Contenu du sommaire : Ville et environnement, approche psychosociologique

Dans cet article nous présentons quelques réflexions et conclusions sur ce que signifie l'expression «symbolisme d'un espace urbain», sur qui peut décider du type de signification et du rôle du symbolisme de l'espace urbain en relation à l'identité sociale. Et cela à partir du concept d'identité symbolique de l'espace urbain comme manière de générer et consolider des identités sociales urbaines en relation à l'environnement. En plus de ce que nous appelons «symbolisme à priori» et «symbolisme à posteriori» nous analyserons les sources de la signification symbolique, en tant qu'expression du pouvoir et construction sociale. Tout cela sur la base de quatre études empiriques réalisées dans différents quartiers de Barcelone.

En s'inspirant de la psychologie de l'environnement, l'objet de la recherche consiste à interroger les représentations que les habitants de Marne-la-Vallée ont de l'espace urbain et les modalités selon lesquelles ils identifient ou n'identifient pas les entités urbaines à Marne-la-Vallée : quartier, centre, et ville nouvelle. La ville nouvelle de Marne-la-Vallée constitue un espace novateur sur le plan du cadre bâti et architectural. L'analyse du discours recueilli auprès de 123 habitants montre que l'image du quartier est celle d'un espace polyvalent intégrant à la fois des aspects formels, fonctionnels, relationnels, culturels, dans lequel l'habitant occupe une place spécifique. Le quartier est difficilement identifié à Marne-la-Vallée pour des raisons tenant tant à la morphologie du bâti (taille et limites de celui-ci) qu'au contenu social et relationnel. La perception de la centralité ne repose pas nécessairement sur l'offre urbaine. La centralité est également difficilement identifiée à Mame-la-V allée. Le centre commercial de Mont-d'Est, malgré sa poly-fonctionnalité (commerces, services, équipements, transports) ne constitue pas une centralité très convaincante pour les habitants de ce secteur. Le Luzard ne correspond pas à l'image de la centralité en tant qu'espace structurant, pôle d'animation, ayant une dynamique propre. Quant à l'entité Marne-la-Vallée, celle-ci est difficilement perçue comme une ville, mais plutôt comme une urbanisation, lieu de super-commodités, fonctionnel, et est très rarement assimilée à une ville nouvelle qui dans l'imaginaire des habitants est tantôt une ville créée de toutes pièces, sur des espaces inhabités, tantôt assimilée aux grands ensembles. Le discours produit met en évidence l'importance des espaces habités en tant que référence de l'urbain. La perception inclut aussi des aspects d'ordre social, relationnel, symbolique, et dépend aussi de la position qu'occupe l'habitant dans cet espace, en fonction des pratiques et de l'usage. Sous des apparences de banalité, il apparaît que le discours produit sur l'urbain offre une richesse, tant dans l'approche des processus selon lesquels s'organise la perception que dans les attentes vis à vis de l'urbain en fonction des représentations de celui-ci.

Les difficultés de circulation urbaine sont multiples. Celles qui vont être examinées ici proviennent et problèmes intrinsèques à l'être humain, notamment le degré de connaissance des caractéristiques de l'environnement, et les représentations de l'espace qui en découlent. Deux objectifs ont été recherchés : 1) montrer comment des conducteurs se représentent leur environnement de travail, et avec quelles stratégies ils s'y déplacent ; 2) proposer des actions de formation qui facilitent l'apprentissage de l'environnement pour ces conducteurs. Les investigations expérimentales ont concerné trois populations de conducteurs professionnels de véhicules automobiles en milieu urbain. Les processus cognitifs montrent qu'il existe des ressemblances dans le repérage et les stratégies de déplacement. Plusieurs types de réseaux semblent coexister chez les différentes populations de chauffeurs. Les plus efficaces reçoivent une formation théorique et pratique relative au réseau utilisé. Lorsqu'ils ne reçoivent pas de formation, les chauffeurs sont également efficaces lorsqu'ils évoluent dans leur environnement de travail sous des formes multiples. L'apprentissage du réseau semble se faire en deux temps : 1) perception et intégration d'informations spatiales ; 2) liaison des informations acquises les unes avec les autres en un réseau. Il est indispensable que s'installe une répétition des deux étapes précédentes. Une vitesse faible des déplacements pendant lesquels ces informations sont recueillies semble être un des facteurs déterminants pour l'élaboration d'une bonne représentation de l'environnement.

