Contenu du sommaire : L'Amérique latine des régimes militaires
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 105, janvier-mars 2010 |
Titre du numéro | L'Amérique latine des régimes militaires |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Présentation - Boisard Stéphane, Enders Armelle, Verdo Geneviève p. 3-14
Articles - Un glacis du monde occidental
- Washington et les régimes militaires sud-américains (1964-1989). Des alliances encombrantes - Vagnoux Isabelle p. 17-32 De l'avènement des dictatures brésilienne (1964) et chilienne (1973) à la désintégration des régimes militaires sud-américains dans les années 1980, cet article se propose d'analyser les ressorts de leurs alliances stratégiques avec Washington, avec un accent tout particulier sur les trois grands pays d'Amérique du Sud : l'Argentine, le Brésil et le Chili. Nous nous attachons également à souligner la pluralité et la complexité des positions américaines sur la question, notamment en montrant les dissensions internes à Washington, entre la Maison Blanche et le Congrès, mais aussi au sein de l'exécutif.This paper analyzes and assesses the inner workings of the strategic alliances between Washington and South American military regimes – with particular focus on Argentina, Brazil and Chile – within the Cold War context. From the advent of the Brazilian (1964) and Chilean (1973) dictatorships until the disintegration of these regimes in the 1980s, it takes into account the complex and many-faceted Washington decision-making process on this issue and emphasizes internal dissensions within the Executive branch as well as between Congress and the White House.
- Le Paraguay, un nid du « Condor ». La dictature du général Stroessner, la répression et le système Condor - Offroy Benjamin p. 33-44 En 1954, le général Stroessner s'empare du pouvoir au Paraguay et met en place une dictature personnelle qui dure jusqu'en 1989. Au moment où les régimes militaires, au nom de la sécurité nationale, se multiplient en Amérique du Sud, Alfredo Stroessner devient un ardent champion de l'anticommunisme, renforce la répression et cherche à resserrer les liens entre son pays et les États-Unis. Le Paraguay rejoint le système Condor – qui organise la collaboration des dictatures d'Amérique du Sud pour l'élimination de leurs opposants – mis en œuvre par ses voisins du Cône sud. Les archives découvertes à Asunción constituent l'une des principales sources d'informations sur le système Condor longtemps resté secret. Il s'agit dans cet article d'expliquer le fonctionnement du système et le rôle spécifique que tient le Paraguay dans la mise en œuvre d'une répression internationale.In 1954, General Stroessner took power in Paraguay and put in place a personal dictatorship that lasted until 1989. When military regimes were being set up in South America in the name of national security, Alfredo Stroessner became an ardent champion of anticommunism, strengthened repression and attempted to tighten links between his country and the United States. Paraguay joined the Condor system – which organized the collaboration of South American dictatorships in order to eliminate their opponents – implemented by his neighbors in the South Cone. The archives discovered in Asuncion form one of the main sources of information on the Condor system that had remained secret for a long time. This article explains how the system worked and the specific role that Paraguay held in the implementation of international repression.
