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Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro Vol. 20, 2, 1989
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les perspectives de rapprochement des différentes législations fiscales actuelles des pays de la Communauté Économique Européenne - François Teissier p. 5-24 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    A partir du 1er janvier 1993, la C.E.E. deviendra un espace sans frontière intérieure dans lequel sera assurée la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux. La disparité des systèmes fiscaux des douze États membres a conduit la Commission des Communautés à faire des propositions au Conseil Européen pour rapprocher les dispositions fiscales les plus dissemblables. Dans la première partie de cette étude, les statistiques des recettes publiques des pays membres (Je l'O.C.D.E., publiées en août 1987, permettent d'apprécier les orientations données par chaque État membre de la C.E.E. à sa politique fiscale, et de mesurer les écarts qui existent en matière de pression fiscale comme en matière de structure des recettes fiscales. La seconde partie analyse les propositions de la Commission qui s'en tient à la fiscalité indirecte : — le rapprochement des règles concernant la T.V.A. passerait par l'instauration d'un système dans lequel le champ d'application, l'assiette et le nombre de taux d'imposition (un taux normal et un taux réduit) seraient communs. Le taux réduit devrait se situer entre 4 % et 9 %, alors que le taux normal serait compris entre 14% et 20%. Une fourchette de taux aussi large est-elle compatible avec des économies qui ne seront plus protégées par des frontières ? — le rapprochement des droits d'accises devrait soulever moins de difficultés. — par contre, l'absence de disposition permettant de régler la libre circulation des capitaux s'explique par l'envergure du problème posé qui est celui de l'harmonisation financière et monétaire.
    Prospects for reconciling the various forms of tax legislation at present in operation in EEC countries. As from 1st January 1993, The EEC will become an area without internal frontiers, in which the free circulation of goods, persons, services and capital will be ensured. The disparity in the tax systems of the twelve member states has led the EEC commissioners to submit proposals to the Council of Europe for reconciling the most outstanding differences. In the first part of this study, the statistics of public revenues of countries which are members of OECD, published in August 1987, give the reader an idea of the lines followed by each member state in its fiscal policy, and also of the disparity existing in respect of fiscal pressure and the structure of tax revenues. The second part is concerned with the proposals of the Commission, which relate to indirect taxation : — the reconciliation of the rules ; VAT would be approached by initiating a system in which the area of liability, the basis and the number of tax rates (a normal rate and a reduced rate) would be common. The reduced rate would be between 4 % and 9 % while the normal rate would lie between 14% and 20%. Would such a wide range be compatible with economies that are no longer protected by frontiers ? — the standardization of excise duties should raise fewer difficulties ; — on the other hand, the absence of provision for regulating the free circulation of capital can be explained by the scale of the problem, which is that of achieving financial and monetary harmony.
  • Les finances publiques en Suisse - Jean-Jacques Schwartz p. 25-46 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les finances publiques en Suisse sont caractérisées par une construction de l'État en trois niveaux : l'État central (la Confédération), les Etats historiques, ayant formé la Confédération (les cantons), et les collectivités locales (les communes). La Confédération, l'ensemble des cantons et l'ensemble des communes représentent chacun un tiers environ de la totalité des dépenses étatiques. Deuxième particularité : la Confédération ne possède pas d'administrations locales, ce sont les' cantons qui sont responsables de l'exécution de beaucoup de programmes fédéraux. Il en découle des flux importants de dédommagements versés par la Confédération aux cantons. Troisièmement, la Confédération préfère dans beaucoup de domaines se limiter à des subventionnements. Ainsi, elle assume pour une part plus ou moins importante le financement de tâches cantonales. Le résultat de cette politique est un important flux de subventions entre les différents niveaux étatiques. Globalement parlant, les finances publiques sont « saines » si l'on veut entendre par là que les recettes couvrent les dépenses, voire que le secteur public dans son ensemble accuse des excédents. Sur ce plan, la Suisse paraît constituer une exception au niveau international. La fiscalité finalement est caractérisée par un poids très prononcé des impôts directs, les impôts indirects (sur le chiffre d'affaires, les ventes, certaines transactions) étant d'une importance relativement faible.
