Contenu du sommaire : Concentration et ségrégation, dynamiques et inscriptions territoriales

L'article examine la portée de la garantie d'autonomie financière locale inscrite depuis 2003 dans la Constitution. Chaque catégorie de collectivités territoriales est assurée de bénéficier, collectivement, d'une proportion de ressources fiscales propres, par opposition aux dotations et subventions, supérieure ou égale à une « part déterminante » fixée par référence à la structure observée en 2003.Après une présentation des multiples dimensions de l'autonomie financière locale, les particularités de la conception retenue sont analysées. D'une part, l'autonomie financière n'est pas réductible à la seule structure des ressources. D'autre part, la définition d'une ressource fiscale propre par référence à l'existence prioritaire d'un effet base localisé marginalise le rôle de l'effet taux contrôlé par les conseils et généralement retenu par les élus locaux pour caractériser un impôt local.

Dans le cadre de l'Initiative de recherche sur la Nouvelle Économie Rurale (NÉR), une étude a été menée pour tenter de valider, à partir d'un modèle opératoire, la mesure du « capital social » dans une communauté rurale et son lien avec le dynamisme socio-économique local. Cet article présentera la recherche, et ses résultats, qui confirme l'hypothèse d'une influence des « capacités » de développement que sont le capital social et la gouvernance sur la prospérité des communautés locales.La notion de « capital social », issue des travaux de Pierre BOURDIEU en France, a été remise à la mode par les recherches de PUTNAM sur l'Italie et de COLEMAN sur les États-Unis. L'originalité ici, c'est la tentative de mesure du capital social dans une petite collectivité sur la base de la définition opératoire qu'en ont faite les auteurs FLORA & FLORA aux États-Unis. Rappelons que selon ces auteurs, le capital social comprend trois grandes dimensions : l'ouverture à la diversité, la capacité de travailler ensemble et la qualité des liens « bounding » et « bridging » ou des réseaux avec l'extérieur de la communauté.Une vaste enquête dans les ménages ruraux en 2001 répartis dans une vingtaine de collectivités partout au Canada et déjà identifiées comme en difficulté ou dynamiques, a permis de mesurer les perceptions des résidents sur des indicateurs du capital social et construire un indice du niveau du capital social en fonction de la trajectoire de développement de la communauté. La corrélation entre son dynamisme économique et la présence d'un capital social fort a été démontrée. Cette recherche visait la connaissance des facteurs intangibles de développement présents dans les réalités locales. Elle vise très directement à fonder théoriquement de nouvelles approches d'intervention locale. Il s'agit aussi de trouver des fondements pour élaborer des politiques publiques de développement local plus appropriées et visant effectivement le renforcement des capacités de développement communautaire.

Il s'agit de montrer comment, au cours de leur évolution tout au long du XXème siècle, un complexe d'industries lourdes du sud de la France (raffinage, pétrochimie, sidérurgie) et le territoire sur lequel il se déploie se sont réciproquement construits et spécifiés. Il s'agit d'abord de montrer comment cette spécification réciproque a conduit à l'accumulation d'un ensemble d'actifs spécifiques tel que le territoire se trouve bien doté en ressources potentiellement attractives. Il s'agit de montrer ensuite, en contrepoint, comment cette accumulation d'actifs constitue aussi et indissociablement une accumulation de contraintes telles que le spectre des usages possibles du territoire se trouve très fortement réduit au point de compromettre l'évolution innovante du complexe. Il s'agit alors de discerner comment, dans le contexte actuel de globalisation, certaines conditions permettent de dépasser les contraintes.

Cet article met en évidence les mécanismes individuels et collectifs d'exploitation et de renouvellement des ressources régionales sous-jacents au processus de développement territorial. Il montre que les apprentissages individuels, réalisés par des acteurs productifs dans le cadre de leurs activités innovatrices, participent au développement de capacités collectives lorsque des agents de territorialisation assurent le développement de proximités institutionnelles et organisationnelles en coordonnant, à l'échelle locale, les actions des agents productifs.Sur le plan empirique, l'analyse est basée sur deux études de cas, celles des activités de recherche et développement (R-D) du Centre canadien de fusion magnétique (CCFM) et celles de six filiales bio-pharmaceutiques installées au Québec. Elle examine comment les activités de donneurs d'ordres actifs en R-D contribuent au développement territorial.

À travers l'étude du processus d'industrialisation à Querétaro, spécifiquement de son industrie automobile, on peut mettre en évidence les éléments qui permettent de corroborer l'hétérogénéité de la transition du fordisme vers un nouveau modèle. De la même façon, en étudiant le processus historique de construction de ce territoire industriel, on peut expliquer la forte concentration spatiale des activités économiques les plus dynamiques ainsi que celle de la population.

