Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
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Numéro | vol. 80, no 4, décembre 2014 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La lente mutation des élites administratives fédérales suisses - Yves Emery, David Giauque, Frédéric Rebmann p. 725-747 La présente contribution a pour objectif de faire le point sur le profil des élites administratives suisses, au niveau fédéral, en montrant l'évolution de leur profil lié à ce qu'il convient maintenant d'appeler la vague de nouvelle gestion publique (NGP), laquelle a bénéficié d'un terreau très favorable en Suisse. Ces élites correspondent à un ordre institutionnel spécifique, en lien avec des structures et fonctionnements organisationnels particuliers, et possèdent des spécificités en matière de trajectoires professionnelles et de formation. Or, les réformes administratives qui se sont développées depuis les années 1980 ont transformé l'ordre institutionnel dans lequel évoluent les cadres dirigeants de l'administration fédérale. Cet article analyse dans quelle mesure ces transformations ont pu avoir un impact sur les caractéristiques de ces élites, à travers les indicateurs de capital scolaire, capital social, ainsi que de trajectoire professionnelle interne ou externe à l'administration. Les résultats montrent une lente mais significative évolution des profils de ces élites, en direction d'une managérialisation croissante reflétant celle du contexte dans lequel elles évoluent.Remarques à l'intention des praticiensLes relations politico-administratives sont bien sûr fonction des individus mais dépendent étroitement des profils des acteurs. Actuellement, celles-ci se transforment sous l'impact des réformes administratives mais également de par l'évolution des profils des acteurs tant politiques qu'administratifs. Aussi, mieux comprendre la lente évolution des profils des élites administratives autorise une meilleure compréhension du binôme politico-administratif. La managérialisation progressive de l'élite administrative soulignée dans le présent article permet également de mieux saisir quelles sont les expériences professionnelles, qualifications et compétences qui sont aujourd'hui valorisées au sein de la haute fonction publique suisse.This article sets out to study the profile of Swiss administrative elites at federal level by showing how their profile has evolved in the light of what has come to be known as the wave of New Public Management (NPM), which has benefited from a very fertile ground in Switzerland. These elites correspond to a specific institutional order, in relation to specific organizational structures and workings, and have specific characteristics in terms of career paths and academic background. However, the administrative reforms that have been rolled out since the 1980s have transformed the institutional order within which executives of the federal administration evolve. This article analyses the extent to which these transformations have had an impact on the characteristics of these elites, through indicators such as academic capital, social capital, and career path within and outside the administration. The results show a slow but significant transformation in the profiles of these elites towards an increasing managerialization, reflecting that of the context in which they evolve.Points for practitionersThe relationship between politics and the administration is naturally shaped by individuals but is closely dependent on the profiles of the players. They are currently undergoing a transformation in the wake of administrative reforms, and also of the changing profiles of both the political and administrative players. Gaining an insight into the slow transformation of the profiles of administrative elites therefore sheds light on the political-administrative nexus. The gradual managerialization of the administrative elite highlighted in this article also allows for a better understanding of which professional experiences, qualifications and skills are valued today within the senior civil service in Switzerland.
- Élites administratives et crise : Quelles perspectives pour la haute fonction publique en Grèce ? - Calliope Spanou p. 749-765 Le type des rapports entre l'administration et le politique et le rôle consécutif de l'administration paraissent incompatibles avec l'émergence d'une élite administrative. Après avoir analysé les raisons de cette incompatibilité, l'article explore l'impact des mesures prises sous la pression de la crise économique sur la fonction publique et sa réforme mais aussi sur les perspectives de développement d'une haute fonction publique. La clef mais aussi l'enjeu de tout changement dans cette direction reste le rééquilibrage des rapports entre l'administration et le politique. Ce qui pourrait intéresser les praticiens est la question des conditions d'efficacité de la réforme de la fonction publique en temps de crise économique et sous pression.The nature of the relationship between the public administration and politics and the subsequent role of the administration appear to be incompatible with the emergence of an administrative elite. After analysing the reasons for this incompatibility, the article explores the impact of the measures taken in the wake of the economic crisis on the civil service and its reform, but also the prospects for the development of a senior civil service. The key but also the challenge to any change in this direction remains the rebalancing of the relationship between the public administration and politics.Points for practitionersWhat might interest practitioners is the issue of the conditions of effectiveness of civil service reform in times of economic crisis and significant pressure.