- Aux origines du terrorisme d'État en Argentine. Les influences françaises dans la formation des militaires argentins (1955-1976) - Ranalletti Mario p. 45-56 Cet article étudie les origines, le contexte et les caractéristiques d'un processus d'endoctrinement. La politique menée par l'État argentin pendant les années 1976-1983 a entraîné l'implication du personnel militaire et des forces de sécurité dans des situations contraires aux droits de l'Homme. La formation qu'avait reçue ces hommes dans les casernes et les écoles militaires au cours des années précédentes a fait de ces crimes contre l'humanité des épisodes d'une « guerre révolutionnaire » subie par l'Argentine. Cet endoctrinement a transformé des professionnels de la guerre et de la sécurité en des croisés modernes, convaincus que les crimes commis contre ces « subversifs » étaient des bienfaits réalisés « au nom de Dieu et la Patrie ». Des éléments appartenant au catholicisme intransigeant et à l'extrême droite ont mené à bien cet endoctrinement, dont « l'accent français » était très marqué. D'une part, par l'introduction dans le milieu militaire argentin de la doctrine de la guerre révolutionnaire française, devenue dominante sur le plan stratégique et doctrinaire pour les forces armées et les forces de sécurité argentines. D'autre part, par l'action développée par certains groupes laïcs et religieux d'origine française implantés en Argentine, qui ont participé activement à ce travail d'endoctrinement.This article studies the origins, context and characteristics of an indoctrination process. The Argentine State policy from 1976-1983 involved the military personnel and security forces in situations that were contrary to human rights. The training these men had received in the barracks and military schools in the previous years made these crimes against humanity episodes of a “revolutionary war” that Argentina was subjected to. This indoctrination transformed war and security professionals into modern crusaders, convinced that the crimes against these “subversives” were good deeds carried out “in the name of God and Country”. Elements belonging to intransigent Catholicism and the far right accomplished this indoctrination with a decidedly “French accent”. On one hand, by introducing into Argentine military circles the French revolutionary war doctrine that had become dominant in strategy and doctrines for Argentine armed forces and security forces. On the other hand, by the action developed by certain French-origin secular and religious groups set up in Argentina that actively participated in the indoctrination.
- Tupamaros et dictature. Débats sur le coup d'État de 1973 en Uruguay - Marchesi Aldo p. 57-69 Le rôle et les actions du mouvement guerillero Tupamaros dans le contexte démocratique et libéral des années 1960 sont des facteurs d'explication récurrents dans certaines lectures du coup d'État en Uruguay en 1973. Dans les débats publics, des milieux de l'armée et de la droite civile qui a participé au régime dictatorial tiennent les Tupamaros pour responsables de la situation de chaos et de menace institutionnelle que vit le pays, situation qui pouvait trouver une issue uniquement dans la voie de l'autoritarisme. Certains chercheurs ont pour leur part insisté sur le fait que les attitudes déloyales des Tupamaros ont entamé la légitimité du système démocratique et ainsi contribué au coup d'État, alors que d'autres n'ont vu dans l'émergence du Mouvement de libération nationale-Tupamaros qu'une conséquence de la crise politique et économique que vivait le pays. Le présent article évalue, à l'aune de la trajectoire du mouvement Tupamaros (naissance, développement et échec), les différentes interprétations en cours sur l'émergence de ce groupe armé et son incidence dans le coup d'État.The Tupamaro guerrilla's role and actions in the democratic and liberal context of the 1960s are part of recurrent explanations of the 1973 Uruguay coup. In public debates, the military and civilian right wing that participated in the dictatorship held the Tupamaros responsible for the chaos and threats to the institutions that the country went through, a situation that could only result in authoritarianism. Some scholars maintained that the Tupamaros' disloyal attitudes hurt the legitimacy of the democratic system and thus contributed to the coup while others only saw in the emergence of the Tupamaros' national liberation movement a consequence of the political and economic crisis that the country experienced. Looking at the Tupamaro movement's trajectory (birth, development, failure), this article assesses the various interpretations of the emergence of this armed group and its effect on the coup.
- Washington et les régimes militaires sud-américains (1964-1989). Des alliances encombrantes - Vagnoux Isabelle p. 17-32
Articles - Les militaires et le pouvoir, les militaires au pouvoir
- Faire la révolution et rentrer dans le rang. Les effets paradoxaux de l'exercice du pouvoir sur l'armée brésilienne - Chirio Maud p. 71-80 Le pouvoir militaire brésilien, né du coup d'État de 1964, est l'héritier paradoxal d'un idéal de forces armées « professionnelles », organisées selon les principes de hiérarchie et de discipline : la politique, qui divise et désagrège, doit être tenue à l'écart de la caserne. Le pouvoir ne peut donc être exercé que par des généraux, qui s'efforcent de réduire au silence et à la passivité leurs subordonnés. Pourtant, la militarisation de l'appareil d'État et la légitimation du régime par sa double nature militaire et « révolutionnaire » créent des conflits de légitimité. Autour de l'ambiguïté fondamentale d'un régime qui entend démobiliser son assise politique, l'armée, cet article présente quelques réflexions sur les pratiques politiques d'officiers sous la dictature, leurs conflits internes et les rapports entre pouvoir d'État et institution armée entre 1964 et 1985.The Brazilian military came to power after the 1964 coup and became the paradoxical heir of an ideal of “professional” armed forces, organized hierarchically and according to a disciplinary mode: politics, which divides and fragments, must remain out of the barracks. Power can only be wielded by generals who try to silence and reduce their subordinates to passivity. Nevertheless, the militarization of the state apparatus and the legalization of the dictatorship as a military and “revolutionary” regime created conflicts of legitimacy. Around the basic ambiguity of a regime that wanted to demobilize the army which is its political base, this article presents some of the thinking on the officers' political practices during the dictatorship, their internal conflicts within the military, and the relations between the State and the army between 1964 and 1985.
