Contenu du sommaire : Vers une « nouvelle » théorie de l'administration publique

Revue Revue Internationale des Sciences Administratives Mir@bel
Numéro volume 73, no 1, mars 2007
Titre du numéro Vers une « nouvelle » théorie de l'administration publique
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Numéro spécial : Vers une « nouvelle » théorie de l'administration publique. Conférence Braibant 2006

  • Numéro du GEAP: La notion de décentralisation dans les réformes du secteur public : Caractéristiques, impact et implications

    • Numéro du GEAP : La notion de décentralisation dans les réformes du secteur public : Caractéristiques, impact et implications : Introduction - Christopher Reichard, Elio Borgonovi p. 45-46 accès libre
    • Les relations intergouvernementales et l'efficacité de la gouvernance locale : Le cas de la politique néerlandaise de la jeunesse - Rob Gilsing p. 47-68 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Aux Pays-Bas, le gouvernement national est chargé de définir les grandes lignes de la politique de la jeunesse, tandis que le gouvernement local joue un rôle déterminant en s'efforçant d'atteindre les objectifs nationaux. Tandis que le gouvernement local est en principe mieux qualifié pour mener des politiques efficaces, le gouvernement national cherche à influencer les politiques locales. En outre, la fonction du gouvernement local en général a considérablement changé en raison de l'évolution vers la gouvernance. Les questions soulevées ici portent sur la capacité du gouvernement local à mener une gouvernance efficace dans les politiques de la jeunesse ainsi que l'influence des politiques nationales sur la fonction de gouvernance du gouvernement local. Nous répondrons à ces questions en nous intéressant de près à la politique de la jeunesse menée dans 72 municipalités et en évaluant l'impact éventuel de la politique nationale. Les résultats indiquent que la politique nationale influence considérablement la politique locale de la jeunesse, d'une part en définissant le programme et, d'autre part, en allant à l'encontre de la gouvernance locale. La présence de responsabilités mal définies et de dépendances mutuelles importantes débouche sur une arène politique complexe et entrelacée qui nuit à l'efficacité des politiques.Résumé à l'intention des praticiensL'enseignement que l'on peut tirer de l'exemple néerlandais en matière de modélisation des relations intergouvernementales est que le gouvernement national doit tenir compte, en particulier dans les domaines politiques compliqués, de la situation complexe du gouvernement local dans les structures de gouvernance locale. La mise en œuvre d'une gouvernance locale efficace passe par une approche stratégique intégrée et par une politique adaptée, et cela exige un pouvoir d'appréciation optimal en matière de politiques. S'agissant des relations intergouvernementales, cela exige de la part du gouvernement national (le cas échéant) qu'il s'efforce de déterminer les résultats stratégiques souhaités. Le gouvernement national doit par ailleurs avoir recours à des instruments stratégiques communicatifs afin de favoriser la gouvernance locale et de renforcer le pouvoir d'appréciation dans le domaine financier.Cependant, le gouvernement national n'est manifestement pas toujours conscient que les relations intergouvernementales sont un facteur important qui détermine le pouvoir d'appréciation dans le domaine des politiques, ni que la politique logicielle convient davantage que la politique traditionnelle. Ou alors, doit-on rechercher la véritable cause du problème dans l'hésitation à déléguer des compétences et des ressources au gouvernement local ? Existe-t-il un manque de confiance dans la capacité du gouvernement local et des acteurs locaux ? Si c'est le cas, nous devrons probablement nous accommoder du caractère fortement entrelacé des relations administratives. Il faudra alors renoncer à l'ambition d'une approche stratégique intégrée, ce qui se traduira par une éventuelle perte d'efficacité.
