Contenu du sommaire : Géopolitique de la péninsule coréenne
Revue | Hérodote |
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Numéro | no 141, 2ème trimestre 2011 |
Titre du numéro | Géopolitique de la péninsule coréenne |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Édito - Béatrice Giblin p. 3-6
- Situation géopolitique de la péninsule coréenne : Entretien avec François Godement - p. 7-16 Dans cet entretien, François Godement présente la situation géopolitique de la péninsule coréenne. Si la réunification coréenne est officiellement souhaitée par les deux parties, l'une et l'autre la redoutent : le Nord car son existence serait remise en jeu, le Sud car le coût en serait très élevé. Le règlement de la situation coréenne ne peut se faire sans un accord entre la Chine et les États-Unis, et le rôle de la Chine dans la situation géopolitique de la région s'accroît du fait de sa montée en puissance. Le gouvernement chinois s'accommode très bien de deux Corées. Quant au Japon, autre puissance régionale à prendre en compte, il faut aller au-delà des clichés de l'hostilité des Coréens envers l'ancienne puissance coloniale. Le degré d'interpénétration économique est élevé : les échanges commerciaux sont très importants entre le Japon et la Corée du Sud. Mais les tensions actuelles montrent que les liens économiques n'écartent pas les risques de tensions pour des raisons géopolitiques.Geopolitical situation of the Korean peninsula In this interview, François Godement presents the geopolitical situation of the Korean peninsula. If the Korean reunification is officially wished by both parties, both dreads it : the North because its existence would be thrown in, the South because the cost would be very high. The resolution of the Korean issue cannot be happen without an agreement between China and the United States and the role of China in the geopolitical situation of the region increases because of its increase in power. The Chinese government adapts very well of two Korea. As for Japan, other regional power to be taken into account it is necessary to go beyond the cliché of the hostility of the Koreans to the former colonial power. The degree of economic interpenetration is brought up : the trades are very important between Japan and South Korea. But the current tensions show that the economic links do not spread (push aside) the risks of tensions for geopolitical reasons.
- La « North Limit Line » en mer Jaune et le retour de la guerre froide sur la péninsule coréenne - Junghwan Yoo p. 17-33 Au-delà de l'indignation et de la surprise, suite au bombardement de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, perpétré par l'armée nord-coréenne en novembre 2010, on essaie ici de récapituler les incidents militaires entre les deux Corées autour de la NLL (North Limit Line), une ligne de démarcation maritime en mer Jaune. Cet acte d'agression directe du sol et de la population impliquant le retour sur la péninsule coréenne de la guerre froide, on réfléchit sur les effets des politiques nord-coréennes de Séoul sur la relation intercoréenne. Car, à l'égard du régime nord-coréen toujours menaçant et provocateur, les gouvernements libéraux ont mené la politique de rapprochement tandis que le gouvernement conservateur actuel poursuit la politique de pression. Si les gouvernements libéraux se sont occupés d'abord du problème de paix sur la péninsule, le gouvernement conservateur s'efforce, avec le gouvernement Obama, d'obtenir la dénucléarisation et/ou le « regime change » de la Corée du Nord. Et pour trancher entre les deux, on attend le verdict populaire, au rendez-vous en 2012, année des élections générales et présidentielle.The NLL and the Return of the Cold War on the Korean Peninsula Beyond the anger and the surprise after the shelling on the South Korean island Yeonpyeong, perpetrated by the North Korean army in November 2010, this paper tries to summarize a series of military incidents which have happened around the NLL, a demarcation line on the Yellow Sea. This act of direct aggression on the land and upon the population involving the return on Korean Peninsula of the Cold war, the paper reflects upon the consequence of Seoul's North Korean policies in two Korea's relations. Regarding the North Korea, always menacing and provoking, the liberal governments of South Korea have carried on the engagement policy and the incumbent conservative one pursues the policy of pressure. While the liberals have sought first the peace on the Peninsula, the conservative government in place, with the Obama Administration, tries to obtain the denuclearization and/or the regime change of North Korea. And for the final verdict between two policies, the paper proposes to wait and see the result of the general and the presidential elections of the next year.
