Contenu du sommaire : Lectures

Revue Histoire urbaine Mir@bel
Numéro no 26, décembre 2009
Titre du numéro Lectures
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le quartier artistique, un objet pour l'histoire urbaine - Mélanie Traversier p. 5-20 accès libre
  • Les artistes et leurs résidences dans l'espace urbain : Mantoue, capitale des Gonzague mi XVe-mi XVIe siècle - Delphine Carrangeot p. 21-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Ce travail s'attache à étudier la présence dans la ville de Mantoue, capitale du duché des Gonzague, de lieux artistiques exceptionnels, de leur idéation sous le signe du Prince, à leur réalisation sous l'égide d'architectes tels qu'Alberti et Fancelli au XVe siècle, ou Jules Romain au début du XVIe. Du Palais ducal au palais du Té en passant par la réinvention de monuments religieux forts, ces artistes conférèrent une identité visuelle et réactivèrent l'idéal antique dans la petite cité de Virgile. Néanmoins seuls deux d'entre eux bénéficièrent du privilège de construire leur maison : Mantegna, qui demeura près d'un demi-siècle au service des Gonzague, et Jules Romain, l'artiste polyvalent qui changea le visage de la ville et lui conféra une projection européenne. Les deux demeures se situent en lisière de l'espace urbain méridional, en avant-poste de la conquête spatiale et sociale entreprise par les Gonzague, qui devait s'achever par l'édification du palais du Té dans les années 1520-1530. La maison de l'artiste, refuge du génie et concentré de son talent, dénote la prise de distance de celui-ci avec le monde de la cour au-dessus duquel il s'est hissé grâce aux multiples charges et fonctions conférées par le Prince. Ce détachement spatial du centre du pouvoir, loin de symboliser un éloignement de l'artiste de la prise de décision politique, est au contraire le symptôme d'une active participation de celui-ci à l'entreprise de domination princière sur un espace urbain en pleine mutation.
    Artists and their residence in urban space in Mantua, Gonzaga's capital (c. 1460-c. 1540) This study is meant to consider the presence of two exceptional artistic places, in the city of Mantua, capital of the Gonzaga's duchy. These architectural places were designed, or built, by Alberti, Mantegna, or Giulio Romano, from mid-quattrocento to the 1540's : Mantegna's house and Giulio Romano's palace. These artists gave to the princely town a visual identity, and promoted the revival of Antiquity in Virgil's city. Only Mantegna and Giulio Romano obtained from the Gonzagas the right to build their own house. Both of them are marginally located, in the meridional part of Mantua, were the Gonzagas undertook to conquer the south of the city, socially and spatially. The artist's residence is the social and architectural proof of the distance that painters and architects have won from the palace court ; thanks to their new and exceptional social status, this spatial detachment doesn't mean a distance from the political center, but an active part to the princely domination upon the urban space and its mutations.
  • Les ateliers d'artistes et leurs voisinages : Espaces et scènes urbaines des modes bourgeoises à Paris entre 1830-1914 - Manuel Charpy p. 43-68 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En articulant histoire urbaine et histoire de la culture matérielle, cet article tente de comprendre comment les artistes, et en particulier les peintres, forts de leur nouveau statut, conquièrent des quartiers existants – Notre-Dame des Champs – ou participent au lancement de nouveaux quartiers – la plaine Monceau. Dans un contexte où le marché de la peinture est en pleine croissance, l'attraction nouvelle qu'exercent le monde des arts amène en outre la bourgeoisie à franchir le seuil jusqu'alors interdit de l'atelier. Ils trouvent là des modèles architecturaux ; dès lors, les ateliers d'artistes amateurs se multiplient en bourgeoisie. Mais plus encore, le quartier d'artistes est un espace marchand, défini par une culture matérielle spécifique : commerce des tableaux mais aussi des curiosités exotiques et des antiquités qui saturent les ateliers et bientôt les intérieurs. Sorte d'envers de l'appartement bourgeois, l'atelier et son fouillis pittoresque se révèle être ainsi un des lieux où la bourgeoisie réinvente sa consommation.
    Studios and their neighbourhood : spaces and stages of bourgeoisie fashion, Paris 1830-1914 Connecting urban history and material culture history, this article try to understand how artists and in particular painters, thanks to their new statut, conquered parisian districts – the Notre-Dame des Champs quarter – and launched new quarters – the plaine Monceau. While the painting market expanded, the new attraction of art world drove bourgeois to cross the studio's doorway. They found in the studios architectural patterns ; from that time on amateur's studios were in the increase in bourgeois flats. Moreover, artist's districts were marketplaces with a specific material culture : trade of paintings but also trade of curios and antique goods that filled studios and, then, all the bourgeois flats. Kind of other side of the bourgeois flats, studio with his picturesque bric-a-brac appears like a place where bourgeoisie could invent new consumption patterns.
