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L'espace périurbain est une ceinture située hors de la ville constituée par un espace mixte où se trouvent à la fois des ménages occupant des emplois urbains et des agriculteurs. Nous proposons de rendre compte de ce nouveau mode d'organisation de l'espace au moyen d'un modèle de localisation résidentielle dans lequel des aménités agricoles sont incorporées dans la fonction d'utilité des consommateurs et où les agriculteurs ont un comportement à la Thünen. Les conditions d'équilibre du marché foncier débouchent sur une solution analytique, qui permet de fournir des éléments de réponse à la question relative à la durabilité du périurbain.

Cet article présente un modèle d'union monétaire à deux pays pour étudier les problèmes de crédibilité et de coordination soulevés par la gestion du policy mix. On s'intéresse notamment aux solutions contractuelles pouvant permettre de régler ces problèmes. Le modèle montre que la séparation des pouvoirs monétaires et budgétaires engendre des interactions complexes entre les différentes autorités, de sorte que la délégation de la politique monétaire à une banque centrale indépendante avec mandat anti-inflationniste n'est pas suffisante : il faut spécifier un ensemble complet de contrats monétaires et budgétaires. Le contrat optimal pour autorités budgétaires est alors beaucoup plus complexe que celui de Walsh [1995] : il est soit contingent aux chocs, soit de forme linéaire-quadratique, deux solutions peu réalistes. Le Pacte de stabilité, qui correspond à un contrat linéaire non contingent avec clause de sortie, peut alors constituer une solution de second best.

Dans cet article, nous étudions les différences entre l'opinion publique et les comportements effectifs des consommateurs concernant l'utilisation de produits génétiquement modifiés dans l'alimentation humaine. Nous rendons compte des résultats d'une expérience économique dans laquelle nous observons les propensions à payer effectives des consommateurs pour des produits contenant des ogm et n'en contenant pas à différents niveaux de seuils de contamination. Les opinions relatives aux mêmes produits ont été étudiées par sondage. Les participants de l'expérience et du sondage sont des consommateurs démographiquement représentatifs des ménages urbains français. Les résultats montrent que les comportements effectifs sont plus nuancés et plus hétérogènes que les opinions. Nous fournissons une analyse économique explicative de ces différences et discutons leurs conséquences en termes de politique d'étiquetage de ces produits.

Ce texte représente une tentative pour comprendre l'évolution « atypique » du chômage en Russie en ayant recours au modèle de M. Aoki. Conformément à ce modèle, l'accent est mis sur trois dimensions de l'organisation interne de l'entreprise. D'abord, on insiste sur la continuité entre les entreprises soviétiques et post-soviétiques, les formes décentralisées jouant un rôle important dans les deux modes organisationnels. Ensuite, un lien est établi entre les facteurs externes et les règles intra-organisationnelles, le comportement des firmes russes étant alors traité comme une réaction de flexibilité interne face à une extrême instabilité de l'environnement. Enfin, les mécanismes de motivation, compatibles avec ces ajustements internes du travail, reposent sur l'internalisation des incitations afin de préserver le savoir organisationnel.

Ce travail réexamine la « méthode axiomatique » avant de montrer comment elle s'applique en théorie de l'équilibre général avec Debreu, en théorie de la décision avec von Neumann et Morgenstern, en théorie normative avec Arrow, Nash et leurs successeurs. On fera ressortir ce qui différencie l'axiomatisation des autres procédés de formalisation mathématique : principalement, la notion de système formel et l'interaction réglée d'une syntaxe et d'une sémantique. On défendra l'idée que les calculs logiques constituent un modèle au moins imitable analogiquement par toutes les axiomatisations. Celles des économistes répondent au « genre ensembliste » représenté ailleurs par Bourbaki tout en présentant une forte spécificité. La sémantique y est peu formalisée et souvent fixée une fois pour toutes; les systèmes formels sont « théorématiques » plutôt que « définitionnels », suivant une distinction nouvelle introduite par ce travail. Il conduit à remettre en cause la notion d'axiomatique retenue par l'économie normative.

Dans les années 1780, plusieurs mathématiciens abordent de la même manière les problèmes de décision économique et statistique. Condorcet et Laplace, en France, Tetens, au Danemark, proposent de calculer le risque de faillite de la compagnie d'assurances avec les outils mathématiques qu'ils appliquent également au risque d'estimation. L'analogie mathématique est d'ailleurs explicite chez eux. Si les résultats de Tetens apparaissent finalement modestes au regard de ceux de Laplace, il ne faut pas oublier que le Français affine pendant encore vingt ans l'instrument qui lui a permis de donner une synthèse magistrale. Laplace et Tetens n'ont vraisemblablement pas eu connaissance de leurs travaux respectifs, et la concomitance de leurs recherches est d'autant plus étonnante qu'à la même époque, Richard Price, qui s'intéressait également à l'assurance et à l'estimation statistique, ne perçut pas la ressemblance formelle entre ces deux sujets.

Cet article est une contribution aux études s'interrogeant sur la stabilité de l'étalon-or classique. Sous l'angle d'une monographie, il s'attache à expliquer comment la Banque de France atténuait les effets indésirables des interdépendances financières entre 1880 et 1913. Jusqu'en 1901, l'usage des gold devices permettait de déprécier le change davantage que dans un régime strictement monométallique. Cette politique d'espèces suscitait cependant de vifs débats au Conseil général, les régents membres de la haute banque affirmant en particulier qu'elle favorisait les comportements de défiance contre le franc. Elle a été abandonnée puis progressivement supplantée par une politique d'escompte d'effets internationaux consistant à réduire les tensions financières à leur source plutôt qu'à élargir les marges de fluctuation du change.

Cet article poursuit une réflexion méthodologique quant à la façon de mesurer l'impact des articles de recherche en économie via les citations qu'ils ont reçues. Les indicateurs mis au point considèrent, ou non, l'âge des articles, les auto-citations, le nombre d'auteurs. L'impact des chercheurs est mesuré soit en volume, soit par article publié, deux périodes (1969-1998 et 1994-1998) pendant lesquelles les articles ont été écrits étant considérées. Des statistiques descriptives relatives aux citations, et à leur concentration, reçues par les 1 501 chercheurs en économie exerçant en France à plus de 50 % et recensés dans notre base sont ensuite présentées. Pour une des premières fois, sont analysées en détail les différences entre l'utilisation des citations au lieu de la qualité des revues et de la longueur des articles pour mesurer l'impact des publications. Finalement, sont présentés des classements des économistes, incluant aussi des Français exerçant à l'étranger, ainsi que des centres français de recherche en économie, fondés sur plusieurs de nos indicateurs, considérés en volume et en moyenne et sur les deux périodes.