Contenu du sommaire : Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro

Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro vol 35, no 1-2, mars-juin 2004
Titre du numéro Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro

    - Coordonnateurs : Mirjana Morokvasic et Nebojsa Vukadinovic
    • Introduction : un État fragmenté face à son devenir - Mirjana Morokvasic et Nebojsa Vukadinovic p. 5 accès libre
    • I. Blocages et contestations
      • Les obstacles sociaux et institutionnels au processus de transformation en Serbie - Mladen Lazic p. 17 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La Serbie s'est engagée dans le processus de démocratisation dans un contexte d'instabilité politique, sociale et économique. Certains facteurs clés de cette instabilité, gui font obstacle à la démocratisation, seront analysés : le statut non défini de l'État serbo-monténégrin, l'inachèvement de la constitution d'un système multipartite, la crise économique prolongée, la faiblesse de la classe moyenne (la thèse de sa « disparition » sera réfutée), une certaine culture politique propice au développement de l'autoritarisme, enfin, la faible présence des syndicats comme médiateurs entre les travailleurs et le gouvernement.
        Serbia started democratizing in a context of political, social and economic instability. Some of the key factors of this instability, which impedes democratization, are analyzed: the undefined status of the State community of Serbia and Montenegro, the incomplete formation of a multiparty system, a lasting economic recession, the weakened middle classes (which are not extinct however), a "political culture" that fosters authoritarianism, and weakness of labor unions as mediators between workers and the government.
      • Les freins au processus de démocratisation en Serbie depuis 1990 - Diane Masson p. 35 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Le processus de démocratisation était, dès ses prémices, mal engagé en Yougoslavie. Il s'est en effet déroulé dans un contexte de désintégration de la Fédération et d'affirmation des aspirations nationales. Les conditions du maintien de l'État-parti en Serbie, au sein d'un pluralisme de façade, ont été posées avant l'été 1991, dans un prélude à la guerre favorable aux ambitions politiques et territoriales du président serbe Slobodan Milosevic et à l'homogénéisation autour de son parti. Les conflits permettront par la suite aux autorités de Belgrade de consolider leur pouvoir en faisant croire qu'elles sont les seules garantes de la sécurité de l'État. Plus de dix ans après la chute du communisme en Europe, même si d'importantes transformations sont en cours en Serbie, il serait prématuré de conclure à une stabilité des forces démocratiques étant donné le lourd héritage de l'ère Milosevic et les divisions profondes de l'ancienne opposition désormais au pouvoir.
        The démocratisation process in Yugoslavia has from the beginning got off to a bad start. It developed in a context of disintegration of the Federation and affirmation of national aspirations. The conditions for the upholding of the State-Party in a façade pluralism were obviously set before summer 1991, in a prelude to war favourable to Serbia's President Slobodan Milosevic political and territorial ambitions and to the homogenization around its party. The following conflicts will enable Belgrade authorities to consolidate their power in advocating themselves as the only guarantors of the State's security. Ten years after the breakdown of communism in Europe, despite the important transformations underway in Serbia, it would be premature to conclude to a stability of the democratic forces, because of the heavy legacy of the Milosevic era and the deep divisions of the former opposition now in office.
      • La vie politique en Serbie de 1987 à 2004 : une chronologie - Yves Tomic p. 59 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        II s'agit de présenter ici les principales phases de la vie politique en Serbie entre 1987 et 2004. Cet article s'accompagne d'une chronologie recensant les événements politiques les plus importants au cours de la période concernée.
        This presentation of the principal phases of politics in Serbia between 1987 and 2004 contains a chronology of major political events during this period.
