Contenu du sommaire : L'administration publique en Asie de l'Est : les héritages, les expériences et les trajectoires des réformes

Revue Revue Internationale des Sciences Administratives Mir@bel
Numéro volume 78, no 2, juin 2012
Titre du numéro L'administration publique en Asie de l'Est : les héritages, les expériences et les trajectoires des réformes
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Conférence Braibant 2011

    • Conférence Braibant ? IISA 2011. La gouvernance démocratique en période de crises. Reconstruire nos communautés et se fonder sur nos citoyens - Geraldine J. Fraser-Moleketi p. 201-219 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le présent article est une version modifiée de la Conférence Braibant-IISA 2011. La RISA publie traditionnellement cette importante conférence annuelle sur les affaires publiques. Le rédacteur en chef remercie Madame Fraser-Moleketi d'avoir accepté de revoir le texte en vue de sa publication. `alinea/b Les crises ouvrent des perspectives de changement et montrent souvent la voie à suivre pour réaliser des progrès et des réformes. Les exemples sont nombreux à l'échelle mondiale. Les crises se sont avérées bénéfiques chaque fois que les populations et les gouvernements se sont donné la peine d'étudier les enseignements à tirer et d'écouter les messages qu'elles contiennent. L'objectif de cet article est d'ouvrir le débat, un débat qui pourrait faire la lumière sur les origines du profond malaise que nous connaissons actuellement et nous éclairer sur l'orientation que les organismes internationaux, et les gouvernements dans leur ensemble, devraient suivre.Notre article est le résultat d'années d'expérience de la fonction publique au niveau national et, depuis janvier 2009, au niveau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Bien qu'il ne prétende pas représenter les opinions du PNUD sur les questions globales majeures, il est inévitablement le fruit de longues heures de travail pour le compte de cette organisation, dans diverses régions du monde. À la différence d'autres organisations interrégionales, le PNUD englobe tous les États membres dans ses attributions. Pour des raisons évidentes, cependant, ses activités de tous les jours sont plus directement liées aux préoccupations des pays en développement. Dans la gouvernance démocratique – un domaine d'activité important du PNUD –, les pays et les régions, qui connaissent actuellement une évolution rapide reçoivent nécessairement une considération prioritaire. L'auteur du présent article a été fort impliquée dans les consultations relatives à ce processus. En conséquence, ce qui suit illustre, dans une certaine mesure, la somme de cette expérience.Il s'avère que mon observation porte sur des années de crises profondes, des crises à la fois naturelles et engendrées par l'homme. En effet, certaines de ces crises ont également illustré la mesure et la progression de la mondialisation. Les événements survenant dans une région du monde se reproduisaient bien vite dans d'autres. Ainsi, le soulèvement en Tunisie s'est vite propagé à la Libye et à l'Égypte. La crise financière, qui a débuté aux États-Unis, en septembre 2008, a déjà migré en Europe et elle ne s'y est pas arrêtée. Pour reprendre les termes employés par Timothy Geithner, le Secrétaire au Trésor des États Unis, dans son discours adressé au Forum de coopération économique Asie-Pacifique à Hawaii, en novembre 2011, « Nous sommes tous directement touchés par la crise en Europe » (The New York Times, 2011c : A7). Même si ses effets ne se font pas encore sentir de manière égale à tous les niveaux, la crise actuelle et les autres démontrent que les pays qui s'en sont mieux sortis et qui ont mieux réussi à essuyer la tempête, mais aussi à récolter les fruits de la mondialisation, sont ceux dont les autorités publiques et les structures gouvernementales locales ont affiché un niveau supérieur de compétence, de préparation, d'engagement et de professionnalisme.
