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Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | 24e année, n°5, 1974 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Du 5 mai 1946 au 19 mai 1974 - Nicolas Denis p. 893-910 DU 5 MAI 1946 AU 19 MAI 1974, par NICOLAS DENIS La distribution territoriale des votes dans la France de 1974 se rapproche de façon frappante de celle qu'on pouvait constater en 1946, malgré une atténuation générale des contrastes entre régions et en dépit d'un léger affaiblissement de la droite, qui passe de 53 % à 50,66 % des suffrages exprimés et ne domine que 51 départements sur 95, au lieu de 56 sur 90 le 5 mai 1946. Cette distribution géographique diffère par contre très nettement de l'élection présidentielle du 19 décembre 1965 : la parenthèse de l'époque gaullienne semble donc bien s'être fermée. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 893-910.]FROM 5th MAY 1946 TO 19th MAY 1974, by NICOLAS DENIS The territorial distribution of votes in the France of 1974 is strikingly similar to that of 1946, although there are now fewer differences between regions and in spite of the slightly reduced popularity of the right which has 50.6 percent of the votes cast instead of 53 percent and controls only 51 out of 95 Departements compared with 56 out of 90 on 5th May 1946. This geographical distribution does, however, differ very considerably from the presidential election of 19th December 1965; the interlude formed by the de Gaulle era would therefore definitely seem to be closed. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 893-910.]
- Idéal et pratique du régionalisme dans le régime de Vichy - Pierre Barral p. 911-939 IDÉAL ET PRATIQUE DU RÉGIONALISME DANS LE RÉGIME DE VICHY, par PIERRE BARRAL Dans l'esprit des thèses traditionalistes, le régime de l'Etat français a proclamé en juillet 1940 sa volonté de restaurer les provinces ; à l'automne un débat s'ouvre sur les modalités de cette restauration, à l'intérieur du milieu politique qui soutient la Révolution nationale. Cependant, l'analyse des décisions prises effectivement au printemps de 1941 révèle une opposition saisissante entre l'élaboration d'un projet régionaliste par la Commission spécialisée du Conseil national et la création immédiate des préfets régionaux, chargés de faire face aux urgences de la police et du ravitaillement. Ce dualisme subsiste jusqu'en août 1944 : les proches du Maréchal remodelant le projet à plusieurs reprises tandis que le chef du gouvernement consolide l'autorité des préfets régionaux. L'expérience (prolongée à la Libération par celle des commissaires de la République) paraît profondément révélatrice de la vigueur des traditions centralisatrices en France. Malgré ses tendances doctrinales, le régime le plus traditionaliste de l'histoire politique récente a réalisé en fait une simple réorganisation de ses échelons, qui n'est même pas une véritable déconcentration : son action ébauche le préfet de région, elle n'institue nullement un pouvoir régional. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 911-939.]THE IDEAL AND PRACTICE OF REGIONALISM UNDER THE VICHY REGIME, by PIERRE BARRAL According to the traditionalist thesis, the French State regime in July 1940 proclaimed its intention to bring back the provinces, and in the autumn discussions started within the political system which supported the National Revolution as to how this should be done. However, an analysis of thé decisions actually taken in the spring of 1941 reveal a startling contradiction between the elaboration of a regional policy by the Specialist Commission of the National Council and the immediate creation of regional prefects responsible for dealing with urgent issues relating to public order and food supplies. This dualism persisted until August 1944, those close to the Marshal revising the project several times while the head of the government consolidated the authority of the regional prefects. This experiment (which was continued after the Liberation with the introduction of the Commissaires de la République) would seem to prove how strong centralist traditions were in France. Despite its doctrinal tendencies, what the most traditionalist regime in recent political history had done was in fact simply to reorganize the various grades, which does not even constitute real deconcentration; the regime provided the forerunnner of the regional prefect, but in no way gave power to the regions. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 911-939.]