    • II. La Transition économique
      • Serbie : quelle transition économique après une décennie de sanctions et de guerre ? - Michel Drouet p. 85 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Au terme d'une décennie de sanctions internationales et des bombardements de l'OTAN en 1999, l'économie de la Serbie paraît dévastée avec une chute de plus de 50 % de la production et une importante décapitalisation. Le nouveau pouvoir engage rapidement, à partir de la fin de 2000, des réformes caractéristiques de la transition. Trois ans plus tard, les résultats macroéconomiques sont médiocres, surtout en terme de croissance et, encore plus, d'investissement. Les investissements directs étrangers paraissent alors devoir jouer un rôle déterminant mais sont freinés par un risque-pays demeuré important, notamment pour des raisons de politique intérieure.
        Following a decade of international sanctions and NATO's bombing in 1999, the Serbian economy has been devastated: production has dropped more than 50 %, and decapitalization is rife. The new authorities launched quickly, in late 2000, reforms typical of economic transition. Three years later, the macroeconomic results are poor, especially in terms of growth and, even more, of investment. Though potentially decisive, foreign direct investments are impeded given the risks in a country with an unstable domestic political situation.
      • Réinsérer la Serbie dans l'analyse de la transition. Rapports de propriété, État et salariat - Catherine Samary p. 117 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La Serbie dirigée par Slobodan Milosevic a été présentée comme le dernier des pays socialistes européens à résister aux privatisations. La transition y aurait débuté après la "révolution" démocratique du 5 octobre 2000. Une telle approche occulte des caractéristiques générales de la transition, dans ses diverses phases. Les nouvelles lois serbes de privatisation marquent, à nos yeux, non pas le début de la transition (qui commença dans le cadre yougoslave en 1989) mais une accentuation radicale de la logique libérale s'inscrivant dans des tendances plus générales. Réinsérer la Serbie dans l'analyse comparative de la transition permet d'expliciter les critères, enjeux et contradictions de cette dernière. Nous le ferons en nous centrant sur les dimensions socio-économiques essentielles des transformations en cours : les rapports de propriété au cœur des systèmes qui sont tributaires de la place des relations marchandes et de la logique socio-économique de l'État. Notre approche se voudrait une contribution aux analyses comparatives des systèmes contemporains et des transitions. Nous tenterons d'expliciter en quoi le cas de la Yougoslavie titiste éclaire l'aspect général de droits de propriété (ou de relations principal/agent) "impurs" dans les pays socialistes pris dans leur ensemble et en quoi les conflits provoqués par la transition en Serbie rejoignent ceux que cèlent les changements de système sans "révolution".
        Slobodan Milosevic's Serbia was often deemed as the last European former Socialist country holding out against privatisation. The transition supposedly started there with the democratic "revolution" of 5 October 2000. This view keeps us from seeing the overall characteristics of the transition during its various phases. In fact, Serbia's new laws on privatization did not mark the start of the transition (which actually began in 1989 in Yugoslavia); instead they signaled a radical shift towards liberalism, in line with more general trends. By reinstating Serbia in a comparative analysis of transitions, light is shed on the criteria, issues and contradictions of these transitions. Herein, the basic socio-economic dimensions of underway processes are examined, in particular, property relationships which lie at the very center of systems. They depend on the place of market relationships and of the socio-economic logic of the state. This attempt to contribute to the comparative analysis of transitions in contemporary systems focuses on Yugoslavia under Tito in order to shed light on the general characteristic of "impure" property rights (or principal/agent relations) in Socialist countries. We thus see why conflicts during the Serbian transition highlight those, more hidden, behind the changes in systems that have not undergone a "revolution".