      In the Netherlands, national government sets the frameworks for youth policy, while local government, should play a crucial role in realizing national goals. Local government is supposed to be better equipped for realizing effective policies. Yet national government tries to influence local policies. Furthermore, local government's role in general has changed significantly because of the shift towards governance. The questions raised are whether local government is capable of pursuing effective governance in youth policies and how national policies affect the governance role of local government. These questions are answered by an extensive examination of youth policy in 72 municipalities and by assessing national policy on its possible impact. The results suggest that national policy strongly affects local youth policy, both by setting the agenda as well as by frustrating local governance. Diffuse defined responsibilities and strong mutual dependencies create a complex, interwoven policy arena that impedes effective policies.Points for practitionersThe lesson for modelling intergovernmental relations that can be drawn from the Dutch case is that especially in a complicated policy field, national government should acknowledge the intricate position of local government in local governance structures. The ambition towards effective local governance requires an integrated policy approach and a customized policy, and this asks for optimal local policy discretion. For intergovernmental relations, this implies a role of national government, if any, in determining the desirable policy outcome. Besides, national government should rely on communicative policy instruments to support local governance and optimize financial discretion. However, the awareness that intergovernmental relations are a major factor determining policy discretion, and that software politics suit better than traditional politics is apparently not widespread in national government. Or is the real cause of the problem to be found in a fear for devolving power and power resources to local government? Is there a lack of trust in the capability of local government and local actors? If this turns out to be the case, we probably have to take the highly interwoven administrative relations for granted. The ambition for an integrated policy approach should then be loosened, permitting a possible loss of effectiveness.
    • Le leadership au sein d'une fonction publique décentralisée : quelques enseignements venus d'Irlande - Peter C. Humphreys, Orla O'Donnell p. 69-85 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Un nouveau programme gouvernemental annoncé en décembre 2003, s'inspirant d'initiatives de " décentralisation " antérieures visant à disperser des fonctionnaires irlandais en dehors de Dublin, prévoit de transférer plus de la moitié des fonctions publiques en dehors de la capitale, y compris certaines des fonctions les plus élevées et certains bureaux centraux. Cette initiative unique en son genre en Europe va offrir des possibilités considérables en matière de leadership, mais aussi des défis majeurs, en termes de bonne gestion de l'entreprise Irlande. Dans la présente communication, nous tentons d'identifier et d'analyser certaines de ces possibilités et de ces défis en ce qui concerne le leadership dans la fonction publique. Nous avons non seulement passé en revue la littérature, mais aussi analysé les informations disponibles sur les précédentes expériences nationales et internationales et réalisé des entretiens approfondis avec des cadres supérieurs et d'autres parties prenantes. Nous soutenons que le leadership efficace est particulièrement rare au sein d'un service et d'une fonction publics géographiquement complexes et décentralisés.Résumé à l'intention des praticiens. L'approche que nous proposons ici en ce qui concerne la décentralisation géographique en Irlande est sans précédent aux niveaux national ou international et tient davantage compte des priorités politiques que des priorités managériales ou en matière de modernisation. Elle permet néanmoins de réexaminer et de remanier un certain nombre de domaines clés en matière de gouvernance ayant des effets potentiellement bénéfiques du point de vue de la modernisation du service public. La question de la création, du développement et du maintien de compétences en leadership à un niveau élevé pose généralement problème dans la fonction publique et nécessite souvent des approches différentes de celles appliquées dans le secteur privé. Ces problèmes sont encore plus importants dans une structure organisationnelle dispersée. Des mesures s'imposent dès lors afin de donner des réponses constructives, avisées et positives à un vaste éventail de questions, notamment :`S'intéresser d'urgence au développement d'une initiative à l'échelle de la fonction publique afin de minimiser les pertes et d'ouvrir de nouvelles possibilités en matière de partage de connaissances, au sein, entre et par-delà les organismes publics concernés par le programme de décentralisation. Parallèlement à cela, il convient de dresser la carte des actuels réseaux formels et informels présents dans la fonction publique et de mieux les comprendre. Ces réseaux devront faire l'objet d'un vaste remaniement. Le recours aux TIC et la multiplication des déplacements ne constituent que des solutions partielles.Mettre en œuvre un programme de gestion du changement cohérent et à l'échelle du service, qui reconnaît et renforce le leadership au sein de la fonction publique et entre les services publics au sens large. Il semblerait également que le moment soit venu de revisiter et de réaffirmer les valeurs fondamentales de la fonction publique qui pourraient contribuer à assurer la cohérence dans la fonction publique de demain, qui sera considérablement plus complexe géographiquement et plus jeune.