  • Le quartier parisien de la chanson de la fin du XIXe siècle aux années 1930 - Rémy Campos p. 69-87 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le dernier tiers du XIXe siècle, la chanson entre en France dans l'ère des pratiques musicales de masse. Le secteur s'organise alors en une véritable industrie recourant à la division du travail créatif et concentrant infrastructures, artistes et entrepreneurs à Paris. La ville rassemble en son sein des dizaines de lieux de spectacle, l'essentiel des compositeurs, des paroliers et des éditeurs. Dans son enceinte, un quadrilatère de quelques hectares en bordure des Grands Boulevards (entre Porte Saint-Martin et Porte Saint-Denis) accumule cafés-concerts et music-hall, bureaux d'éditeurs, agences artistiques, résidence des auteurs et des chanteurs. Cet article se propose d'éclairer la configuration prise par cet espace et de comprendre à la fois son usage (en s'appuyant sur les témoignages de Maurice Chevalier, Félix Mayol ou Vincent Scotto) et les répercussions de l'organisation spatiale d'une profession sur les objets artistiques qu'elle produit.
    The singing quartier in Paris from the end of the XIXth century to 1930 During the last years of the XIXth century, the French popular song became a mass musical practice. The sector is organized then in an industry which apply the division of the creative labour and which concentrate in Paris infrastructures, artists and contractors. The city gathers in its centre a lot of places of spectacle, the main part of the type-setters, the lyric writers and the editors. In its enclosure, a quadrilateral of a few hectares in edge of the Grands Boulevards (between Porte Saint Martin and Porte Saint-Denis), accumulates café concerts and variety, offices of editors, agencies artistic, residence of the authors and the singers. This article proposes to clarify the configuration taken by this space and to understand at the same time its use (while being based on testimonies of Maurice Chevalier, Felix Mayol or Vincent Scotto) and the effects of the space organization on the artistic objects which the song industry produces.
  • Un paysage musical de Paris en 1785 : Les Tablettes de renommée des musiciens - David Hennebelle p. 89-110 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Rares sont, pour le XVIIIe siècle, les sources qui permettent de donner une vision globale du champ musical. Par leur ampleur numérique qui en fait, à notre connaissance, l'annuaire musical le plus important de la période moderne, les Tablettes de renommée des musiciens les plus connus en chaque genre, publiées en 1785, offrent cette possibilité. Ce document exceptionnel permet ainsi d'esquisser, au travers des noms, des adresses, des spécialités instrumentales ou vocales, des attaches institutionnelles et parfois des considérations sur les œuvres de près de 800 musiciens, le paysage musical parisien des dernières années de l'Ancien Régime.
    A musical Landscape in Paris in 1785 : the Tablettes de la renommée des musiciens In the eighteenth century, scarce are the sources which allow us to have an overall view of the musical field. Yet, the Tablettes de renommée des musiciens les plus connus en chaque genre, published in 1785, do offer this view, thanks to their large scale which makes them the most important musical directory of modern times – so far as we know. Thus, this exceptional document gives us the oppportunity to sketch Parisian musical landscape in the last years of the Ancient Regime, through names, addresses, instrumental or vocal specialties, institutional connections or sometimes reflexions on works by nearly eight hundred musicians.
  • Des usines en ville : Évolution de la géographie industrielle de Melun 1780-1914 - Judith Förstel p. 111-138 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Melun est une ville moyenne de la Région parisienne, dont l'essor au XIXe siècle est surtout lié à ses fonctions administratives. Pourtant, l'artisanat et même l'industrie y ont toujours été présents. L'étude de ces activités et leur cartographie permettent de voir comment elles se sont intégrées dans le tissu urbain. Le cas melunais est ainsi l'occasion d'examiner l'évolution des implantations industrielles entre 1780 et 1914 dans une ville d'Île-de-France à la fois trop proche de Paris pour échapper à son influence, et trop éloignée de la capitale pour bénéficier des transferts d'usines qui s'opèrent alors en banlieue. Malgré un incontestable changement d'échelle, les dynamiques à l'œuvre sont en définitive assez comparables à celles qui affectent les communes de la petite couronne. Les sites de production s'organisent bien sûr autour des grands axes de circulation : le fleuve et la route d'abord, le rail ensuite. Il faut cependant un bon quart de siècle avant que l'arrivée du chemin de fer attire l'industrie vers le sud de la ville. Autre trait de la géographie industrielle de Melun : l'imbrication entre production et habitat, malgré l'application (plutôt souple) de la législation sur les nuisances industrielles. Mais ce maintien des ateliers est en fait le signe d'une faible activité industrielle : c'est la petite taille des entreprises qui leur a permis de subsister si longtemps en ville.