- Les élites administratives aux Pays-Bas de 1980 à 2011 : Rendre visible l'invisible - Jos Raadschelders, Frits M. van der Meer p. 767-788 La haute fonction publique néerlandaise est rarement décrite en des termes « élitistes », ce qui correspond à la culture sociale égalitaire bien présente dans le pays. Même si elle est officiellement ouverte au recrutement externe, dans la pratique, la (haute) fonction publique au sein du gouvernement central est un système relativement fermé. La mobilité professionnelle entre ces fonctionnaires et les titulaires d'une charge politique est relativement limitée, et elle est quasiment inexistante entre les secteurs public et privé. Le nouveau management public a eu peu d'influence sur la structure et le fonctionnement des élites administratives néerlandaises. La création d'un Service d'administration générale (Senior Executive Service, SES) (une haute fonction publique) et, au sein de celui-ci, du « Top Management Group », aura été plus importante pour le positionnement et le fonctionnement de ces fonctionnaires. En créant ce système de carrière au sommet de la fonction publique au niveau central, la nature élitiste des hauts fonctionnaires a été renforcée.Le nouveau management public (NMP) n'a pas eu d'influence sur la structure et le fonctionnement de la fonction publique néerlandaise. La rotation des postes au sommet, par le biais du Service d'administration générale s'inspire essentiellement de la volonté de réduire le cloisonnement des départements ministériels. Ce qui a changé, c'est l'environnement dans lequel les hauts fonctionnaires travaillent, étant donné que le Parlement, les médias et les citoyens exigent des résultats rapides et tangibles.The Dutch top civil service level has seldom been described in ‘elitist' terms; befitting a country with a strong egalitarian social culture. Though formally open to outside recruitment, in practice the (top) civil service in central government is a rather closed system. There is relatively little occupational mobility between these civil servants and political officeholders, and virtually none between the public and the private sectors. However, some initiatives have recently been taken to improve this external mobility. New Public Management has had little impact upon the structure and functioning of the Dutch administrative elites. More important for the positioning and functioning of these civil servants has been the creation of the Senior Executive Service, and, within the SES, the top management group. By creating this career system at the very top of the civil service at the central level, the elite nature of the top civil servants has been reinforced.Points for practitionersThe structure and functioning of the Dutch civil service has not been influenced by New Public Management (NPM). The rotation of positions at the top, through the Senior Public Service, is mainly inspired by the effort to decrease the compartmentalization of government departments. What has changed is the environment in which higher civil servants work, with Parliament, media and citizens demanding fast and tangible results.
- Assurer la réactivité politique : Les mécanismes de politisation dans les bureaucraties ministérielles - Thurid Hustedt, Heidi Houlberg Salomonsen p. 789-810 Même si la politisation est un éternel thème de recherche dans l'administration publique lorsqu'il s'agit d'étudier les relations entre les ministres et les agents de l'État, le concept est encore peu précis. Avec le présent article, nous entendons enrichir cette littérature en épinglant différentes conceptualisations de la politisation. Nous proposons par ailleurs une typologie comprenant trois mécanismes de politisation visant à renforcer la réactivité politique de la bureaucratie ministérielle : la politisation formelle, fonctionnelle et administrative. La typologie est validée sur le plan empirique au moyen d'une analyse de cas comparative des mécanismes de politisation en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni et au Danemark. L'analyse empirique affine encore l'idée générale selon laquelle les démocraties occidentales deviennent « tout simplement » plus politisées, puisqu'elle indique que certains mécanismes de politisation, plutôt que de continuer à se renforcer, se stabilisent – du moins pour l'instant.On entend souvent dire dans les recherches et la pratique administrative que la politisation augmente dans les rapports entre les ministres et les agents de l'État. La neutralité absolue de la bureaucratie étant davantage un mythe qu'une réalité empirique, les démocraties sont toutes obligées de concilier les revendications en faveur d'une expertise neutre et de réactivité politique. Celle-ci passe souvent par l'introduction de mécanismes de politisation. La politisation peut prendre toute une série de formes et nous proposons, dans cet article, une typologie portant sur la politisation formelle, fonctionnelle et administrative. Nous verrons en outre comment les mécanismes de politisation non seulement se