Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
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Numéro | volume 74, no 1, mars 2008 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial : Amélioration de notre revue - Christopher Pollitt, Pan Suk Kim, Isabella Proeller, Catherine Humblet p. 5-6
- Le NMP et au-delà : structure, culture et démographie - Tom Christensen, Per Lægreid p. 7-26 Les principales questions de recherche abordées dans le présent article sont les suivantes : dans quelle mesure les éléments de réforme du NMP et de l'après-NMP sont-ils perçus comme pertinents ou significatifs dans la fonction publique norvégienne; quelles ont été les éléments de réforme les plus importants; et comment expliquer les variations dans l'importance perçue des différents outils de réforme administrative? Quelle est l'influence relative du leadership par rapport à d'autres facteurs structurels et aux caractéristiques démographiques et culturelles? Les données empiriques utilisées dans notre analyse sont essentiellement issues d'enquêtes menées en 1996 et en 2006 auprès de fonctionnaires employés dans les ministères norvégiens. L'une de nos conclusions générales est que les caractéristiques culturelles ont une grande influence, mais le fait d'occuper une position de leadership et de disposer d'une structure de tâches est également important. On observe en général un mélange d'inflexibilité et de flexibilité face aux réformes de la politique administrative.Résumé à l'intention des praticiens. Dans le présent article, nous montrons que l'importance perçue des différents outils de réforme administrative est grande au sein des ministères en Norvège. Quatre familles de mesures de réforme apparaissent : les réformes de la gestion du rendement, les réformes de la culture managériale, les réformes structurelles et les réformes liées au marché. Les mesures de réforme liées aux systèmes de gestion du rendement sont généralement perçues comme importantes, contrairement aux réformes liées au marché. Les réformes administratives représentent un modèle solide entre 1996 et 2006, mais de nouveaux outils de réforme sont ajoutés aux mesures existantes, ce qui accroit la complexité. Les variations dans l'importance des différents outils de réforme trouvent leurs origines dans la culture administrative, la position de leadership et les tâches principales des fonctionnaires.The main research questions in this article are to what degree New Public Management (NPM) and post-NPM reform elements have been perceived as relevant or significant in the Norwegian civil service; what have been the most significant reform elements; and how to explain the variation in the perceived significance of different administrative reform tools. How important is leadership relative to other structural factors and to demographic and cultural features? The empirical data used in the analysis are taken mainly from surveys of civil servants in the Norwegian ministries conducted in 1996 and 2006. A general finding is that cultural features make a significant difference, but having a leadership position and task structure also have explanatory power. Generally, we face a combination of robustness and amenability to administrative policy reforms. Points for practitioners This article shows that the perceived significance of different administrative reform tools is high within government ministries in Norway. Four families of reform measures are revealed: performance-management reforms, cultural-managerial reforms, structural reforms and market-related reforms. Reform measures connected to performance management systems generally have high scores, while market-related reforms score low. The administrative reforms show a robust pattern from 1996 to 2006, but new reform tools are added to existing measures and this produces increased complexity. The variations in significance of different reform tools can be traced back to administrative culture, leadership position and main tasks.
- Les réformes du nouveau management public en Asie : comparaison entre plusieurs pays d'Asie du Sud et du Sud-Est - Ramanie Samaratunge, Quamrul Alam, Julian Teicher p. 27-50 L'on se rend aujourd'hui compte de la nécessité d'une analyse internationale permettant d'identifier les facteurs qui contribuent aux problèmes d'incapacité de l'État dans les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est. Nous avons relevé ce défi et avons étudié certaines initiatives de nouveau management public (NMP) dans la région afin d'analyser les variations d'un pays à l'autre. Nous avons choisi, à cette fin, quatre pays d'Asie du Sud et du Sud-Est, à savoir Singapour, la Malaisie, le Sri Lanka et le Bangladesh. Dans le présent article, nous examinons l'influence de différents facteurs contextuels (l'Histoire politique, la politique partisane, les aspects macroéconomiques, la tradition de l'État, le rôle des associations de développement international (International Dévelopment Associations – IDA) et la situation de la société civile) sur la nature et l'issue des initiatives de NMP dans ces quatre pays. Nous soutenons que les facteurs contextuels ont joué un rôle déterminant dans la prospérité relative de Singapour et de la Malaisie par comparaison avec le Bangladesh et le Sri Lanka, où les réformes du NMP ne sont pas parvenues à produire les effets escomptés.Résumé à l'intention des praticiens. L'on se rend aujourd'hui compte de la nécessité d'une analyse internationale permettant d'identifier les facteurs qui contribuent aux problèmes rencontrés dans les réformes du secteur public dans les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est. Nous