- La politique sous la dictature argentine. Le Processus de réorganisation nationale ou la tentative inachevée de refonte de la société (1976-1983) - Canelo Paula p. 81-92 Tout en questionnant les lectures économicistes et celles qui interprètent la dernière dictature argentine comme l'expression du mal ou du pouvoir absolu, cet article analyse les ambitieux objectifs politiques du Processus de réorganisation nationale, ainsi nommé par les militaires. L'auteur montre comment les profondes divergences entre les différents groupes qui participent au régime dictatorial ont, dans une large mesure, empêché la réalisation de ces objectifs.Questioning economic readings and those that interpret the former Argentine military dictatorship as an expression of evil or absolute power, the article analyzes the ambitious political objectives of the process of national reorganization, so-named by the military. The author shows how the profound differences among the different groups that participated in the dictatorial regime significantly blocked the possibility of achieving these objectives.
- Construction du pouvoir et régime militaire sous Augusto Pinochet - de Zárate Verónica Valdivia Ortiz p. 93-107 Cet article porte sur la dictature militaire chilienne dirigée par le général Augusto Pinochet, dictature singulière tant par son aspect personnaliste qu'institutionnel. Il cherche à expliquer les raisons de l'émergence d'Augusto Pinochet comme leader et les raisons de la construction d'un système pinochétiste réunissant civils et militaires qui lui permet d'étendre son pouvoir bien après son échec au plébiscite de 1988. L'hypothèse de travail concernant le leadership du général Pinochet repose sur trois processus : a) le prompt isolement international du pays facilite la cohésion de l'armée ; b) sa non-participation aux préparatifs du coup d'État oblige le général Pinochet à mettre en œuvre des stratégies pour consolider sa position et à rechercher le soutien de civils qui lui offrent un programme de gouvernement ; c) la pensée politique de l'armée elle-même favorise la création de réseaux sociaux de soutien au régime. La somme de ces trois processus permet au général Pinochet de confondre le régime à sa propre figure et d'ainsi justifier sa longue permanence au pouvoir.This article analyzes the military dictatorship led by Chilean General Augusto Pinochet, characterized by its personal as well as institutional aspects. It seeks to explain his emergence as leader and the explanation of the civilian-military pro-Pinochet apparatus which enabled the projection of his power beyond his upset in the 1988 plebiscite. The hypothesis is that General Pinochet's leadership hinged on three processes: a) the country's rapid international isolation, which encouraged the cohesion of its armed forces; b) his absence from the conspiracy that prepared the coup, which forced him to design strategies to bolster his position and seek the support of civilians who could offer him a project; c) the political thinking of the armed forces, which encouraged the formation of social support networks. These three factors allowed him to associate the regime with his own person, and thus prolong his hold on national power.