      Crises have opened avenues to change and have often shown the way to progress and reform. Examples abound world-wide. Crises have proved beneficial when citizens and governments have taken pains to explore the lessons they may yield and listen to the messages that they contain. The goal in this article is to open a debate which sheds some light on the sources of our current deep malaise and tries to make some sense of the direction which international agencies, and governments at large, would be advised to follow. This article represents the outgrowth of the experience of years of public service on both the national level and, since January 2009, at the United Nations Development Programme (UNDP). Though it does not pretend and should not be construed to represent the views of the UNDP on major global issues, it inevitably reflects the fruit of long hours of work on its behalf, in several parts of the world. Unlike some other inter-regional organizations, the UNDP encompasses all Member States in its remit. For obvious reasons, however, its workaday operations are more directly related to the concerns of developing countries. In democratic governance, which is a major area of UNDP activity, the countries and the regions that are currently undergoing a rapid course of change stand out for consideration. The author of this article has been intensely involved in consultations over this process. Accordingly, what follows reflects, to some extent, the sum of this experience. It happens that my watch has seen years of deep crises, both natural and man-made. Indeed, some of these crises have also demonstrated the measure and the progress of globalization. Events in one part of the world were soon replicated in others. Thus, the uprising in Tunisia soon spread to Libya and Egypt. The financial meltdown, which began in the US, in September 2008, has already migrated to Europe and has not stopped there. In the words of Timothy Geithner, the American Treasury Secretary, addressing the Asia-Pacific Economic Cooperation Forum in Hawaii, in November 2011, ‘We are all directly affected by the crisis in Europe' (New York Times, 2011c: A7). Though so far its effects have not been evenly felt across the board, this and other crises have shown that the countries that fared better and have been better able to weather the storm but also reap the benefits that come with globalization, were those whose state authorities and local government structures displayed a higher degree of competence, preparedness, commitment and professionalism.
  • Numéro spécial : L'administration publique en Asie de l'Est : les héritages, les expériences et les trajectoires des réformes

    • Introduction. L'administration publique en Asie de l'Est : héritages, trajectoires et enseignements - Anthony B. L. Cheung p. 221-229 accès libre
    • Aperçu historique de l'administration publique coréenne : discipline, éducation, association, coopération internationale et au-delà de l'indigénisation - Pan Suk Kim p. 231-253 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'administration publique moderne a fait son apparition en Corée il y a plus d'un demi siècle. Ces dix dernières années, la Corée a réalisé une croissance économique non négligeable et a considérablement développé son système d'administration publique. Comment, et à quels égards, l'administration publique coréenne en tant que discipline a-t-elle connu une croissance rapide ? Dans cet article, nous passons en revue les multiples dimensions de l'administration publique coréenne : le développement de l'administration publique en tant que nouvelle discipline, la formation dans le domaine de l'administration publique en tant que nouveau circuit de connaissances en gestion, la mise en place des associations professionnelles et des instituts de recherche en tant que promoteurs de la recherche et d'activités, et la coopération internationale en tant qu'outil de développement et moyen d'agir. Nous examinerons ensuite les perspectives sur la base d'un débat axé sur l'indigénisation et terminerons par le mot de la fin. L'administration publique a joué un rôle considérable dans le développement de la Corée du Sud. Dans le cadre du processus de développement, les programmes coréens d'administration publique favorisaient une nouvelle catégorie d'agents de l'État et de gestion publique de l'État. L'administration publique coréenne d'après-guerre a toutefois rencontré un problème d'indigénisation, influencée qu'elle était par le monde occidental tout en s'efforçant de s'en tenir aux valeurs confucéennes traditionnelles. La Corée doit par conséquent faire face à ces défis de manière créative tandis qu'elle évolue en s'éloignant de son passé.
      Public administration played a significant role in the development of South Korea. Korean public administration programs during the developmental process fostered a new class of civil servants and public management of the government. However, post-war Korean public administration has faced a problem of indigenization as it becomes more influenced by the Western world while attempting to hold on to traditional Confucian values. Thus, Korea needs to cope with such challenges creatively as it moves forward independently from its past.