    Public finance in Switzerland. The public finance system in Switzerland consists of a state structure on three levels : the central State (the Confederation), the historical States which made up the Confederation (the cantons), and local collectivities (the communes). The Confederation, the totality of the cantons and the communes, each account for approximately one third of total public expenditure. A second characteristic of the system is that the Confereration has no local administrative bodies, it being the cantons which are responsible for the implementation of many federal programmes. As a consequence of this, there is a sizeable flow of compensatory payments from the Confederation to the cantons. Thirdly, the Confederation prefers, in many sectors, to confine itself to subsidies. Thus it assumes on a fairly generous scale the burden of financing cantonal tasks. The result of this policy is a sizeable flow of grants among the various levels of the state. In overall terms, public finances are in a "healthy" state, if by that one means that income covers outgoings, in other words that the public sector shows a surplus overall. In this respect, Switzerland seems to constitute an exception to the international norm. Lastly, Swiss fiscal policy is marked by a very large weight of direct taxation, indirect taxes (for example turnover tax, sales tax, taxes on certain transactions) playing a relatively minor role.
  • La convention fiscale franco-soviétique et les échanges entre la France et l'U.R.S.S - Valérie Douchez p. 47-87 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Conclue le 4 octobre 1985 lors de la visite de M. Gorbatchev à Paris, au terme de cinq années de négociations souvent difficiles, la convention fiscale franco-soviétique est entrée en vigueur le 28 mars 1987. Son objet est, comme toutes les conventions fiscales bilatérales, de prévenir les phénomènes de double imposition — c'est-à-dire la percep- tion simultanée d'un impôt de même nature, auprès de la même personne, par deux États différents — . Elle s'inspire à cet effet d'un modèle type établi par l'O.C.D.E., et contient donc de nombreuses stipulations communes aux conventions habituellement passées par la France. L'intérêt de cette convention est de constituer, par-delà le cadre parfois austère de la stricte technique fiscale, un moyen d'appréhender la problématique plus générale des relations franco-soviétiques. Dans cette perspective, cet article analyse les intentions des négociateurs français et les conséquences prévisibles, pour la France, d'un tel accord. Destinée à encourager le développement des relations franco-soviétiques en fournissant aux échanges — notamment culturels et, surtout, économiques —, un dispositif fiscal approprié et complet, la convention du 4 octobre 1985 répond à deux objectifs plus ou moins explicites. Il s'agit, d'une part, de favoriser la signature de grands contrats et, d'autre part, de permettre à la France d'occuper un rang privilégié parmi les partenaires occidentaux de l'U.R.S.S. La convention franco-soviétique est-elle susceptible de satisfaire des objectifs si ambitieux ? La réponse à cette question ne peut être que nuancée. Bien que cet accord soit plutôt favorable, tant au Trésor qu'aux entreprises françaises, notamment en ce qui concerne les sociétés mixtes franco-soviétiques, il ne semble pas que l'on doive en attendre un plus grand dynamisme des investisseurs français en U.R.S.S. L'auteur souligne combien le contexte actuel, peu propice au commerce entre la France et l'U.R.S.S., marginalise les considérations tenant à la fiscalité des revenus réalisés en Union soviétique dans les décisions des agents économiques français participant aux échanges franco-soviétiques. En définitive, la convention du 4 octobre 1985 n'est qu'indirectement susceptible de léser les intérêts français, car, si elle n'encourage pas expressément les transferts de technologie à 1'U.R.S.S., elle ne contient aucune disposition qui puisse les dissuader. A travers l'étude de cette convention se pose donc une question plus générale, que l'auteur ne prétend pas résoudre : est-il opportun de considérer l'U.R.S.S. comme un partenaire ordinaire, en lui appliquant le même traitement fiscal qu'aux pays de l'O.C.D.E. ? Ne serait-il pas plus prudent de traiter avec l'U.R.S.S. en tenant compte des spécificités des relations franco-soviétiques et, plus particulièrement, du commerce entre la France et TU.R.S.S. ?
