défi lancé à « l'Europe diplomatique » par les forces centrifuges du système international. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 801-811.]
      THE NINE AND THE ISRAELI-ARAB CONFLICT, by FRANÇOISE DE LA SERRE When the new Israeli-Arab conflict broke out in October 1973, Europe was divided in its search for a common policy in the Middle East. Nor did it have a Community energy policy with which to cope with the Arab States's use of the oïl weapon. Their ambition to play a part in world affairs, combined with the need to face up to the effects of the conflict compelled the Nine to seek to outline a common policy. Diplomatic meetings and a summit conference resulted in the proposal for special contacts between Europe and the Arab countries. However, these initiatives were hostilely received by the United States, thus again bringing home to the Europeans the contradiction between their status as Atlantic partners and their inclinations towards independence. The October war can be looked upon as a test of the degree of economic integration of the European Communities and as a challenge thrown down to « diplomatic Europe » by the centrifugal forces of the international system. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 801-811.]
    • L'ONU et la guerre d'octobre - Marie-Claude Smouts p. 812-827 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'ONU ET LA GUERRE D'OCTOBRE, par MARIE-CLAUDE SMOUTS L'histoire des Nations Unies a montré que l'Organisation a peu d'influence sur le déroulement et le résultat d'un conflit armé intéressant les super-Grands mais que, lorsque ceux-ci s'entendent pour utiliser ses services, elle a un rôle irremplaçable dans le maintien de la paix. La guerre d'octobre a permis de le constater à nouveau. L'ONU n'a pu intervenir que lorsque Russes et Américains ont eu besoin de son concours et son action s'est inscrite dans le cadre tracé par eux. Les pays non alignés du Conseil de sécurité, la Chine et les pays européens n'ont fait qu'enregistrer l'accord du... condominium, et le Secrétaire général n'a eu qu'un rôle d'exécution. La nouvelle force d'urgence représente cependant un progrès dans la coopération internationale, puisque son action et son financement dépendent de l'ensemble des Etats membres de l'ONU sous contrôle du Conseil de sécurité, et que les parties en présence ne pourront donc en demander le retrait de façon unilatérale. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 812-827.]
      THE UNO AND THE OCTOBER WAR, by MARIE-CLAUDE SMOUTS The history of the United Nations has shown that the Organization has little influence over the development and outcome of an armed conflict involving the Super Powers, but that when the latter agree to resort to its services it plays an irreplaceable rôle in maintaining peace. The October war has furnished additional proof of this. The UNO was only able to intervene when the Russians and Americans needed its support, and its action followed the guidelines laid down by them. The non-aligned countries in the Security Council, China and the European countries only recorded the two-power agreement, and the Secretary-General only had an executive rôle. The new emergency force does however represent some progress in international co-operation in that its action and its financing depend on all the UNO Member States under Security Council control, and that the parties concerned will not therefore be able to ask for its withdrawal unilaterally. [Revue française de science politique XXIV (4), août 1974, pp. 812-827.]

  • Notes Bibliographiques

  • Informations bibliographiques - p. 830-879 accès libre
  • Résumés des articles/ Abstracts - p. 880-885 accès libre