Contenu du sommaire : Langues et migrations
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1288, novembre-décembre 2010 |
Titre du numéro | Langues et migrations |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Langues et migrations
- coordonné par Claire Extramiana p. 6- Introduction - Xavier North p. 6
- Apprendre la langue du pays d'accueil. Une enquête du Conseil de l'Europe et une étude d'impact réalisée en Flandre - Claire Extramiana et Piet Van Avermaet p. 8 En Europe, la connaissance de la langue et de la société d'accueil est de plus en plus une condition nécessaire à l'intégration des migrants dans leur pays d'arrivée, qu'il s'agisse d'entrer sur le territoire, d'obtenir l'autorisation de résidence permanente ou d'en acquérir la nationalité. Un grand nombre de pays européens mettent ainsi en place différentes politiques de formation linguistique sanctionnées par des tests. Des enquêtes comparatives conduites en 2007 et 2009 par le Conseil de l'Europe permettent d'en savoir davantage.
- Compétences linguistiques. Impact dans la performance économique des migrants du Québec - Christine Blaser p. 22 Les compétences linguistiques sont un bagage essentiel au migrant pour assurer son insertion socioéconomique. Mais son origine et sa langue maternelle peuvent aussi constituer des freins dans l'intégration à une société d'accueil. Au Québec, où deux langues officielles sont en vigueur, une enquête sur l'établissement des nouveaux immigrants menée sur une période de dix ans permet d'évaluer leur progression dans l'apprentissage des langues et d'expliquer les écarts de performance économique mesurés entre eux.
- "Je veux apprendre la France". Un documentaire réalisé dans un centre social parisien - Interview de Marion Aguilar p. 36 Dans un centre social du XVIIIe arrondissement de Paris, des migrants de 16 à 25 ans récemment arrivés en France sont accueillis par Marion, enseignante de français. La connaissance de la langue véhiculaire conditionne l'entrée de ces jeunes dans cette société nouvelle à de nombreux égards. Afin de leur permettre d'en décrypter les rouages, Marion a six mois pour leur enseigner les bases du français. Alternant cours de vocabulaire et visites culturelles, Je veux apprendre la France est le journal intime de cette initiation.
- Héritage et pratiques linguistiques des descendants d'immigrés en France - Stéphanie Condon et Corinne Régnard p. 44 Loin d'être un obstacle à l'intégration, le plurilinguisme dans les familles ayant un lien avec la migration est à considérer comme une ressource potentielle. Une enquête menée par l'Ined et l'Insee permet d'évaluer la transmission du français et des langues étrangères aux descendants d'immigrés par leurs parents. La pratique de différentes langues en famille et leur niveau de maîtrise résultent d'une négociation entre l'apprentissage de la langue majoritaire en France et la place accordée à l'héritage linguistique du pays d'origine.
- Petits-enfants de migrants italiens et espagnols en Suisse. Relations familiales et pratiques langagières - Rosita Fibbi et Marinette Matthey p. 58 En Suisse, où sont reconnues quatre langues nationales, les migrants d'origine italienne et espagnole font de leur héritage linguistique une richesse. La famille constitue le cadre privilégié de la transmission de l'identité et de la langue d'origine des migrants. La génération des grands-parents est souvent investie de la mission de perpétuer le bilinguisme familial chez les petits-enfants. Si le partage de cette langue des origines chargée d'émotions sert à affermir les liens familiaux, il offre également aux jeunes une compétence valorisée au sein d'une société plurilingue.
- Modèles d'intégration et pratiques langagières. Un nouveau champ de recherche ? - Michel Alessio, Olivier Baude et Jean Sibille p. 70 Usage du français, langues de France, langues de migrants, “langue des banlieues”, enseignement des langues, plurilinguisme… : les questions relatives aux pratiques linguistiques réelles sont nombreuses et soulèvent des débats qui agitent l'actualité. Pour pouvoir y répondre, il est nécessaire de connaître la situation de ces pratiques dans leur ensemble et de s'appuyer sur des données scientifiques.
- Eloge de Babel - Philippe Lazar p. 74 Le mythe de Babel incarne le malentendu persistant de la communication humaine. Le cloisonnement des idiomes interroge la capacité des hommes de se comprendre à l'échelle planétaire. À l'heure où les identités trouvent refuge derrière les frontières rassurantes des communautés, où se diffuse le modèle dominant d'une culture mondialisée, il convient de dépasser le clivage entre les langues majoritaires et celles qui sont minorées. Loin de pointer les limites entre les hommes, Babel indique le chemin de l'autre : le partage de sa langue.
- Du bilinguisme familial chez les enfants - Entretien avec Francine Couëtoux-Jungman p. 80 La circulation des langues dans l'espace familial influence le développement cognitif des jeunes enfants. Si la diversité linguistique peut être un atout, tout dépend de l'attitude des parents vis-à-vis de la langue de communication familiale, de sa valorisation aux côtés de celle du pays d'accueil. Ce n'est qu'en reconnaissant et en assumant cette richesse qu'ils pourront à leur tour la transmettre.
