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Revue Revue Internationale des Sciences Administratives Mir@bel
Numéro volume 76, no 1, mars 2010
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La réforme du processus de dotation en personnel dans les institutions de l'Union Européenne : comment se débarrasser de la vache sacrée - Carolyn Ban p. 5-26 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis les années 1960, les institutions de l'UE s'en remettent à une procédure de concours pour recruter leur personnel, un système qui n'avait que peu évolué jusqu'à aujourd'hui. Ce système connaît à présent une réforme de grande envergure, qui en est actuellement à sa phase de mise en œuvre. Une approche fondée sur une analyse stratégique permet de comprendre comment la direction de l'Office européen de sélection du personnel (EPSO) est parvenue à venir à bout de la résistance au changement. Une analyse d'un point de vue de la gestion publique et de la sociologie politique donne des informations sur les défis auxquels EPSO fait face dans la mise en œuvre et l'évaluation de la réforme.Remarques à l'intention des praticiens. L'un des atouts du modèle de dotation de l'UE concerne le rôle actif joué par les membres du personnel dans la sélection de leurs collègues via le recours à des jurys de concours. Le nouveau système maintient cette participation du personnel, tout en professionnalisant lesdits jurys. La réforme répond aux plaintes émises par les cadres et les responsables des institutions de l'UE au sujet de la lenteur, de la complexité et de la vétusté du système et ce sont eux, en tant que clients, qui évalueront au final l'efficacité de la réforme, en déterminant si elle leur permet d'engager du personnel de première qualité plus rapidement.
    Since the 1960s, the EU institutions have relied on a system of open competitions (or concours) for hiring staff, with only incremental changes. That system is now undergoing a major reform that is currently in the implementation phase. A policy analysis approach explains how the leadership of the European Personnel Selection Office (EPSO) overcame resistance to change. Analysis from a public management and political sociology perspective sheds light on the challenges EPSO faces in the implementation and evaluation of the reform.Points for practitionersOne strength of the EU staffing model is the active role of EU staff in selecting their peers through the use of Selection Boards. The new system maintains staff involvement while professionalizing the Selection Boards. The reform was responsive to complaints by managers and heads of EU institutions with a slow, complex, and antiquated system, and it is they, as key clients, who will ultimately evaluate the effectiveness of the reform in enabling them to hire top-quality staff more quickly.
  • Bienvenue à la Cour? - Danielle Morin p. 27-50 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La Cour des comptes de France fait partie de ces nombreuses institutions supérieures de contrôle auxquelles est confiée la tâche de veiller au bon emploi des fonds publics. Ce projet de recherche relatif à la Cour des comptes visait notamment à établir comment la Cour a intégré les grands principes régissant le fonctionnement des institutions supérieures de contrôle, tels qu?établis dans la Déclaration de Lima adoptée en 1977 par l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) à laquelle la France adhère avec près de 190 autres pays. Cette démarche se conclut par un questionnement sur les aléas du nécessaire passage de la Cour de la tradition à la modernité à l'aube du 21e siècle et sur sa capacité à changer sa vision du monde.L?analyse de la façon dont la Cour a intégré les grands principes régissant le fonctionnement des institutions supérieures de contrôle a permis de constater des failles importantes dans les structures invariantes de la Cour, failles qui nécessiteraient une recomposition, au sens donné par Jean-François Kahn (2006). La recomposition de sa structure invariante signifiera pour la Cour une révolution en son sein. La tradition, le prestige, le rituel, la symbolique ne peuvent plus servir de remparts contre la modernité et ses exigences de changements en accéléré. La survie de la Cour en tant qu'institution supérieure de contrôle crédible et efficace en dépend.Remarques pour les praticiens. La position d'équidistance que la Cour prétend tenir par rapport au Parlement et au Gouvernement demeure un concept très théorique dont l'applicabilité reste encore à démontrer. Le statut de juridiction financière de la Cour est en contradiction avec la mouvance de ses activités, la part de ses activités juridictionnelles ne cessant de s'amenuiser d'année en année au profit d'activités non juridictionnelles. La neutralité d?apparence des magistrats de la Cour peut être questionnée quand on examine les nominations successives des premiers présidents de la Cour au cours des vingt dernières années. La professionnalisation de la mission de la Cour provoquera une inévitable remise en question du statut de magistrat et des compétences nouvellement requises pour mener à bien les nouveaux mandats confiés à la Cour.