La relation enfant-espace constitue l'objet de recherche de différentes disciplines, parmi lesquelles figure l'architecture. En particulier, la construction des représentations cognitives des environnements physiques à grande échelle chez l'enfant a, jusqu'à présent, considérablement enrichi la problématique sur l'espace architectural et urbain, dans la mesure où ces données socio-psychologiques contribuent à la création d'un environnement qui satisfasse les besoins de l'enfant. Plusieurs tendances apparaissent au sein de cette approche socio-psychologique. Dans cet article, nous focalisons notre attention sur l'approche interactionniste qui prône l'interdépendance du sujet et de l'objet et leur corrélation au sein d'un système d'influences et d'interactions. Au sein même de cette approche interactionniste nous pouvons distinguer deux grands courants, le courant bio-génétique qui limite l'interaction individu-environnement aux facteurs du mouvement et de l'action dans l'espace et dans le temps (à savoir à des facteurs plutôt physiologiques que sociaux) et le courant socio-génétique qui met l'accent sur le rôle de l'environnement social dans la construction de la connaissance spatiale. Dans ce dernier courant, le facteur social soit se limite à l'environnement micro-social de l'enfant, soit incorpore des éléments du macro-environnement tels la dimension sémiotique et sociale de l'espace, l'origine sociale du sujet, l'activité de l'enfant dans son sens historico-culturel, etc. L'examen de ces deux courants interactionnistes nous a permis de révéler avant tout le rôle primordial du contexte social, culturel et spatial dans lequel les images de la ville se forment chez l'enfant. Ce qui n'exclut pas la généralisation des valeurs environnementales pouvant servir de support pour le projet urbain, mais signifie que leur application sur différents lieux devrait toujours être étudiée par rapport au contexte particulier dans lequel elles s'inscrivent.

Nous avons administré un questionnaire auprès de 978 personnes pour trouver quels étaient les liens entre les représentations vis-à-vis des différents emballages et matériaux, du tri, l'influence sociale et les intentions comportementales de tri. Les résultats s'avèrent tout à fait cohérents car plus les gens déclarent avoir l'intention de trier, plus ils valorisent le comportement de tri, et les différents matériaux et plus ils considèrent que leur geste de tri

L'environnement sonore urbain que nous connaissons actuellement résulte de l'évolution des techniques et des modes de vie. Les nuisances sonores accompagnent notre vie quotidienne dans les transports, le travail ou/et dans l'habitat. Force est de reconnaître que la gêne des citadins croît et les effets sur la santé, sur les comportements altèrent la qualité de vie en ville. Les politiques tentent de répondre en légiférant suivant l'état des techniques et les moyens financiers. De leur côté, les chercheurs tentent d'approfondir les connaissances tant dans le domaine technique que dans la qualité sonore des espaces en relation avec la perception de l'individu. Toutefois, les décideurs manquent d'outils de diagnostics et de prévision pour agir efficacement contre ces nuisances. Une collaboration des différents acteurs est nécessaire pour en finir avec des situations de rattrapages coûteuses et privilégier le confort sonore des citadins.

Expérience et influences culturelles apparaissent comme les déterminants les plus vraisemblables di phénomène d'appréciation ou de rejet relatif aux odeurs. En participant à une expérience psychosensorielle de la ville, l'odeur fixe le ressenti de chacun. C'est la raison pour laquelle l'odeur et ses représentations vont être les caractéristiques d'une situation, d'un lieu, et du vécu de chacun dans la ville. Nous avons voulu comprendre ici comment s'expriment et comment s'articulent les représentations des odeurs dans la ville de Paris. A travers nos observations, nous avons pu constater l'existence de consensus dans la classification des odeurs, que nous pensons pouvoir attribuer à un savoir socioculturel commun. Il apparaît, par ailleurs que le degré d'attachement affectif à la ville de Paris influence la structure même des représentations olfactives. En dernier lieu, l'influence des facteurs de situation, de contexte, ou environnementaux semble déterminer en partie l'interprétation du message olfactif, expliquant ainsi une partie des différences interindividuelles. L'odeur et ses représentations participent donc sensiblement à l'élaboration de l'image de la ville de Paris, à l'évaluation de la qualité de la vie urbaine, et à l'influence de certains de nos comportements. Les représentations olfactives paraissent s'inscrire dans un système complexe, où elles sont tour à tour soit sujet soit objet d'influence dans la perception et l'évaluation de l'environnement.