    Factories in town. Evolution of the industrial map of Melun between 1780 and 1914 Melun is a medium-sized city near Paris. Its expansion in the nineteenth century is deeply related to its administrative functions. Nevertheless, factories have always had their place in the city. The purpose of this study is to see how the urban industrial mesh has been developed. The industrial history of Melun, between 1780 and 1914, could provide some comparisons with other outskirt cities, even if Melun was not close enough to Paris to attract factories, as inner suburbs did. Even if it is on a smaller scale, the evolutions are more or less similar. The plants sat up around the river and the main roads, then around the railway – but only 25 years after the opening of the line. Another side of the industrial landscape is its interweaving with houses, in spite of the enforcement of the laws against pollution (which were not strictly applied). In fact, factories could stay in the middle of the city because they did not grow up ; a real industrial development would have chased them away.
  • Les atouts des systèmes d'information géographique – (SIG) pour « faire de l'histoire » (urbaine) - Jean-Luc Pinol p. 139-158 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La plupart des historiens n'ont pas utilisé les Systèmes d'Information Géographique (SIG) jusqu'au milieu des années 1990. Depuis, les potentialités de ces derniers pour la recherche historique sont mieux connues et les conférences organisées par la Social Science History Association y sont pour beaucoup. Maurice Garden et Jean-Luc Pinol présentent la manière dont ils ont utilisé les SIG pour l'Atlas des Parisiens. La puissance du géocodage à l'adresse permet d'utiliser les nombreuses données des Annuaires. La spatialisation des données améliore la connaissance de l'espace urbain parisien et suggère de nouvelles interprétations. Avec les ressources des SIG, on peut calculer la fréquence d'un phénomène et calculer le rapport de cette valeur à la population, ce qui fournit souvent une distribution plus interprétable. Les SIG fournissent une large palette d'outils permettant de représenter l'extension, la densité ou le niveau d'une activité et, ainsi, de mieux comprendre le fonctionnement de la ville dans des domaines aussi différents que l'industrie, la démographie, l'impact des guerres, les problèmes de santé, la culture ou la religion.
    GIS : some assets to write (urban) history Most historians would not have heard of Geographical Information System (GIS) until the mid 1990s, if at all. Since then the potential of GIS offers for historical research has become more widely recognised and the Meetings of Social Science History Association perform an important role in that regard. Here Maurice Garden and Jean-Luc Pinol demonstrate the possibilities of GIS through their Atlas des Parisiens. The powerful geocoding allows them to quickly interrogate significant volumes of historical data from directories and other address-based sources. Their spatial representation of information adds significantly to existing historical information about Paris, and also to new interpretations of the characteristics of the city. By using the features of GIS they automatically count the frequency of, say, an occupation, and by converting this to a ratio of the total population at a district level, are able to obtain a more meaningful understanding of the spatial distribution of the occupation. GIS provides a wide selection of tools by which to spatially represent the extent, density and range of activity in the city, and thereby adds materially to our understanding of the city in areas such as industry, demographic aspects, physical damage due to war, sanitary problems, education, culture and religion.
  • Jacques Rossiaud, Le Rhône au Moyen Âge, Paris, Aubier, « Collection historique », 2007, 648 p. - Marie-Thérèse Lorcin p. 159-170 accès libre
  • Marc Suttor, Vie et dynamique d'un fleuve. La Meuse de Sedan à Maastricht (des origines à 1600), Bruxelles, de Boeck, 2006, 689 p. - Marie-Thérèse Lorcin p. 160-162 accès libre
  • Patrice Gourbin, Les Monuments Historiques de 1940 à 1959, administration, architecture, urbanisme, Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection « Art & Société », 2008, 286 p. - Dominique Hervier p. 162-164 accès libre
  • Pascale Ballet, Nadine Dieudonné-Glad, Catherine Saliou (sous la direction de), La rue dans l'Antiquité : définition, aménagement et devenir, de l'Orient médi terranéen à la Gaule, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008, 361 p. - Lorraine Garnier p. 164-166 accès libre
  • Bernard Delpal, Olivier Faure (éd.), Religion et enfermements (XVIIe-XXe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, 240 p. - Falk Bretschneider p. 166-169 accès libre
  • Alain Faure et Claire Lévy-Vroelant, Une chambre en ville, Hôtels meublés et garnis parisiens 1860-1990, Grâne, Éditions Créaphis, 2007, 430 p. - Florence Bourillon p. 169-170 accès libre