- La crise nucléaire nord-coréenne : le bilan et la résolution - Seung-Keun Lee p. 34-46 Dans cet article, on dresse le bilan et on examine la résolution de la crise nucléaire nord-coréenne. Selon les études empiriques sur la diplomatie nucléaire et la stratégie politico-militaire de la Corée du Nord, il est évident que Pyongyang essaie de développer des armes nucléaires alors que la communauté internationale ne fait pas pression sur les Nord-Coréens pour qu'ils abandonnent le programme nucléaire. Dans ce but, cet article propose quelques pistes pour une approche compréhensive : le retour à des pourparlers à six ; la préparation d'un « roadmap » sophistiqué pour l'élimination nucléaire nord-coréenne ; l'encouragement à la transformation graduelle de la Corée du Nord et son intégration à la communauté internationale. Pour trouver une solution afin de résoudre la crise nucléaire nord-coréenne, une stratégie à long terme et complète doit tendre à l'élimination totale des armes nucléaires nord-coréennes et à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.The North Korean nuclear crisis, outcome and resolution This paper focuses on the North Korean nuclear crisis and how to find the best method of dismantling the North's nuclear facilities. From empirical studies of North Korean negotiating behavior, strategy, intentions and future of the regime, North Korea seems unlikely to abandon its nuclear program, if left unconstrained. This paper analyzes North Korean nuclear strategy and discusses problems concerned with the North Korean nuclear issues. It will propose some resolutions for a comprehensive approach in order to find a solution to the North Korean nuclear threat : restarting the six-party talks ; preparation of a sophisticated nuclear elimination roadmap ; encouraging the gradual transformation of North Korea and its integration into the international community. In the long run, when North Korean nuclear strategy is considered, dialogue and engagement combined with international pressure or proper sanctions is needed.
- Retour sur la guerre de Corée - David Cumin p. 47-56 De 1945 à 1948, à partir de deux zones d'administration militaire, américaine au sud du 38e parallèle, soviétique au nord, naquirent deux États en Corée, chacun prétendant représenter la nation. Le 25 juin 1950, le Nord envahit le Sud. Mais les Nord-Coréens d'abord, les Nations unies ensuite, les Chinois enfin échouèrent à réunifier la péninsule. La guerre continua cependant, en Corée, menée avec les seules armes conventionnelles. Des négociations en vue d'un cessez-le-feu s'ouvrirent le 10 juillet 1951. Le 2 février 1953, Eisenhower laissa entendre que les États-Unis pourraient utiliser l'arme atomique contre la RPC. Mao réclama alors à Staline une assistance nucléaire. Mais de cela il n'était pas question au Kremlin. L'armistice fut signé le 27 juillet 1953. Il fut impossible de conclure un traité de paix. C'est ainsi que la frontière (la ligne d'armistice) intercoréenne demeura, et demeure, la plus haute zone de tension militaire interétatique du globe.Back to the Korean War
From 1945 to 1948, from two zones of military administration, american above 38th parallel, soviet in the north, were born two States in Korea, each claiming to represent the nation. On June 25th, 1950, the North invades the South. But the North-Koreans at first, the United Nations then, the Chinese finally, failed to reunite the peninsula. The war continued however, in Korea, led with the only conventional weapons. Negotiations with the aim of a cease-fire opened on July 10th, 1951. On February 2nd, 1953, Eisenhower let hear that the United States could use the atomic weapon against the PRC. Mao demanded then to Stalin a nuclear assistance. But about this, it was not question at the Kremlin. The armistice was signed on July 27th, 1953. It was impossible to conclude a peace treaty. And so the border (the line of armistice) inter-korean remained, and live, the highest zone of interstate military tension in the globe. - Corée du Sud-Corée du Nord : des relations influencées par les enjeux géopolitiques locaux et régionaux. Entretien avec Valérie Gelézeau - p. 57-63 Lee Myung-bak, président conservateur de la Corée du Sud élu en 2008, a mis un terme à la politique du « rayon de soleil » de ses prédécesseurs, jugeant qu'elle fut un échec, point de vue que ne partage pas Valérie Gelézeau, qui montre au contraire que les effets de la politique d'ouverture ont été multiples et très positifs dans certains domaines. Quant à la question nucléaire, elle ne peut être réglée au niveau de la péninsule mais seulement à l'échelle mondiale, ce qui rend le problème d'autant plus complexe. De plus, tant que les États-Unis et la Chine n'auront pas un intérêt direct au règlement de la question nucléaire nord-coréenne, celle-ci ne sera pas résolue. C'est pourquoi elle s'interroge sur les raisons profondes de l'arrêt de la politique sud-coréenne d'ouverture et se demande si ce ne serait pas plutôt son succès qui serait la cause de son abandon, comme si le rapprochement des deux Corées n'était au fond pas souhaité.South Korea-North Korea relations influenced by local and regional geopolitical issues Lee Myung-bak's conservative president of South Korea, elected in 2008 put an end to the policy of « sunshine” of his predecessors was judging it a failure, a view not shared by Valerie Gelézeau who shows instead that the effects of the policy of openness have been multiple and very positive in some areas. As to the nuclear issue can not be resolved at the Peninsula but only globally, which makes the problem even more complex. Moreover, as the U.S. and China will not have a direct interest in resolving the North Korean nuclear issue that will not be resolved. Therefore, she examines the underlying reasons for the decision to stop the South Korean political opening and wonders if it would not be rather its success which would be the cause of its abandonment (relinquishment), as if the merger of both Koreas was not wished in fact.