    The Franco-Soviet fiscal agreement and trade between France and the USSR. The Franco-Soviet fiscal agreement came into effect on the 28th March 1987, having been concluded on the 4th October 1985, at the time of M. Gorbatchev's visit to Paris, at the end of five years of frequently difficult négociations. Its aim, as with all bilateral fiscal agreements, is to prevent instances of double taxation, i.e. the simultaneous levying of a tax of the same nature on the same person by two different states. It follows the lines of a model devised by the OECD, and therefore carries many provisions which are common to the agreements habitually drawn up by France. The essential purpose of the agreement is to provide, beyond the sometimes austere limits of strictly fiscal techniques, a mean of coming to terms with the more general problems of Franco-Soviet relations. Within this context, the article analyses the aims of the French negociators, and the foreseeable consequences for France of such an agreement. With the aim of fostering Franco-Soviet relations, particularly for cultural and above all economic exchanges, fiscal rules have been established which are both appropriate and comprehensive. The agreement of 4th October 1985 fulfils two more or less explicit purposes. On the one hand, it facilitates the signing of major contracts and, on the other, it enables France to occupy a privileged position among the USSR's Western partners. Is the Franco-Soviet agreement of a nature to fulfil such ambitious aims ? Any answer to the question must be qualified. Although this agreement is on the whole favourable, and particularly with regard to Franco-Soviet joint ventures, it does not seem that one can look for a greater dynamism from French investors in the USSR. The author emphasises how far in the present context which is not very favourable to trade between France and the USSR, matters touching on the tax aspects of earnings in the Soviet Union become peripheral in the decisions of French economic agencies involved in Franco-Soviet trade. To sum up, the agreement of 4th October 1985 is likely to have only an indirectly negative effect on French interests, for even if it does not expressly encourage transfers of technology to the USSR, it contains no provision which could dicourage the latter. Throughout this study of the agreement, there arises a more general question, which the author does not claim to answer : is it appropriate to treat the USSR as an ordinary trade partner, according it the same tax treatment as the OECD countries ? Would it not be more reasonable to deal with the USSR bearing in mind the special nature of Franco-Soviet relations and, more particularly, of trade between France and the USSR ?
  • Les revenus budgétaires soviétiques - Alec Nove p. 89-97 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'auteur analyse les principaux éléments des revenus budgétaires de l'Union soviétique : la taxe sur le chiffre d'affaires, la part des profits prélevée par l'État, l'imposition des revenus, etc. Il attire l'attention sur une catégorie très vaste et qui a tendance à s'élargir, celle des « autres revenus ». Sa composition a été longtemps tenue secrète mais il est désormais admis qu'elle recouvrait essentiellement les revenus issus du commerce extérieur et les avances effectuées par le système bancaire, c'est-à-dire que le déficit budgétaire dissimulé jusqu'ici est ainsi apparu. Ce déficit (qu'on prévoit de 100 milliards de roubles en 1989) a grandement contribué aux fortes pressions inflationnistes et aux importants déséquilibres observés. Les mesures adoptées pour tenter de le réduire incluent un nouvel impôt sur les revenus (dont les détails ont été annoncés trop tardivement pour pouvoir figurer dans l'article).
    Budget revenue in the Soviet Union. The article analyses the principal items of budget revenue in the Soviet Union : turnover tax, the state's share in profits, personal taxation, etc. Attention is drawn to the very large and growing item of "other revenue ». Its composition was for many years concealed, but it is now admitted that it consisted in the main of revenues from foreign trade and advances from the banking system, i.e. of what was a secret deficit. This deficit (expected to be 100 milliards roubles in 1989) has been a major contributor to severe inflationary pressures and imbalances. Steps being taken to reduce it include a new income-tax law (details of which were announced too late for inclusion in the text).
  • La fiscalité de l'entreprise en U.R.S.S - Nathalie Grosse p. 99-116 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article montre comment les promoteurs de la réforme ont cherché à mettre en place des mécanismes fiscaux susceptibles d'éviter les déviations constatées après la réforme de 1965 par un système qui garantisse à l'entreprise la libre disposition d'une partie de ses ressources (grâce à des prélèvements effectués en amont du schéma comptable et fondés sur des normes stables et de long terme), et l'incite à accroître sa production. Ces mécanismes doivent, par ailleurs, garantir à l'État des ressources en fonction tant de son apport à la production que des évolutions de la rentabilité et demeurer des instruments de politique économique. L'article recense un certain nombre de difficultés rencontrées dans la mise en place de ce schéma : déviations manifestement conjoncturelles ; risques de perversion plus profonds (multiplication des taxes, non-respect des normes...).
    The tax position of enterprises in the USSR. This article shows how the advocates of reform endeavoured to set up tax mechanisms which would help to prevent the deviations noted after the 1965 reform, through a system which would guarantee the enterprises free disposal of a part of their resources (by mean of sums levied in accordance with settled accounting procedures and based on stable long-term norms) and would provide an incentive to increase production. These mechanisms should also guarantee resources to the State, not only as a function of its contribution to production, but also of the development of profitability, and should continue to act as instruments of economic policy. The article lists a certain number of difficulties which arose during the implementation of this programme, e.g. deviations which were obviously due to a particular combination of circumstances, and more deep-seated risks of distorsion (multiple taxes, failure to observe norms, etc.).