avons relevé ce défi et avons étudié certaines initiatives de nouveau management public (NMP) afin d'analyser les variations d'un pays à l'autre en nous intéressant à quatre pays d'Asie du Sud et du Sud-Est, à savoir Singapour, la Malaisie, le Sri Lanka et le Bangladesh. Nous soutenons que les facteurs contextuels propres à chaque pays ont joué un rôle déterminant dans la prospérité relative de Singapour et de la Malaisie par comparaison avec le Bangladesh et le Sri Lanka en ce qui concerne les réformes de la gestion publique.It has been recognized that there is a need for a cross-country analysis that can be used to identify the factors that contribute to the problems of state incapacity in South and Southeast Asian nations. In taking up this challenge, we explore selected initiatives of new public management (NPM) in the region to analyse cross-country variations. For this purpose we have chosen four South and Southeast Asian countries, namely: Singapore, Malaysia, Sri Lanka and Bangladesh. This article examines how the contextual factors. namely political history, party politics, macroeconomic considerations, state tradition, role of International Development Agencies (IDAs) and the state of civil society, influence the nature and the outcome NPM initiatives in these four countries. We argue that contextual factors played a determining role for which Singapore and Malaysia are relatively successful on their own terms compared to Bangladesh and Sri Lanka, which failed to achieve the expected benefits from NPM reforms. Points for practitioners It has been argued that there is a need for a cross-country analysis to identify the factors that contribute to the problems of public sector reforms in South and Southeast Asian nations. In taking up this challenge, we have explored selected initiatives of new public management (NPM) to analyse cross-country variations using four South and Southeast Asian countries, namely: Singapore, Malaysia, Sri Lanka and Bangladesh. We argue that unique country-specific contextual factors have played a determining role for which Singapore and Malaysia are relatively successful on their own terms compared to Bangladesh and Sri Lanka in public management reforms.
- La confiance dans le secteur public: existe-t-il des signes d'un déclin à long terme ? - Steven Van de Walle, Steven Van Roosbroek, Geert Bouckaert p. 51-70 Les inquiétudes au sujet d'un déclin de la confiance dans l'État font aujourd'hui partie intégrante du discours politique. Ces inquiétudes s'étendent également aux niveaux de confiance des citoyens dans l'administration publique et les services publics. La confiance est réputée être en baisse, et cette baisse est généralement considérée comme ayant un effet néfaste sur la prestation de service public. Dans la présente communication, nous examinons les principaux éléments de ce débat, analysons les données d'enquête internationales existantes et résumons les principales observations pour les pays de l'OCDE. Il s'avère que la confiance des citoyens dans le secteur public varie, et que les données ne font, d'une manière générale, pas apparaître une baisse systématique de ces niveaux de confiance. En outre, dans certains pays, les données sont tout simplement insuffisantes pour pouvoir tirer des conclusions au sujet de l'évolution dans le temps de la confiance des citoyens dans le secteur public.Résumé à l'intention des praticiens. Dans le présent article, nous résumons une partie des données d'enquête au sujet de la confiance des citoyens dans l'administration publique afin de permettre aux praticiens de comparer l'évolution de la confiance publique dans leur pays au fil du temps et dans l'espace. Les observations nous amènent à rejeter l'hypothèse relative à un déclin universel de la confiance dans le secteur public. Dans notre communication, nous mettons en garde contre la tendance à utiliser les résultats des sondages d'opinions sans tenir compte du contexte. Le discours stratégique, qui repose souvent sur des hypothèses et des approches ad hoc, est par ailleurs trop souvent dénué de perspectives à long terme et comparatives à propos de la confiance des citoyens dans le secteur public.Concerns with declining public trust in government have become a permanent element of the contemporary political discourse. This concern also extends to levels of citizens' trust in the public administration and public services. Trust is said to be declining, and this decline is generally seen as detrimental to public service delivery. In this article, we examine the main elements in this discussion, review the existing international survey data and summarize the main findings for Organization for Economic Co-operation and Development (OECD) countries. Citizens' trust in the public sector is found to fluctuate, and the data generally do not show consistently declining levels of trust. Furthermore, in some countries there simply are insufficient data to come to any conclusions at all about time trends in citizen trust in the public sector. Points for practitioners This article summarizes some of the survey material on citizens' trust in the public administration. It allows practitioners to compare trends in public trust in their country across time and space. The findings lead us to reject the hypothesis of a universal decline of trust in the public sector. The article warns against using opinion poll results without considering context. The long-term and comparative perspective on citizens' trust in the public sector is all too often absent from the policy discourse that is frequently based on assumptions and ad hoc approaches.