    • III. Le Contexte international
      • La Serbie, le Monténégro et l'Union européenne : de l'isolement à l'adhésion ? - Daniela Heimerl p. 157 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Dans les années 1990, quatre guerres ont déstabilisé l'Europe du Sud-Est. Durant cette période, l'Union européenne a pris conscience de son incapacité d'accompagner, de manière constructive, la dissolution d'un État fédéral, en l'occurence la Yougoslavie socialiste. Depuis 1999, elle a accepté de jouer un rôle pilote dans la région des Balkans occidentaux en offrant aux pays concernés une perspective d'adhésion par le biais du processus de stabilisation et d'association. Sur cette toile de fond, l'auteur s'interroge sur les relations passées et actuelles entre, d'une part, l'Union européenne et, d'autre part, la République fédérale de Yougoslavie, devenue la Communauté d'États de Serbie-et- Monténégro en février 2003. Constituant un cas de transformation systémique complexe, ce pays est en butte à des problèmes fondamentaux liés à sa survie étatique, son organisation interne, son identité et sa place dans la région. Cette étude retrace les phases successives de la politique européenne depuis le début des années 1990 en récapitulant, dans un premier temps, la politique d'isolement de la RFY menée par TUE ainsi que ses contradictions et ses limites. Dans un deuxième temps, elle analyse les contraintes et les enjeux du processus de rapprochement qui débute à l'automne 2000 après la chute du régime de Slobodan Milsosevic. S'y inscrit la démarche engagée en 2001 par l'Union européenne en faveur du maintien des Républiques de Serbie et du Monténégro dans un État commun.
        Four wars destabilized southeastern Europe during the 1990s. The EU became conscious of its inability to play a constructive part in the events leading to the breakup of the Federal Republic of Yugoslavia. Since 1999, it has, therefore, accepted to play a major role in the western Balkans by opening to countries there the prospect of joining the EU via a process of stabilization and association. Given this context, past and present relations between the EU and former Yugoslavia, which became the State Community of Serbia and Montenegro in February 2003, are studied. In what is a complex systemic transformation, this community must cope with deep problems of its survival as a state as well as its internal organization, identity and place in the Balkans. At first, the EU tried to isolate Yugoslavia, a policy with its own contradictions and limits. The drawbacks and issues in the policy of rapprochement initiated in the autumn of 2000 after Milosevic's fall also come under discussion. As part of this new policy, the EU has been trying, since 2001, to keep Serbia and Montenegro together as a state.
      • L'aide internationale à la Serbie-Monténégro : bilan d'un triple processus - Nebojsa Vukadinovic p. 183 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Située au centre des projets de reconstruction et de recomposition de l'Europe du Sud-Est, la Communauté d'États de Serbie-et-Monténégro demeure un État divisé en trois parties : la Serbie, le Kosovo et le Monténégro. Les processus d'aide internationale à la reconstruction y ont donc suivi trois trajectoires distinctes. Une telle démarche à entraîné des contradictions que cet article se propose d'analyser. Ainsi, pendant que l'Union européenne tente de promouvoir l'intégration régionale dans les Balkans, l'aide renforce les dynamiques de désintégration. En outre, l'accent est mis ici très rapidement sur la transition et la nécessité de coordonner l'aide internationale avec les réformes économiques. Mais ces deux processus n'obéissent pas aux mêmes logiques et aux mêmes rythmes. Par ailleurs, l'aide a été insuffisante, inadaptée et elle a fait apparaître un syndrome de dépendance, notamment au Kosovo. Enfin, la baisse progressive des fonds dans les prochaines années et l'absence d'échéances précises pour une adhésion à l'Union européenne limitent la portée de l'aide sur le terrain.
        At the center of projects for reconstructing and remaking southeastern Europe, the State Community of Serbia and Montenegro is still divided in three parts: Serbia, Kosovo and Montenegro. The processes of international aid for reconstruction that have developed there have followed three distinct trajectories. Herein, the ensuing contradictions are analyzed. For instance, aid has reinforced the trend toward disintegration even as the European Union is trying to promote regional integration in the Balkans. Early on, the accent was placed on the transition and necessity of coordinating international aid with economic reforms. But these two processes do not have the same rationale and pace. Foreign aid has been insufficient and poorly adapted; and it has led to a syndrome of dependence, especially in Kosovo. The gradual decrease in funds over the coming years and the absence of precise dates for joining the European Union are limiting the scope of this aid in the field.