      Building upon earlier ‘decentralisation'initiatives to disperse geographically Irish civil service staff outside Dublin, a new government programme, announced in December 2003, will result in over half of all civil service posts, including some of the most senior officials and head offices, being located away from the capital. This unique initiative in European terms will raise significant leadership opportunities and challenges for the effective running of Ireland Inc. This paper seeks to identify and analyse a number of these opportunities and challenges from a public service leadership perspective. In addition to a detailed literature review, the research analysed available data on previous national and international experience and involved in-depth discussions with senior managers and other stakeholders. It is argued that effective leadership is at a premium within the context of a geographically complex, decentralised civil and public service.Points for practitionersThe approach to geographical decentralisation in Ireland presently proposed, is without national or international precedent and reflects political rather than managerial or modernisation priorities. Even so, it will provide the opportunity to reassess and recast a number of key governance areas with potentially beneficial effects from the viewpoint of public service modernisation. Creating, developing and sustaining leadership qualities at a senior level is ordinarily a challenge in the civil service and often requires different approaches than in the private sector. These challenges are even greater in a dispersed organisational structure. Accordingly, action is needed to provide constructive, informed and positive support to a wide range of issues, including:Giving urgent attention to the development of a service-wide initiative to minimise loss and open up new opportunities for knowledge sharing, within, between and across those public service bodies significantly affected by the decentralisation programme. Allied to this is the need to map more clearly, and understand better, current formal and informal networks within the service. These will need to be significantly recast. Resort to ICT and large amounts of travel appear to only offer partial solutions.Implementing a coherent, service wide change management programme, which recognises and empowers leadership within and across the civil and wider public services. It would appear also that the timing could be opportune for a revisiting and reassertion of core public service values that could help to maintain consistency in the considerably more geographically complex and younger service of the future.`
    • La direction politique stratégique : étude de l'évolution qualitative de la fonction de ministre suite aux réformes du Nouveau Management Public - Minna Tiili p. 87-102 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans le présent article, nous examinons la direction politique appliquée à la suite des réformes s'inspirant du nouveau management public, et plus particulièrement le rôle des ministres. Nous analysons le modèle de direction stratégique du NMP et les problèmes qu'il suscite. Les données empiriques brutes concernent les méthodes de direction politique stratégique en Finlande. Nous comparerons l'expérience finlandaise à ce que l'on observe actuellement au RU et en Australie ainsi qu'à la politique locale nordique. Notre conclusion empirique est que les réformes de la gestion visant à instaurer le rôle stratégique des politiciens n'ont pas été fructueuses. En théorie, cet échec n'est guère surprenant étant donné que la politique ne coïncide pas avec la logique des modèles managériaux rationnels. Les politiciens ne tiennent pas à définir des objectifs et à fixer des priorités, et ils ne sont pas non plus motivés à l'idée d'examiner des questions qui ne seront pas mises en œuvre dans un avenir immédiat. En outre, ils ont tendance à privilégier les questions individuelles et à intervenir dans les détails. Par conséquent, il n'y a pas lieu de se demander si les ministres sont capables d'adopter la fonction stratégique. Il convient plutôt d'envisager la possibilité que rien ne les encourage, aujourd'hui comme demain, à le faire. Le développement de modèles managériaux rationnels en tant qu'outils pour les politiciens est donc une approche décourageante.Résumé à l'intention des praticiens. Dans le présent article, nous examinons la direction politique appliquée à la suite des réformes s'inspirant du nouveau management public, et plus particulièrement le rôle des ministres. Les données empiriques brutes concernent les méthodes de direction politique stratégique en Finlande. Nous comparerons l'expérience finlandaise à ce que l'on observe actuellement au RU et en Australie ainsi qu'à la politique locale nordique. Dans ces différents contextes, les réformes de la gestion qui ont tenté de faire des politiciens des dirigeants stratégiques ont échoué. Notre conclusion est qu'il est plus probable que l'échec des modèles managériaux rationnels dans le monde politique s'explique par la nature de la politique proprement dite plutôt que par l'incapacité des politiciens. La nature de la politique engendre des motivations qui ne favorisent pas le rôle stratégique suggéré aux politiciens. Ceux-ci ne tiennent pas à définir des objectifs et à fixer des priorités, et ils ne sont pas non plus motivés à l'idée d'examiner des questions qui ne seront pas mises en œuvre dans un avenir immédiat. En outre, ils ont tendance à privilégier les questions individuelles et à intervenir dans les détails. Il s'agit-là d'un véritable défi pour ceux qui sont chargés de développer des outils stratégiques pour les politiciens et, d'une manière générale, des modèles managériaux rationnels pour la politique.