- La succession du pouvoir en Corée du Nord et ses implications sur la politique extérieure du pays - Seong-Chang Cheong p. 64-74 Vers la mi-août 2008, le leader nord-coréen Kim Jong-il a été victime d'un accident vasculaire cérébral. L'absence d'héritier politique désigné a suscité des inquiétudes, en Corée du Nord et dans le monde, sur la stabilité du régime. Le 8 janvier 2009, Kim Jong-il a donc désigné, dans la précipitation, son troisième fils, Kim Jong-un, pour lui succéder et en a informé la direction du Parti du travail de Corée. Le 5 avril, la Corée du Nord procédait au lancement d'une fusée, malgré les mises en garde répétées de la communauté internationale. Elle a ensuite mené avec succès, le 25 mai suivant, un deuxième essai nucléaire souterrain. L'instauration d'un « système de succession » pour Kim Jong-un ayant été accélérée pendant la première moitié de l'année 2009, l'héritier désigné de Kim Jong-il a commencé, à partir de l'été de la même année, à intervenir dans la politique extérieure du pays. Début août 2009, la Corée du Nord choisit d'assouplir sensiblement son attitude à l'égard des États-Unis et de la Corée du Sud. Mais Séoul et Washington ont alors ouvertement préparé des plans militaires destinés à intégrer la Corée du Nord en cas d'effondrement de celle-ci. Le régime nord-coréen a réagi en faisant monter les tensions militaires dans la péninsule pour montrer qu'il n'est pas aussi fragile que les autorités de Séoul le pensent. Il est urgent de comprendre qu'il faut mettre en place une politique nord-coréenne appropriée, au lieu d'attendre l'effondrement du pays en prenant ses désirs pour des réalités. Nous devons élaborer et appliquer une stratégie intelligente pour éviter que le fils de Kim Jong-il ne suive le chemin isolationniste de son père et pour l'amener à ouvrir le pays et à rejoindre la communauté internationale.North Korean leader succession and its implication on foreign policy Around mid-august of 2008, North Korean leader Kim Jong-il has a cerebrovascular accident. Worries increased in North Korea and in the world from the absence of political designated heir and the potential regime instability. In the rush, on January 8th 2009, Kim Jong-il designated his third son, Kim Jong-un to succeed him and informed the Korean Labor Party. On April 5th, North Korea fired a rocket despite international community multiple warnings. It then proceeded to a second successful fire, underground this time. With the instauration of a « succession system » in 2009 for Kim Jong-Un, he quickly started to interfere in the country's foreign Policy. At the beginning of August, North Korea chooses to soften its attitude towards the United States and South Korea. But Seoul and Washington immediately prepared military plans in order to be prepared to integrate North Korea in case it felt. Military tensions increased in the area as North Korea tried to show it was not as fragile as Seoul authorities thought. An appropriate North Korean Policy must be implemented immediately instead of waiting for the country's fall. We have to elaborate and apply a smart strategy to avoid that Kim Jong-il's son follow his father's isolationist path and to encourage him to open the country and join the international community.
- Péninsule et incertitudes coréennes : quels enjeux géopolitiques pour la Chine ? - Sébastien Colin p. 75-97 La Chine est aujourd'hui le seul pays au monde à entretenir des relations étroites avec les deux Corées dans le contexte d'une péninsule coréenne divisée. La politique chinoise vis-à-vis de la péninsule comprend trois tendances : réduction des tensions concernant le dossier nucléaire nord-coréen, maintien des liens traditionnels et des relations économiques avec la Corée du Nord et coopération économique avec la Corée du Sud. Le principal souci de la Chine est en fait de préserver la stabilité et de prévenir un potentiel nouveau conflit sur la péninsule coréenne qui représente historiquement pour elle un véritable « verrou géopolitique » et constitue aujourd'hui un dossier complexe, ponctué d'incertitudes, sur lequel sa marge de manœuvre n'est pas sans limites. Le contexte de la division coréenne et son hypothétique future réunification oblige la Chine à anticiper divers scénarios qui rendent parfois sa politique envers la péninsule ambivalente.
