Contenu du sommaire : La finance africaine en mutation
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 116, décembre 2014 |
Titre du numéro | La finance africaine en mutation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
La finance africaine en mutation
- Introduction - Bruno Cabrillac, Lionel Zinsou p. 9-16
Panorama global
- Développement financier en Afrique subsaharienne : les enjeux pour une croissance soutenue - Enrique Gelbard, Anne-Marie Gulde, Rodolfo Maino p. 19-42 Nous dressons un bilan de l'évolution des secteurs financiers en Afrique subsaharienne depuis la fin des années 1990 en prenant différentes mesures de l'ampleur des progrès réalisés. Cette analyse confirme que la progression de la stabilité macro-économique et une abondance de ressources en matières premières depuis la fin des années 1990 sont allées de pair avec un approfondissement des secteurs financiers et l'amélioration des politiques financières dans la région. Mais les progrès ont été variables selon les pays, certains parvenant à diversifier l'offre de produits financiers et à accéder aux marchés financiers internationaux et d'autres restant à la traîne. En outre, dans la plupart des pays, la diversité d'établissements financiers et le niveau d'inclusion financière demeurent limités, ce qui pèse sur les perspectives d'une croissance soutenue et solidaire dans la région. En conclusion, nous abordons les politiques à mener par les pouvoirs publics pour relever ces défis. Classification JEL : E41, E63, F31, G20, O16, O55.Deep and efficient financial sectors are important in supporting growth. Against this general finding of the literature we take stock of changes in financial development in Sub-Saharan Africa since the late 1990s by looking at different measures of the extent of progress. The analysis confirms that gains in macroeconomic stability and a commodity resource boom since the late 1990s have been accompanied by financial deepening and improved financial policies in the region. However, progress has varied across countries, with some achieving diversification of financial products and gaining access to international financial markets while others are lagging behind. Furthermore, in most countries the range of institutions and the level of financial inclusion remain narrow, limiting prospects for sustained and inclusive growth in the region. We conclude with policy implications related to these challenges. Classification JEL: E41, E63, F31, G20, O16, O55.
- Les systèmes bancaires en Afrique subsaharienne : un état des lieux - Thorsten Beck, Robert Cull p. 43-56 Cet article porte sur l'évolution récente de l'approfondissement financier en Afrique subsaharienne. À partir d'un éventail de données variées, nous démontrons que les systèmes bancaires africains sont peu développés mais stables. Les banques africaines sont bien capitalisées et en situation de surliquidité, mais elles prêtent moins au secteur privé que les banques des pays en développement hors Afrique. Les entreprises et les ménages sont moins susceptibles d'utiliser des services financiers en Afrique que dans les autres pays en développement. Toutefois, un vaste processus d'approfondissement financier s'est mis en place au cours de la dernière décennie, au bénéfice des secteurs privés africains. Classification JEL : G20, G30, O16, O55This paper discusses recent progress in financial deepening across Sub-Saharan Africa. Using an array of different data, we document that African banking systems are shallow but stable. African banks are well capitalized and over-liquid, but lend less to the private sector than banks in non-African developing countries. African enterprises and households are less likely to use financial services than their peers in other developing countries. However, there has also been a broad-based process of financial deepening over the past decade, which has benefited African private sectors. Classification JEL: G20, G30, O16, O55.
- L'inclusion financière en Afrique subsaharienne : faits stylisés et déterminants - Samuel Guérineau, Luc Jacolin p. 57-80 L'inclusion financière favorise le développement économique en permettant à une part croissante des ménages et des PME d'accéder à une large palette de services financiers pour un coût raisonnable. Elle apparaît la plus faible en Afrique subsaharienne (AfSS) et en particulier en Zone franc, tant en termes de bancarisation, d'intensité d'utilisation des comptes bancaires que d'accès au crédit. La prévalence de l'exclusion financière en AfSS reflète des facteurs structurels provenant tant des insuffisances de l'offre (coût, gestion des asymétries d'information), de la demande des services financiers (revenus et éducation financière, phénomènes d'auto-exclusion) que de l'environnement réglementaire et du climat des affaires. L'inclusion financière implique, comme tout développement des activités financières, de nouveaux risques pour la stabilité financière et donc un renforcement des réglementations et de la supervision bancaire de façon à ce que la confiance du public et l'accès croissant aux services financiers aillent de pair avec une croissance économique stable et durable. Classification JEL : G21, G28, O16, O55.As a main component of financial development, financial inclusion fosters economic growth in developing countries by delivering at an affordable cost a wide array of financial services to a growing share of households and small and medium-sized corporations. Financial inclusion is limited in Sub-Saharan Africa (SSA), and in particular in the Franc zone, both in terms of bank accounts (access and intensity of use) and credit. Widespread bank account access differentials according to education, age, gender, income and location are observed. The prevalence of financial exclusion in SSA reflects structural factors affecting both: the supply of financial services (cost, management of information asymmetries), demand (income and education level, possible self-exclusion) or weak regulatory environment and business climates. Like any other forms of financial development, financial inclusion implies new risks for financial stability and therefore, a strengthening of banking regulations and supervision so that public trust in the banking sector and increasing access to financial services goes hand in hand with sustainable and stable economic development. Classification JEL: G21, G28, O16, O55.