    • Un réexamen du modèle asiatique de gouvernement à la suite de la crise économique mondiale : un point de vue japonais tiré de l'expérience de la triple catastrophe de mars 2011 - Akira Nakamura p. 255-275 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article, nous abordons trois questions connexes liées au rôle et aux fonctions de l'État en Asie du Sud-Est en général et au Japon en particulier. Premièrement, nous tentons de décrire l'importance de la bureaucratie nationale dans la croissance économique du Japon, un mode de développement que l'on qualifie souvent d'« étatisme » ou de « gouvernement centré sur l'administration ». Dans la première partie, nous expliquons comment ce modèle s'est établi dans le pays. Ensuite, nous décrivons plusieurs tentatives de réforme visant à modifier cette configuration de base du pouvoir gouvernemental japonais par le biais d'initiatives destinées à réduire le contrôle de la bureaucratie pour la remplacer par un « gouvernement centré sur l'exécutif ». Dans la deuxième partie, nous nous appuyons sur cette évolution et évaluons les résultats de différentes initiatives de réforme. Pour terminer, nous examinons l'influence des catastrophes de mars 2011 sur ces aspects de la direction du pays, et faisons observer que les responsables du parti au pouvoir avaient très peu confiance dans les idées des mandarins et voulaient résoudre les crises en cours par eux-mêmes. La dernière partie de notre article porte sur les schismes et les fissures de l'interface entre les membres électifs et les administrateurs non électifs dans le contexte des crises japonaises. Nous allons commencer par décrire l'« étatisme » traditionnel au Japon. Ce chapitre est axé sur la méthode mise au point par les bureaucrates japonais pour favoriser le développement rapide du pays dans les années 60 et au début des années 70. Nous nous intéresserons ensuite aux gouvernements Hashimoto et Koizumi et déterminerons la mesure dans laquelle ils sont parvenus à établir un « gouvernement centré sur l'exécutif » pour remplacer le mode de gestion traditionnel, à savoir l'étatisme. Nous nous intéresserons ensuite au séisme colossal qui a frappé le nord du Japon le 11 mars 2011. Le Parti démocratique du Japon a dû faire face aux crises dans les limites imposées par l'héritage de l'étatisme.
      The article first describes the ‘statism' traditional in Japan. How Japanese bureaucrats devised a method to foster rapid development of the country during the 1960s and the early 1970s is the central focus of this section. Subsequently, this article examines the Hashimoto and Koizumi administrations and discusses to what extent they succeeded in entrenching ‘an executive centred government' to replace the traditional statism mode of management. Later, the article touches on the mammoth earthquake that struck northern Japan on 11 March 2011. The Democratic Party of Japan had to deal with the crises within the confines of the statism legacy.
    • Un pays, deux expériences : les réformes administratives en Chine et à Hong Kong - Anthony B. L. Cheung p. 277-300 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Tandis que Hong Kong et la Chine continentale ne sont pas des démocraties, il s'agit dans les deux cas de partisans dynamiques de la réforme administrative, qui ont opéré des changements importants mais qui continuent à agir dans le cadre de contraintes systématiques et institutionnelles, déterminées par la dépendance au sentier (path-dependence). En trois décennies, la Chine a renoncé à l'économie planifiée au profit d'une économie de marché florissante au nom du « socialisme aux caractéristiques chinoises » – une forme d'autoritarisme de marché. Hong Kong, pour sa part, a prospéré dans le cadre du « miracle de l'Extrême-Orient » et est adepte de la réforme du secteur public à la façon du « nouveau management public ». Le parcours et la logique de leurs réformes n'ont jamais été totalement simples, affichant des compromis et des hybrides difficiles (essentiellement en Chine continentale). Même si elles sont confrontées à des défis politiques de plus en plus importants en matière de gouvernance, les deux régions restent sans doute de véritables exemples de « réussite ». Les deux trajectoires de réforme ont été suivies dans des contextes politiques sans doute totalement différents, mais un point commun existe : les réformes administratives ont été mises en œuvre dans un contexte autoritaire et comprenaient un solide programme de remplacement des réformes politiques.Dans notre article, nous nous basons sur l'exemple de la Chine et de Hong Kong pour illustrer la modernisation administrative dans le cadre de l'autoritarisme. Les deux régions sont de dynamiques partisans de la réforme administrative depuis trois décennies, même s'il ne s'agit pas de démocraties. Même si elles sont confrontées à des défis politiques de plus en plus importants en matière de gouvernance, les deu régions restent sans doute de véritables exemples de « réussite ». Hong Kong, tout comme Singapour, est considérée comme « très performante » dans le cadre des indicateurs mondiaux de la gouvernance de la Banque mondiale. Malgré des contraintes politiques et autres obstacles idéologiques, l'ampleur de la transformation par la Chine du parti-État est tout sauf gigantesque. Le pays a été cité comme un exemple de modèle de croissance alternatif, surnommé par certains « le consensus de Beijing », pour faire contrepoids au « consensus de Washington » néolibéral. L'expérience de ces deux régions souligne la dynamique de la réforme de la gouvernance dans le cadre de faiblesses institutionnelles et politiques.