- L'interprétariat en milieu social en France. Quarante ans de pratique pour faciliter l'intégration, la communication et la compréhension avec les migrants - Ali Ben Ameur p. 86 Pour les migrants qui ne maîtrisent pas ou peu la langue française, il reste difficile de s'orienter dans le champ social français. La mission des interprètes ISM, pour la plupart originaires des pays de migration dont ils parlent une ou plusieurs langues, est de leur venir en aide. Pivots indispensables de la communication entre les migrants et les services publics hexagonaux, ils assurent également un rôle de passeurs de culture. Traduire pour des migrants suppose la transmission des références d'une société nouvelle.
- L'enseignement de l'arabe en France. Les voies de transmission - Yahya Cheikh p. 92 Baisse des effectifs, fermeture de classes, suppression du Capes, l'enseignement de l'arabe en France semble peu à peu échapper à l'institution scolaire. Depuis le début des années deux mille, de nombreuses associations culturelles ou cultuelles tentent de répondre à la demande et de combler le vide laissé par l'Éducation nationale. S'il est difficile d'évaluer le nombre d'élèves scolarisés dans ces structures, l'augmentation de la publication de manuels conçus, en France, par les écoles associatives, montre que l'enseignement dispensé a gagné en cohérence et en autonomie.
- Radiographie sommaire des pratiques de l'arabe maghrébin en France - Alexandrine Barontini p. 104 L'arabe maghrébin en France est très souvent associé en premier lieu aux travailleurs immigrés d'Afrique du Nord et à leurs descendants. Or il s'agit d'une image tronquée des locuteurs de cette langue de France parlée par près de trois millions de personnes. Juifs sépharades, harkis ou pieds-noirs continuent de la pratiquer. Si la transmission de cette langue s'effectue surtout dans le cadre familial par manque de reconnaissance institutionnelle, elle véhicule un univers culturel qui a su gagner sa place dans l'espace public.
- Ecrire en français quand on vient d'ailleurs. Le dictionnaire des écrivains migrants - Ursula Mathis-Moser et Birgit Metz-Baumgartner p. 110 Un dictionnaire raisonné à paraître en 2011 répertorie pour la première fois, de manière systématique, les auteurs migrants ayant adopté le français comme langue d'écriture. Avec ses 300 entrées, d'Alain Mabanckou à Atiq Rahimi, en passant par Amélie Nothomb, Dai Sijie ou Andreï Makine, ce dictionnaire envisage la migration en tant que source de créativité. Car ces écrivains modulent de l'intérieur la langue française pour traduire des imaginaires venus d'ailleurs. Un choix linguistique qui permet de comparer les différentes modalités de leur reconnaissance dans le champ littéraire français.
- Langue maternelle et langue d'écriture - Martine Paulin p. 118 Le français comme langue d'écriture questionne des identités en chantier, façonnées par l'Histoire. Ce choix linguistique est un détour nécessaire voire obligé, pour dire dans une langue des mondes qui l'excèdent. À cheval entre deux univers de sens, les écrivains francophones développent l'art de se jouer des frontières. Certains questionnent les liens avec leur terre natale quand d'autres retournent, dans la langue, les armes conçues pour la dominer. Derrière l'abandon de la langue maternelle se profile sa présence irréductible qui continue de hanter le langage de l'autre.
- Les mots migrateurs - Entretien avec Henriette Walter p. 130 La richesse de la langue française ne peut se comprendre hors de l'histoire de ses contacts avec les autres peuples et leurs langues. Car, à l'instar des hommes, la vie des langues foisonne d'aventures qui façonnent leur identité. Professeure émérite de linguistique à l'université de Haute-Bretagne à Rennes et directrice du laboratoire de phonologie à l'École pratique des hautes études à la Sorbonne, la linguiste Henriette Walter revient sur les échanges et les emprunts qui sont au cœur de la communication humaine.
- D'un exil à l'autre, les lieux disloqués. Littérature arménienne en France - Krikor Beledian p. 138 Dans les années vingt, Paris sert d'escale, de refuge à de nombreux écrivains arméniens. Depuis la capitale française, ils développent une intense activité intellectuelle et littéraire au travers d'un foisonnement de revues. Au-delà des doctrines et des courants artistiques en place, ils appellent au rassemblement du peuple arménien et à son ouverture au monde. Ces rescapés du génocide de 1915 produisent des œuvres d'exilés qui témoignent à la fois des horreurs de l'Histoire et de la difficulté de trouver une place où se reconstruire.
Collections
- p. 150- Le baby-foot du musée national de l'histoire de l'immigration - Fabrice Grognet
Kiosque
- Revue de presse. Sale temps pour les immigrés ? - Mustapha Harzoune p. 155
Musiques
- p. 164- Danyel Waro - François Bensignor
Cinéma
- André Videau p. 170Livres
- Mustapha Harzoune et Elisabeth Lesne p. 174