- Renforcer les systèmes financiers des pays d'Afrique subsaharienne pour financer le futur agenda pour le développement durable - Fabien Bertho p. 81-96 Les systèmes financiers des pays d'AfSS sont peu profonds et peu développés. Ils s'appuient principalement sur un secteur bancaire peu mature et concentré, offrant surtout des financements de court terme. Les marchés financiers des pays d'AfSS sont embryonnaires avec des marchés obligataires dominés par l'émission d'obligations souveraines et des marchés boursiers réservés à quelques grandes entreprises. Les gouvernements et la communauté internationale ont un rôle majeur à jouer pour développer et approfondir les systèmes financiers des pays d'AfSS et ainsi maximiser la contribution des ressources domestiques privées dans le financement du développement : les gouvernements, en limitant les incertitudes liées à la réglementation, en bâtissant des institutions et des infrastructures afin de favoriser la confiance des agents et l'efficacité des marchés et en promouvant la concurrence et l'insertion des systèmes financiers dans le marché mondial, et la communauté internationale, en accompagnant les réformes, en fournissant de l'assistance technique et des services de renforcement des capacités ou encore en soutenant les entreprises du secteur. Classification JEL : F65, O16, O55.Sub-Saharan African financial systems are neither deep nor developed. Their banking sectors, concentrated and not mature, offer mainly short-term financing. Financial markets have a feeble liquidity, bond markets rely mostly on sovereign debts and equity markets on big companies. Governments and the International Community must play a major role to develop and deepen these financial systems and promote development through domestic private resources. Governments must limit uncertainties arising from regulation, build reliable institutions and infrastructures in order to establish confidence and market efficiency whereas the international community can support these reforms by providing the financial sector with technical assistance and counsels to firms. Classification JEL: F65, O16, O55.
- Les systèmes financiers d'Afrique du Nord : mutation contrastée et intégration hésitante - Nabil Jedlane, Dhafer Saïdane p. 97-118 Le traité constitutif de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a été signé le 17 février 1989 par les chefs d'État de cinq pays : Algérie, Maroc, Mauritanie, Libye et Tunisie. Pourtant l'intégration maghrébine notamment financière n'a pas eu lieu en raison de tensions politiques entre les États membres et des résistances internes à la libéralisation des échanges. Cet article se focalise sur l'intégration financière en Afrique du Nord et plus particulièrement dans l'UMA. Il examine l'évolution des systèmes financiers dans la région et les implications de la libéralisation notamment en matière d'intégration. Classification JEL : F15, G21, G34, O16, O55.The treaty establishing the Arab Maghreb Union was signed on February 17, 1989 by the five Maghreb heads of State in Marrakech. Yet Maghreb financial integration has not been enforced because of political tensions between member states and internal resistance to trade liberalization. This article focuses on financial liberalization and integration in North Africa, particularly in the area AMU. Classification JEL: F15, G21, G34, O16, O55.