      This article explores strategic political steering after New Public Management reforms, focusing on the new role assigned to government ministers. The NPM model of strategic steering and the problems embedded in it are addressed. The primary empirical data concerns the practices of strategic political steering in Finland. The Finnish experience is contrasted with existing evidence from the UK and Australia and from Nordic local politics. The empirical conclusion is that management reforms aiming at introducing the strategic role of politicians have not been a success. Theoretically, this is not a surprise as politics does not follow the logic of rational managerial models. Politicians are not eager to define goals and to set priorities, nor are they motivated to consider issues that are not realized within the immediate future. In addition, they tend to focus on specific issues and to intervene in details. Consequently, it may not be relevant to ask whether ministers are able to adopt the strategic role but to consider the possibility that they do not, and will not, have incentives to do so, making it quite frustrating to develop rational managerial models as tools for politicians.Points for practitionersThis article explores strategic political steering after New Public Management reforms, focusing on the new role assigned to government ministers. The primary empirical data concerns the practices of strategic political steering in Finland. The Finnish experience is contrasted with existing evidence from the UK and Australia and from Nordic local politics. In all these settings, management reforms that have tried to make politicians strategic leaders have not been a success. This article concludes that it is more likely that the failure of rational managerial models in politics is explained by the nature of politics itself, rather than by the inability of politicians. The nature of politics creates incentives that do not favour the strategic role that has been suggested to politicians. Politicians are not eager to define goals and to set priorities, nor are they motivated to consider issues that are not realized within the immediate future. In addition, they tend to focus on specific issues and to intervene in details. This is a true challenge for those who develop strategic tools for politicians, and in general, rational managerial models for politics.
    • Le souci des résultats dans les contrats de rendement : Preuves empiriques issues des gouvernements locaux suisses - Isabella Proeller p. 103-121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La fixation d'objectifs en matière de prestation de services publics et le renforcement de la flexibilité dans l'utilisation des ressources sont des thèmes de réforme majeurs au niveau international. Les contrats de rendement constituent un instrument de mise en œuvre déterminant, puisqu'ils définissent la teneur du contrôle exercé. Dans le présent article, nous analysons les contrats de rendement dans les gouvernements locaux suisses eu égard aux exigences de rendement ainsi que les combinaisons de contrôle du rendement et financier auxquels ils ont recours. Notre analyse révèle qu'un tiers environ seulement des contrats de rendement prévoit des indicateurs relatifs aux exigences en matière de rendement et qu'à peine 20 % environ sont assortis d'indicateurs de résultats. En revanche, environ 90 % des contrats de rendement régissent l'attribution des ressources financières au moyen de budgets variables et globalisés. Par conséquent, seule une minorité des contrats de rendement répondent à l'idée conceptuelle qui consiste à combiner un financement et un contrôle du rendement axés sur les résultats au moyen d'objectifs et d'indicateurs.Résumé à l'intention des praticiens Les résultats de notre analyse indiquent qu'un grand nombre de contrats de rendement actuellement utilisés par les gouvernements locaux suisses ne remplissent pas la fonction que les modèles de réforme leur ont assignée. Plus particulièrement, l'aspect " rendement " des contrats ne répond que rarement aux conditions théoriques et ne définit pas le rendement de sorte à pouvoir le contrôler comme il se doit. Les raisons de cette lacune sont sans doute multiples. Citons les lacunes du modèle conceptuel ou le fait de n'en être encore qu'au stade de développement de la mise en œuvre, ainsi que les stratégies délibérées visant à ne mettre en œuvre que des versions adaptées et partielles du modèle de réforme. Il ne faut pas oublier que la gestion axée sur le rendement a des conséquences contreproductives et négatives lorsqu'elle est utilisée de façon complémentaire uniquement et lorsqu'elle n'est pas intégrée comme il se doit dans le système de contrôle. Les résultats font apparaître un risque de blocage de la mise en œuvre dans une situation intermédiaire. Le défi pour les praticiens consiste à appliquer et à développer davantage les instruments utilisés, et plus particulièrement à renforcer la mesure du rendement souhaité et réalisé.
