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L'objectif de cet article est de tester la présence d'obstacles aux échanges agricoles entre pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Malgré les avancées politiques et institutionnelles en faveur de la libre circulation des produits au sein des unions monétaires et douanières de cette zone, les enquêtes faites par des observatoires régionaux indépendants montrent qu'il subsiste de nombreux obstacles. Ces obstacles proviennent notamment de la mauvaise application des textes, de la faiblesse des infrastructures et de l'importance des risques, et sont difficilement mesurables. L'approche suivie consiste à estimer le coût additionnel de l'échange lié au passage d'une frontière à l'aide de tests de l'intégration spatiale des marchés. Il ressort de l'analyse conduite sur une base de données originale comprenant les prix de cinq produits agricoles sur 142 marchés répartis dans 15 pays trois résultats importants. Il apparaît d'abord que le passage des frontières reste coûteux, y compris au sein des pays de l'UEMOA. Toutefois, le coût associé au passage de la frontière est plus faible lorsque les deux pays partagent la même monnaie, ce qui est le cas des pays de l'UEMOA. Les résultats montrent également une diminution du coût de la frontière et des coûts de commercialisation liés à la distance entre 1990 et 2011.Classification JEL : F15, O13, O55

Cet article a pour objectif de cerner les performances en matière de commerce obtenues jusqu'alors au sein de l'Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) sur la période 1995-2010. Tout d'abord, en décomposant les mesures de diversification des exportations, nous mettons en évidence deux dynamiques : (I) il existe dans les deux unions une diversification très claire à la marge extensive, c'est-à-dire via l'exportation de nouveaux produits, (II les pays des deux unions présentent un panier d'exportations intra-régionales beaucoup plus diversifié qu'avec le reste du monde. Puis, à l'aide d'un modèle de gravité en panel, nous obtenons 3 principales conclusions sur les flux de commerce échangés: (i) en moyenne, l'UEMOA et la CEMAC ont engendré du détournement de commerce, un supplément de commerce intra-régional significatif apparaissant dans le cas de l'UEMOA mais pas dans celui de la CEMAC ; (ii) la stabilité des taux de change conférée par le partage d'une monnaie unique a permis aux pays de chaque union d'améliorer le commerce intra-régional tout en limitant le phénomène de détournement ; (iii) il existe une grande hétérogénéité des gains associés à l'intégration régionale au sein de chaque union. Les pays qui étaient relativement concentrés dans leur structure d'exportation lors de la mise en place des accords subissent un fort détournement de commerce tandis que les pays les plus diversifiés bénéficient d'une augmentation substantielle de leurs exportations de biens industriels vers leurs partenaires - sans subir de détournement de commerce.Classification JEL : C23, F14, F15, O24, O55.

Cette étude cherchait à mesurer l'équité horizontale dans l'utilisation des soins de santé au Sénégal, en appliquant la méthode de décomposition de l'indice de concentration des inégalités. La distribution des soins, selon les besoins, devant suivre l'organisation hiérarchique présente dans le système de santé, nous avons distingué les soins reçus dans les hôpitaux des soins reçus dans les centres et postes de santé. Les résultats de cette première mesure montrent que d'importantes iniquités existent en faveur des populations de revenus supérieurs dans le bénéfice des soins dans les hôpitaux et les centres de santé. Les soins délivrés dans les postes de santé bénéficient plus aux populations pauvres. Constatant que plus de 22 % des patients souffrant d'une maladie sans invalidité sont soignés dans les hôpitaux et plus de 60 % des patients dont la maladie présente un niveau élevé d'invalidité sont soignés dans les postes de santé, nous avons procédé à des simulations sur l'affectation de ces patients aux structures de soins adéquates selon l'invalidité pour mesurer les effets du non-respect des règles d'adressage des patients sur l'indice d'équité. Avec ces réaffectations, l'iniquité dans les soins hospitaliers devient pro-pauvre et l'iniquité dans les postes de santé s'accentue en faveur de ces mêmes pauvres. L'iniquité dans les centres de santé reste en faveur des riches. Les résultats obtenus avec les simulations suggèrent que les iniquités telles qu'elles existent actuellement sont principalement dues au non-respect des règles de référencement dans le système de santé. La mise en place de la rigueur dans l'orientation des patients et une politique de sensibilisation de la population sur le référencement pourraient contribuer à rendre le système de soins plus équitable.Classification JEL : I12, I14, I18

La présente étude a pour objet de mettre en exergue l'existence des liens entre le phénomène de pauvreté et les conditions d'accessibilité à l'éducation dans les différentes régions du Cameroun. Il s'agit d'apprécier, à partir des données de l'enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM III) réalisée en 2007, l'influence des variables monétaires et non monétaires sur l'accès à l'éducation primaire et secondaire suivant le sexe de l'enfant d'une part et par rapport aux caractéristiques socio démographiques des ménages d'autre part.Les principaux résultats montrent que l'influence des variables monétaires et non monétaires sur l'accessibilité des enfants à l'éducation au Cameroun varie suivant les régions du pays, suivant le sexe de l'enfant et suivant le lieu de résidence des ménages. C'est ainsi que les régions septentrionales sont moins scolarisées que les régions méridionales. La marginalisation des filles au profit des garçons est criante dans les régions septentrionales. Les enfants issus des ménages dirigés par les femmes ont plus de chance d'aller à l'école que ceux des familles dont le chef est un homme.Ces résultats suscitent un certain nombre de recommandations, notamment les campagnes de sensibilisation en faveur de la scolarisation des jeunes filles en particulier dans les régions septentrionales, l'accroissement de l'offre de formation surtout en milieu rural et la construction des établissements scolaires avec internat dans les régions à faible densité de population.Classification JEL : O 15, I 21.

L'objectif de cet article est d'identifier les facteurs qui expliquent la performance en mathématiques des élèves de niveau secondaire collégial marocain. Il s'appuie sur les résultats du programme TIMSS 2003 d'évaluation du niveau en mathématiques des élèves dans plusieurs pays. Les données utilisées portent sur un échantillon de 1 140 élèves relevant de 68 établissements scolaires répartis sur le territoire marocain.Nos résultats montrent que les performances sont expliquées essentiellement par le genre de l'élève et les attributs matériels du ménage. Par contre, peu de variables liées au contexte scolaire (milieu d'implantation de l'école, âge de l'enseignant et son ancienneté) ont un effet significatif. Les implications de cette étude sont doubles. Les résultats permettent, d'une part, des enseignements destinés à éclairer les stratégies des ménages et des pouvoirs publics pour améliorer les rendements scolaires. L'étude confirme, par ailleurs, l'opportunité de recourir à des modèles multi-niveaux pour traiter les données qui présentent une structure hiérarchisée.Classification JEL : I21, J24.