      Neither Hong Kong nor mainland China is a democracy, yet both have been active administrative reformers, having achieved significant changes but continuing to operate within systematic and institutional constraints, shaped by path-dependence. Within three decades, China has been transformed from a centrally planned economy into a thriving market economy in the name of ‘socialism with Chinese characteristics' – a form of market authoritarianism. Hong Kong, meanwhile, had prospered as part of the ‘East Asia miracle', and been an enthusiast of public sector reform in the ‘new public management' fashion. Their path and logic of reform have never been entirely straightforward, displaying compromises and uneasy hybrids (more so in mainland China). Though confronted with rising political challenges to governance, both are arguably still ‘success' types in their own right. The two reform trajectories have run in arguably totally different political contexts, but there is one similarity – administrative reforms were implemented in an authoritarian setting and had embraced a strong agenda of substituting political reforms.Points for practitionersThis article uses the case of China and Hong Kong to illustrate administrative modernization under authoritarianism. Both have been active administrative reformers over the past three decades despite not being a democracy. Though confronted with rising political challenges to governance, both are arguably still ‘success' types in their own right. Hong Kong, along with Singapore, is rated as high achiever by the World Bank's global governance indicators. Despite political constraints and ideological hurdles, the scale of China's transformation of the party-state is anything but gigantic. It was held up as exemplary of an alternative growth model, dubbed by some as the ‘Beijing Consensus', as a counterweight to the neoliberal ‘Washington Consensus'. Their experience underscores the dynamics of governance reform under institutional and political limitations.
    • Réforme nationale et intégration mondiale : la réforme de l'administration publique en Chine ces trente dernières années - Lan Xue, Kaibin Zhong p. 301-322 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article, nous essayons de présenter la réforme de l'administration publique en Chine en tant que processus interactif entre deux thèmes majeurs : la réforme nationale et l'intégration mondiale. Nous avons analysé la définition et la mise en œuvre des réformes de l'administration publique en Chine entre 1978 et 2008. Nous allons examiner les facteurs qui déterminent le processus de réforme de l'administration publique en Chine au moyen d'un cadre analytique basé sur la dimension territoriale (national/international) et sur la dimension stratégique (offre/demande). Notre analyse laisse entendre que les récentes réformes de l'administration publique mises en œuvre ces dernières décennies mettent en avant l'intention du gouvernement chinois de faire progresser la transition gouvernementale, pour passer d'un État centré sur l'économie à un État centré sur la population. Si les progrès réalisés ont été nombreux, beaucoup de questions doivent encore être résolues par la nouvelle génération de dirigeants en Chine. Avec cet article, nous entendons contribuer au débat sur le processus de réforme de l'administration publique en Chine au cours des trois dernières décennies, depuis la fin 1978 – les années de réforme et d'ouverture. Dans la réforme de l'administration publique chinoise, le changement de système économique (abandon de l'économie planifiée au profit d'une économie socialiste de marché) est devenu l'élément moteur le plus important, et il se conjugue avec le passage d'un système d'administration publique basé sur la volonté et le charisme personnels à un système de plus en plus basé sur l'état de droit. Parallèlement à cela, l'influence d'autres pays a également joué un rôle important dans l'environnement mondialisé actuel. La Chine a beaucoup appris des expériences internationales dans la réforme de l'administration publique. Son adhésion à l'OMC a également incité la Chine à s'intégrer dans la pratique administrative publique internationale. Le système chinois d'administration publique s'est par conséquent toujours tourné vers un processus de transformation caractérisé par une réforme nationale et une intégration mondiale.
