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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 45e année, n°6, 1995
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Les élections parlementaires de 1994 en Italie. Compétition majoritaire et réalignement partisan - Stefano Bartolini, Roberto D'alimonte p. 915-954 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'examen du régime électoral introduit pour les élections de 1994, du réalignement du système de partis depuis les élections précédentes ainsi que des structures relevées dans les résultats de ces élections permet de constater que ce sont des différences dans la loi électorale qui expli­quent les différences dans la structure des résultats entre le Sénat et la Chambre. Si l'on analyse la structure régionale du vote, on s'aperçoit que seule la partie méridionale du pays révèle des signes d'une concurrence serrée entre les principales coalitions de partis. La comparaison entre les résultats au scrutin majoritaire et à la proportionnelle met en relief la difficulté des différents candidats de gauche à mobiliser complètement, dans les élections majoritaires, les électeurs des autres partis de la coalition, ce qui ne présage rien de bon pour la gauche lors de futures élections.
      The 1994 Italian parliamentary elections majority competition and party realignment Analysis of the electoral regime introduced for the 1994 elections, of the realignment of the party system since the previous elections as well as the structures displayed by the election results shows that it is the differences in electoral law which explain the differences in result structures between the Senate and the House. An analysis of the regional structure of the vote shows that only in the Southern part of Italy are there signs of a close competition among party coalitions. The comparison between the results of the majority election and the proportional representation one points to the difficulty for left wing candidates to mobilize fully voters of other parties of the coalition in majority elections. This does not bode well for the left in future elections.
    • Les élections municipales de 1993 en Italie - Geneviève Bibes, Jean Ranger p. 955-979 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les élections municipales de juin et novembre-décembre 1993 en Italie ont inauguré une nouvelle loi électorale locale, qui fait une place au principe majoritaire et, surtout, distingue l'élection directe des maires de l'élection des conseils. La crise civique et la désagrégation du système partisan dominé par la Démocratie-chrétienne offraient la possibilité d'une redistribution du jeu politique, pour peu que les partis et les électeurs utilisent pleinement le nouveau mode de scrutin. En fait, parmi les grandes formations, seul le PDS semble avoir conçu une véritable stratégie d'alliances, et en avoir retiré d'appréciables bénéfices. Au contraire, la DC et ses alliés gouvernementaux, discrédités dans l'opinion, sont restés isolés, non seulement du centre-gauche mais aussi de la droite néo ou post-fasciste et des fédéralistes de la Ligue lombarde : l'« aire gouvernementale » en a payé le prix d'une déroute spectaculaire. Cependant, face aux partis maladroits ou incertains, les électeurs ont largement validé la réforme électorale, en marquant leur intérêt pour l'élection directe des maires et en accordant un rôle directeur à ce vote per­sonnalisé, par rapport au vote pour les listes partisanes.
      The 1993 municipal elections in Italy The June and November-December 1993 municipal elections in Italy inaugurated a new local election law which makes partial use of the majority principle and, even more importantly, distinguishes the direct election of mayors and the election of the councils. The civic crisis and the falling apart of the party system dominated by Christian Democracy have made possible a political redistribution, provided that the parties and the voters use fully this new election system. Among the major parties, only the PDS seems to have worked out a real strategy of alliances and to have benefited substantially from it. The DC and its governmental allies, discredited in public opinion, have remained isolated, both from the center-left and from the neo- or post-Fascist right and the federalists of the Lombard League : the « government sphere » paid the price through a spectacular rout. Faced with awkward or uncertain parties, the voters nevertheless generally validated the electoral reform by showing interest in the direct election of mayors and by granting a leading role to this personalized vote as compared to the vote for party lists.
    • Les élections américaines de 1994 sont-elles des élections de réalignement? - Marie-France Toinet p. 980-1000 accès libre avec résumé avec indexation
      Were the 1994 American elections realignment elections ? Were the 1994 American elections what V.O. Key Jr. called « critical elections » ? An extremist Republican majority did take control of Congress, but a detailed analysis of non voting and of public opinion surveys casts doubt on the existence of a clear conservative mandate.