      Setting targets for public service delivery combined with increased flexibility in resource use has been a major topic of reforms internationally. Performance contracts are a central instrument of implementation, defining the relevant contents of control. The article will analyze performance contracts in Swiss local governments as regards performance specifications and the combinations of performance and financial control which they use. The analysis shows that only about a third of performance contracts contain indicators for performance specification, and only about twenty percent of performance contracts have defined indicators for outcomes. In contrast, about ninety percent of performance contracts regulate attribution of financial resources by variable and globalized budgets. As consequence, only a minority of performance contracts fulfill the conceptual idea of combining output-oriented financing and control of performance by targets and indicators.Points for practitionersThe results of the analysis show that many performance contracts in use by Swiss local governments to date do not fulfill the task that reform models have assigned to them. Especially, the performance side of contracts often fails to meet the theoretical requirements and does not specify performance in a way that allows for effective performance control. The reasons might be manifold and include deficits in the conceptual model or still being at the development stage of implementation, as well as deliberate strategies to implement only adapted and partial versions of the reform model. It should be kept in mind that performance management brings counterproductive and negative effects when used juts as an add-on and not relevantly integrated in the control system. The results point to a danger that implementation gets stuck in an intermediate state. The challenge for practitioners is to pursue and further develop the instruments in use, especially to strengthen the measurement of performance wanted and achieved.
    • Le Parlement britannique et le rendement: Un outil ou un défi ? - Carole Johnson, Colin Talbot p. 123-144 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      De nombreux pays de l'OCDE produisent désormais quantité d'informations sur le rendement. Cette tendance est connue sous divers noms, comme la budgétisation ou la gouvernance axées sur les résultats ou les produits. Dans le présent article, nous nous intéressons à une question importante : comment le pouvoir législatif réagit-il face à cette évolution ? Nous nous basons sur le cas des systèmes britanniques de mesure du rendement dans le secteur public, en particulier depuis 1997 avec la création des contrats de service " Public Service Agreements ", afin d'examiner la façon dont le Parlement britannique fait face à ce changement. Nous posons la question suivante : dans quelle mesure le Parlement s'est-il servi de cette nouvelle ressource pour critiquer le pouvoir exécutif ou a-t-il été lui-même critiqué et prié d'adapter sa fonction de même que ses activités à ce nouveau système? Grâce à une analyse détaillée de l'attitude des comités parlementaires spéciaux et à une enquête menée auprès des membres de ces comités spéciaux, on constate que les systèmes d'informations sur le rendement ont davantage servi à contester le Parlement qu'à lui permettre de s'en prendre lui-même à l'exécutif, malgré les tentatives du législatif d'institutionnaliser l'examen du rendement. Dans notre conclusion, nous examinons la mesure dans laquelle l'examen par le législatif, et même le co-pilotage, du rendement est réalisable ou souhaitable.Résumé à l'intention des praticiens. La mesure et la présentation des informations sur le rendement sont devenues des instruments essentiels pour les gouvernements dans de nombreux pays. L'on part généralement du principe que ces informations améliorent la gestion et la responsabilisation des services publics. Dans le présent article, nous examinons la mesure dans laquelle le législatif a réagi à cette politique en Grande-Bretagne et s'est servi des informations sur le rendement transmises par l'exécutif sous forme de contrats de service (Public Service Agreements, PSA), qui sont publiés depuis 1998. Sur la base d'une étude de certains documents et rapports et d'une enquête menée auprès des députés, nous concluons que le Parlement britannique n'a pour l'instant que peu réagi face à ces informations sur le rendement de haut niveau. Pour les gouvernements, cela implique peut-être qu'il faille aller plus loin que la simple publication des informations sur le rendement afin d'encourager une responsabilisation active. Pour les parlements, cela implique qu'ils doivent tout mettre en œuvre pour effectuer des examens efficaces, ce qui soulève des questions de capacité.