renforcent, mais aussi comment ils se développent et interagissent, modifiant les équilibres faits de neutralité et de réactivité de manière potentiellement contradictoire.Although politicization is a perennial research topic in public administration to investigate relationships between ministers and civil servants, the concept still lacks clarification. This article contributes to this literature by systematically identifying different conceptualizations of politicization and suggests a typology including three politicization mechanisms to strengthen the political responsiveness of the ministerial bureaucracy: formal, functional and administrative politicization. The typology is empirically validated through a comparative case analysis of politicization mechanisms in Germany, Belgium, the UK and Denmark. The empirical analysis further refines the general idea of Western democracies becoming ‘simply' more politicized, by illustrating how some politicization mechanisms do not continue to increase, but stabilize – at least for the time being.Points for practitionersThe claim of increasing politicization of the interaction between ministers and civil servants is often made in research and government practice. As the completely neutral bureaucracy is a myth rather than empirical reality, all democracies have to balance demands for both neutral expertise and political responsiveness. The latter often involves the introduction of politicization mechanisms. Politicization comes in a variety of forms, and the article develops a typology covering formal, functional and administrative politicization. Further it empirically demonstrates how politicization mechanisms not only increase, but how they develop and interact, altering balances of neutrality and responsiveness in potentially conflicting ways.
- Au nom de la volonté de rapprocher les services de la population ? Comprendre la création des nouveaux districts d'administration locale en Ouganda - Nicholas Awortwi, A.H.J (Bert) Helmsing p. 811-835 Bon nombre de gouvernements en Afrique, mais aussi en Asie et Amérique latine, ont créé de nouvelles instances d'administration locale dans le cadre de leurs politiques de décentralisation. La plupart des études sur la décentralisation portent cependant sur la répartition des attributions budgétaires, politiques et administratives entre les échelons de gouvernement et s'intéressent beaucoup moins au nombre et à la taille de ces instances d'administration locale. Celles-ci sont souvent considérées comme un accident de l'histoire, mais la réalité est tout autre. Dans le présent article, nous examinons cinq propositions concernant les raisons à l'origine de la création de ces instances d'administration locale et examinons leur pertinence dans le contexte ougandais. Nous verrons, dans notre conclusion, que la création des instances d'administration locale en Ouganda ne répond ni à l'objectif stratégique visant à rapprocher les services de la population, ni à la volonté de promouvoir la gouvernance démocratique participative. Cette pratique répond plutôt à une volonté du gouvernement central de remanier les circonscriptions en vue de forger une alliance électorale avec les circonscriptions de petite taille et d'étendre les réseaux néo-patrimoniaux dans le but de remporter des voix pour rester au pouvoir.Les bailleurs de fonds et les praticiens du développement ont souvent exprimé leurs frustrations concernant les politiques de décentralisation et leurs résultats en Afrique subsaharienne car ils analysent la politique sur la base des intentions déclarées des gouvernements. Tant qu'ils n'auront pas compris l'économie politique de la décentralisation en Afrique, ils resteront perplexes non seulement face au décalage entre les objectifs stratégiques et les résultats, mais aussi face aux nombreuses raisons inexprimées de mettre en œuvre des réformes axées sur la décentralisation. La décentralisation peut être une façade derrière laquelle des pratiques relativement différentes se cachent. Dans beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne, il s'agit d'un processus politique qu'appliquent les gouvernements au pouvoir dans leur intérêt personnel (ou qu'ils acceptent d'appliquer sous la pression des bailleurs de fonds là où cela leur fait le moins mal), et non pour donner suite à des déclarations politiques joliment tournées axées sur l'amélioration des services.Many governments in Africa and elsewhere in Asia and Latin America have created new local government (LG) jurisdictions as part of their decentralization policies. However, most decentralization studies have focused on fiscal, political and administrative assignments between levels of government. Much less attention has been given to the number and size of LG jurisdictions. Often, these are considered to be an accident of history, but the reality is not so. This article pursues five propositions concerning the rationale for creating LG jurisdictions and examines their relevance in the Uganda context. The article concludes that creation