Contenu du sommaire : Union européenne : sous-traiter en Europe de l'Est

Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro vol 32, no 2, juin 2001
Titre du numéro Union européenne : sous-traiter en Europe de l'Est
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : Union européenne : sous-traiter en Europe de l'Est

    - Coordonnateur : Wladimir Andreff
    • Sous-traitance internationale de façonnage et trafic de perfectionnement passif entre les pays de l'Union européenne et de l'Europe de l'Est - Wladimir Andreff, Madeleine Andreff & Fabienne Boudier-Bensebaa p. 5 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La sous-traitance internationale de façonnage avec trafic de perfectionnement passif (TPP) se caractérise par l'exportation (d'un pays de l'Union européenne - UE) de biens intermédiaires ou de pièces détachées liée à une ré-importation de produits finis ou semi-finis. L'article en précise les règles et le régime douanier (pour le TPP avec les pays d'Europe de l'Est), les avantages et les inconvénients pour les pays d'origine et les pays d'accueil, les déterminants qui poussent les firmes européennes à délocaliser de cette façon un segment de leur production à l'Est, ainsi que le caractère transitoire de cette modalité de pénétration dans les pays d'Europe de l'Est. L'étude empirique du TPP entre l'ensemble de l'UE et ces pays fait apparaître son déclin relatif de 1993 à 1997, sa concentration sur quatre pays d'accueil et sur peu de secteurs (surtout le textile et l'habillement). Une analyse statistique indique les différences fines de spécialisation dans le TPP, selon les pays de l'Est, par delà la tendance générale à son développement dans des branches d'activité de faible technologie et à forte intensité en travail.
      International subcontracting with outward-processing trade (OPT) is characterized by the exportation (from a European Union's country) of intermediate goods or spare parts linked to a re-importation of finished or semi-finished products. The regulations and tariffs applying to OPT with Eastern European countries (EECs) as well as the pros and cons for both home and host countries for this sort of trade are studied along with the determinants underlying European firms' strategies for relocating production in the East and the temporary nature of OPT as a means for penetrating Eastern European markets. The empirical evidence exhibits - for the whole EU - that OPT with the EECs has declined from 1993 to 1997, and has concentrated on four host countries and a few industries (above all textile and clothing). Beyond the overall trend of developing OPT in low-tech and labour-intensive industries, a statistical analysis reveals deeper differences in OPT specialisation depending on the specific EEC.
    • La sous-traitance de façonnage entre l'Allemagne et les pays est-européens - Fabienne Boudier-Bensebaa et Horst Brezinski p. 35 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La sous-traitance de façonnage avec les pays est-européens s'avère être, pour les entreprises allemandes, un moyen d'améliorer leur compétivité à l'échelle internationale. Notons que, dans les années 1990, cette stratégie a revêtu une importance particulière pour les firmes est-allemandes dont la compétitivité était mise à mal par des coûts salariaux croissant plus vite que la productivité du travail. Les relations commerciales déjà entretenues avant 1989 permettent à l'Allemagne d'être l'acteur dominant de la sous-traitance de façonnage entre l'UE et l'Europe de l'Est. Ces relations ont été en outre stimulées par les privilèges accordés en la matière aux pays est-européens par la législation européenne. L'analyse macroéconomique présentée dans cet article est complétée par une approche microéconomique. Les interviews menées ont permis de mettre en évidence que la sous-traitance de façonnage, loin de constituer une voie sans issue poussant les firmes allemandes à changer de pays d'accueil dès que le coût du travail augmente, aboutit souvent à des formes de coopération internationale plus étroites, tel l'investissement direct.
      German enterprises have adopted a strategy based on outward-processing trade (OPT) with Eastern European partners in order to improve international competitiveness. In the 1990s, East German firms attached even more importance to this strategy because their competitiveness was hampered by wage rising faster than productivity. Thanks to these pre-1989 relations, German firms have been able to play a leading role and outstrip other Western companies in East European marketplaces. This situation has been reinforced by the EU's specific legislation granting incentives to trade with Eastern Europe. A microeconomic approach completes the authors' macroeconomic analysis. As interviews show, most German firms do not regard OPT as a futureless choice, as they continually switch countries when labor costs start rising. Instead, they see it as a strategy for closer forms of international cooperation, such as direct investment.