What geopolitical issues for Chinese Policy toward the Korean peninsula ?
China is now the only country to maintain close relations with both Koreas in the context of a divided Korean peninsula. China's policy toward the peninsula comprises three trends : a reduction of tensions on the North Korean nuclear issue, maintaining traditional ties and economic relations with North Korea and economic cooperation with South Korea. The main concern of China is in fact to preserve stability and prevent a potential new conflict on the Korean peninsula, which historically represents for Beijing a real « geopolitical pivot ». At the present time, the Korean peninsula is a complex issue for China, with many uncertainties, and on which its leeway is not unlimited. The context of the Korean division and its hypothetical reunification in the future requires anticipating various scenarios that sometimes make the Chinese policy very ambivalent toward the Korean peninsula. - La question territoriale dans les relations internationales en Asie du Nord-Est - Jin-Mieung Li p. 98-114 Trois groupes d'îles autour de l'archipel japonais font l'objet de dispute territoriale entre le Japon et ses pays voisins, la Russie, la Chine et la Corée du Sud, créant des tensions récurrentes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont les quatre îles Kouriles du Sud, occupées et administrées par la Russie, mais revendiquées par le Japon sous le nom de « territoires du Nord » ; les îles Senkaku (Diaoyutai), contrôlées et administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine ; l'île Dokdo (Takeshima, Rochers Liancourt), occupée et administrée par la Corée du Sud, mais revendiquée par le Japon. Le but de cet article n'est pas d'analyser le bien-fondé des arguments avancés par les pays protagonistes, mais d'observer l'origine, l'évolution et en particulier les conséquences des conflits territoriaux liés à la souveraineté sur ces îles.The territorial question in international relations in Northeast Asia Three groups of islands around the Japanese archipelago form the subject of territorial dispute between Japan and the countries bordering on, Russia, China and South Korea, creating recurrent tensions since the end of the second world war. These are four South Kuril Islands, occupied and administered by Russia, but claimed by Japan under the name of « Northern Territories » ; Senkaku Islands (Diaoyutao), controlled and administered by Japan, but claimed by China ; Dokdo Island (Takeshima, Liancourt Rocks), occupied and administered by South Korea, but claimed by Japan. The aim of this article is not to analyze the validity of the arguments put forward by the protagonist countries concerned, but to observe the origin, the evolution and in particular the consequences of the territorial conflicts related to the sovereignty on these islands.
- Les guerres sino-japonaise et russo-japonaise - Chulgu Woo p. 115-133 Il semble que les caractéristiques géopolitiques de la péninsule coréenne se soient manifestées de la manière la plus symbolique à travers les guerres sino-japonaise (1894-1895) et russo-japonaise (1904-1905). En définissant la Péninsule voisine comme lignes d'intérêt et de souveraineté, le Japon visait à l'exclusion de l'influence de l'empire des Qing sur la Corée. Il élargit ces lignes après la guerre avec la Chine, avant de progresser plus avant pour mener la guerre avec la Russie. De ces deux guerres naquit le concept de « sphère de coprospérité de la grande Asie orientale », qui se révéla sous forme de la guerre du Pacifique. Cette notion était une analogie au Lebensraum de Hitler. L'intérêt de la Chine pour la Péninsule sur le plan géopolitique était fondé sur des raisons politique et stratégique : politiquement, elle souhaitait maintenir la relation tributaire avec la Corée, et stratégiquement, l'acquérir en tant que zone de défense des trois provinces du Nord-Est, à savoir, la Mandchourie. Cette perception se concrétisa, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, sous forme de la requête de l'« espace vital » de Chiang Kaï-chek et, pendant la guerre de Corée, de la participation d'une armée de volontaires du peuple chinois. Quant à la Russie, son intérêt pour la péninsule se manifesta, dès les années 1850, dans sa tentative, entravée par le Royaume-Uni, d'obtenir un port libre de glace. Puis, à la veille de la guerre russo-japonaise, elle se déploya pour posséder une base navale sur la côte du sud de la Corée. Parallèlement, elle s'intéressa beaucoup à l'importance stratégique de la péninsule, en considérant celle-ci comme ligne de communication reliant Vladivostok à la presqu'île du Liaodong. Sa perception de la valeur stratégique de la péninsule coréenne semble inchangée jusqu'à nos jours.The Sino-Japanese and Russo-Japanese