- Laboratoires de la mondialisation économique. Regards croisés sur les dictatures argentine et chilienne des années 1970 - Boisard Stéphane, Heredia Mariana p. 109-125 Partant d'une étude comparée des politiques économiques des dictatures argentine (1976-1983) et chilienne (1973-1990), cet article questionne l'existence d'un « modèle économique » propre aux dictatures dites de sécurité nationale, en mettant l'accent sur l'influence des approches théorico-idéologiques importées des États-Unis, notamment en ce qui concerne l'inflation. Certains aspects montrent des points de convergence entre les deux expériences tels que les effets sociaux régressifs ou encore les conflits dans la mise en œuvre des politiques économiques entre civils (économistes) et militaires d'une part et entre corps d'armée d'autre part. D'autres aspects en revanche mettent en évidence de profondes divergences. En cela la « cohérence » de la politique économique chilienne s'oppose au caractère hybride du cas argentin.Starting with a comparative study of the economic policies of the Argentine (1976-1983) and Chilean dictatorships (1973-1990), this article challenges the existence of an “economic model” of national security regimes. It focuses on the influence of theoretical and ideological approaches imported from the United States, especially concerning inflation. Some aspects show convergences between the two experiences, such as regressive social effects or conflicts in the implementation of the economic policies between civil and military economists, on one hand, and the military, on the other. Other aspects show deep divergences. The “coherence” of the Chilean economic policy thus contrasts with the hybrid character of the Argentine experience.
- Faire la révolution et rentrer dans le rang. Les effets paradoxaux de l'exercice du pouvoir sur l'armée brésilienne - Chirio Maud p. 71-80
Articles - Les sociétés civiles face aux régimes militaires
- Les Églises et le pouvoir dans le Brésil des militaires (1964-1985) - Marin Richard p. 127-144 À partir milieu des années 1950, certains évangéliques et des secteurs de l'Église catholique amorcent un mouvement de rénovation et s'ouvrent aux problèmes de la réalité brésilienne. Pourtant, en avril 1964, toutes les Églises chrétiennes adhérent au nouvel ordre, issu du coup d'État militaire avant de diverger fortement par la suite. Alors que la Conférence des évêques brésiliens en vient à incarner la résistance de la société tout entière au régime autoritaire puis dictatorial, les évangéliques continuent à le soutenir. Plus que dans une différence de nature entre les deux cultures religieuses, c'est dans l'histoire et dans les rapports de force au sein du champ religieux qu'il convient de rechercher les raisons d'évolutions aussi antagoniques.Since the mid-1950s, some Protestant evangelical churches and sectors of the Catholic Church started a movement of renovation and opening towards the problems of Brazilian realities. Yet in April 1964, all the Christian churches accepted the new order that emerged from the military coup d'État before strongly diverging later on. While the Brazilian Bishops' Conference came to embody the entire society's resistance to the regime, the evangelical churches continued to support it. The reasons for such opposing positions are to be found more in the history and power relationships in the religious field than in a profound difference in the nature of the two religious cultures.
- La dictature militaire argentine (1976-1983). Une interprétation à la lumière du mythe de la « nation catholique » - Zanatta Loris p. 145-153 Cet article étudie les rapports entre l'Église catholique et le régime militaire argentin dans une perspective historique. Il ne se borne pas à analyser des événements qui démontrent la connivence de l'Église avec le Processus de réorganisation nationale, mais part de questions précises : comment l'Argentine a t-elle pu se précipiter dans un tel état de barbarie ? Et comment l'Église a t-elle pu y être impliquée ? Pour y répondre, il propose une lecture plus générale, sur la longue durée, des rapports entre catholicisme et identité nationale en Argentine, depuis la « longue marche » vers le cœur de la nationalité au début du 20e siècle jusqu'aux luttes politiques et idéologiques pour s'approprier le mythe de la « nation catholique ». Il en ressort la généalogie d'une culture politique lancée à la conquête du monopole de la légitimité et la transformation progressive de la religion catholique en religion politique, ceci constituant les deux clés de l'autoritarisme argentin.This article explores the relationship between the Catho-lic Church and the Argentine military regime from a historical point of view. It is not limited to an analysis of events proving the Church's complicity in the national reorganization process, but starts from specific questions: how was it possible for Argentina to plunge into such a barbaric State? How could the Church be so involved? To answer, the article goes into a more general and long term reading of the relations between Catholicism and national identity in Argentina, from the “long march” towards the heart of nationality in the beginning of the 20th century up to the political and ideological battles to claim the myth of the “Catholic nation”. What emerges is the genealogy of a political culture determined to achieve the monopoly of legitimacy and the progressive transformation of the Catholic religion to a political religion, forming the two keys of Argentine authoritarianism.