- Développement financier en Afrique subsaharienne : les enjeux pour une croissance soutenue - Enrique Gelbard, Anne-Marie Gulde, Rodolfo Maino p. 19-42
Innovations et mutations
- Le coût du financement en Afrique : quelles politiques publiques pour réduire son coût et renforcer l'inclusion financière ? - Paola Granata, Katie Kibuuka, Yira Mascaró p. 121-150 L'article analyse le coût du financement en Afrique et identifie les politiques publiques permettant de le réduire et de renforcer l'inclusion financière dans la région. Après une brève vue d'ensemble de l'inclusion financière en Afrique, le papier décrit l'évolution des marges d'intermédiation dans la région et analyse leurs composantes. L'ensemble des réformes présentées vise à s'attaquer aux causes sous-jacentes des importantes marges d'intermédiation. La priorité devrait être donnée aux réformes qui pourraient avoir le plus grand impact tout en tenant en compte des situations propres à chaque pays. Toutefois le renforcement de l'inclusion financière en Afrique nécessite aussi une palette de mesures, en particulier le développement de l'épargne et des paiements bancaires, car le coût du financement n'est pas l'unique obstacle à l'inclusion financière et à la prospérité.This paper analyzes the cost of financing in Africa and identifies policies to reduce this cost and enhance financial inclusion in the region. After a brief overview of financial inclusion in Africa, it describes the trends of interest rate spreads in the region and analyzes its components. To tackle the underlying causes of these high interest spreads and improve financial inclusion, we presents a wide set of policy reforms. Policy makers should prioritize the reforms that can have the biggest impact based on country circumstances. Nevertheless, enhancing financial inclusion requires a broader set of reforms as cost is not the only obstacle limiting financial inclusion in Africa and other financial products are also relevant to reduce poverty and increase shared prosperity. Classification JEL: G21, G23, G28 O16, O55.
- Afrique subsaharienne : tendances et évolutions au sein du marché des obligations souveraines internationales - Amadou N. R. Sy p. 151-164 Avant 2006, en Afrique subsaharienne, seule l'Afrique du Sud avait émis des obligations souveraines libellées en devises. De 2006 à 2014, douze autres pays dont certains parmi les plus pauvres au monde ont émis un total de 15 Md$ d'obligations souveraines internationales. Cette soudaine vague d'emprunts s'explique par divers facteurs : croissance rapide et amélioration des politiques économiques dans la région, prix élevé des produits de base et faibles taux d'intérêt mondiaux, augmentation des liquidités mondiales ainsi que des besoins de diversification des investisseurs. Toutefois, à moyen terme, la croissance économique grisante pourrait s'estomper si la plus grande partie du produit de la dette est consacrée aux dépenses courantes et si la dette n'est pas gérée convenablement. L'accélération et le maintien du rythme des réformes budgétaires ainsi que l'adoption de politiques adéquates de gestion de la dette doivent constituer des priorités. Par ailleurs, il faut envisager l'application de mesures non conventionnelles, telles que la mise en place de marchés obligataires locaux. Classification JEL : F30, F34, G24, O16, O55.Before 2006, only South Africa had issued a foreign-currency denominated sovereign bond in Sub-Saharan Africa. From 2006 to 2014, twelve other countries have issued a total of $15 billion in international sovereign bonds. This sudden surge in borrowing in a region that contains some of the world's poorest countries is due to a variety of factors, including rapid growth and better economic policies in the region, high commodity prices, and low global interest rates. Increased global liquidity as well as investors' diversification needs have also helped increase the attractiveness of the so-called “frontier” markets, include those in sub-Saharan Africa. Whether the rash of borrowing by sub-Saharan governments (as well as a handful of corporate entities in the region) is sustainable over the medium-to-long term, however, is open to question. In the medium-term heady economic growth may not continue if debt proceeds are only mostly used for current spending and debt is not adequately managed. Accelerating and sustaining the pace of fiscal reform and appropriate debt management policies should be a policy priority. In addition, “unconventional” measures such as developing a domestic regional bond market should be considered. Classification JEL: F30, F34, G24, O16, O55.