    The French Cour des comptes is one of the numerous Supreme Audit Institutions which oversee proper use of public funds. This research project on the Cour des comptes is intended notably to establish how the Court has integrated the broad principles governing the function of supreme audit institutions (SAI) as established in the Lima Declaration adopted in 1977 by the International Organization of Supreme Audit Institutions (INTOSAI), which France signed, together with nearly 190 other countries. We conclude with an examination of the risks inherent in the Court?s necessary passage from tradition to modernity at the dawn of the twenty-first century, and of its capacity to change its world vision. The analysis of the way in which the Court has integrated the broad principles governing the operation of supreme audit institutions has brought to light serious flaws in the Court?s invariant structures, flaws which necessitate a recomposition, in the sense put forward by Jean-François Kahn (2006). The recomposition of the Court?s invariant structure heralds a revolution at its core. Tradition, prestige, ritual and symbolism can no longer serve as ramparts against modernity and its imperatives of accelerating change. The Court?s very survival as a credible and effective supreme audit institution is therefore at stake.Points for practitionersThe equidistant position that the Court claims to maintain between Parliament and the Government is a theoretical concept whose applicability remains to be proven. The Court?s status of financial jurisdiction contradicts the flux of its activities: the proportion of jurisdictional activities is giving way to non-jurisdictional activities from year to year. The apparent neutrality of the magistrates of the Court can be questioned in light of the successive appointments of the First Presidents of the Court in the last two decades. The professionalization of the mission of the Court will inevitably prompt a reexamination of the status of the magistrate and the skills newly required to successfully carry out the unprecedented mandates conferred on the Court.
  • La centralisation pré-napoléonienne dans les régimes décentralisés : le cas de la République néerlandaise - Simon Groenveld, Pieter Wagenaar, Frits van der Meer p. 51-70 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'intérêt pour les origines des gouvernements actuels vient souvent de l'idée selon laquelle leur fonctionnement et leurs problèmes actuels peuvent s'expliquer, en partie du moins, par les choix institutionnels opérés à l'origine. Les réformes institutionnelles mises en œuvre à l'époque de l'ère dite « française » (ou napoléonienne) ont tendance à faire oublier les origines au moins aussi importantes liées aux réformes opérées sous l'Ancien régime. Pour bien comprendre les origines des systèmes gouvernementaux « modernes », il convient d'examiner la période de l'Ancien régime de plus près. Cette considération est tout à fait pertinente dans le cas des Pays-Bas. Contrairement à ce que l'on pense souvent, à l'époque de la République, un système de gouvernement plus centralisé s'est effectivement développé lentement à partir des deux centres de pouvoir (les stadhouders et les États généraux).Remarques à l'intention des praticiens. L'importance du cas néerlandais réside dans le fait qu'il fait ressortir, en raison de l'absence même d'absolutisme monarchique, les mécanismes plus profonds concourant à centraliser la gouvernance (et son système).
    The interest in the origins of present-day government is often derived from the thought that its current functioning and problems can be at least partially explained by the institutional choices made at the moment of origin. The institutional reforms made during the so-called French (or Napoleonic) era divert attention from the at least equally relevant Ancien Régime reform origins. For a thorough understanding of the origins of a ‘modern' governmental system we have to examine the Ancien Régime period more closely. This is highly relevant in the Dutch case. Contrary to popular opinion, during the Republic a more centralized system of government did gradually develop from the two power centers (Stadtholders and Estates-General).Points for practitionersThe importance of the Dutch case is that it highlights, due to the very absence of monarchical absolutism, the deeper mechanisms working towards centralizing (the system of) governance.