of LG jurisdictions in Uganda neither conforms to the policy objective of bringing services closer to the people nor to promoting participatory democratic governance. Instead, the practice conforms to central government gerrymandering tactics of forging an electoral alliance with small jurisdictions and to extend neo-patrimonial networks to win votes in order to stay in power.Points for practitionersDonors and development practitioners have often expressed their frustrations on decentralization policies and outcomes in sub-Saharan Africa (SSA) because they have analysed the policy based on what governments say their intentions are. Until they understand the political economy of decentralization in Africa they will always be bewildered not only by the mismatch between policy objectives and outcomes but also by many unspoken rationales for implementing decentralization reforms. Decentralization can be a facade behind which quite different practices take place. In many countries in SSA, it is a narrowly political process that ruling governments pursue for their own benefit (or accept to pursue when pushed by donors where it hurts them least) and not for the nicely written policy statements of improving services.
- La participation citoyenne - un facteur de démocratie durable en Afrique du Sud - Liezel Lues p. 837-856 Le monde universitaire soutient que la démocratie ne peut être efficace en soi, mais que son maintien est tributaire du gouvernement et des citoyens. Afin d'assurer le maintien de la démocratie sud-africaine, les fonctions de l'État et des citoyens doivent être intégrées afin d'assurer l'imputabilité, la transparence, l'efficacité et une prestation de services publics de qualité. La présente étude a pour objectif de déterminer ce que les étudiants considèrent comme étant le rôle de l'État, de même que des citoyens, dans le renforcement de la démocratie sud-africaine. Des informations ont été recueillies à cette fin au moyen d'une enquête destinée aux étudiants inscrits à des modules d'administration et de gestion publiques dans une université sud-africaine. Il ressort de cette enquête que les répondants estimaient qu'il était important de se renseigner sur la démocratie ainsi que de surveiller le comportement des politiciens. Les observations indiquent en outre que les répondants considéraient des questions telles que l'éducation, la santé, l'ordre public et, dans une moindre mesure, la création d'emplois, comme des fonctions essentielles de l'État. Dans notre conclusion, nous verrons que l'information des citoyens joue un rôle important dans le renforcement de la démocratie sud-africaine, notamment eu égard au Cadre stratégique à moyen terme adopté par l'Afrique du Sud et à ses douze objectifs.Dans le présent article, nous nous intéressons à la démocratie sud-africaine actuelle eu égard aux différentes fonctions de l'État, d'une part, et des citoyens, d'autre part. Notre étude s'intéresse aux opinions des étudiants inscrits à des modules d'administration et de gestion publiques dans une université sud-africaine en ce qui concerne le rôle de l'État et des citoyens dans la création d'une démocratie durable. Nous présenterons en outre des informations générales sur la trajectoire suivie par l'Afrique du Sud sur la voie de la démocratie et de l'égalité.Academe have argued that democracy cannot be effective on its own, but is reliant on the government and citizens to sustain it. For the South African democracy to be sustained, the roles of the government and the citizens need to be integrated to ensure accountability, transparency, effectiveness and good quality provision of public services to the citizens. The aim of this study is to establish what students view as the role of the government, and of citizens, in strengthening the South African democracy. To this effect, information was collected by means of a survey targeting students enrolled for modules in Public Administration and Management at a South African University. It emerged that the respondents deemed it important to educate themselves about democracy as well as the monitoring of politicians' behaviour. The findings further indicated that the respondents considered issues such as education, health, public order and safety, and job creation to a lesser extent, to be key roles of government. The article concludes by contemplating the importance of educating citizens in strengthening the South African democracy with special reference to the South African Medium Term Strategic Framework, and its 12 outcomes.Points for practitionersThis article evaluates the current South African democracy with reference to the different roles of both government and citizens respectively. The study revealed the perceptions of students enrolled for modules in Public Administration and Management at a South African University regarding the role of government and citizens in the creation of a sustainable democracy. Furthermore, background information is given on the South African growth path towards democracy and equality.