- La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques - Claude Rochet, Olivier Keramidas, Lugdivine Bout p. 71-85 Le secteur public serait, d'après le sens commun, caractérisé par une forte résistance au changement. Est-ce justifié ? Dans cette recherche, nous adoptons la distinction northienne entre institutions et organisations en nous focalisant sur ces dernières et leur capacité de changement. Nous tentons d'identifier tout au long de cette étude le levier stratégique le plus efficace pour opérer un changement organisationnel dans le secteur public. Pour ce faire, nous procédons à une revue de la littérature sur les stratégies de changement et leur mise en contexte dans les organisations publiques en considérant la résilience organisationnelle comme véritable vecteur stratégique du changement dans l'organisation. Pour éclairer ces propos, nous procédons à une analyse empirique de quatre cas autour de la question suivante : peut-on bâtir des organisations publiques capables de co-évolution avec leur environnement ? Nous conclurons sur l'intérêt de la crise comme vecteur de changement organisationnel dans les organisations publiques.Résumé à l'intention des praticiensLe secteur public est généralement considéré comme étant résistant au changement. Dans cet article nous montrons, au travers d'études de cas, que les organisations publiques présentent des aptitudes au changement égales au secteur privé. Nous mettons l'accent sur les crises qui fournissent dans le secteur public des occasions particulièrement propices au changement venant palier l'absence d'évaluation et de feedback court du marché et dégageons les stratégies possibles.According to the common vision, the public sector is strongly change-resistant. Is this justified? In this research, we adopt the Northian distinction between institutions and organizations by focusing on the latter and their capability for change. We try to identify the strategically most effective lever to operate an organizational change in the public sector. We first review the literature on change strategies and their setting in the context of public organizations. Then, we synthesize the conclusions of four case studies around a question: `Is building public organizations capable of co-evolution with their environment feasible?' We will present some strategies of evolution for public organizations, in response to a state of crisis, constituting a vector of organizational change. We conclude on the interest of considering crisis as a vector of organizational change in public organizations. Points for practitioners The public sector is commonly said to be change-resistant. Through case studies we prove this opinion to be false and that change aptitudes are identical to other organizations. We emphasize crises that provide particular opportunities that allow us to offset the absence of performance evaluation and the lack of feedback from the market, and we underline possible change strategies.
- La gestion des nouveaux systèmes de rémunération dans le secteur public : quelques implications des observations faites dans le cadre d'expériences - Kirsten Bregn p. 87-102 De nouveaux systèmes de rémunération ont été introduits dans les pays de l'OCDE au cours de ces dernières décennies. Des expériences mettent en évidence certains aspects qui ne sont en général pas abordés dans les analyses des systèmes de rémunération, à savoir l'équité et la réciprocité. Par ailleurs, les expériences indiquent une autre interprétation de ce qui est perçu comme des gains et des pertes que celle que la théorie économique conventionnelle propose, de même qu'une évaluation asymétrique des gains et des pertes. La présente communication a pour but de décrire certaines conclusions de ces expériences et d'étudier leurs implications sur les systèmes de rémunération dans le secteur public. Nous verrons que ces conclusions ont des implications majeures pour la gestion des systèmes de rémunération et en particulier pour la gestion des systèmes de rémunération dans le secteur public en raison de certaines caractéristiques propres à ce secteur.Résumé à l'intention des praticiensLes observations qui ont été faites dans le cadre d'expériences en ce qui concerne l'équité, la réciprocité et les gains et pertes perçus nous amènent à envisager la gestion des rémunérations sous un éclairage nouveau. Elles soulignent à quel point il est important que les gestionnaires fassent en sorte que les critères appliqués dans le calcul des compléments salariaux et des primes soient acceptés, et qu'ils veillent à une définition réaliste des attentes en matière de compléments salariaux et de primes. Par ailleurs, les gestionnaires doivent s'assurer que les compléments et les primes sont accordés conformément aux critères, de sorte que l'attribution de ces compléments et primes puisse être considérée comme équitable et que les attentes justifiées soient satisfaites. Cette stratégie peut s'avérer particulièrement difficile dans le secteur public. Une prudence considérable s'impose dès lors en ce qui concerne le recours à l'individualisation salariale afin de motiver le personnel dans le secteur public.During recent decades, new pay systems have been widely introduced in Organization for Economic Co-operation and Development (OECD) countries. Experiments draw attention to some aspects which are normally not included in analyses of pay systems, namely fairness and reciprocity. Furthermore, the experiments indicate a different understanding of what are perceived as gains and losses than what is assumed in conventional economic theory, and they also indicate an asymmetric evaluation of gains and losses. The aim of the article is to present some results from these experiments and to investigate their implications for pay systems in the public sector. The conclusion is that the results have important implications for the management of pay systems, and due to some specific characteristics of the public sector, for management of pay systems in the public sector in particular. Points for practitioners Insights gained from experiments concerning fairness, reciprocity and perceived gains and losses shed a new light on management of pay. They stress the importance of managers taking responsibility for ensuring acceptance of criteria for pay supplements and bonuses, and for a realistic formation of expectations about pay supplements and bonuses. Moreover, the managers need to ensure that supplements and bonuses are provided in accordance with the criteria in such a way that the allocation of supplements and bonuses is considered to be fair, and justified expectations are met. This can be particularly difficult in the public sector. Thus, considerable caution in relation to using the individualization of pay to motivate employees in the public sector is recommended.