  • L'État répond-il à nos besoins ? Un point de vue critique sur les enquêtes de satisfaction canadiennes Les Citoyens d'abord - Cosmo Howard p. 71-91 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Beaucoup de pays utilisent des enquêtes de satisfaction des citoyens afin de mesurer leurs attitudes à l'égard des services publics et d'éclairer les stratégies d'amélioration de la prestation de services. Le Canada est considéré comme un leader mondial dans ce domaine avec ses enquêtes « Les citoyens d'abord », dont l'influence dépasse les frontières du pays. La présente étude vise à déterminer le bien-fondé de la conception, de l'exécution et de la notification des enquêtes canadiennes « Les citoyens d'abord ». Nous présentons ici une analyse méthodologique critique portant sur plusieurs paradigmes issus des sciences sociales, comme les recherches-sondages, l'interprétivisme et le post-structuralisme. Les enquêtes Les citoyens d'abord présentent des problèmes significatifs en termes de représentativité de l'échantillon, de validité des affirmations causales et de traitement des opinions subjectives. On peut aussi leur reprocher leur influence sur l'orientation des réformes de la fonction publique. L'on se retranche derrière les résultats qu'elles produisent pour justifier l'évolution vers les modèles de prestation du secteur privé et encourager une vision étroite et passive du rôle du citoyen dans le processus décisionnel officiel. Ces évolutions sont en contradiction avec d'autres réalités et valeurs dans l'administration et la gouvernance contemporaines. Les enquêtes canadiennes sur la satisfaction des citoyens présentent d'importantes faiblesses méthodologiques, qu'il convient de reconnaître et de rectifier si les réformateurs veulent étendre la portée et renforcer l'efficacité des innovations en cours dans la prestation de services.Remarques à l'intention des praticiens. Les autres pays considèrent généralement les enquêtes canadiennes de satisfaction des citoyens comme des modèles à suivre, même si elles présentent d'importantes faiblesses, comme leurs taux de réponse très faibles, ce qui signifie que leurs conclusions ne sont pas représentatives des opinions de la population au sujet de la prestation de services publics. Même si les enquêtes prétendent pouvoir identifier les éléments de la prestation de services qui suscitent des améliorations de la satisfaction générale des citoyens à l'égard du travail des administrations, la méthodologie actuelle ne permet pas de tenir un tel discours. Ces enquêtes présentent, comme on le fait dans le secteur privé, l'utilisateur de service comme un client, et elles laissent entendre que tous les utilisateurs des services publics accordent de l'importance aux mêmes choses. Cette idée ne tient pas compte de la diversité des services publics et elle est particulièrement inappropriée dans les domaines stratégiques complexes tels que les services à la personne et sociaux.
    Background: Citizen satisfaction surveys are used in many jurisdictions to measure attitudes towards public services and inform service delivery improvement strategies. Canada is regarded as a world leader in the field due to its internationally influential Citizens First surveys. Aim: This study aims to determine the soundness of the design, execution and reporting of Canada's Citizens First surveys. Method: It presents a critical methodological review drawing on several social scientific paradigms including survey research, interpretivism and post-structuralism. Results: The Citizens First surveys contain significant problems in terms of sample representativeness, validity of causal claims and treatment of subjective opinions. These surveys can also be criticized for the influence they have had on the direction of public service reforms. Survey findings have been invoked to support the shift to private sector models of delivery and encourage a narrow and passive view of the role of the citizen in official decision-making. These developments conflict with other realities and values in contemporary administration and governance. Conclusion: Canada's citizen satisfaction surveys contain important methodological weaknesses which must be acknowledged and rectified if reformers wish to extend the scope and effectiveness of current service delivery innovations.Points for practitionersCanada's citizen satisfaction surveys are widely regarded as models for other jurisdictions to follow, yet they have significant limitations, including very low response rates, which mean the findings are not representative of the population's views on government service delivery. Although the surveys claim to identify the specific elements of service delivery that cause increases in general citizen satisfaction with the performance of governments, the existing methodology does not permit such assertions. These surveys present a private-sector-inspired view of the service user as a customer, and suggest that all users of government services value the same things. This view fails to capture the diversity of government service delivery and is particularly inappropriate in complex policy areas such as human and social services.
