Contenu du sommaire : L'élection présidentielle de 2008 / École et égalité des chances

Revue Revue française d'études américaines Mir@bel
Numéro no 119, 1er trimestre 2009
Titre du numéro L'élection présidentielle de 2008 / École et égalité des chances
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • L'élection présidentielle de 2008

    • Introduction : La nouvelle Amérique d'Obama - Frédérick Douzet p. 3-9 accès libre
    • Obama's World: A New Politics of Race and Ethnicity in America? - Raphael J. Sonenshein p. 10-22 accès libre avec résumé
      L'élection de Barack Obama pourrait être le signe d'un profond changement dans les politiques raciales et ethniques aux États-Unis. Le système politique du New Deal était structuré autour des enjeux de classe et laissait de côté la question de l'égalité raciale. Mais dans les années 1960, la question raciale remplaça les questions de classe. Or, la coalition démocrate était profondément divisée sur la question raciale, ce qui permit aux républicains de reconquérir le pouvoir en tirant partie des divisions raciales et de l'électorat blanc du Sud. En 2008, la crise économique et les politiques anti-immigrants des républicains conduisirent à une large victoire des démocrates. Obama emporta la majorité du vote des jeunes, des nouveaux électeurs, des minorités, des Juifs et de toutes les régions, à l'exception du Sud. Les évolutions démographiques promettent un bel avenir à la coalition d'Obama. La crise économique a revigoré les politiques de classe. Mais la question ethnique et raciale sous-tend toujours la politique américaine. En raison du rôle central de la présidence dans la culture américaine, un président Africain-Américain pourrait remodeler la notion même de leadership.
    • La campagne de McCain et ses suites : les risques de la radicalisation ? - François Vergniolle de Chantal p. 23-33 accès libre avec résumé
      La campagne républicaine de 2008 ne se résume pas à une défaite électorale. Il s'agit bien plus d'un rejet de la philosophie profonde du GOP, celle élaborée depuis les années soixante pour défendre la " majorité silencieuse ". La rhétorique dénonciatrice des républicains a été inefficace par rapport à la nouveauté de la campagne démocrate. Pourquoi le parti des idées neuves est-il devenu le parti des slogans ? Pourquoi McCain, le franc-tireur du parti, s'est-il aligné sur les positions les plus extrêmes de la base ? Cet article présente des éléments d'explication pour conclure sur le risque réel de marginalisation d'un parti prisonnier de ses certitudes.
    • La religion dans les élections du 4 novembre 2008 aux États-Unis : annonce d'une nouvelle donne ? - Ariane Zambiras p. 34-45 accès libre avec résumé
      Quel fut le rôle des variables religieuses dans l'élection présidentielle du 4 novembre 2008 ? Après huit années d'association forte et quasi-exclusive entre les valeurs religieuses et le parti républicain, cette campagne a posé les bases d'une nouvelle configuration. Le parti démocrate s'est ouvert aux électeurs religieux progressistes et a fait plus de place à la rhétorique religieuse tout au long de la campagne. Ces efforts furent portés par un Barack Obama revendiquant ouvertement le rôle de la foi dans sa vie et dans son engagement pour plus de justice sociale. L'alliance traditionnelle entre les électeurs religieux conservateurs et les républicains est apparue affaiblie, desservie par l'incapacité de McCain à parler de manière convaincante de ses convictions religieuses et de leur impact sur sa vie. L'émergence de nouvelles priorités politiques, comme la profonde crise financière et le souci de l'indépendance énergétique incitent à prêter attention au possible renouvellement des clivages politiques à l'intérieur des groupes religieux.
    • The Democratic Coalition's Religious Divide: Why California Voters Supported Obama but Not Same-sex Marriage - Kenneth P. Miller p. 46-62 accès libre avec résumé
      En Californie, les élections de novembre 2008 ont produit un résultat qui peut paraître contradictoire. Alors que l'État a très largement contribué à l'élection du premier président africain-américain, il a dans le même temps approuvé la Proposition 8 qui abroge le droit au mariage nouvellement acquis par les homosexuels. Selon l'auteur de l'article, ce vote peut être expliqué par la religion, facteur de division au sein de la coalition démocrate qui domine l'État. L'aile progressiste du Parti démocrate, toujours plus séculière, s'est fortement opposée aux efforts visant à interdire le mariage homosexuel. Pour certains de ses membres, la question du mariage des homosexuals est même, en matière de droits civiques, la question la plus importante de notre époque. A contrario, les études et les sondages de sortie des urnes montrent que les nombreux électeurs démocrates africains-américains et latinos ont voté en faveur de la Proposition 8. Les noirs et les Latinos sont plus pratiquants que la moyenne de la population de l'État. Pour eux le mariage se définit en relation à la religion et non aux droits civiques.
  • École et égalité des chances