La psychologie sociale de l'environnement distingue la dimension subjective de la densité des mesures objectives. La manière dont est vécue la densité d'un espace ne dépend pas seulement du nombre de personnes par unité de surface, mais aussi de facteurs individuels et situationnels, dont les caractéristiques architecturales. Aussi, un des objectifs de l'étude présentée était de comparer la manière dont est vécue la densité dans des immeubles de formes architecturales différentes (tour/barre). 162 locataires ont été interrogés dans trois immeubles parisiens (deux tours et une barre). Le questionnaire portait notamment sur la perception et l'impact affectif de la densité, les relations sociales et le sentiment de contrôle des interactions. Plus que l'architecture, le nombre total d'habitants de l'immeuble semble être un élément déterminant pour que l'on se sente en trop grand nombre.

L'espace urbain est source de multiples stimulations sensorielles et produit aussi de nombreuses nuisances environnementales. Si le bruit et la pollution sont les plus citées, l'impact des vibrations sur les citadins constitue une gêne de plus en plus importante. Cet article est consacré à l'étude des principales causes des vibrations urbaines, à savoir la circulation routière et le trafic ferroviaire, et aborde leurs effets sur le comportement humain. Nous verrons que la gêne des habitants ne dépend pas que de la nature du contexte vibratoire, mais qu'elle est fortement médiatisée par les composantes socio-cognitives propres à l'individu.

Afin de comprendre la spécificité du rapport des habitants avec les espaces verts urbains, plusieurs lignes de recherche ont été développées au sein du Programme Pluridisciplinaire UNESCO-MAB sur les écosystèmes urbains en cours depuis quelques années sur la ville de Rome. Différentes études ont été menées sur : (1) les pratiques et les attitudes de satisfaction/insatisfaction des habitants vis-à-vis de leur quartier de résidence, (2) les images et les attitudes vis-à-vis des espaces verts de la ville en général. Les résultats tendent à montrer (a) la grande importance qu'ont les espaces verts du quartier dans les pratiques urbaines des habitants en ce qui concerne leur satisfaction/insatisfaction et leur attachement au quartier en général ; (b) la tendance des habitants à évaluer la qualité des espaces verts urbains de manière différente de celle d'experts naturalistes ; (c) l'existence chez les citadins d'une attitude très ambivalente envers les espaces verts urbains, qui semble liée aux caractéristiques socio-démographiques et au lieu de résidence.

Cet article est consacre aux liens existants entre le logement et la maladie mentale. Cette revue de questions concerne donc les effets directs ou indirects du type d'habitat, de l'étage, des caractéristiques architecturales et de la qualité globale des logements, sur la santé mentale des habitants. Quoiqu'il existe une très forte tendance à penser que l'habitat puisse affecter la santé mentale des occupants, il demeure toutefois encore une ambiguïté considérable.

Cette recherche porte sur la façon dont le temps d'attente est vécu, perçu par l'usager du R. E. R. et les variables susceptibles d'influencer sa perception. On s'intéresse moins aux temps d'attente réels imposés aux usagers (le temps objectif) qu'à la façon dont ceux-ci sont perçus et anticipés (temps subjectif). Car en fonction du contexte, une attente de dix minutes peut paraître rien, ou s'éterniser. Les fondements et les objectifs de l'étude sont présentés, ainsi que le questionnaire qui a été passé auprès de 320 usagers des lignes A et C du Réseau Express Régional parisien.

Pour qu'il y ait un effet de catalyse il est nécessaire de construire une situation pour l'éducation à l'environnement. Ceci suppose de développer la compétence à l'action, de choisir une action à mener et et constituer un partenariat entre l'école et la société locale.