  • Une évaluation méthodologique des dix années d'études de la satisfaction « Les Citoyens d'abord » au Canada - Ed Bruning p. 93-100 accès libre
  • Réponse à Ed Bruning - Cosmo Howard p. 101-104 accès libre
  • L'identification et l'évaluation des ressources utiles et des capacités fondamentales dans les organisations publiques - Arturo Melián-González, Rosa Ma Batista-Canino, Agustín Sánchez-Medina p. 105-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La vision basée sur les ressources (ou resource-based view) est l'une des approches théoriques les plus importantes dans la gestion stratégique. Son usage n'est cependant pas très répandu pour l'instant dans la pratique et la recherche dans le domaine de la gestion publique. Dans la présente étude, nous appliquons ses principes aux organisations publiques afin de faciliter la formulation de stratégies. À cette fin, nous avons défini un ensemble de procédures déductives permettant d'identifier les ressources utiles des organisations et leurs capacités fondamentales. Ces procédures ont pour but de renforcer la cohérence entre le diagnostic interne et les objectifs de l'organisation et à rendre ce diagnostic plus systématique et exhaustif. Nous les avons appliquées à une université espagnole afin d'illustrer leur utilité.Remarques à l'intention des praticiens. Dans la présente étude, nous appliquons les prescriptions de la vision basée sur les ressources aux organisations publiques. Les implications pratiques de cette démarche sont simples, puisqu'elle se compose de procédures permettant d'effectuer des diagnostics internes dans les organisations publiques. Cette analyse interne permet d'identifier les ressources utiles et les capacités fondamentales des administrations publiques, s'agissant des unités de base de l'environnement interne. L'identification de ces ressources et capacités permettra de définir la stratégie de l'organisation.
    The resource-based view has been one of the most relevant theoretical approaches in Strategic Management. However, its use has not been widespread in public management practice and research. This work aims to apply its premises to public organizations to support strategy formulation. To that end, a set of deductive procedures has been designed to identify the organization's valuable resources and its core capabilities. These procedures seek to reinforce the coherence between the internal diagnosis and the organization's objectives and to make that diagnosis more systematic and exhaustive. They have been applied to a Spanish University to illustrate its utility.Points for practitionersThis work applies the prescriptions of the resource-based view to public organizations. The practical implications of this work are straightforward, since it consists of some procedures for internal diagnosis in public organizations. This internal analysis enables the identification of the valuable resources and core capabilities of public administrations, these being the basic units of the internal environment. The determination of these resources and capabilities forms the groundwork to build up the strategy of the organization.
  • Le nouveau système de charte au Ghana : le « Saint Graal » de la prestation de service public ? - Frank Louis Kwaku Ohemeng p. 123-145 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La prestation de service public est au premier plan des réformes du secteur public dans beaucoup de pays depuis une trentaine d'années. Les objectifs sont chaque fois les mêmes : faire plus avec moins, renforcer l'autonomie des citoyens, renforcer la transparence et responsabiliser les agents de l'État. Beaucoup de pays ont ainsi mis au point une série de mécanismes de prestation de service au fil des ans pour les atteindre. Le système de charte citoyenne en est un bon exemple. Apparue dans un premier temps au Royaume-Uni, l'idée s'est rapidement propagée à d'autres pays développés et, plus récemment, à certains pays en développement également. Le Ghana a emboîté le pas à ces pays en définissant sa propre charte citoyenne, que l'on considère comme le « Saint Graal » de la prestation de service dans le secteur public. Dans le présent article, nous examinons cette charte citoyenne, évaluons sa raison d'être et examinons les difficultés possibles dans sa mise en œuvre. Nous soutenons qu'il existe plusieurs obstacles que le gouvernement aurait dû aborder avant d'adopter la charte. Nous estimons que le fait que le gouvernement n'en ait pas tenu compte va considérablement nuire à l'efficacité du programme.Remarques à l'intention des praticiens. Depuis quelques décennies, les pouvoirs publics dans les pays développés et en développement recherchent des mécanismes de prestation de service plus efficaces pour les services publics. L'un de ces mécanismes est la charte citoyenne, qui est devenu un moyen répandu dans le monde développé de mettre en place une prestation de service efficiente, efficace et responsable. Ce système connaît aussi un certain succès dans certains pays en développement depuis peu. La mise en œuvre d'une charte citoyenne exige que l'on ait une bonne idée des capacités du secteur public ; cependant, dans beaucoup de pays en développement, ce secteur est généralement faible. Il est donc important que les praticiens comprennent les limites du secteur public dans les différents pays, ainsi que les obstacles que celles-ci peuvent constituer pour la bonne mise en œuvre des mécanismes de prestation de service.