wars It seems that the geopolitical characteristics of the Korean peninsula are shown symbolically in the Sino-Japanese war (1894-1895) and the Russo-Japanese war (1904-1905). Defining the Korean peninsula as the lines of interest and of sovereignty, Japan took the exclusion of the Chinese influence to the Korean peninsula as one principle of its Korean policy. These lines were expanded into the Russo-Japanese war. The final consequence of the lines of interest and of sovereignty appeared in the conception of the « Sphere of Co-prosperity of the Great East Asia », which turned up under the form of the Pacific war. This notion was an analogy to Hitler's « Lebensraum ». The geopolitical interest of China to the peninsula was political and strategic. Politically it was to keep the Korea's subordinate relation with it and strategically to secure the defense zone of Manchuria, comprising its Three North-Eastern provinces. This notion was demonstrated in the demand of vital space of Chiang Kai-shek after the Second World War and in the participation of Chinese people's voluntary army, during the Korean War. The Russian interest to the Korean peninsula since 1850's manifested in the acquisition of an ice-free port but was blocked by the British check. Since then, Russia made efforts to acquire a maritime base in southern coast of the Korean peninsula before the Russo-Japanese war. At the same time, Russia showed its strategic interest, realizing the Korean peninsula as the communication line which linked Vladivostok to Liaotung peninsula. The Russian recognition of the strategic value on the Korean peninsula seems unchanged even now.
- L'économie politique coréenne, d'une crise à l'autre - Hong-Sik Cho p. 134-150 Cet article se propose d'analyser l'évolution de l'économie politique coréenne de la crise asiatique de 1997 jusqu'à la période récente dans la vague de la crise mondiale de 2008. La Corée a vu se succéder trois gouvernements qui se sont caractérisés, d'abord par une libéralisation générale de l'économie sous les deux gouvernements de gauche dans un effort pour surmonter la première crise, et ensuite par un retour du rôle de l'État dans le développement économique sous le gouvernement de droite dans le cadre de la gestion de la seconde crise. Dans le même temps, la Corée semble affirmer son rôle de leader mondial dans des secteurs comme l'électronique, l'informatique ou la construction navale. Mais malgré ces succès, il est tout aussi évident qu'elle présente des faiblesses à long terme tant sur le plan démographique que sur le plan social. Enfin, la Corée se trouve dans une situation délicate où elle doit gérer ses relations traditionnelles privilégiées avec les États-Unis d'une part, et celles avec la Chine à l'hégémonie ascendante, d'autre part.Korean political economy, from one crisis to the other The aim of this article is to analyze the evolution of Korean political economy since the Asian economic crisis of 1997 to the recent aftermath of the world crisis of 2008. Three governments during this period had to deal with the crisis, the first two from left wing political forces with liberalization policies and the third one from the right wing engaging in a new kind of developmental state tendencies in the wave of the second crisis. Korea has demonstrated her leadership role in several industrial sectors such as electronics, informatics and shipbuilding. Nevertheless, she has some long term weaknesses from the demographic and social perspectives. Finally, she is in a delicate period of foreign policy management from her traditional alliance relationship with the United States to that with the newly ascendant Chinese hegemony.
- Sur le « multiculturalisme » à la coréenne - Tae-Soo Kim p. 151-160 Depuis ces dernières décennies, la société sud-coréenne s'affronte à un nouveau phénomène inouï : mutation progressive vers une société pluriethnique provoquée par la venue massive des étrangers. D'où se posent des questions délicates sur l'intégration de ces nouveaux venus de diverses origines ethnico-culturelles au pays dont la base de cohésion sociale repose en principe sur une idée de « communauté du sang ». Si, en France, on voit dans les discours multiculturels une remise en cause radicale du principe républicain, la Corée accepte sans grand heurt le « multiculturalisme » comme une référence valable pour résoudre des problèmes liés à l'intégration des étrangers venus à s'installer en Corée. Mais le « multiculturalisme » coréen, le plus souvent initié et promu par l'État sous le nom de « politiques multiculturelles », est dénué de tout son sens philosophique originel pour servir à un moyen efficace en faveur de politiques d'assimilation à la coréenne, destinées à une certaine catégorie d'étrangers, soit les immigrés du mariage.