L'objectif de la recherche exposée dans cet article est de vérifier si des caractéristiques de sites urbains, définies à l'aide d'une adaptation française du Block Environmental Inventory (Perkins & al. , 1992, 1993) sont susceptibles d'influencer les sentiments de sécurité des résidants de ces sites, ainsi que la qualité de leurs relations de voisinage. La première partie de cet article est consacrée à la caractérisation de zones urbaines, grâce à un outil d'observation structuré autour de deux axes : les niveaux d'incivilités perçues et le contrôle territorial inscrit sur les sites explorés. Trois types de zones urbaines ont pu être isolés. Le premier est défini comme un environnement contrôlé par les résidants, où les incivilités sociales et physiques demeurent limitées. Le deuxième type de site identifié décrit un environnement où les mesures de défense mises en oeuvre sont importantes et les incivilités physiques et sociales conséquentes. Le troisième se distingue par de nombreuses incivilités physiques ou sociales et par une absence de contrôle territorial. La seconde partie de cette recherche exploite les données d'enquête recueillies auprès des résidants des sites précédemment explorés. Le questionnaire utilisé s'organise principalement autour de deux dimensions : le sentiment de sécurité et les relations de voisinage. Les résultats dégagés pointent 1) que les caractéristiques de l'environnement urbain semblent influencer le sentiment de sécurité des habitants du lieu, ainsi que la qualité de leurs relations de voisinage, et 2) qu'un lien pourrait exister entre le sentiment de sécurité et les rapports de voisinage. L'intérêt de considérer ces trois types de variables (environnementales, relationnelles et subjectives) à l'intérieur d'un modèle transactionnel de l'insécurité perçue est finalement envisagé.

La question de la définition de l'urbain contemporain passe par une réflexion actuelle sur la genèse des millions de logements construits au cours des trente dernières années, qui sont devenus la géographie prioritaire de la «politique de la ville», qui sont les lieux de la «fracture sociale», de la «relégation», de «violences urbaines», de «l'exclusion», lieux que l'on dit dégradé et que l'on cherche à réhabiliter. Une relecture de textes fondateurs des grands ensembles et de leurs aménagements ultérieurs interroge les manières de réaliser la ville.

Depuis le début de cette décennie, l'utilisation de l'informatique dans les sciences humaines a considérablement augmenté et a permis l'essor des méthodes statistiques. L'analyse multidimensionnelle s'est ainsi répandue dans de multiples disciplines, facilitant le traitement d'importantes masses de données. Comme pour les variables numériques, l'étude du texte a fait appel également à l'informatique, notamment grâce aux progrès de la linguistique-informatique. Ainsi, les enquêtes psychosociales, et donc celles réalisées en psychologie de l'environnement, peuvent s'appuyer sur deux modes de recueil des données : soit un questionnaire couplé à des entretiens, soit un questionnaire intégrant les traditionnelles questions fermées et un ensemble important de questions ouvertes qui nécessitent une analyse de contenu. Face à ce type d'enquête, il s'est avéré méthodologiquement nécessaire de coupler pour l'analyse ces deux catégories de variables (numériques et textuelles) et l'apport de l'informatique a été ici fondamental. Cet article présente le fruit d'une collaboration interdisciplinaire, entre la linguistique-informatique et la psychologie, concernant le choix méthodologique pour le traitement statistique d'enquêtes numériques et textuelles, et qui a déjà été appliqué dans différentes recherches en psychologie de l'environnement, en particulier sur l'étude de l'habitat en milieu urbain.

Pour réaliser un plan de ville en relief, une étude est menée sur les pratiques, besoins et attentes des personnes aveugles et malvoyantes. Cette étude exploratoire confirme que les personnes handicapées de la vue peuvent contribuer à clarifier les recherches sur les représentations de l'espace urbain et les figurations de cet espace. La mobilité de ces personnes dépend d'une combinaison de facteurs personnels et de facteurs sociaux, comme par exemple l'autonomie personnelle et la politique d'accessibilité de la ville. Pour se déplacer dans une ville, les piétons élaborent individuellement des pratiques adaptatives. Pour ce faire, les personnes déficientes visuelles mobilisent des stratégies cognitives similaires à celles des voyants, à partir des diverses perceptions sensorimotrices. Les personnes aveugles pensent avec des images d'ensemble de la ville, parfois lacunaires et élaborées essentiellement à partir de trajets appris. Elles se déplacent à l'aide de schémas et cartes cognitives, construits à partir d'indices multisensoriels. Elles sont également susceptibles d'utiliser des figurations graphiques pour mieux connaître leur ville. Toutefois plans et cartes en relief doivent rester lisibles, tactilement et visuellement, pour permettre une lecture courante au plus grand nombre. L'adaptation de plans en relief nécessite une méthode rigoureuse qui respecte certaines spécifications, liées notamment à la lecture en basse vision et à la discrimination tactile, à la compréhension des conventions cartographiques.