- La participation des étudiants aux élections universitaires en France (1970-1973) - Isabel Boussard p. 940-965 LA PARTICIPATION DES ÉTUDIANTS AUX ÉLECTIONS UNIVERSITAIRES EN FRANCE (1970-1973), par ISABEL BOUSSARD Les étudiants participent, comme les autres catégories de personnel, aux élections aux conseils d'UER et d'universités institués par la loi d'orientation de l'enseignement supérieur. Leur participation est plus intéressante à étudier dans le premier cas que dans le second, car, pour l'un elle concerne, ou devrait concerner, la totalité des étudiants, alors que pour l'autre les élections ont lieu le plus souvent au deuxième degré. En fait, après un score honorable en 1969, durant la période transitoire (52 % de votants), la participation des étudiants aux élections aux conseils d'UER est faible (entre 25 et 30 %), plus faible que celle des autres catégories de personnel, plus faible à Paris qu'en province et elle décroît avec les années. Parmi les différentes variables envisagées, trois doivent être retenues : la taille des établissements, qui fait varier la participation de manière inversement proportionnelle, le degré de finalité des études et la possibilité de concurrence entre les différents mouvements étudiants. Ces trois variables correspondent largement au degré d'intégration des individus dans leur milieu, c'est-à-dire une des explications principales de la participation politique. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 940-965.]STUDENT PARTICIPATION IN UNIVERSITY ELECTIONS IN FRANCE (1970-1973), by ISABEL BOUSSARD Like other categories of staff, students take part in the UER and university council elections instituted by the higher education Guideline Act. Their participation in the former is the more interesting in that it concerns, or should concern, all students, whereas the latter elections are usually of the second degree. In fact, after an honourable performance in 1969 during the transition period (52 percent of the votes), student participation in UER council elections has been low (between 25 and 30 percent), lower than that of other categories of staff and lower in Paris than in the provinces, and is falling every year. Among the different variables considered, three must be looked at more closely : the size of the establishment which participation varies with in inverse proportion, the extent to which studies are terminal and the possibility of competition between the different student movements. These three variables largely determine the degree to which individuals are integrated in their environment, in other words they offer one of the main explanations of political participation. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 940-965.]
- La critique idéologique du management en France - Jeanne Siwek-Pouydesseau p. 966-993 LA CRITIQUE IDÉOLOGIQUE DU MANAGEMENT EN FRANCE, par JEANNE SIWEK-PUYDESSEAU Les principes du management prêtent peu à critique dans une société où existe un large consensus sur les « objectifs » du système politique. Dans une société en grande partie conflictuelle comme celle que nous connaissons en France, la question devient politique. La plupart des hauts-fonctionnaires estiment que, à leur niveau, le problème est essentiellement technique. De même que pour les psychologues et sociologues spécialistes du management, les « résistances au changement » s'analysent uniquement en termes de psychologie et d'intérêts individuels, ou d'intérêts de groupes internes à l'administration. « Changement pour quoi ? Changement pour qui ? » interrogent les partis et syndicats d'opposition. « Les objectifs finaux ne sont pas de notre ressort » répondent les responsables de l'administration : il ne peut s'agir que d'un dialogue de sourds. Une attitude pragmatique et réaliste consisterait pour les managers à comprendre réellement et à prendre en compte l'opposition qu'ils rencontrent au niveau des syndicats. Mais cette démarche serait la négation même du système de valeurs qui les soutient ? c'est-à-dire l'affirmation de leur technicité et de leur non-implication politique. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 966-993.] In largely conflict society such as in France the issue becomes political one Most higher civil servants consider that at their level the problem is essentially technical As in the view of psychologists and sociologists who are specialists in management questions resistance to change to be analysed solely in terms of psychology and individual interests or the interests of groups inside government Change for what Change for whom ask the opposition parties and unions The ultimate objectives are not our responsibility reply the government officials the result is bound to be deadlock pragmatic and realistic attitude for managers would involve really understanding and taking into consideration the opposition they meet from the unions However this would be in complete contradiction with the system of values on which they lean i.e the assertion of their technical character and their non-involvement in politics Revue fran aise de science politique XXIV 5) octobre 1974 pp 966-993.?IDEOLOGICAL CRITICISM OF MANAGEMENT IN FRANCE, by JEANNE SIWEK-PUYDESSEAU In a political system in which there is a broad concensus as to the « targets » of the political system, management principles hardly lend themselves to criticism. In a largely conflict society such as in France, the issue becomes a political one. Most higher civil servants consider that at their level the problem is essentially technical. As in the view of psychologists and sociologists who are specialists in management questions, « resistance to change » is to be analysed solely in terms of psychology and individual interests, or the interests of groups inside government. « Change for what ? Change for whom ? » ask the opposition parties and unions. « The ultimate objectives are not our responsibility » reply the government officials ; the result is bound to be deadlock. A pragmatic and realistic attitude for managers would involve really understanding and taking into consideration the opposition they meet from the unions. However, this would be incomplete contradiction with the system of values on which they lean ? i.e. the assertion of their technical character and their non-involvement in politics. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 966-993.]