    • Rites et protocole du British Raj en Inde. La mise en scène de traditions inventées et importées - Max Jean Zins p. 1001-1022 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      C'est dans le perpétuel va-et-vient entre les réalités indiennes et britanniques que la politique protocolaire du British Raj acquiert sa signification essentielle. En se coulant dans le moule des rites et du protocole de l'empire moghol, les Britanniques visaient à légitimer leur nouvelle domination sur l'Inde. Ils ont modifié le sens des rituels en usage en inventant sur place de nouvelles traditions protocolaires. Ces dernières seront à leur tour importées en Angleterre pour y répondre aux besoins domestiques de la monarchie britannique, puis de l'empire. Les Britanniques créent d'abord de toutes pièces, à partir de leur lecture de la réalité indienne et de leur propre expérience nationale, une «féodalité» indienne. Cet ordre féodal inventé sert ensuite à légitimer les nouvelles fonctions que la monarchie britannique acquiert en Angleterre dans le contexte de la seconde moitié du 19e siècle. Certes, les honneurs dispensés aux princes contribuent au prestige de l'empire, mais ils dissimulent aussi aux Anglais la montée des nouvelles élites nationales indiennes. Au bout du compte, on peut se demander si les Anglais ne furent pas les vraies victimes de leur mise en scène protocolaire, si tant est que dans la relation inégale qui s'instaure entre l'autorité qui confère les honneurs et celle qui les reçoit, la première est sans doute celle qui a le plus besoin de croire à son propre jeu.
      Ritual and protocol of the British Raj in India : The staging of invented and imported traditions The essential meaning of the British Raj's protocol policy can be understood in the dual context of Indian and British realities and their interaction. By casting themselves in the mould of the Mughal empire's protocol and rituals, the British sought to legitimize their new rule over India. They modified the meaning of the local rituals by inventing new protocol traditions. These were in turn imported into England to satisfy the domestic needs of the British monarchy and later those of the Empire. The British created from scratch, on the basis of their reading of Indian reality and their own national experience, an Indian «feudalism ». This invented feudal order then served to legitimate new functions that the British monarchy acquired in England in the second half of the 19th century. True, the honors bestowed upon the Indian princes contributed to the prestige of the Empire, but they also concealed from the English the rise of new Indian national elites. In the end, one may ask if the English were not the true victims of their protocol staging, considering that in the unequal relationship between the authority which confers honors and that which receives them, the former is probably that which needs most to believe in its own game.
    • Les dynamiques paradoxales de l'intégration en Afrique subsaharienne : le mythe du hors-jeu - Daniel C. Bach p. 1023-1038 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La mondialisation des échanges et la mise sous tutelle internationale des politiques économiques d'un nombre croissant d'États africains sapent leurs prérogatives régaliennes plus sûrement que les traditionnelles politiques d'influence. A l'intérieur des frontières des États, le relâchement des contraintes de l'ordre mondial bipolaire favorise l'expression de revendications identitaires, ethno-régionales, ou religieuses. Celles-ci contestent aussi bien les régimes en place que les tracés frontaliers hérités de la colonisation, ou plus insidieusement, l'éthique de l'État-nation pluri-ethnique. Les risques d'une segmentation accrue des espaces politiques subsahariens vont de pair avec l'échec des institutions d'intégration régionale, et une crise politico-financière de l'État post-colonial. Cela stimule le développement d'un régionalisme alternatif, régionalisme transétatique ou régionalisme des réseaux. La dynamique des échanges repose ici sur l'exploitation des rentes frontalières, et a pour conséquence un délitement de l'encadrement territorial de l'État. Une continentalisation des échanges marchands est à l'œuvre, mais elle n'est pas pour autant synonyme de production d'espaces régionaux structurés. Depuis les années 1980, l'érosion des rentes liées à l'exploitation des frontières intra-africaines incite à une internationalisation et à une criminalisation des flux transétatiques. Les échanges sont dynamisés par l'exploitation d'opportunités liées aux frontières extra-africaines. Loin d'être hors-jeu dans le mouvement de cristallisation des échanges internationaux, l'Afrique s'y insère en liaison avec les réseaux mafieux des aires de la «triade». Le continent s'érige en espace frontière, riche des opportunités engendrées par l'inefficacité des tutelles internationales, la désinstitutionnalisation des structures étatiques et la régression de leur couverture du territoire national.
      intra-African frontiers has led to an internationalization and a criminalization of trans-state flows. Trade is energized by the exploitation of opportunities linked to extra-African frontiers. Far from being marginalized in the movement of crystallization of international trade, Africa is part of it, in conjunction with the mafia networks of the « triad » areas. The continent is becoming a frontier area, full of opportunities created by the inefficiency of international protection, the deinstitutionalization of state structures and the regress of their coverage of the national territory.
  • Lectures critiques

  • Revue des revues - p. 1053-1055 accès libre
  • Résumés des articles/ abstracts

    • - p. 1056 accès libre
    • - p. 1056 accès libre
    • - p. 1056 accès libre
    • - Geneviève Bibes, Jean Ranger p. 1057 accès libre
    • - p. 1057 accès libre
    • - p. 1057 accès libre
    • - p. 1057 accès libre
    • - Max-Jean Zins p. 1058 accès libre
    • - p. 1058 accès libre
    • - p. 1058 accès libre
    • - Daniel Bach p. 1059 accès libre
  • Tables de l'année 1995