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Revue Revue Française de Sociologie Mir@bel
Numéro 1980, 21-4
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Science normale et science hypernormale. Les stratégies de différenciation et les stratégies conservatrices dans les sciences - Gérard Lemaine p. 499-527 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Gérard Lemaine : Science normale et science hypernormale. Les stratégies de différenciation et les stratégies conservatrices dans la science. L'auteur a tenté de rassembler ici ses réflexions sur la prise de risque et l'évitement du risque en science, sur les stratégies de différenciation et les stratégies conservatrices. Ces réflexions sont issues de quatre recherches empiriques étalées sur dix ans. Il a paru intéressant de rattacher les résultats de travaux sur le terrain à la polémique entre Kuhn et Popper sur la science normale. En outre, l'auteur montre que l'adoption - hâtive - du schéma de Kuhn par les sociologues de la science permet de conclure que la sociologie de la science est une science comme une autre ou aboutit « normalement » à une position relativiste.
    Gérard Lemaine : Normal science and hypernormal science. Differentiation strategies and conservative strategies in science. The author tried here to gather his thoughts on risk-taking and risk-avoidance in science, on differentiation strategies and conservative strategies. These thoughts were generated from four empirical researches expanded on ten years. It seemed interesting to link field-work results to the Kuhn/ Popper controversy on normal science. Moreover, the author shows that the - hasty - adoption of Kuhn's pattern by sociologists of science has led one to infer that sociology of science is an ordinary science or has "normally" led to a relativistic position.
  • Pratiques alimentaires et sociabilité

    • Styles d'alimentation et goûts populaires - Claude Grignon, Christiane Grignon p. 531-569 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Claude Grignon et Christiane Grignon : Styles d'alimentation et goûts populaires. A partir de l'analyse secondaire des données statistiques disponibles, d'une enquête par questionnaire auprès des lecteurs d'une revue de consommateurs et d'une série d'entretiens, les auteurs dégagent les principaux traits de l'évolution de l'alimentation paysanne, distinguent plusieurs variantes de l'alimentation ouvrière et montrent que celles-ci correspondent, au même titre que les « cultures » dans lesquelles elles s'inscrivent, à des fractions différentes de la classe ouvrière. Sur la base de ce travail, ils procèdent à un examen critique des catégories et des représentations que véhiculent la tradition savante et l'imaginaire social et se demandent à quelles conditions l'analyse sociologique peut s'affranchir des stéréotypes et des fantasmes que suscite la rencontre du « Peuple » et de la « Nourriture ».
      Claude Grignon and Christiane Grignon : Food habits and popular tastes. The article is based on the secondary analysis of statistical data, on questionnaire surveys applied to a sample of readers of a consumers' periodical and on a set of interviews. From the results, the author sets out the main trends of the peasantry's food habits, characterizes several working-class' alternative food habits, and shows that they correspond, as much as the cultures to which they belong, to different sub-groups of the working-class. The categories and representations transmitted by the learned tradition and the social imaginary are then critically examined and the author wonders under which conditions could sociological analysis free itself from the stereotypes and phantasms engendered by the encounter of « People » and « Food ».
    • Sociabilité et culture de classe - Catherine Paradeise p. 571-597 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Catherine Paradeise : Sociabilité et culture de classe. Les monographies sur les modes de vie ouvriers illustrent la conception selon laquelle il existerait une sous-culture spécifique à la classe ouvrière. Ces monographies s'appuient sur un ensemble de postulats qu'elles ne se donnent pas les moyens méthodologiques de vérifier. En conséquence, on peut se demander si elles n'identifient pas abusivement « culture du 'village' ouvrier » et « culture ouvrière ». Sur 10 variables décrites par l'enquête INSEE de 1967 sur les loisirs des français, et concernant la sociabilité - réceptions et invitations, fréquentation du café et activités au café, pratique de la danse et choix des lieux, participation à des associations, sorties le soir, jeux avec des enfants ? , on montre que la sociabilité décroît avec l'âge, le revenu et le diplôme (à l'exception de la fréquentation masculine du café); que cette décroissance est d'autant plus marquée avec l'âge que la catégorie sociale est basse; qu'enfin, la décroissance de la sociabilité s'assortit d'une reconversion de la nature des activités, de rythme et de caractère différent selon le groupe. Ces résultats permettent de conclure à la validité des hypothèses monographiques, et de les enrichir en montrant que la différence culturelle entre les groupes tient, certes, aux pratiques de sociabilité sélectionnées, à leur intensité, au sens dont elles sont investies, mais aussi à la façon dont elles se réorganisent au cours du cycle de vie.
      Catherine Paradeise : Sociability and class culture. The existing literature on labour-class life style tends to evidence the existence of a specific labour-class subculture. Such literature relies on assumptions which it has no methodological means to test. Consequently, one may well question its right to consider identical "labour 'village' culture" and "labour culture". The ten variables described in the 1967 INSEE survey on leisure in France, dealing with sociability - entertainment and invitations, going to pubs and dances, taking part in associations, going out in the evening, playing with one's children - show that sociability decreases with age, income and education level (except for male pub-going). Age is all the more discriminant when social class is low finaly, the decreasing of sociability is often paired with changing leisure activities which, for each group, are different in rythm and nature. Such results allow one to infer the validity of current assumptions, and to enrich them by demonstrating that the cultural differences between groups is due to selected sociability practices, to their intensity, their meaning, and to the evolution of their organization through the life-cycle.
    • Comportements alimentaires et contraintes sur les emplois du temps - Nicolas Herpin p. 599-628 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Nicolas Herpin : Comportements alimentaires et contraintes sur les emplois du temps. La structure globale des emplois du temps et celle des temps alimentaires sont largement indépendantes des variables socio-culturelles. Le temps est une ressource limitée et sa plus ou moins grande rareté épouse le contour des déterminations anthropologiques et démographiques. La disponibilité a des incidences sur la façon de gérer le domaine des activités alimentaires quotidiennes mais aussi sur les formes de la sociabilité alimentaire, sur l'équipement du ménage et sur la conscience du temps et sa valorisation.
      Nicolas Herpin : Food habits and constraints on time-schedules. The global structure of time-schedules and eating-times are widely free from socio- cultural variables. Time is a limited good and its rate of scarcity more or less follows the anthropological and demographical rules of determinism. Available time influences the managing of the daily food-activities area, the household's equipment, and time consciousness and valorization.
    • Lecture. La différenciation sociale des pratiques alimentaires et des pratiques de sociabilité - Pierre Favre p. 629-632 accès libre
  • Note de recherche

  • Bibliographie

  • Résumés (français, anglais, allemand, espagnol, russe) - p. 673-682 accès libre
  • Tables. Volume XXI-1980 - p. 683-686 accès libre