- Approfondir les marchés africains des capitaux pour le financement des infrastructures - Cédric Achille Mbeng Mezui p. 165-176 Les besoins d'infrastructure de l'Afrique sont énormes et il est essentiel de les satisfaire pour assurer une croissance économique durable. L'investissement dans les infrastructures joue un rôle fondamental dans presque tous les aspects d'une économie. Les capitaux nécessaires pour ces investissements dépassent les disponibilités financières des États, des bailleurs de fonds ou de toute autre source de financement prise individuellement. Ce constat oblige à trouver de nouvelles sources de capitaux pour combler un déficit qui risque de saper les efforts de développement économique en cours en Afrique. Cet article tente d'analyser comment les marchés de capitaux nationaux peuvent contribuer à financer la plupart des principaux projets d'infrastructure en Afrique, et ainsi, aider à combler le déficit de financement constaté. Il met en lumière les opportunités qui s'offrent aux émissions d'obligations de projet d'infrastructure, puis analyse les conditions nécessaires à l'efficacité des marchés de capitaux. Enfin, il explique le rôle déterminant des politiques publiques constructives dans l'approfondissement des marchés de capitaux et dans l'organisation du financement des infrastructures en Afrique. Classification JEL : G20, O16, O18, O55.Africa's infrastructure needs are huge and it is essential to meet for sustainable economic growth across the continent. Investment in infrastructure plays a fundamental role in almost all aspects of an economy. The capital needed to finance the infrastructure exceeds the financial resources of governments, donors or other funding source individually. Meeting this challenge requires to mobilize new sources of capital to fill a gap that threatens to undermine economic development efforts underway in Africa. This article attempts to analyze how the domestic capital markets can help to finance most of the major infrastructure projects in Africa, and thus help bridge the funding gap. It highlights the opportunities available for infrastructure project bonds ; then elaborates on the conditions for efficient capital markets. Finally, it explains the crucial role of constructive government policies to deepen capital markets and structure infrastructure finance in Africa. Classification JEL: G20, O16, O18, O55.
- L'action des bailleurs de fonds pour soutenir le développement financier en Afrique : le cas de l'Agence française de développement - Vincent Caupin, Jean-Marc Gravellini, Claude Périou p. 177-192 En raison du rôle déterminant des systèmes financiers pour le soutien à l'activité économique et l'accès à des biens et services essentiels, les bailleurs de fonds accompagnent l'émergence en Afrique de secteurs financiers solides et pérennes, accordant les financements adéquats aux agents économiques. Les institutions financières de développement mobilisent une grande diversité d'instruments qui, par leur complémentarité, concourent au développement financier africain. L'action du groupe Agence française de développement s'organise autour de quatre principaux axes : contribuer à la structuration et au développement du secteur financier, favoriser une meilleure accessibilité aux services financiers, diversifier la palette des instruments financiers à disposition des acteurs et orienter les financements vers la mise en œuvre des politiques publiques. Classification JEL : G21, O16, O55.Given the crucial role of banking and financial sectors in promoting economic activity in Africa, donors support the emergence of solid and perennial financial systems. To this extent, they rely on a wide range of instruments. Activities of the group Agence Française de Développement to support financial development is structured along four main objectives: it supports the development and strengthening of the banking sector, promotes financial inclusion, encourages the diversification of financial instruments well-adapted to the needs and induces a shift in the allocation of financing towards public policies' objectives. Classification JEL: G21, O16, O55.
- Le coût du financement en Afrique : quelles politiques publiques pour réduire son coût et renforcer l'inclusion financière ? - Paola Granata, Katie Kibuuka, Yira Mascaró p. 121-150
De nouveaux acteurs
- L'empreinte chinoise en Afrique - Jean-Raphaël Chaponnière p. 195-212 Cet article évalue l'empreinte économique et financière de la Chine en Afrique. Les échanges ont été « gagnant-gagnant » pour les exportateurs africains de pétrole et de produits miniers qui ont bénéficié de la hausse des cours et diversifié leurs débouchés ; dans les années à venir, d'autres pays pourraient en bénéficier. En investissant en Afrique, les entreprises chinoises ont privilégié les mines et le pétrole, et leurs investissements manufacturiers sont limités. Les entreprises chinoises sont très présentes dans la construction où elles bénéficient de l'appui financier chinois. En moins de dix ans, la Chine est devenue le premier créancier de l'Afrique du fait de son aide, proche de l'aide française, et plus encore de ses crédits. Son empreinte financière est offshore car ses crédits ne transitent pas par les systèmes financiers africains. On assiste à l'utilisation croissante du RMB dans les échanges bilatéraux. En conclusion, l'article propose un indicateur synthétique de l'empreinte chinoise dont l'importance est assez corrélée à l'essor des économies. Classification JEL : F21, O16, O55.This article assesses the economic and financial footprint of China in Africa. Bilateral trade relations have been a win-win relations for oil and mining African producers which have benefitted from the rise in prices and the diversification of their markets; in the years to come, other countries may benefit from Chinese demand. As investors, Chinese focus on mining and oil and their venture into manufacturing is still limited. Chinese firms are well established on the African construction market where they benefit from Chinese credit backing. In less than ten years, China rose to be the largest financier of Africa however its financial footprint remains “offshore” as its credit do not transit by African banks. One assist at the increasing use of the Yuan in bilateral transaction. In its conclusion, the article designs a synthetic indicator of Chinese economic foot print which is related to African economic growth. Classification JEL: F21, O16, O55.