    Public services delivery has been at the forefront of public sector reforms in many countries throughout the past three decades. Invariably, the desire is to do more with less, empower citizens, enhance transparency, and hold public servants accountable. Many countries have therefore developed a number of service delivery mechanisms over the years to achieve this objective. A good example is the Citizen's Charter System. First developed in the United Kingdom, the idea quickly spread to other developed countries and, more recently, to some developing countries as well. Ghana has followed the lead taken by these countries by developing its own Citizen's Charter, which is believed to be the ‘holy grail' of service delivery in the public sector. The article attempts to examine the Citizen's Charter, evaluate its rationale, and any challenges that may be faced in its implementation. It argues that there are a number of constraints, which the government should have addressed before establishing the Charter. The government's failure to address these challenges, it is argued, will significantly affect the success of the program.Points for practitionersIn the last few decades, governments in both developed and developing countries have been searching for better delivery mechanisms for public services. One such mechanism is the Citizen's Charter, which has become popular in the developed world as a means of achieving efficient, effective, and accountable service delivery. More recently, it has also become popular in some developing countries. The implementation of a Citizen's Charter requires a solid understanding of the capacity of a state's public sector; however, in many developing countries, this sector is characteristically weak. It is important, therefore, for practitioners to understand the limits of the public sector in any given state, and the barrier it may pose to the successful implementation of service delivery mechanisms.
  • Dans quelle mesure la privation affecte-t-elle le travail des autorités locales anglaises ? - Roxana Gutiérrez Romero, Dirk Haubrich, Iain McLean p. 147-182 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le gouvernement britannique compte de plus en plus sur les systèmes d'évaluation de la performance pour améliorer la prestation de services publics. La Comprehensive Performance Assessment (CPA) est l'un de ces systèmes. La CPA soumet les autorités locales anglaises à des vérifications annuelles et recueille des centaines d'indicateurs de performance pour arriver à une évaluation finale qui débouche sur des récompenses et des sanctions correspondantes. Dans le présent article, nous démontrons que la CPA ne constitue pas une mesure fiable de la performance étant donné qu'elle ne tient pas compte des obstacles externes rencontrés par les autorités dans le cadre de l'amélioration de leur performance. Une analyse de données recueillies au moyen d'un panel révèle que la privation influence la performance des autorités dans l'ensemble des services fondamentaux qu'elles offrent, comme l'enseignement, le logement, les bibliothèques, l'environnement et les services sociaux. Les données indiquent qu'en sanctionnant les autorités qui obtiennent de mauvais résultats sans tenir compte de leur situation locale, on risque de continuer à offrir des services de mauvaise qualité, en particulier dans les régions plus pauvres. Afin d'éviter cette « conséquence non voulue », nous proposons trois options pour améliorer le système de CPA.Remarques à l'intention des praticiens. On a imaginé toute une série de mesure de la performance afin d'améliorer la prestation de services publics. Au RU, on utilise le système de Comprehensive Performance Assessment (CPA), qui consiste à vérifier les comptes des gouvernements locaux et à recueillir des indicateurs de performance pour arriver à des « ratings » qui débouchent sur des récompenses ou des sanctions. Les données indiquent qu'en sanctionnant les autorités qui obtiennent de mauvais résultats, sans tenir compte de leur situation locale, on risque de continuer à offrir des services de mauvaise qualité, en particulier dans les régions plus pauvres. Notre article permet de mieux comprendre la mesure dans laquelle la privation influence la performance des autorités et offre aux praticiens des stratégies afin d'améliorer les systèmes d'évaluation de la performance.
    The UK Government has placed increasing emphasis on the use of performance assessment schemes with the aim of improving the delivery of public services. An example of such schemes is the Comprehensive Performance Assessment (CPA). The CPA subjects English local authorities to annual audits and the collection of hundreds of performance indicators to arrive at final ratings that lead to corresponding rewards and sanctions. This article shows that the CPA does not provide a reliable measure of performance given that it does not consider the external constraints that authorities face in improving their performance. Using panel data analysis we find that deprivation affects authorities' performance in all the core services they provide such as education, housing, libraries, environment and social care. Evidence that suggests sanctioning authorities that perform badly, without considering their local circumstances, risks the danger of perpetuating the delivery of poor services particularly in deprived areas. To avoid this ‘unintended consequence', the article offers three options by which the CPA scheme could be improved.Points for practitionersWith the aim of improving the delivery of public services, a wide range of performance metrics have been devised. In particular the UK uses the Comprehensive Performance Assessment (CPA) scheme, which audits and collects performance indicators on local governments to arrive at ratings used to reward and sanction. This article finds that sanctioning authorities that perform badly, without considering their local circumstances, risks perpetuating the delivery of poor services particularly in deprived areas. The article advances the understanding of the extent to which deprivation affects performance and provides practitioners with strategies to improve performance assessment schemes.
