Contenu du sommaire : L'argent des dictateurs
Revue | La revue internationale et stratégique |
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Numéro | no 85, printemps 2012 |
Titre du numéro | L'argent des dictateurs |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Autre Regard
Éclairages
- Les défis de la politique chinoise de Barack Obama - Barthélemy Courmont p. 16-26 La politique chinoise de Barack Obama s'articule autour d'un compromis entre des éléments du hard power et du soft power. Cette posture est qualifiée de « diplomatie intelligente », traduction de smart policy ou smart power. Cependant, face à la montée en puissance de la Chine et ses développements, tant dans le domaine économique que politique, quelle est la réelle marge de manœuvre de Washington dans sa relation avec Pékin, et quelles sont les implications de la smart policy ? Si la politique chinoise est une priorité pour l'Administration Obama, les défis auxquels Washington fait face sont particulièrement nombreux, conséquences d'un échec dans la redéfinition de la relation Chine-États-Unis largement attribué à l'Administration Bush.The Challenges of Barack Obama's Chinese Policy
Barack Obama's policy regarding China is based on a compromise between elements of hard power and soft power. This posture has been defined as a “smart policy” or “smart power”. However, considering the rise of China and its implications both on an economical and a political level, what is Washington's leeway in its relation with Beijing, and what are the long term implications of the smart policy ? If the policy regarding China is a priority for the Obama Administration, the challenges for Washington are particularly sensitive, resulting from a failure in implementing a comprehensive China-U.S. relation after the mistakes of the Bush Administration. - La diplomatie française à l'épreuve de l'Iran - Clément Therme p. 28-38 Du point de vue des révolutionnaires khomeynistes, la France est un pays de type « petit Satan », une catégorie à mettre en perspective avec le statut de « grand Satan » réservé aux États-Unis. Pour les élites politiques de la République islamique, ce statut se justifie avant tout par le soutien de Paris à Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988) et par l'appartenance de la France au camp occidental. Cette vision de ce que représente la France et de sa politique sur la scène internationale doit être mise en regard avec la perception de l'Iran que développent les élites diplomatiques françaises. Selon ces dernières, la fermeté dans les négociations avec l'Iran est indispensable pour contrer ses ambitions nucléaires.French Diplomacy to the Test of Iran
From the point of view of the late Khomeini's followers, France is considered to be a “Little Devil”, in comparison to the status of “Great Devil” reserved to the United States. According to the political elites of the Islamic Republic, the choice of this category is first and foremost justified by Paris' support toward Saddam Hussein during the war between Iran and Iraq (1980-1988) and by the country's status as a member of the Western camp. This view of France and of the French international policy has to be put in perspectives with the French diplomatic elites' developing perception of Iran. According to them, France has to be firm and intransigent in negotiating with the Islamic Republic, in order to counter its nuclear ambitions. - Quitter l'Afghanistan : oui mais comment ? - Gérard Fuchs p. 40-49 Un retrait rapide d'Afghanistan est justifié selon Gérard Fuchs. Mais comment le conduire ? L'auteur préconise dans cet article l'organisation rapide d'une conférence réunissant tous les acteurs du drame afghan. Il dresse ainsi la liste des invités : les acteurs de terrain – le camp du Président Karzaï, les talibans et le Pakistan –, les acteurs de la périphérie – l'Inde, l'Iran et l'Arabie Saoudite –, et enfin les grandes puissances – les États-Unis, la Chine et la Russie –. Il analyse les intérêts et objectifs de ces acteurs et définit, à partir de ce puzzle d'intérêts contradictoires, les concessions nécessaires à la paix, auxquelles chacun d'eux, et principalement l'Afghanistan et le Pakistan, doit consentir. Selon lui, la France ne peut plus se contenter de s'aligner sur les décisions prises à Washington.Leaving Afghanistan: Yes but How?
According to Gérard Fuchs, leaving Afghanistan quickly is necessary. However the question remains as to how to achieve it. In this article, the author advocates for the organization of a conference within which would be gathered all the actors of the Afghani tragedy. He pinpoints which guests should be invited : the main actors – President Karzai and his supporters, the Taliban, and Pakistan –, the peripheral actors – India, Iran, and Saudi Arabia – and the three great powers – United States, China and Russia –. He analyses their interests and goals and highlights, from this game of conflicting interests, what concessions have to be made to the peace process by each actor, especially Afghanistan and Pakistan. According to him, France cannot just align itself with Washington's decisions anymore. - Propositions pour un prélèvement de solidarité sur les transactions financières - Julien Serre p. 50-60 Après un rappel des objectifs chiffrés d'aide au développement fixés par les organisations internationales, l'auteur établit que la taxe sur les transactions financières n'est plus un sujet tabou et que la possibilité de son instauration fait relatif consensus au sein des nombreux travaux existants. Il concentre ensuite son propos sur les ressources générées par la mise en œuvre de cette taxe au niveau de l'Union européenne, soit une estimation par la Commission européenne de 55 milliards d'euros. Il établit une liste de propositions pour l'utilisation d'un tiers de cette taxe environ, dénommé prélèvement de solidarité sur les transactions financières et dégagé à hauteur de 20 milliards d'euros, pour favoriser l'emploi et financer l'aide au développement.Propositions for a Solidarity Levy on Financial Transactions
After a reminder on the targets set for humanitarian and development aids by various international organizations, Julien Serre ascertains that a financial transaction tax is no longer taboo, and the possibility of establishing one is reaching a large consensus within the scientific community. The resources such a tax would generate in the European Union are estimated to be around 55 billion euros, according to the European Commission. He then presents a set of propositions on how around a third of that sum, 20 billion euros, which he calls a solidarity levy on financial transaction, could be used to foster employment and fund development aid.
- Les défis de la politique chinoise de Barack Obama - Barthélemy Courmont p. 16-26
Dossier : L'argent des dictateurs
- Comment récupérer l'argent des dictateurs déchus ? - Pierre Conesa p. 61-70
- Comment les dictateurs investissent leur argent ? - Lotfi Hamzi, Éric Vernier p. 71-79
- Restitution des avoirs détournés: le rôle des organisations non gouvernementales - Daniel Lebègue, Marina Yung p. 81-88
- Les créanciers des dictateurs ne connaissent pas la repentance - Jean Merckaert p. 89-97
- La corruption au coeur du néolibéralisme - Gustave Massiah p. 99-107
- Vive l'argent des dictateurs ? Tribune pour une approche pragmatique de la corruption - Philippe Migault p. 109-116
- France-Afrique, Françafrique, France à fric ? - Pierre Péan p. 117-124
- Comprendre la corruption des élites en Afrique subsaharienne - Pierre Jacquemot p. 125-130
- Humour ou humeur ? Pourquoi il faut envahir militairement le Liechtenstein... - Pierre Conesa p. 131-133
En librairie
- Les nouveaux enjeux de la géopolitique spatiale - Pim Verschuuren p. 135-139
- Nouveautés - p. 141-192