    • Introduction - Didier Combeau, Malie Montagutelli p. 63-66 accès libre
    • L'École et l'(in)égalité des chances aux États-Unis : effets pernicieux du fédéralisme ou fondement idéologique de la démocratie américaine ? - Sylvia Ullmo p. 67-79 accès libre avec résumé
      Cet article porte sur les difficultés du système scolaire américain depuis le constat qui en a été fait en 1983 dans A Nation at Risk : the Imperative for Educational Reform. Le rapport relevait la dégradation des performances des écoliers américains depuis " les années Spoutnik " et rappelait que le contrat national à l'égard des enfants était de fournir à chacun d'entre eux une éducation de qualité. Aujourd'hui, études et analyses montrent pourtant la grande inégalité des conditions scolaires et des performances des écoliers américains.
    • Réformer les programmes d'enseignement aux États-Unis (1983-2005) - Bénédicte Robert p. 80-93 accès libre avec résumé
      Avec la politique sociale, la politique éducative incarne l'évolution du fédéralisme américain de la " souveraineté duale " au fédéralisme " coopératif ". À travers l'exemple de la réforme des programmes d'enseignement (dite " réforme des standards "), cet article montre comment le fédéralisme coopératif donne la possibilité d'alterner deux processus de réforme de l'enseignement, l'un qui se diffuse nationalement dans le respect de l'attachement des Américains au contrôle local, l'autre qui s'appuie sur une réglementation fédérale. La " fédéralisation " d'une politique nationale inscrit celle-ci dans un cycle qui semble caractéristique de la politique éducative fédérale : souplesse, conflit, accord.
    • L'école américaine dans la tourmente de No Child Left Behind - Malie Montagutelli p. 94-105 accès libre avec résumé
      La loi sur l'éducation, No Child Left Behind (NCLB), a été signée par le président G. W. Bush en 2002. Elle définissait des objectifs très ambitieux en matière d'éducation. En effet, elle envisageait rien moins qu'une restructuration du système dans le but d'améliorer le niveau scolaire général tout en assurant cette égalité des chances que tous les présidents des États-Unis et tous les éducateurs avaient toujours souhaitée depuis les années 1960. Aujourd'hui, des membres du Congrès, des gouverneurs d'États, des syndicalistes et des enseignants expriment des doutes sérieux quant à la possibilité de mettre en place les réformes souhaitées par le gouvernement fédéral. La loi NCLB devait être reconduite en 2007, mais elle ne l'a toujours pas été. Au lieu de cela, elle a suscité bien des débats et a provoqué une lutte ouverte opposant certains États au gouvernement fédéral. Cet article tente de mettre de l'ordre dans une information souvent contradictoire émanant des différentes agences fédérales et organisations concernées, afin de mieux comprendre la situation dans laquelle les écoles américaines se trouvent aujourd'hui.
    • Multiculturalisme et égalité des chances dans les manuels d'histoire : le cas du Texas et l'impact du 11 septembre 2001 - Rachel Hutchins-Viroux p. 106-121 accès libre avec résumé
      Les mouvements progressistes multiculturalistes visent à éradiquer l'inégalité socio-économique par le biais de l'éducation. Des organismes conservateurs, notamment représentant la droite chrétienne, se sont opposés de manière continue au multiculturalisme, en particulier pendant les " guerres culturelles " des années 1980 et 1990, opposition qui fut renouvelée après le 11 septembre 2001. Cet article cherche à évaluer les résultats de cette lutte idéologique au travers l'étude de l'image de la société américaine présentée dans des manuels d'histoire publiés avant et après 2001.
  • Comptes rendus