      This article tries to depict China's public administration reform as an interactive process between two major themes, domestic reform and global integration. The development and implementation of public administration reforms in China from 1978 to 2008 are reviewed. The driving forces shaping the process of public administration reform in China are analyzed, using a territorial locus (domestic/international) – policy dimension (supply-side/demand-side) analytical framework. Our analysis suggests that the public administration reforms over the past few decades have demonstrated the Chinese government's intention to advance the government's transition from an economic-centered state to a people-oriented one. While much progress has been made, there are many issues that remain to be resolved by the new generation of leadership in China.Points for practitionersThis article aims to contribute to the discussion about the process of China's public administration reform over the past three decades since late 1978 – the reform-and-open up years. In China's public administration reform, the transition of the economic system from a planned economy to a socialist market economy has become the most important driving force, which is coupled with the transformation from a public administration system based on personal will and charisma to one that is increasingly based on rule of law. At the same time, the influence of other countries has also played an important role in today's globalized environment. China has learned a great deal from international experiences in public administration reform. The entry into the WTO has also provided a strong impetus for China to integrate with global public administrative practice. So, China's public administration system has always actively engaged in a transformative process characterized by domestic reform and global integration.
    • Analyse de la réforme administrative taïwanaise du point de vue de l'institutionnalisme historique - Mei-Chiang Shih, Milan Tung-Wen Sun, Guang-Xu Wang p. 323-345 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La restructuration de l'État est une question très controversée à Taiwan depuis plus de trois décennies, et le premier programme de réforme administrative basé sur le Nouveau Management Public (NMP), qui mettait l'accent sur un « État moins lourd et s'inspirant du secteur privé », a été lancé en 1996. Depuis lors, le NMP est la principale ligne directrice, qui est à l'origine d'un effet de sentier (« path dependence ») important dans les programmes de réforme administrative ultérieurs à Taiwan. Dans cet article, nous examinons la trajectoire de réforme administrative suivie à Taiwan entre 1949 et 2010, l'année au cours de laquelle a été adoptée la loi organisationnelle du Yuan exécutif, qui représente symboliquement la fin de l'actuelle phase de réforme administrative. Comme dans beaucoup d'autres pays d'Asie, les initiatives de réforme administrative à Taiwan ont été induites par des facteurs exogènes et des facteurs endogènes. Même si d'aucuns soutiennent qu'il est difficile de produire une trajectoire commune de réforme administrative dans les pays asiatiques, l'analyse du cas de Taiwan débouche sur certaines observations intéressantes pour les analyses ultérieures de la question, comme des preuves de manipulation politique, la transformation du rôle de l'État, le désir de produire une stratégie de réforme locale et la volonté de revitaliser le système de fonction publique.Remarques à l'intention des praticiens1. La réforme administrative est un processus politique, et les agents de l'État doivent traiter les conflits de valeur avec circonspection.2. Le professionnalisme et la neutralité politique sont les deux choses les plus importantes dans le processus de réforme administrative.3. Les agents de l'État peuvent jouer un rôle essentiel dans le processus de réforme administrative lorsque survient le moment critique, mais les bureaucrates doivent avant tout se baser sur les valeurs démocratiques et les fins publiques dans leur action.