    • Stratégies multinationales et trafic de perfectionnement passif entre l'Italie et les pays d'Europe centrale et orientale: le cas du textile-habillement - Giovanni Balcet et Giampaolo Vitali p. 51 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Parmi les changements les plus significatifs de l'investissement direct étranger italien au cours des années 1990, soulignons le rôle croissant des industries traditionnelles et la réorientation des IDE vers l'Europe centrale et orientale. En conséquence, l'internationalisation des firmes italiennes tend à correspondre à la structure des échanges commerciaux, fortement concentrés dans les secteurs traditionnels et la construction mécanique spécialisée. Des sociétés et des groupes d'entreprises de taille moyenne en rapide croissance, appartenant généralement à une famille, sont devenus les nouveaux acteurs de cette phase d'expansion internationale. La branche du textile-habillement est un bon exemple de cette tendance nouvelle. La relation entre la croissance internationale des firmes italiennes dans les PECO, reflétée par le chiffre d'affaires et les effectifs employés dans leurs filiales à l'étranger, est analysée de même que l'effet de création de commerce extérieur et de trafic de perfectionnement passif dans cette région. L'impact du redéploiement industriel sur l'activité et l'emploi en Italie, ainsi que les questions de stratégie économique afférentes, sont analysés.
      Among the most significant changes in the pattern of Italian foreign direct investments during the 1990s were : the growing role of traditional industries and the tendency for such investments to be made in Central and Eastern Europe. As a consequence, the internationalization of Italian firms tends to correspond to trade patterns, highly concentrated in traditional sectors and in mechanical engineering. Fast- growing medium-sized companies and groups, usually family-owned, have become the new actors in this phase of international expansion. The textile and clothing industry illustrates this new trend. The relation between the international expansion of Italian firms in the CEECs, as expressed by turnover and employment in their foreign affiliates, is analyzed along with the creation of foreign trade and outward processing trade in this zone. The impact of industrial redeployment on business and employment in Italy, as well as related policy issues, come under discussion.
    • Le trafic de perfectionnement passif entre la France et les pays d'Europe de l'Est : se substitue-t-il au TPP France-Maghreb - Madeleine Andreff et Wladimir Andreff p. 71
    • Un bilan comparatif du trafic de perfectionnement passif entre l'Union européenne et les pays d'Europe de l'Est - Wladimir Andreff p. 95 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ce texte est une synthèse comparative des principaux résultats obtenus dans les articles précédents, dans laquelle est suggérée une périodisation du trafic de perfectionnement passif (TPP) entre l'UE et les pays d'Europe de l'Est (PEE) faisant apparaître la période étudiée (1993-1997) comme celle de la maturité et du recul du TPP. La concentration sectorielle du TPP confère aux PEE et à l'UE une spécialisation internationale spécifique à ce type d'activité. Pour les firmes de l'UE, le TPP est un outil d'intégration verticale et de délocalisation dans des industries en déclin. Pour les sous- traitants est-européens, le TPP a permis de maintenir leur activité en période de récession transformationnelle et de restructuration, ainsi que de s'adapter à la demande des marchés de l'UE. On observe enfin une substitution de l'investissement direct étranger au TPP, expliquée par la hausse des coûts du travail et l'amélioration de l'environnement institutionnel dans les PEE. Le TPP est donc une étape dans la division internationale du travail entre l'UE et les PEE, adaptée aux premières années de la transition et destinée à régresser à l'avenir.
      This text gathers the main findings derived from the previous articles and put them into a time sequencing of outward-processing trade (OPT) between the EU and Eastern European countries (EECs) in which the studied period (1993-1997) appears to be one of maturing and declining OPT. Industry concentration reveals a specific international specialisation of the EU and EECs in OPT. As regards EU firms, OPT is a tool for vertical integration and relocation of sunset industries. For east-european subcontractors, OPT enables them to sustain their activity in a period of transformational recession and restructuring, and to adapt to EU markets' demand. A substitution of foreign direct investment to OPT is witnessed and explained by increasing labour costs and the improvement of the institutional framework in the EECs. Thus, OPT is a specific stage in the international division of labour between the EU and the EECs which fits well with the first years of transition in these countries. It probably would regress in the near future.
    • Bibliographie commune - p. 113 accès libre
  • L'agriculture néo-paysanne roumaine : le tampon social contre la relance globale - Alain Pouliquen p. 121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La décollectivisation agraire de la Roumanie l'a dotée d'une agriculture néo-paysanne primitive, qui absorbe de manière économe les conséquences sociales de la transition systémique post-communiste. L'accélération tardive de celle-ci depuis 1997 a conduit à une nouvelle récession globale et tend à liquider les restes du secteur agroalimentaire étatique après l'échec économique de sa régulation administrée, sans relais privé significatif. Cristallisées par le suremploi caché, les micro-exploitations néo-paysannes et leurs circuits d'aval artisanaux ne peuvent donc ravitailler l'économie urbaine qu'à des prix et/ou des coûts budgétaires durablement trop élevés pour permettre sa relance compétitive. Une des conditions nécessaires de celle-ci serait donc de libéraliser davantage l'importation agro-alimentaire - ce qui affecterait peu l'emploi agricole néopaysan, très peu dépendant des ventes agricoles - et de réserver les soutiens possibles au seul noyau potentiellement compétitif du secteur. Ceci pourrait faciliter l'adhésion de la Roumanie à TUE, si celle-ci en exploite adéquatement l'opportunité, notamment dans l'aide au développement rural et à l'exode rural maîtrisé.