      Many governments across OECD countries now produce substantial amounts of performance information. This movement has increasingly become known variously as output or outcome based budgeting or governance. This article focuses on the important question of how legislatures are responding to this development. Using the case of the UK's public performance measurement systems – especially since 1997 and the introduction of Public Service Agreements - it examines the UK parliament's response to this change. It poses the question: to what extent has parliament used this new resource to challenge the executive arm of government or has been challenged itself to adapt its own role and activities to this new regime? From a detailed analysis of the conduct of parliamentary select committees and a survey of select committee members we find that Parliament itself has been more challenged by performance reporting than challenging of the executive, despite attempts by parliament itself to institutionalise performance scrutiny. The paper concludes with a discussion of how far legislative scrutiny, and even perhaps co-steering, of performance is feasible or desirable.Points for practitionersPerformance measurement and reporting has become a key tool for governments in many countries. It is usually assumed that this reporting enhances both management and the accountability of public services. This article explores how far the legislature has responded to this policy in the Britain and made use of performance reporting by the executive in the form of Public Service Agreements, which have been published since 1998.The article concludes, based on research on documents, reports and a survey of Members of Parliament, that the UK parliament has so far responded weakly to the availability of pthis high-level performance reporting. For governments this may imply that greater effort is needed above simply publishing performance information to encourage active accountability. For parliaments it implies that a much greater effort is needed to carry out effective scrutiny of performance and raises capacity issues
    • L'assistance technique au service du renforcement des capacités institutionnelles : La transférabilité des structures et des pratiques administratives - Uday Desai, Keith Snavely p. 145-161 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le gouvernement américain participe activement depuis quinze ans à des programmes d'aide à l'étranger visant à mettre en place des institutions de gouvernance démocratiques et à renforcer les capacités gouvernementales globales dans les pays de l'ancien bloc soviétique. Les transferts de politiques publiques, de structures administratives et de techniques de gestion d'un pays à un autre sont problématiques. Dans la présente communication, nous avançons qu'il existe certains obstacles fondamentaux propres au système de transferts transnationaux. Nous identifions deux principaux défis en matière de transférabilité : (1) la faisabilité du transfert et (2) la pertinence du transfert. Nous examinerons trois programmes de renforcement des institutions de courte durée (entre trois et cinq ans), dont les objectifs principaux portaient sur le renforcement des capacités institutionnelles et professionnelles. Les facteurs, nationaux et internationaux, qui déterminent les chances de consolidation démocratique dans les pays en transition sont nombreux et influents. Tandis que subsistent des questions fondamentales à propos de la transférabilité des normes et des structures institutionnelles d'un pays à un autre, nos expériences indiquent que les projets de transfert de technologie intellectuelle ont plus de chances de contribuer au renforcement de la capacité institutionnelle lorsque des stratégies de mise en œuvre judicieuses et flexibles sont définies. La détermination des conséquences à long terme des programmes d'assistance technique à l'étranger visant à transférer des normes et des structures institutionnelles sera néanmoins toujours soumise à un degré élevé d'incertitude.Résumé à l'intention des praticiensLes projets internationaux de renforcement des institutions rencontrent deux problèmes essentiels : (1) des problèmes de transfert des institutions politiques, sociales et économiques d'une société à une autre ; et (2) la conception et la gestion d'un projet qui établit des objectifs clairs tout en restant flexible. Les problèmes de transférabilité comprennent les tensions dans les relations entre les partenaires causées par la supériorité présumée des institutions du pays donateur ainsi que les différences historiques et culturelles entre les pays dans le développement institutionnel. Ces différences, souvent prononcées, obligent les pays partenaires à examiner la pertinence du transfert de normes et de pratiques institutionnelles et à modifier ces transferts. Afin d'améliorer les chances de succès, les gestionnaires de projets doivent éviter de vouloir à tout prix suivre explicitement les modèles institutionnels du pays donateur, les partenaires du pays destinataire doivent être en mesure de mettre en œuvre le changement, les programmes doivent avoir des retombées positives pour l'ensemble des partenaires et la mise en œuvre doit être flexible afin de pouvoir réagir facilement à de nouvelles situations et de favoriser l'apprentissage.