      Government restructuring has been discussed extensively in Taiwan for more than three decades, and the first NPM-style administrative reform programme, which emphasizes ‘a leaner and businesslike government', was launched in 1996. Since then, NPM has been the key guideline producing a strong path-dependence effect for subsequent administrative reform programmes in Taiwan. This article examines the trajectory of administrative reform in Taiwan from 1949 to 2010, the latter being the year when the Organizational Act of the Executive Yuan was passed, which symbolically represents the end of the current phase of administrative reform. Similar to many Asian countries, exogenous and endogenous factors have induced efforts at administrative reform in Taiwan. Although it is argued that it is difficult to generate any common path of administrative reform among Asian countries, the analysis of the case in Taiwan may provide some observations for future discussions on this topic, such as evidence of political manipulation, the transformation of the role of the state, the desire for an indigenous reform strategy, and the demand to revitalize the civil service system.Points for practitioners1. Administrative reform is a political process, and public servants have to deal with value conflicts carefully. 2. Professionalism and political neutrality are the two most important things in the administrative reform process. 3. Public servants can have a critical role in the administrative reform process when the critical juncture appears, but democratic values and public purposes should be the cornerstone for the bureaucrats in action.
    • Le contrôle de la corruption aux États-Unis : la législation, les valeurs et les fondements politiques de la réforme - Michael Johnston p. 347-365 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les États-Unis sont généralement considérés comme plus efficaces que la plupart des autres sociétés dans le contrôle de la corruption. Mais est-ce vraiment le cas ? Je soutiens que le contrôle de la corruption aux États-Unis est plus problématique que ne le laissent entendre les indices. Une grande partie de la corruption, aux États-Unis, échappe aux mesures ; si les institutions juridiques sont crédibles, les États-Unis « contrôlent » souvent les utilisations abusives des richesses en supprimant des restrictions qui sont au centre de la corruption ailleurs. Cette stratégie peut certes réduire la corruption de haut niveau, mais des questions importantes de justice et d'imputabilité subsistent. Dans les démocraties libérales comme les États-Unis, où la corruption peut être considérée comme des « marchés d'influence », les contrôles basés sur des valeurs, dont beaucoup s'appliquent dans le cadre de processus politiques, sont essentiels. Lorsque l'ordre politique est considéré par la plupart des citoyens comme intrinsèquement corrompu, ces types de contrôles peuvent être sérieusement mis à mal. Les responsables et les autres personnes s'intéressant au contrôle de la corruption dans les démocraties libérales doivent bien tenir compte de l'opinion publique et des valeurs sociales, non seulement pour orienter leurs idées générales, mais en tant que baromètre indiquant la situation des contrôles de la corruption basés sur des valeurs. Si la séparation entre politique et administration reste importante à de nombreux égards, à d'autres, la présence de processus politiques sains et compétitifs peuvent s'avérer déterminants, non seulement en renforçant l'efficacité et la légitimité des contrôles de la corruption, mais aussi parce qu'ils donnent des informations sur ce que les citoyens et la société civile considèrent comme une preuve d'intégrité – ou d'absence d'intégrité. La plupart des indicateurs de la corruption généralement utilisés en disent peu sur ces dimensions essentielles du contrôle de la corruption.
      The United States is generally regarded as more successful than most other societies at controlling corruption. But how accurate is that picture? I argue that corruption control in the US is more problematical than index scores suggest. Much corruption in the United States flies beneath the radar; while legal institutions are credible the United States often ‘controls' abusive uses of wealth by removing restrictions that elsewhere are the focus of corruption. That strategy may reduce high-level bribery, but major questions of justice and accountability remain. In liberal democracies such as the US, whose corruption can be seen as ‘influence markets', value-based controls, many applied through political processes, are crucial. If the political order is perceived by most citizens as inherently corrupt, those kinds of controls may be seriously undermined.Points for practitionersOfficials and others concerned with corruption control in liberal democracies should pay close attention to public opinion and social values, not just as a source of general guidance but as a barometer indicating the state of values-based corruption controls. While the separation of politics and administration remains important in many ways, in other respects healthy and competitive political processes can be critical, both in lending force and legitimacy to corruption controls and as indications of what citizens and civil society regard as integrity – or, as its absence. Most widely used corruption indicators will tell us little about these key dimensions of corruption control.