- Les fonds d'investissement : une source essentielle de capitaux à long terme pour les entreprises africaines - Luc Rigouzzo p. 213-228 Face aux considérables opportunités d'investissement offertes par ses mutations démographiques, urbaines et économiques, l'AfSS est devenu un véritable terrain d'action pour les acteurs du capital-investissement. Les grands bailleurs de fonds sont en train d'être remplacés par des investisseurs de plus en plus diversifiés. Cet intérêt grandissant des investisseurs montre que l'image de la région s'améliore. Il existe toutefois aujourd'hui un risque de « surchauffe ». Les acteurs doivent s'adapter aux spécificités de l'AfSS, caractérisée par des opérations de petite taille dans des contextes d'entrepreneurs familiaux qui ne souhaitent pas céder la majorité. Ainsi, les fonds de private equity investissant en Afrique ont une triple utilité : mobiliser l'épargne longue disponible et l'investir dans des projets de qualité, fournir les fonds propres nécessaires aux entreprises en forte croissance, et réduire l'écart entre les industriels des pays développés et des pays émergents. Classification JEL : F21, G11, G24, O16, O55.Considering the huge investment opportunities offered by these demographic, urban and economic changes, the African continent has become a key destination for private equity funds. This growing interest of investors shows that the image of the region is improving. With the development of fast growing private equity on a continent whose macroeconomic size is reduced, there are risks of “overheating”. The private equity players have to adapt to the specificities of the African continent, characterized by small operations in contexts of family entrepreneurs who do not wish to sell the majority of their company. Overall, private equity funds bring several benefits to African economies : mobilize long term savings and invest it in good projects, provide capital needed in high-growth companies and reduce the gap between the industry in developed countries and the emerging countries. Classification JEL: F21, G11, G24, O16, O55.
- L'Afrique notée : le rôle de la notation dans le développement des marchés financiers africains - Patrick Raleigh p. 229-242 L'Afrique devient de plus en plus intégrée au système financier et économique mondial. Cet article examine le rôle de la notation dans cette évolution. Certes, les notes facilitent l'émission de la dette par les entités notées mais elles servent également à d'autres fins. Elles fournissent un point de référence quant au risque que présentent les économies et permettent de surmonter les asymétries d'information entre les investisseurs et les émetteurs de dette. Bien que l'Afrique puisse se vanter de taux de croissance parmi les plus élevés au monde, la récente et forte demande des investisseurs pour la dette africaine est plutôt une conséquence des conditions extérieures, en particulier des taux d'intérêt historiquement bas sur les marchés plus développés. En outre, malgré des progrès encourageants, les systèmes financiers du continent restent relativement sous-développés. Classification JEL : G24, O16, O55.Africa has become increasingly integrated to the global financial and economic system in recent years. This article considers the role of credit ratings in that trend. Ratings facilitate the issuance of debt by rated entities, but they serve other purposes too, such as providing a risk benchmark for economies and overcoming information asymmetries between investors and debt issuers. Although Africa can boast some of the world's fastest growth rates, the recently strong investor demand for African debt is more likely a consequence of historically low interest rates in more developed markets. Moreover, despite encouraging progress, the continent's financial systems remain comparatively underdeveloped. Classification JEL: G24, O16, O55
- Les nouveaux visages de la microfinance en Afrique - Jacques Attali p. 243-258 L'avenir de l'Afrique réside en partie dans sa capacité à rendre son secteur économique et financier plus inclusif. L'écosystème de la microfinance en Afrique est aujourd'hui très différent de ce qu'il était à ses débuts, et ce, malgré un développement moins dynamique que dans d'autres régions du monde mais qui renferme un potentiel de croissance et d'innovation important. À l'image de la microfinance dans le monde, l'avenir de la microfinance en Afrique repose sur une stratégie de recentrage sur le client et se développera sur la base de partenariats innovants permettant d'offrir une diversité de services adaptés et accessibles à la base de la pyramide tout en mitigeant les risques systémiques et en renforçant la protection des clients. La technologie continuera à façonner le secteur révolutionnant la conception et l'accès des services. Classification JEL : G21, O16, O19, O55.Africa's future partially relies on its capacity to develop a more inclusive economic and financial sector. The African microfinance ecosystem is very different today than it was in the beginning, despite a less dynamic development in comparison to other world regions, but maintains significant potential for growth and innovation. Reflecting the experience of microfinance worldwide, the future of microfinance in Africa will refocus on the client, be driven by innovative partnerships delivering a more diverse range of services adapted to the base of the pyramid with a focus on mitigating systemic risks and improving client protection. In addition, technology will continue to impact the sector by revolutionizing the design and access to inclusive financial services. Classification JEL: G21, O16, O19, O55.