      • Serbie-Monténégro : terre de refuge, terre de départ - Mirjana Morokvasic p. 223 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Dans ce texte, nous examinerons l'ampleur et le profil des migrations vers et à partir de la Serbie-Monténégro depuis 1990 jusqu'à présent. Le pays est confronté à un double défi : d'une part, intégrer des centaines de milliers de réfugiés tout en insistant sur leur droit au retour ; d'autre part, garder ou rétablir les contacts avec les expatriés sans toutefois pouvoir empêcher le départ des meilleurs. Sur place donc, une population, le plus souvent venue sans rien et en pleine détresse, qui accroît le nombre déjà considérable des sans-emplois et de ceux qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Hors du pays, surtout en Occident, une population dispersée et hétérogène que l'appellation toute récente de « diaspora » voudrait rassembler en mobilisant ses membres autour de leur identité nationale serbe ou serbo-monténégrine. Ces citoyens expatriés sont des médiateurs dont on a toujours apprécié le potentiel économique et qui, désormais, revendiquent un rôle politique.
        In this text, the scope and the character of migrations from and to Serbia Montenegro since 1990 will be examined. The country is confronted with a double challenge: on one hand, it has to integrate several hundred thousand refugees while insisting on their right to return ; on the other hand, it wants to keep or re-establish contacts with expatriates without being able to prevent the constant outflow of the best. In the country, the arriving refugees swell the already large population of the unemployed and of persons living beneath the poverty line. Abroad, especially in the West, the effort is made via the recent use of the term "diaspora" to assemble and mobilize a dispersed and heterogenous population around their Serb or Serbo-Montenegrin national identity. These expatriates are mediators whose economic potential has always been appreciated and who, from now on, demand a political role as well.
    • IV. La Société en recomposition
      • Citoyens contre politiques : le 5 octobre 2000 et la construction de la Serbie de l'après-Milosevic - Ivana Spasic p. 269 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La signification des événements du 5 octobre 2000 en Serbie est examinée ici avec un recul de trois ans. Ce jour-là, des manifestations massives firent chuter le régime de S. Milosevic et la question fondamentale est de savoir si cette date peut être considérée comme historique dans le sens où elle fut à la fois l'expression et un facteur du changement de la culture politique en Serbie vers plus de démocratie et de tolérance. Pour tenter d'y répondre, nous commencerons par une analyse, fondée sur des données empiriques, de la manière dont la population a interprété le 5 octobre. Nous ferons ensuite l'inventaire de diverses "leçons" collectivement tirées par les citoyens serbes au cours des années 1990 ainsi que de certains éléments de la culture politique naissante. Enfin, nous comparerons les projections normatives de la population et l'évolution politique réelle depuis 2000, tout particulièrement marquée par la désintégration de la coalition initiale anti-Milosevic, par l'assassinat du premier ministre, Zoran Djindjic, et par la relative victoire des ultra-nationalistes aux élections de décembre 2003. En définitive, l'« occasion constitutionnelle » que fut le 5 octobre a été largement manquée du fait de l'irresponsabilité des principaux acteurs politiques de la période post-Milosevic. Néanmoins, des traces des comportements politiques nouvellement acquis pourraient subsister dans la société et la politique serbes.
        Three years afterwards, the political significance of the events of October 5, 2000 in Serbia, when massive protests forced S. Milosevic to step down, is examined. Was this date historical in that it shows evidence of, and is a factor in, more democracy and tolerance in Serbian politics? To answer this crucial question, empirical data about how the population interpreted the events of October 5 have been assessed. Identification of several "lessons" collectively learned by Serbians during the 1990s as well as the emergent political culture are described. The population's normative expectations are then compared with actual political developments in Serbia since 2000, in particular the break-up of the original anti- Milosevic coalition, the assassination of Prime Minister Djindjic and the relative victory of ultranationalists in the December 2003 elections. The "constitutional chance" granted by the events of October 5 has largely been missed, owing to the irresponsibility of major politicians during the post-Milosevic period. Nonetheless, traces of new political attitudes might subsist in the Serbian polity.