- Ne réinventons pas la roue : la recherche d'une identité pour l'administration publique - Zalmanovitch Yair p. 857-875 Pendant des années, l'administration publique a souffert d'une crise d'identité. Dans le présent article, nous soutenons que l'identité de l'administration publique existe en réalité sous forme de fragments abandonnés et souvent négligés de connaissances bien établies. Nous proposons de rassembler ces fragments et de les organiser au moyen d'une logique qui donnera corps à une identité pour l'administration publique. Notre approche consiste à voir l'administration publique comme une science sociale de résultats, et non comme une profession s'appuyant sur un point de vue générique. Nous soutenons qu'il existe un système trialectique de relations entre trois piliers de l'administration publique : le politique, le juridique et le managérial. Les interrelations entre ces piliers produisent des configurations, des dispositifs temporaires portant sur des questions bien précises. À tout moment, un pilier peut prendre le dessus par rapport aux deux autres. Ces variations ne doivent pas être considérées comme une crise d'identité. Nous proposons plutôt dans le présent article un programme de recherche en vue d'examiner l'identité du domaine au moyen d'études historiques longitudinales dans lesquelles des configurations peuvent être identifiées afin de déterminer les conditions et les circonstances qui ont conduit aux variations dans l'importance des piliers. Plus nous accumulerons de connaissances, mieux nous pourrons développer une approche raisonnable en matière d'administration publique et l'affranchir des allégations souvent répétées relatives à une crise identitaire. Ils doivent avoir conscience de la logique présentée dans le présent article. Une logique qui considère l'identité de l'administration publique non sur le plan générique, mais plutôt comme un domaine d'enquête influe. Elle doit être considérée`np pagenum="858"/b comme une science sociale de résultats dont les politiciens se servent pour résoudre les problèmes des citoyens. Par conséquent, dans les démocraties, les trois piliers (le juridique, le managérial et le politique) sont en interaction constante, et composent toute une série de configurations d'administration publique. La cyclicité configurative doit être considérée comme l'état normal, naturel de l'administration publique. La normalité signifie qu'une configuration temporaire des trois piliers de base du domaine ne témoigne pas d'une crise d'identité, mais constitue une variation provisoire des interrelations dans des circonstances et des conditions particulières.For many years, public administration has suffered from an identity crisis. This article argues that public administration's identity actually exists in the form of abandoned and often neglected fragments of well-established knowledge. We advocate reassembling these fragments and arranging them using a logic that will crystallize an identity for public administration. Our approach is based on viewing public administration as a social science of results, not a profession relying on a generic viewpoint. We maintain that there is a trialectic system of relationships among three pillars of public administration: the political, the legal and the managerial. The interrelationships between these pillars generate configurations, temporary arrangements geared toward certain issues. At any given time, one pillar may be emphasized over the other two. Such variations should not be viewed as a crisis of identity. Rather, this article suggests a research agenda for examining the identity of the field through longitudinal historical studies in which configurations may be identified in order to determine the conditions and circumstances that led to the variations in emphasis among the pillars. The more knowledge that is accumulated, the better we will be able to develop a reasonable approach for public administration and free it from oft-repeated cries of identity crisis.Points for practitionersPractitioners should be aware of the logic presented in this article. A logic that views the identity of public administration not in generic terms, but rather as a field of inquiry that is influential and consequential. It should be regarded as a social science of results that politicians use to solve citizens' problems. Hence, in democracies, the three pillars, the legal, the managerial and the political, interact constantly, constituting a range of public administration configurations. Configurative cyclicality should be regarded as public administration's normal, natural state of being. Normality means that a temporary configuration of the three basic pillars of the field does not testify to a crisis of identity, but constitutes an interim variation of interrelationships under special circumstances and conditions.
- Compte rendu critique de livre - Christopher Pollitt p. 877-879