L'amélioration des systèmes de transport dans les agglomérations (vitesse accrue et baisse des coûts de transport) a contribué à la diminution de la densité dans les zones urbaines et a conduit à un usage dominant de la voiture et une très forte réduction de l'usage de la marche et du vélo, tandis que les transports en commun sont restés globalement stable. L'usage de la voiture est maintenant dominant face aux autres modes de transport y compris dans la métropole parisienne.Cette domination de la voiture conduit de plus en plus l'opinion publique à réclamer une réduction de son usage et le développement d'alternative à son usage. L'objectif de ce travail est de déterminer si ces demandes sont compatibles avec les vitesses pratiquées actuellement à l'aide de chacun des modes de transport. Plus précisément notre objectifs est de répondre à ces questions : est-ce que les conducteurs ont une bonne appréciation de la vitesse quant à leur choix de comportement ? Combien de conducteurs pourraient gagner du temps en changeant de mode de transport ? Que peut-on attendre, en termes de réduction de l'usage de la voiture, d'une amélioration significative de l'offre de transports collectifs ou bien d'une réduction forte de la vitesse de l'automobile ?

Depuis plusieurs décennies, la mobilité croît en France et en Europe à un rythme proche de celui de l'activité économique, voire légèrement supérieur. Cette tendance est appelée à se prolonger. Sur le versant des marchandises, l'allongement des distances parcourues explique la croissance des flux, beaucoup plus que les tonnages transportés. Le papier propose une réflexion sur les notions de couplage/découplage présentes dans la littérature depuis quelques années. La métaphore du couplage, utilisée pour qualifier la relation d'induction de la demande de transport par la croissance économique, permet d'analyser ses déterminants et de poser les bases d'une discussion sur les moyens d'en réduire les effets en termes d'externalités négatives. L'approche est centrée sur les liens entre organisations productives et logistiques, localisation des activités et organisation des systèmes de transport.

L'analyse des mécanismes élémentaires de circulation des pièces euros étrangères permet de confirmer le rôle central des déplacements individuels dans la circulation internationale des euros. Les données recueillies chaque trimestre sur le territoire français, depuis le début de l'année 2002, à travers les enquêtes réalisées par l'Observatoire de la Diffusion Spatiale de l'Euro (ESDO) permettent de fournir une estimation de la répartition spatiale résultant des mobilités internationales.La distribution des pièces euros étrangères en France observée durant l'année 2002 est confrontée successivement à un modèle théorique de diffusion spatiale de type gravitaire puis à différentes variables relatives à la mobilité touristique internationale, qu'il s'agisse des déplacements d'étrangers de la zone euro en France ou des déplacements de Français vers les autres pays de la zone euro. L'objectif de l'analyse est double : d'une part vérifier si la circulation des euros peut constituer ou non un marqueur des mobilités internationales ; d'autre part examiner comment les différentes formes de mobilité interagissent et rechercher la part respective des logiques gravitaires et des logiques réticulaires dans la diffusion des pièces euros étrangères en France.Les résultats suggèrent que la mobilité des euros est soumise à un faisceau complexe d'influences dans lesquelles interviennent des logiques gravitaires et non gravitaires, des mobilités professionnelles et touristiques, des effets globaux prévisibles et des exceptions locales plus spécifiques. En conclusion, l'euro n'est pas un marqueur adapté des flux touristiques mais fournit une mesure pertinente du degré global d'ouverture des territoires aux relations internationales.

PROSPECTS est un projet développé au sein du Vème Programme Cadre de l'UE qui a pour objectif d'aider les villes à définir leurs stratégies de développement durable par le biais d'une planification conjointe de l'aménagement du territoire et du transport. À cette fin, on a mis au point un modèle dynamique de type stratégique, qui permet d'optimiser à long terme les différentes mesures applicables en identifiant leur combinaison et leur intensité optimale.

L'hypothèse de cet article est que si la problématique de la qualité par l'origine des produits agro-alimentaires est a priori indépendante de critères environnementaux, les pratiques de production sous signe de qualité, souvent ancrées dans la tradition et les savoir-faire, sont attentives au respect des milieux naturels et évoluent vers une prise en compte de plus en plus explicite de ce critère dans les cahiers des charges. En d'autres termes, l'évolution des attentes de la société serait à même de transformer le « modèle des produits d'origine » pour en faire un levier possible d'une politique d'amélioration des rapports agriculture-environnement, complémentaire et convergente avec la PAC européenne. Il sera néanmoins montré que si cette situation se rencontre souvent dans les nouvelles générations d'Appellation d'Origine Contrôlée, elle n'est pas encore observée pour tous les produits de qualité. Il convient donc de préciser comment qualité des produits et qualité de l'environnement peuvent converger.

Dans ce papier, nous mettons en évidence les conditions économiques de l'émergence des villes dans un modèle d'équilibre général spatial. La présence de rendements croissants basés sur une division du travail, de coûts de transport et la possibilité de constitution d'un surplus agricole suffisent à rendre possibles différentes configurations d'équilibre urbain : économie sans ville, économie mono-centrique stable et économie mono-centrique instable.