  • Le système budgétaire de la Pologne - Elzbieta Chrabonszczewska, Barbara Kolanowska-Kowalska p. 117-136 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'article présente le système budgétaire en vigueur à l'heure actuelle en Pologne. Il commence par une présentation générale de la notion de budget ainsi que de sa fonction, suivie d'une analyse de la structure des recettes et des dépenses budgétaires réparties entre le budget central et les budgets régionaux. Étant donnés le rôle croissant des ressources affectées dans le financement des objectifs de l'État, le problème de l'utilité de leur création est également abordé. Suit une discussion des principaux impôts prélevés sur les agents du secteur socialisé de l'économie (impôt sur le chiffre d'affaires, impôts sur le revenu, impôt sur le dépassement du plafond des salaires, impôts sur les salaires et traitements, impôt sur les immeubles, contribution aux assurances sociales), sur le secteur privé (impôt sur le chiffre d'affaires, impôt sur le revenu, impôt foncier) et sur la population (impôt sur les salaires, impôt compensatoire, impôt sur les immeubles). Les auteurs se sont également penchés sur les fondements de l'organisation de l'économie budgétaire (brut et net). Dans la partie finale de l'article, elles évoquent le problème des revenus propres et des dotations en faveur des budgets régionaux.
    The Polish budgetary system. The article describes the budgetary system at present operating in Poland, and begins with an overall examination of the concept of the budget and its purpose. There then follows an analysis of the make-up of income and outgoings of the budget, broken down into central budget and regional budgets, and also of the budget's economic structure. Given the increasing part played by funds involved in the financing of the State's own projects, the problem of their usefulness is also touched upon. There follows a discussion of the principal taxes levied on units of the socialist sector of the economy (turnover tax, income tax, tax on exceeding the wages ceiling, tax on wages and salaries, property tax, social insurance contributions), on the private sector (turnover tax, income tax, land tax) and on the population (tax on wages, compensatory tax, tax on property). The authors have likewise given attention to the basic organizational forms of the budgetary economy (gross and net). In the concluding section, they raise the problem of local revenues, and of subsidies in favour of regional budgets.
  • La réforme fiscale en Hongrie : problèmes intérieurs et aspects comparatifs - Jenö Koltay p. 137-155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Après avoir rappelé les grandes lignes du système fiscal antérieur à 1988 (majorité des recettes provenant des impôts directs et recettes assurées pour deux-tiers par les entreprises), l'auteur analyse la réforme de la fiscalité amorcée en Hongrie. La nécessité de transformer la structure de la fiscalité et d'effectuer les prélèvements beaucoup moins sur la production et les revenus des entreprises que sur la consommation et les revenus des ménages s'étant imposée, l'auteur nous détaille les solutions qui étaient envisageables. Il fait l'historique des débats qui ont eu lieu, généralement en référence aux expériences étrangères et particulièrement à celles des économies de marché où la T.V.A. a connu le développement que l'on sait. Le passage au nouveau régime fiscal aura inévitablement des effets sur les prix, les investissements, les échanges avec l'extérieur, etc., qu'il est à la fois impossible de prévoir et d'évaluer a posteriori sur la base des expériences menées ailleurs. L'auteur avant même de nous présenter les nouveaux impôts désormais en vigueur (impôt sur le revenu des personnes physiques et T.V.A.) estime que l'introduction de la réforme s'avère assez risquée faute d'études préliminaires et de débats suffisamment approfondis. Il examine, pour finir, les incidences de la réforme fiscale sur le budget et sur le système économique et se montre assez pessimiste.
    Tax reform in Hungary : internal problems and comparisons. The author first of all describes in broad outline the tax system as it operated prior to 1988 (the greater part of income deriving from direct taxation, and two thirds of revenue guaranteed by enterprises) and then proceeds to an analysis of the tax reform which has been initiated in Hungary. Given the pressing need for change in the structure of the fiscal system, for the burden of taxation to weight much less on production and the income of enterprises, and more on consumption and the income of households, the author sets out for us details of the solutions which were envisaged. He provides a historical background to the discussions which took place, generally with reference to foreign experience, particularly that of the market economies where the development of VAT has followed its well-known course. The transition to a new fiscal system will inevitably have an effect on prices, investments, foreign trade, etc., which it is both impossible to predict and to evaluate a posteriori on the basis of other countries' experiences. Before even describing for us the new taxes which will henceforth be in operation (tax on individual earnings and VAT) the author ventures the opinion that, in the absence of sufficiently exhaustive discussions and preliminary studies, the introduction of the reform may be quite a risky undertaking. Finally, he looks at the effects of the tax reform on the budget and the economic system, and reaches fairly pessimistic conclusions.
  • Revue des livres

  • Résumés des articles - p. 173-180 accès libre