  • La participation citoyenne et le développement rural au niveau des autorités locales : réflexions sur le système de décentralisation en Ouganda - Umar Kakumba p. 183-200 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le discours sur la gouvernance et le développement, la participation citoyenne reste un mécanisme fondamental de renforcement de la capacité locale à des fins de réduction de la pauvreté et de développement rural. Dans le présent article, nous présentons une analyse du système de décentralisation de la gouvernance locale en Ouganda et examinons les mécanismes participatifs mis en place dans ce cadre afin d'établir la mesure dans laquelle ils ont amélioré le processus de développement rural. Notre analyse fait ressortir les réalisations dans le domaine du développement humain qui découlent de la participation et de la représentation, mais ces réalisations n'ont pas encore débouché sur un renforcement de la position des paysans pauvres, ni sur des avantages partagés pour ceux-ci. Tandis que certaines compétences et fonctions ont été transférées aux gouvernements locaux, les objectifs fondamentaux de la décentralisation semblent difficiles à atteindre : le rôle joué par la collectivité dans la production de ressources en faveur du développement local n'est guère renforcé, de même la possibilité pour celle-ci de demander des comptes à ses dirigeants, de participer à la planification et de choisir ses dirigeants sans être manipulée par « l'élite » locale au moment des élections. Le nouveau contrôle du gouvernement central (GC) engendre une résurgence de la « recentralsation » de la décentralisation. L'on soutient que pour faire face au développement rural dans les économies essentiellement agricoles comme l'économie ougandaise, une participation s'impose afin de relier les mécanismes susceptibles d'augmenter la production agricole, l'emploi et les revenus des ménages. De même, les stratégies de développement du gouvernement central doivent favoriser la participation afin d'obtenir l'adhésion de la communauté locale et de renforcer sa position.Remarques à l'intention des praticiens. Le principal problème de la représentation démocratique locale concerne l'incapacité des éléments connexes dans le domaine du développement humain à se traduire par une amélioration de la production et des revenus des ménages. Pour réaliser les objectifs fondamentaux de la décentralisation et de la participation communautaire au développement rural, il faut renforcer le rôle de la collectivité locale dans l'exploitation des ressources, la possibilité de demander des comptes aux dirigeants locaux, la participation à la planification et le fait de pouvoir choisir les dirigeants sans être manipulé par l'élite locale et le gouvernement central. La participation doit par conséquent se traduire par une représentation effective et un renforcement de l'autonomie avant de pouvoir entraîner des avantages pour tous et d'ouvrir la voie à la réduction de la pauvreté. De même, pour faire face au développement rural dans les économies essentiellement agricoles, une participation s'impose afin de relier l'amélioration de la production agricole, de l'emploi et des revenus des ménages.
    The governance and development discourse continues to embrace citizen participation as a fundamental mechanism of building local capacity towards poverty reduction and rural development. This article presents a review of the decentralization system of local governance in Uganda and evaluates its participatory mechanisms to establish how far they have enhanced the process of rural development. The review acknowledges achievements in human development, arising from citizen participation and representation, but these are yet to be translated into empowerment and shared benefits for the rural poor. Whereas some powers and functions have been devolved to local governments, the cardinal goals of decentralization seem to be elusive, whereby there is less support of the community's role in raising resources for local development, demanding accountability from their leaders, participating in planning, and choosing their leaders without manipulation from the local ‘elite' at the time of elections. The unfolding central government (CG) control rekindles the ‘recentralization' of decentralization. It is argued that tackling rural development in predominantly agricultural economies like that of Uganda requires participation to link to mechanisms that can boost agricultural production, increased employment and household incomes. Likewise, the central government's conceived development strategies should enlist participation in order to attain strong local ownership and empowerment.Points for practitionersThe greatest challenge of local democratic representation is the failure of its associated human development elements to translate into production and improvement in household incomes. To realize the cardinal goals of decentralization and community participation in rural development requires invigoration of the local community's role in resource mobilization, demanding accountability from local leaders, participating in planning, and choosing leaders without manipulation from the local elite and central government. Thus, participation must translate into effective representation and empowerment before benefits for all can be realized to spearhead poverty reduction. Likewise, tackling rural development in predominantly agricultural economies requires participation to link to agricultural production, increased employment and household incomes.