      • Serbie : comment rebâtir la relation entre l'État et les collectivités locales - Thomas Meekel p. 297
      • L'établissement de l'État de droit et le contrôle des unités spéciales de la police - Marina Glamotchak p. 329 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Que deviennent les forces de sécurité intérieure pendant le processus d'introduction des principes démocratiques et de l'économie de marché ? Si la démocratisation de l'administration publique consiste notamment à séparer les structures étatiques, y compris policières, du pouvoir politique, la question est particulièrement sensible dans les pays qui ont connu une « transition guerrière ». Or les normes démocratiques sont-elles en mesure de réguler un champ social jusqu'alors dominé par la guerre, les sanctions économiques internationales et un régime perverti ? Quelle est la place de la criminalité organisée lors de la "reconversion" des anciens combattants ? Quel est le statut des unités spéciales après la guerre ? Comment l'État de droit (en cours de construction) envisage-t-il de prendre le contrôle sur les unités spéciales de la police liées au fonctionnement de l'ancien régime ? Nous avons considéré la question de l'Unité pour les opérations spéciales de la police comme un critère d'évaluation de la démocratisation réalisée en Serbie depuis la chute du régime de S. Milosevic car, avec la législation, la réforme de la sécurité intérieure constitue un facteur du bon fonctionnement de l'État de droit.
        What happens to internal security forces when democratic principles and the market economy are introduced? Democratizing the public administration entails separating it, including the police, from political power-holders. This question is especially sensitive in countries having undergone a "war transition". Are democatic rules capable of regulating a society till then in war that has born the brunt of international economic sanctions and of a perverse regime? What place does organized crime have in recycling soldiers released from the armed service? What status is to be given to special police units after the war? How can a state, as it develops the rule of law, take control over such police forces, which had close ties with the former government? The handling of the Special Operation Unit of the police is a criterion for assessing the degree of democratization achieved in Serbia since Milosevic's fall. Reforming internal security is necessary to the proper operation of the state under the rule of law.
      • Identités en mouvement. La redéfinition du nationalisme monténégrin dans les crises yougoslaves - Amaël Cattaruzza p. 351 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Cet article met en relation la restructuration et la concurrence des nationalismes monténégrins amorcées à partir de 1989 avec la redéfinition et la réappropriation de l'identité monténégrine, perceptibles dans le recensement monténégrin de novembre 2003. Ces deux processus, à la fois successifs et simultanés, s'inscrivent dans le cadre de relations institutionnelles fluctuantes entre le Monténégro et la Serbie, relations qui se caractérisent par deux phases : une phase de rapprochement (entre 1989 et 1997) et une phase de rupture et de détérioration (à partir de 1997). Le sentiment identitaire monténégrin, qui a longtemps reposé sur l'ambiguïté entre identité territoriale et identité nationale, se précise aujourd'hui en s'orientant vers un contenu national, faisant apparaître de profondes divisions territoriales au Monténégro. Parallèlement, dans le cadre de la Communauté d'États de Serbie-et-Monténégro, le thème de la nation monténégrine et celui de l'indépendance du Monténégro semblent se dissocier au détriment des mouvements indépendantistes.
        The restructuration of forms of nationalism in Montenegro and competition between them as of 1989 are related to the redefinition and reappro- priation of a Montenegrin sense of identity, as perceived through the November 2003 census conducted in this country. Both successive and simultaneous, these processes of redefinition and reappropriation are unfolding in the setting of the fluctuating institutional relations between Montenegro and Serbia. There have been two phases in these relations: rapprochement from 1989 to 1997 before a rupture and deterioration. For a long time, the Montenegrin sense of identity was based on an ambiguity between a territorial and a national identity; but it is now becoming more distinct, and distinctly national. This brings to light deep territorial divisions inside the country. In the framework of the State community of Serbia and Montenegro, the themes of the Montenegrin nation and its independence are separating to the detriment of movements for independence.
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