- L'empreinte chinoise en Afrique - Jean-Raphaël Chaponnière p. 195-212
Les défis pour les régulateurs
- L'expérience d'un régulateur multinational de l'assurance : la CIMA - Jean-Claude Ngbwa p. 261-278 Cet article présente le processus d'intégration du marché des assurances dans les États membres de la CIMA et les acquis depuis sa mise en place, avant d'examiner les principaux défis de la régulation pour les prochaines années. En définissant un cadre juridique clair et en instaurant des standards de gestion et d'organisation cohérents, la CIMA a impulsé une pratique saine des opérations d'assurance. Un important travail d'assainissement du secteur a été effectué malgré les difficultés inhérentes à un environnement naguère peu coutumier d'une discipline forte. Les marchés connaissent encore de nombreuses faiblesses qui renvoient une image de l'assurance qui n'est pas rassurante sur une grande frange de la population. Des réformes sont nécessaires dans le domaine de la gouvernance, de l'adaptation aux standards internationaux et de l'instauration d'un marché unique. Classification JEL : G22, O16, O55.This article presents a progress report on the integration of the insurance market in the states member of CIMA, its achievements and the new challenges ahead. With the setting of a clear legal framework and the introduction of professional management and organization principles CIMA has imposed sound practices in the insurance market of its members. Nevertheless, these insurance markets are still facing weaknesses that deter a large part of the population from using insurance. New reforms should be implemented as regards governance, enforcement of international standards and the achievement of a real single insurance market. Classification JEL: G22, O16, O55.
- La régulation bancaire dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine est-elle efficace ? - Pascal H. Dannon, Frédéric Lobez p. 279-304 Cette étude analyse empiriquement l'impact de la régulation bancaire sur le risque de défaillance des banques de l'UEMOA de 2000 à 2010. Nos résultats suggèrent que les banques qui ont des ratios de solvabilité élevés, celles qui se concentrent sur l'activité de crédit et les grandes banques ont un risque de défaillance plus faible. Cependant, les banques de l'UEMOA semblent financer des d'actifs plus risqués et plus rémunérateurs pour compenser le surcoût des dettes subordonnées. Des conditions macro-économiques favorables sont un facteur de réduction du risque de défaillance tandis qu'une part relative du secteur financier dans le PIB plus élevée contribue à accroître ce risque. Classification JEL : G21, G28, O16, O55.This paper investigates empirically the impact of bank regulation on the risk of default of WAEMU banks over the period 2000-2010. Our results suggest that banks which have relatively high capital ratios, those focusing on loans as well as large banks have a lower risk of default. However, WAEMU banks seem to finance riskier and more profitable assets to offset the extra cost of subordinated debt. Favorable macroeconomic conditions are factors reducing the risk of default while a high share of the financial sector in GDP increases this risk. Classification JEL: G21, G28, O16, O55.
- Quelles formes doit prendre l'activité bancaire transfrontalière en Afrique ? - Aaron Daniel Mminele p. 305-314 Après un aperçu de la croissance de l'activité bancaire transfrontalière en Afrique, cet article souligne certains aspects du contexte opérationnel des banques africaines avant d'examiner quelques-uns des défis que pose leur activité transfrontalière aux autorités africaines de réglementation et de supervision financière et les mesures qui devraient être prises pour remédier à ces difficultés. Classification JEL : G21, G28, O16, O55.This article begins with a brief overview of the growth of cross border banking in Africa. Then, after highlighting some aspects of the context in which these banks operate, the article discusses some of the challenges that cross border banking poses to African financial regulatory authorities and how they are being addressed. Classification JEL: G21, G28, O16, O55.