- L'utilisation des canaux de prestation de service par les citoyens aux Pays-Bas ; implications pour la gestion multicanaux - Willem Pieterson, Wolfgang Ebbers p. 103-121
- Explication des changements dans le secteur public mexicain : Les limites du nouveau management public - Guillermo M. Cejudo p. 123-140 Le secteur public mexicain a subi des transformations considérables au cours des dernières décennies. Dans cet article, nous contestons l'idée selon laquelle ces évolutions sont le résultat de réformes s'inspirant du nouveau management public (NMP). Même si le gouvernement mexicain a appliqué certains des outils associés à ce modèle, les doctrines essentielles du NMP – renforcement de l'autonomie des organismes publics et des agents de l'État et recours aux mécanismes de marché pour promouvoir la concurrence dans le secteur public – n'ont pas été inscrites à l'ordre du jour. L'expérience mexicaine fait apparaître deux principes erronés dans le débat international sur le NMP : le fait qu'il existe une tendance mondiale concernant des réformes nationales similaires et que toute évolution dans le secteur public s'inscrit dans le cadre de ce nouveau paradigme. En revanche, les évolutions dans le secteur public mexicain sont le résultat d'adaptations progressives à deux processus nationaux plus larges : la libéralisation économique et la démocratisation politique – qui ont débouché sur une administration plus réduite et relativement plus responsable.Résumé à l'intention des praticiens. Dans cet article, nous laissons entendre que toutes les réformes ne sont pas le résultat d'initiatives s'inspirant du nouveau management public. Nous proposons des théories différentes pour expliquer l'évolution du secteur public mexicain et épinglons la démocratisation politique et la libéralisation économique en tant que principales sources de changement. Cette idée remet en cause les théories qui existent au sujet de l'évolution du secteur public dans les pays en développement et laisse entrevoir un processus de réforme plus complexe. Le principal enseignement pour les praticiens est que lorsqu'ils analysent les expériences de réforme, ils devraient s'intéresser aux processus causaux sous-jacents plutôt qu'au discours officiel. Nous rappelons par ailleurs aux praticiens que le NMP n'est que l'une des nombreuses sources de doctrines en faveur de l'évolution de l'administration publique.The Mexican public sector has undergone significant transformations in recent decades. This article argues against the view that these changes are the result of New Public Management-style reforms. Even though the Mexican government has applied some of the tools associated with this paradigm, the essential NPM doctrines — granting more autonomy to public agencies and government officials, and using market mechanisms to promote competition in the public sector — have been absent from the agenda. The Mexican experience exposes two erroneous assumptions in the international debate about NPM: that there is a global trend of similar national reforms and that every change in the public sector is part of this new paradigm. Instead, the changes in the Mexican public sector are the result of incremental adjustments to two broader domestic processes: economic liberalization and political democratization — which have led to a smaller and relatively more accountable administration. Points for practitioners This article suggests that not all reforms are the result of New Public Management initiatives. It points towards alternative explanations for change in the Mexican public sector and identifies political democratization and economic liberalization as the main sources of change. This view challenges existing accounts of public sector change in developing countries and suggests a more complex process of reform. The main lesson for practitioners is that, when analysing reform experiences, they should look at the underlying causal processes rather than at the official rhetoric. Moreover, the article reminds practitioners that NPM is only one among several sources of doctrines for changing the public administration.
- Réponse à Jocelyne Bourgon : Introduction du rédacteur en chef - Christopher Pollitt p. 141
- Un cadre exhaustif pour les réformes de l'administration publique : Réponse à Jocelyne Bourgon - Knut Rexed p. 143-156
- Introduction du rédacteur en chef - Christopher Pollitt p. 157
- Le contexte global de notre village mondialisé - Joseph G. Jabbra p. 159-171
- Chronique de l'Institut - Rolet Loretan p. 173-174