- Dimension gauche-droite chez les dirigeants et électeurs suisses - Dusan Sldjanski, Ronald Inglehart p. 994-1025 LA DIMENSION GAUCHE-DROITE CHEZ LES DIRIGEANTS ET ÉLECTEURS SUISSES par RONALD INGLEHART ET DUSAN SlDJANSKI Quelle est la portée de la dimension gauche-droite et de son application au comportement politique en Suisse ? Le nombre de personnes qui peuvent se situer sur cet axe est de 58 % en Suisse contre 75 % dans les pays avoisinants ; les partis classiques sont correctement placés par les électeurs suisse à l'exception de deux cas aberrants (Mouvement républicain et Action nationale, deux nouveaux partis de droite). A leur égard, la dimension gauche-droite perd de sa vertu explicative. Trois dimensions au moins sont nécessaires pour une interprétation satisfaisante du comportement politique en Suisse : gauche-droite, conventionnelle, modernisme-traditionalisme et religieux-séculier. Les deux nouveaux partis s'identifient en effet avec un courant conservateur par opposition aux grands partis traditionnels qui adoptent des attitudes plus progressistes : travailleurs étrangers, suffrage féminin, accord avec le Marché commun, abrogation des articles confessionnels. L'analyse spatiale confirme ces constatations. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 994-1025.]THE LEFT-RIGHT DIMENSION AMONG SWISS POLITICAL LEADERS AND ELECTORS, by RONALD INGLEHART AND DUSAN SlDJANSKI What is the scope of the left-right dimension and of its application to political behaviour in Switzerland ? The number of people who can be located along this axis is 58 percent in neighbouring countries. The classical parties are correctly situated by Swiss voters, with the exception of two atypical instances (Republican Movement and National Action, two new right-wing parties) ; with respect to these parties, the left-right dimension does not serve an explanatory pur-pose. At least three dimensions are needed in order to explain Swiss political behaviour satisfactorily : the conventional left-right dimension, a modernism-traditionalism dimension and a religious-secular dimension. The two new parties are identified with a conservative trend which contrasts with the more progressive positions adopted by the big traditional parties with regard to : foreign workers, female franchise, agreement with the Common Market, abrogation of the articles of confession. Spatial analysis confirms these assertions. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 994-1025.]
- La situation internationale des petits États : des systèmes politiques pénétrés. L'exemple des pays du Bénélux - Mario Hirsch p. 1026-1055 LA SITUATION INTERNATIONALE DES PETITS ÉTATS : DES SYSTÈMES POLITIQUES PÉNÉTRÉS, L'EXEMPLE DES PAYS DU BÉNÉLUX, par MARIO HIRSCH L'analyse des facteurs dimensionnels et structurels spécifiques aux petits Etats de l'Europe occidentale en tant qu'éléments déterminants de leur situation internationale permet un nouvel éclaircissement des effets de domination et d'interdépendance inégale dans les relations internationales. Une place spéciale revient aux firmes multinationales. Elles n'accentuent pas seulement l'emprise de l'étranger sur la structure économique, mais exposent la souveraineté et l'autonomie nationales à un processus d'érosion de l'intérieur même. Le réflexe de l'intégration, trait saillant de la politique extérieure des pays étudiés (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), n'acquiert pas la signification d'un abandon de souveraineté, mais répond à la volonté des autorités nationales de réduire leur impuissance devant l'évolution incontrôlée des relations internationales. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 1026-1055.]THE INTERNATIONAL POSITION OF SMALL STATES : PENETRATED POLITICAL SYSTEMS, THE EXEMPLE OF BENELUX by MARIO HIRSCH The analysis of dimensional and structural factors specific to small Western European nations as determining elements of their international position throws new light upon phenomena of dominance and unequal interdependence in international relations. Special attention is given to multinational firms. They not only reinforce the foreign grip on the national economy, but expose national autonomy and sovereignity to an erosion right from the interior. The integration reflex, as major characteristic of the foreign policy of the countries under consideration (Belgium, The Netherlands and Luxembourg), does not have the significance of a surrender of sovereignity, but rather denotes the will by national authorities to diminish their impotence, confronted as they are with an un-controlled evolution of international relations. [Revue française de science politique XXIV (5), octobre 1974, pp. 1026-1055.]
- Trente ans de politique extérieure des États-Unis (1944-1974) : quelques livres récents - Manuela Semidei p. 1056-1082
Notes Bibliographiques
- Debré (Jean-Louis) - Les idées constitutionnelles du général de Gaulle. - Odile Rudelle p. 1083-1084
- Calogeropoulos-Stratis (Spyros) - Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Préface de René Cassin. - Mirlande Manigat p. 1084
- Legault (Albert), Lindsey (Georges) - Le feu nucléaire. - Jean-Pierre Derriennic p. 1085-1086
- Informations bibliographiques - p. 1087-1137
- Résumés des articles/ Abstracts - p. 1138-1142