- L'expérience d'un régulateur multinational de l'assurance : la CIMA - Jean-Claude Ngbwa p. 261-278
Articles divers
- Les banquiers rationnent-ils plus le crédit aux entreprises ? Résultats d'une enquête régionale - Sylvie Cieply p. 317-332 Le rationnement du crédit aux entreprises a-t-il augmenté au cours de la dernière décennie ? Cet article répond à la question en comparant les résultats obtenus lors de l'administration d'une enquête auprès de deux cohortes, différentes mais comparables, de banquiers interrogés à douze ans d'intervalle. Notre travail met en évidence la stabilité des mécanismes qui conduisent au rationnement. Le refus d'octroyer un crédit dans sa totalité n'est utilisé que pour les prospects. Lorsqu'une relation de clientèle existe, le banquier préfère limiter la quantité de crédit proposée et surtout exiger des garanties. Sur la période étudiée, nous observons la diminution du recours au rationnement fort comme faible et l'augmentation des exigences en garanties et en clauses restrictives. Le rôle des taux d'intérêt reste inchangé malgré la réforme du taux de l'usure. Nous constatons que cette réduction des rationnements s'accompagne d'une plus grande rationalisation de la prise de décision bancaire autour de critères essentiellement financiers.Has credit rationing increased in France over the last ten years? This article looks for an answer by comparing the results of the same survey carried out in 2000 and 2012 on two different but comparable samples of bankers specialized in firms' financing. Our results confirm that strong credit rationing (total refusal) is limited to potential customers although weak credit rationing (restrictive quantity) is used to regulate the credit market when relationships between banks and firms has been established. Our results indicate too that both total refusals and quantitative restrictions are less often used by bankers in 2012 than in 2000 and that bankers more frequently introduce collaterals and covenants in debt contracts. Despite the amendment of usury ceilings for firms, the role of interest rates remains low. We observe that this decrease in credit rationing comes with the rationalization of the system for taking decisions on the basis of financial criteria.Classification JEL: D82, G21.
- Critiques fondamentales du SRISK - Franck Bancel, Nicolas Darbo, Henri Philippe p. 333-352 Le SRISK évalue le besoin de recapitalisation d'une institution financière conditionnelle à un choc boursier de grande importance. Largement diffusé dans la communauté académique, dans les milieux professionnels (analystes, services de recherche économique, régulateurs, etc.) et dans certains médias grand public, le SRISK est publié en ligne pour un très grand nombre d'institutions financières avec des mises à jour régulières sur des sites internet. Nous exposons dans cet article les faiblesses qui constituent des limites fortes de ce modèle. Elles concernent notamment l'absence de définition du ratio k, l'application d'une même approche à des institutions financières fondamentalement différentes et la prise en compte de la valeur de marché des fonds propres dans un cadre prudentiel. Au confluent de la macroéconomie, de la finance et de la régulation, la mesure du risque systémique ne peut reposer sur un seul critère imposé uniformément à l'ensemble des institutions financières. Au stade actuel de son développement, le SRISK ne peut donc pas constituer un outil permettant de définir de manière normative le besoin en capital des institutions financières. Classification JEL : G21, G28.The SRISK measures the need for recapitalization of a financial institution conditional to a market shock of great importance. Widely disseminated in the academic community, in professional circles (financial analysts, economic research services, regulators, etc.) and in some mainstream media, the SRISK is posted for a large number of financial institutions with regular updates on web sites. In this paper, we present some weaknesses that are strong limits of the SRISK model. They concern in particular the lack of definition of the “k” ratio, applying the same approach to fundamentally different financial institutions and taking into account the market value of equity in a prudential framework. At the confluence of macroeconomics, finance and regulation, the measurement of systemic risk cannot be based on a single criterion uniformly imposed to all financial institutions. At this stage of its development, SRISK cannot be used to define normatively capital requirements of financial institutions. Classification JEL: G21, G28.
- Les banquiers rationnent-ils plus le crédit aux entreprises ? Résultats d'une enquête régionale - Sylvie Cieply p. 317-332