About the Korean multiculturalism
For the last past years, South Korean society deals with an astonishing phenomenon : the progressive mutation towards a multi-ethnic society made possible by the massive arrival of foreign immigrants. This raises sensitive questions on the integration of this population from various cultural backgrounds in a country supposedly based on a « blood-based community ». If in France multicultural discourses are seen as a profound challenge to republican principles, North Korea accepts this concept as a tool to solve problems linked to the integration of those foreign immigrants. But Korean multiculturalism loses its philosophical meaning when most often initiated and promoted by the State under the name of « multicultural policies » to serve assimilation policies only focused on kind of immigration, wedding-migrants. - Deux Séoul, Gangnam et Gangbuk - Minjeoung Kim p. 161-173 Séoul est une mégapole et n'est pas une entité unifiée. Avant les années 1990, et la démocratisation politique, Séoul était le fief du parti d'opposition. Cependant, avec la démocratisation, la politique aussi se divise en deux, et Séoul est aussi divisé en deux. La division de Gangnam et Gangbuk est un fruit de la division économique. Gangbuk est un quartier ancien y compris le centre-ville, et depuis les années 1970, comme l'ancienne ville était trop peuplée, Gangnam commença à se développer pour disperser la population. Donc le gouvernement a construit une ville bien projetée. C'est pourquoi Gangnam est un quartier pour la classe moyenne ou supérieure et Gangbuk est pour la classe populaire. Le logement, les établissements d'enseignement, les transports et l'infrastructure culturelle sont bien présents à Gangnam, tandis que Gangbuk reste une vieille ville. De plus, le financement est très contrasté selon les quartiers. Le comportement des habitants de Séoul se divise selon leur habitation, mais cette habitation n'est pas de sens propre, et elle a un sens géopolitique. Cette tendance ne changera pas dans un proche futur.Two Seouls : Gangnam and Gangbuk Seoul is a metropolis with two distinct regions. Before 1990, and before the political democratization, Seoul had always supported the opposition party. However with the democratization, the politics became to divide into two and Seoul, too, began to divide into two. The division of Gangnam and Gangbuk is a fruit of the economic division. Gangbuk is an old city including the center of Seoul, and since 1970, because the old city was too crowded, the government constructed a new city, Gangnam, for dispersing the population. The government constructed the new city which was well planned. Therefore Gangnam attracted the middle class or the upper class and the housing, educational facilities, public transportation and the cultural infrastructure are well arranged, meanwhile Gangbuk remains undeveloped. Additionally the finance of each district stands in contrast. The behavior of residents of Seoul is divided according to their residence, so this residence signifies the original meaning, but rather geopolitical. This tendency is not likely to change in a near future.
- Ville de Sejong : une géopolitique de l'aménagement du territoire - Daehee Lee p. 174-182 Cet article a pour objectif de mettre en examen les débats provoqués par la construction de la ville multifonctionnelle et administrative de Sejong. La ville a été planifiée afin de diminuer la concentration excessive à Séoul et de conduire un développement équilibré du territoire national, en particulier entre la région métropolitaine de Séoul et la province. Et le moyen essentiel pour atteindre cet objectif est de déplacer une partie des fonctions du gouvernement central vers la ville de Sejong. Cependant, les opposants au plan prétendent que ce déplacement causera l'inefficacité administrative et économique. Alors que le parti au pouvoir se montre contre le plan, les partis de l'opposition sont pour, et l'opinion publique dans la région métropolitaine de Séoul s'oppose au plan plus que celle de la province. Mais la situation est plus compliquée. Le débat sur la ville de Sejong semble se calmer actuellement, mais il est possible qu'il resurgisse, notamment en 2012 où auront lieu les élections législatives.Sejong City ; A Geopolitics of Territorial Development This article aims to examine the debate caused by the construction of multifunctional and administrative city of Sejong. The city was planned in order to diminish the excessive concentration to Seoul and to conduct an equal and balanced development of the national territory, especially between Seoul metropolitan area and province through the displacement of a part of central government to Sejong City. The opponents claim that thhis displacement will bring out an administrative and economic inefficiency. While the government party is on the opposite side, the opposition parties are on the affirmative, and the public opinion in Seoul metropolitan area is more on the opposite side than that of the province. But the situation is more complex. The debate on Sejon City seems to actually calm down, but it could return especially in 2012 when the general election will take place.
- Hérodote a lu - p. 183-186