- La classe média brésilienne face au régime militaire. Du soutien à la désaffection (1964-1985) - Fico Carlos p. 155-168 L'article vise à analyser les variations des classes moyennes et supérieures vis-à-vis du régime militaire instauré au Brésil par le coup d'État de 1964, et à contester la vision dominante, selon laquelle la dictature ne bénéficia jamais de l'appui de la société. Le coup d'État reçut le soutien de divers segments sociaux, galvanisés par une forte campagne anticommuniste, mais ce soutien se dilua en raison de la violence employée contre les manifestations étudiantes de 1968. De jeunes étudiants allaient grossir les rangs des organisations de gauche qui avait choisi la lutte armée, tandis que leurs parents profitaient du régime au temps du « miracle économique brésilien ». Avec la fin de celui-ci, l'opinion publique exerça des pressions sur la dictature, exigeant l'amnistie des persécutés et le retour à l'élection du président de la République au suffrage universel. Ces mouvements ont fait oublier les phases antérieures où le régime bénéficiait d'un large soutien.The article analyses the variations in the middle and upper classes vis-à-vis the military regime set up in the 1964 coup in Brazil and contests the conventional wisdom that the dictatorship never had society's support. The coup was supported by various social sectors, encouraged by a strong anti-communist campaign, but this support lessened because of the violence used against the 1968 student demonstrations. Young students joined the ranks of the left wing organizations that had chosen armed battle while their parents took advantage of the regime during the “Brazilian economic miracle”. With the end of it, public opinion wielded pressure on the dictatorship, demanding the amnesty of those persecuted and the return by universal suffrage to the election of the president of the republic. These movements caused the previous phases with serious support to the regime to be forgotten.
- 1968 au Brésil - Ferreira Marieta de Moraes p. 169-183 L'article analyse les événements de l'année 1968 au Brésil, plus précisément à Rio de Janeiro, en plaçant le mouvement étudiant au centre de l'étude. À partir des Mémoires et témoignages des leaders étudiants et des principaux quotidiens (O Globo, Correio da manhã, Jornal do Brasil), l'auteur cherche à comprendre les spécificités du mouvement étudiant brésilien, ses principaux mots d'ordre et l'impact de la conjoncture internationale sur les manifestations au Brésil.This article analyzes 1968 in Brazil, especially in Rio de Janeiro, with the focus on the student movement. With the memoirs and testimonies of student leaders and the major daily newspapers (O Globo, Correio da manhã, Jornal do Brasil), it looks at the specificities of the Brazilian student movement, its main slogans and the impact of the international conjuncture on the demonstrations in Brazil.
- Associations de victimes, terrorisme d'État et politique dans l'Argentine de 1973 à 1987 - Tahir Nadia, Franco Marina p. 185-198 Between 1976 and 1983, Argentina was governed by a military dictatorship that instituted a repressive system. It was particularly unusual because of its violence and economic, political, social and cultural effects on the long term on Argentine society. This article goes through this historical process again, but with a broader perspective to explain the human rights movement that emerged as the principal, and almost only, opposition to the authoritarian regime. The point of view chosen considers a political process in the long term, including the years before the coup of 1976, and a brief period of time after democracy was re-established in 1983. It makes it possible not only to understand some fundamental characteristics of the humanitarian movement of these years – protagonist of the Argentine public sphere until today, but also to reflect on important historical problems and the way research touches the subject.
- Repères chronologiques - p. 199-209
- Comptes rendus d'ouvrages - p. 211-225
- Les Églises et le pouvoir dans le Brésil des militaires (1964-1985) - Marin Richard p. 127-144
Archives
- Archives - p. 227-231
Avis de recherches
- Avis de recherches - p. 233-237
Images et Sons
- Images et sons - p. 239-251
Vingtième Siècle signale
- Vingtième Siècle signale - p. 253-260
Librairie
- Librairie - p. 261-294