    • Les opinions des citoyens à propos de la gouvernance ouverte et du gouvernement 2.0 - Taewoo Nam p. 367-391 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la présente étude empirique, nous considérons la gouvernance ouverte et le gouvernement 2.0 comme de nouvelles fins et de nouveaux moyens du gouvernement électronique aux États-Unis. L'analyse des données issues de l'enquête nationale du Pew Research Center (2009 Government Online) fait ressortir ce qui influence l'opinion des citoyens américains à propos de la gouvernance ouverte et du gouvernement 2.0. Nous présentons quatre observations majeures dans cet article. Premièrement, si l'utilisation des services de gouvernement électronique existants n'influence pas significativement les opinions à propos de la gouvernance ouverte, l'utilisation, depuis peu, du gouvernement 2.0 favorise bel et bien les opinions positives à propos du gouvernement 2.0. Deuxièmement, ceux qui apprécient les transactions dans le cadre du gouvernement électronique ont une opinion positive à propos de la gouvernance ouverte et du gouvernement 2.0. Troisièmement, la confiance générale dans l'État se traduit par une opinion positive à propos des nouvelles fins et des nouveaux moyens du gouvernement électronique. Enfin, la fréquence d'utilisation de l'Internet et l'adoption du haut début n'influencent pas les opinions des citoyens à propos des nouveaux modes de gouvernement électronique. L'étude révèle que les opinions des citoyens à propos des rouages de l'État n'évoluent pas beaucoup avec l'introduction des nouveaux objectifs et des nouveaux outils du gouvernement électronique. L'État peut considérablement améliorer son image auprès du public en proposant aux citoyens de nouveaux objectifs et de nouveaux canaux dans le cadre du gouvernement électronique existant. Les praticiens du secteur public doivent néanmoins savoir que le fait de proposer de nouvelles directives et de nouveaux outils technologiques ne garantit pas forcément une réponse positive de la part des citoyens. Lorsque de nouveaux objectifs et de nouveaux modes de gouvernement électronique sont proposés aux citoyens, un ensemble de déterminants conventionnels, comme l'intérêt perçu des services gouvernementaux et la confiance générale dans l'État, déterminent l'opinion collective à propos des nouveaux modes de gouvernement électronique. Les praticiens doivent évaluer l'influence de ces facteurs fondamentaux.
      This empirical study sees Open Government and Government 2.0 as a new ends and means of e-government in the United States. The analysis of the data from the Pew Research Center's national survey (2009 Government Online) highlights what influences American citizens' attitudes toward Open Government and Government 2.0. This article presents four main findings. First, while the use of existing e-government services does not significantly influence attitudes toward Open Government, recent use of Government 2.0 does contribute to positive attitudes toward Government 2.0. Second, those who value transactions with e-government have a positive attitude regarding Open Government and Government 2.0. Third, general trust in government leads to a positive attitude toward the new ends and means of e-government. Finally, frequent Web use and broadband adoption do not affect citizens' attitudes concerning the new modes of e-government. The study reveals that citizens' attitudes toward government workings do not change much with the introduction of new goals and tools of e-government.Points for practitionersA government may gain considerable popular support from the public by introducing to citizens new objectives and channels for the existing e-government. However, government practitioners should know that offering new directives and technological tools does not necessarily guarantee a positive response from citizens. When new goals and vehicles of e-government reach citizens, a set of conventional determinants, such as perceived value of government services and general trust in government, shapes the collective attitude toward new modes of e-government. Practitioners need to assess leverage by those fundamental factors
  • Compte rendu de livre

  • Chronique de l'Institut, ses sections et ses membres