    The decollectivization of farming has, in Romania, led to a primitive "neo-peasant" agriculture, which economically absorbs the social consequences of the post-communist transition. The belated acceleration of the transition since 1997 has set off a general recession that is doing away with what remains of state-run agribusiness, which has been (unsuccessfully) administered with few private entrepreneurs coming forth to buy it up. Crystallized by hidden overemployment, "neo-peasant microfarms" with their related craft industries can supply the urban economy only at prices/costs that are much too high for the economy to thrive and become competitive. One of the necessary conditions for stimulating the economy would be to open the country up to agrifood imports ; this would have little effect on employment on neo-peasant farms, which does not much depend on sales of produce. Subsidies could then be kept for the farming sector's potentially competitive core. This could facilitate Romania's joining the EU if the country managed to tap the thus opened opportunities in aid for developing rural areas and controlling the rural exodus.
  • Transition et ouverture aux échanges : les facteurs de compétitivité dans les entreprises hongroises - Sylvie Salabert-Céré p. 155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'ouverture des pays d'Europe centrale et orientale (PECO) aux marchés mondiaux au cours de leur transition économique et les conditions d'accession à l'Union européenne fixées en 1993 posent la question de leur aptitude à affronter la concurrence internationale, i.e. de leur compétitivité. Cet article propose une évaluation de la compétitivité d'une économie en transition, la Hongrie, à partir de la méthode empirique de l'enquête. L'idée est de situer les avantages en termes de coûts de production (considérés couramment comme la seule force des PECO dans la concurrence internationale) parmi l'ensemble des facteurs de compétitivité, étudiés au travers de 176 variables. L'étude quantitative des données, par analyse en composantes principales et régression Pls, révèle les déterminants clés selon les producteurs hongrois. Pour l'essentiel des résultats, les investissements directs étrangers arrivent en tête des facteurs significatifs, suivis de l'adaptation de la production aux marchés, la part de marché et le produit; les coûts de production occupent la cinquième position.
    The opening of Central and Eastern European countries to world markets during the transition process and the conditions for EU access, as set in 1993, lead us to inquire into Eastern Europe's ability to cope with international competition. This empirical study investigates the competitiveness of Hungarian firms. It is often thought that production costs are the only advantage that CEECs have in international competition. Herein, these costs are placed in the context of other competitiveness factors, examined through 176 variables. Key determinants are brought to light through a principal components analysis and a Pls regression : foreign direct investments rank first, followed by the adaptation of products to local needs, the market share and the product itself. Production costs come in fifth.
  • Le modèle de réforme préconisé par le FMI en Russie : entre inertie et changement - Annick Jordan p. 197 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans la seconde moitié des années 1990, le FMI s'est largement engagé dans le financement de la transition russe sans parvenir à promouvoir des réformes rapides, ni à prévenir la crise financière d'août 1998. Ce bilan décevant a suscité des interprétations opposées. Pour certains, le FMI a péché par excès d'imprudence; pour d'autres, il est coupable d'excès de conformisme. Cet article revient sur ce débat. Il montre qu'entre 1996 et 1998, le modèle d'intervention du FMI en Russie a évolué de façon contradictoire, avec d'un côté une redéfinition des cibles favorisant les réformes institutionnelles et, de l'autre, un relâchement des conditionnantes s'expliquant à la fois par la volonté de soutenir une équipe politique (Eltsine et ses alliés) et par la crainte de susciter un retrait brutal des capitaux étrangers. Si le FMI a échoué en Russie, ce n'est donc pas faute d'avoir saisi l'importance des réformes institutionnelles, mais parce qu'il était parallèlement investi de deux autres missions, incompatibles avec le principe de conditionnalités contraignantes : le soutien aux "réformateurs" et la promotion de la globalisation financière.
    In the second half of the 1990s, the IMF became heavily involved in financing the Russian transition, but was unable to foster fast reforms or to prevent the August 1998 financial crash. These disappointments have been interpreted in opposite ways. For some pundits, the IMF was much too imprudent ; for others, much too conformist. As the author's review of this debate shows, the IMF's model of interventions in Russia changed in contradictory ways between 1996 and 1998 : on the one hand, targets were redefined so as to favor institutional reforms ; but on the other, the conditions for IMF interventions were loosened out of support for Yeltsin and his allies and out of fear lest foreign capital suddenly start leaving the country. The IMF did not fail in Russia because it overlooked the importance of reforming institutions but because it had two other assignments incompatible with the principle of placing strict conditions on financing, namely : its backing of "reformers" and its promotion of "financial globalization".
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