Contenu du sommaire : Et le cinéma indépendant ?

Dossier : Et le cinéma indépendant ?

• Indie's Continuities : The Persistence of American Independent Tradition in Kelly Reichardt's Meek's Cutoff - Geoff King p. 15-27
  Tandis que certains commentateurs ont affirmé que le cinéma indépendant était mort, ou que ce terme avait perdu tout sens car certaines distinctions se sont estompées, cette contribution soutient qu'il s'agit là d'une simplification abusive de la situation, notamment en passant sous silence un ensemble de caractéristiques identifiables qui perdurent tout au long des dernières décennies. L'article s'appuie sur La dernière piste (Meek's Cutoff, Kelly Reichardt, 2010), analysé comme exemple de la persistance des stratégies dites classiques du cinéma « indie », tant au niveau de ses conditions de production, de ses qualités formelles ou encore de son point de vue politico-idéologique.
• Les frères Coen, cinéastes indépendants : l'importance d'une indépendance scénaristique - Julie Assouly p. 28-39
  The Coen Brothers have been labeled as independent filmmakers ever since they started their career in the middle of the 1980s, and are still considered independent today in spite of their frequent collaborations with the Hollywood studios. This status, quite uncommon in Hollywood, of “emancipated” directors, is made clear through their aesthetic and, to a lesser extent, ideological independence. Their position as directors/producers/screenwriters/editors also provides them with what I will call their “screenwriting independence”. Nevertheless, the questioning of their independent status over the last ten years seems to be related to the financing of some of their films. To what extent are the Coen brothers still independent filmmakers when they collaborate with majors? How does their status as director-writers participate in their independence? Eventually, can we consider the possibility of an alternative way in which the Coens could appear as precursors?
• Christopher Nolan and Indie Sensibilities - Claire Molloy p. 40-51
  Dans le cas des réalisateurs qui réussissent à passer du secteur indépendant à celui des studios, le statut d'auteur est lié à des caractéristiques esthétiques, stylistiques et d'ordre émotionnel spécifiques, qui s'expriment sous la forme d'une « sensibilité indépendante ». Le but de cet article n'est pas de définir cette « sensibilité indépendante », mais d'en explorer de façon critique le déploiement dans l'œuvre de Christopher Nolan. L'auteur soutient que la notion de « sensibilité » doit être étendue au-delà des notions de tonalité et d'affect afin d'étudier à quel point les films indépendants et les sensibilités qui y sont associées sont façonnés par l'idéologie néolibérale.
• American Independent Cinema in the Age of Convergence - Yannis Tzioumakis p. 52-66
  En s'appuyant sur les travaux récents de spécialistes des médias, cet article montre de quelles façons Hollywood et le cinéma indépendant ont convergé, tant et si bien que des vocables comme « Indiewood » ont été créés pour rendre compte de l'intensification de leurs relations. Cette étude se concentre notamment sur l'importance que revêt le contrôle des différents médias (sous toutes leurs formes) pour les conglomérats de l'industrie du spectacle, ou encore sur la manière dont synergies et franchises se généralisent dans le secteur indépendant.
• Un dépendant, des dépendants : l'imbrication des secteurs indépendants et commerciaux à Hollywood aujourd'hui - Joël Augros p. 67-79
  The independent sector —producers as well as distributors —is in turmoil. This turmoil results from the influence of economic constraints but also from two main phenomena : the emergence of the major companies in this sector at the end of the last century, and the continuing growth of digital means of distribution. Nevertheless, independence still rests on the possibility of taking risks, either as an independent producer or as a producer working inside the majors.
• De la dépendance de la production cinématographique... française vis-à-vis du financement télévisuel - Claude Forest p. 80-95
  Since independence more frequently consists in highly symbolical and self-promoting gesturing than in economic reality, when the concept of “films du milieu” was coined in France in 2007, it was bound to be attractive, as these mid-budget films reconciled artistic requirements with the pleasure of entertainment. Yet, even though, statistically speaking, there is no evidence that the budget for film distribution has thus been structurally modified in France, one might wonder whether it is possible to equate a budget category with artistic quality. This article aims at showing how, in the past thirty years, the total dependence of French and European film production on funding provided by television companies has deeply modified the films' characteristics, not only in terms of length and format, but also in terms of genre. Comparing the situation of the French film industry with that of the globally predominant Hollywood, which continues to finance films with movie theaters grosses (thus catering for its own spectators), reveals the weaknesses of French films, which are economically dependent on television for their funding, and hence primarily made for this media.
• A Voice That Is Not There Otherwise? : An Interview with B. R. Rich (26 June 2012) - Céline Murillo, Anne Hurault-Paupe p. 96-104
  Actuellement Professeur au Film and Digital Media Department de l'Université de Californie à Santa Cruz, où elle enseigne les études cinématographiques et la pratique du documentaire, B. R. Rich a joué, depuis les années 1970, un rôle clé dans la légitimation du cinéma indépendant, qu'il soit américain ou d'autres pays. Elle a également enseigné, entre autre lieux, à l'Université de Berkeley. Militante féministe, elle a commencé sa carrière en tant que programmatrice des événements liés au cinéma au Art Institute of Chicago, puis a travaillé en tant que critique de films au Chicago Reader. Tout en continuant, jusqu'à ce jour, à contribuer régulièrement à diverses publications de la presse grand public autant que de la presse spécialisée, elle a ensuite été directrice du département cinéma du New York State Council of the Arts, ce qui lui a permis de financer expositions, salles, conférences et publications. Elle a participé à la programmation de plusieurs festivals de cinéma tels que celui de Toronto et celui de Sundance. Elle est l'auteur de Chick Flicks : Theories and Memories of the Feminist Film Movement (Duke University Press, 1998) et de New Queer Cinema : The Director's Cut (Duke University Press, 2013).`renvoi id="re1no1" idref="no1" typeref="note"b1`/renvoib
• « Aller à la pêche aux perles » : entretien avec N. T. Binh (5 mars 2012) - Céline Murillo, Anne Hurault-Paupe p. 105-113
  N. T. Binh is mainly known as a film critic for Positif under the name of Yann Tobin. He started writing for the film journal in 1979, at a time when he was a medical student. He went on writing for Positif, while working as a freelance operator in several positions. He was first an independent producer of scientific and corporate films for the company Binôme that he had himself created. He then became an author of books on the cinema, a professor (as a visiting industry expert at the universities of Rennes, Louvain-la-Neuve, and Paris 1 Panthéon-Sorbonne), a director of documentaries, a co-writer or script doctor on several projects, a distributor (for three years, at Les Grands Films Classiques), and an exhibitor (for two years, in a Parisian art/repertory theater). Recently, he has been the curator of various exhibitions in Paris.His cinephilic interests started with the Hollywood classic era. This taste, which he shares with Positif in general, together with his knowledge of the French cinema industry and the independent film markets, gives him a vantage point on independence in the cinema.
• Comptes rendus - p. 114-127