      The US government has been actively engaged for the last fifteen years in foreign assistance programs for building democratic governance institutions and enhancing overall government capacity in the former Soviet block countries. Transfers of public policies, administrative structures and management practices from one country to another are problematic. In this paper we suggest that there are some fundamental constraints inherent in the framework of cross-national transfers. It identifies two major transferability challenges: (1) feasibility of transfer and (2) appropriateness of transfer. This paper discusses three institution building programs of short duration (three to five years), whose broad purposes were institutional and professional capacity building. Many powerful forces, domestic and international, shape the likelihood of democratic consolidation in the transitional democracies. While fundamental questions about the transferability of institutional norms and structures from one country to another remain, our experiences indicate that thoughtful and flexible implementation strategies are likely to increase the chances that soft technology transfer projects will contribute to building institutional capacity. A great degree of uncertainty, nevertheless, will always remain in determining the long-term impacts of foreign technical assistance programs for transfer of institutional norms and structures.Points for practitionersInternational projects for institution building encounter two critical challenges: (1) constraints on transfer of political, social and economic institutions from one society to another; and (2) designing and managing a project that establishes clear goals while remaining flexible. Transferability challenges include strains in partner relationships caused by assumed superiority of donor country institutions and historical and cultural differences between countries in institutional development. Due to those often stark differences, partner countries must examine appropriateness of transfer of institutional norms and practices and modify transfers. To enhance prospects for success, project managers must be careful not to insist that the donor country's institutional models be explicitly followed, host partners need to be in a position to enact change, benefits be provided to all partners, and flexibility built into implementation to facilitate response to new situations and project learning.
    • Les entraves à la transparence documentaire. Établissement d'une typologie et analyse des comportements organisationnels conduisant à empêcher ou à restreindre l'accès à l'information - Martial Pasquier, Jean-Patrick Villeneuve p. 163-179 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La transparence de l'action gouvernementale et des administrations publiques est devenue une exigence démocratique inscrite dans de nombreux pays dans des lois sur l'accès à l'information. Or, si ces lois ont permis d'accroître l'information des citoyens, on constate que de nombreuses organisations publiques cherchent toujours à dissimuler de l'information alors qu'aucun intérêt public ou privé prépondérant ne justifie ce comportement. Cet article développe une typologie de ces comportements qui permet de mieux comprendre les origines de telles déviances et de poser les jalons d'une meilleure évaluation du point d'équilibre entre secret administratif et transparence.Résumé à l'intention des praticiensCet article présente les stratégies organisationnelles visant à circonscrire les nouvelles exigences de transparence, notamment celles liées aux lois d'accès à l'information. De par des exemples internationaux, il apparaît clairement que les méthodes actuelles (principalement légales) visant à obliger les organisations à une plus grande transparence ne peuvent pleinement remplir leurs objectifs sans que ne s'opère un changement culturel profond en faveur de cette même transparence.
      Transparency in the activities of government and public service agencies has become a democratic sine qua non, legislated by access to information laws in many countries. While these laws have increased the amount of information available to the public, it is evident that numerous public organisations still try to conceal information, although no public or private interest of any importance justifies such behaviour. This article will develop a typology of these forms of behaviour which will allow for a better understanding of the origins of such dynamics and pave the way for a better evaluation of the point of equilibrium between administrative privilege and transparency.Points for practitionersThis article describes organisational strategies aimed at circumscribing the new demands for transparency, particularly those relating to the laws governing access to information. From international examples it is clear that the present methods (principally legal ones) obliging organisations to practise greater transparency cannot fully achieve their purposes in the absence of a profound cultural change in favour of the said transparency.