Contenu du sommaire : La finance internationale en ébullition

Cet entretien présente la crise actuelle comme un choc des idéologies qui rallume le vieux débat sur le rôle de l'État. Selon Alesina, l'interventionnisme étatique doit comprendre différents plans de sauvetage des acteurs financiers afin de redonner confiance aux marchés et restaurer les bénéfices des opérateurs et des contributeurs. Face à la question de la globalisation qui s'essoufflerait suite à cette crise, l'auteur postule qu'un encadrement étatique trop fort pénaliserait les économies et mettrait en danger le libre-échange qui constitue le moteur de l'économie mondiale. La crise constitue donc l'opportunité pour repenser la gouvernance économique mondiale.

Tout en analysant la crise financière actuelle, Gérard Kébabdjian doute que l'on puisse faire un parallèle entre celle-ci et la crise de 1929, qui sert de référence. Sans toutefois occulter le risque d'aggravation, il dresse un constat serein sur l'économie mondiale ainsi que les défis des États afin de réguler le capitalisme. Il s'attarde particulièrement sur le capitalisme américain ainsi que le besoin de réglementation financière et bancaire dont souffre l'Union européenne. Par ailleurs, la crise étant globale, il estime qu'il est trop tôt pour dire si elle est une remise en cause des pays occidentaux et l'affirmation d'autres puissances.

Sous le choc de la crise bancaire américaine, le système bancaire allemand des « trois piliers » révèle des fragilités endogènes, cependant encore considérées comme des forces par le monde politique allemand.Quelles banques sont particulièrement touchées ? Les mesures d'intervention gouvernementales sont-elles efficaces ? Quelles sont les conséquences potentielles de la crise sur l'ensemble du système bancaire allemand puis sur l'économie allemande ?

L'émergence des fonds souverains, ces fonds créés par des États pour gérer les masses financières considérables tirées de la rente pétrolière ou des réserves de change, met en émoi les pays occidentaux. Ils craignent que les investissements de ces fonds, dans de grands groupes, procèdent de visées politiques. Cependant, nous montrons que les prises de participations des fonds ont d'abord une visée patrimoniale. Celle-ci accroît le basculement du monde en faveur des pays émergents, dans un contexte d'une financiarisation accrue et d'une possible criminalisation des flux financiers.

Depuis 1945, le système monétaire international s'est organisé autour du dollar, jouissant d'un fort degré de confiance en raison de l'importance économique des États-Unis et de leur puissance politique. De même, l'hégémonie du dollar renforce cette puissance politique et économique des États-Unis. Devise clé, le dollar voit néanmoins sa position se dégrader (création de l'euro, idée d'une zone monétaire asiatique, etc.). L'ordre monétaire actuel est donc ébranlé, sans qu'il soit encore possible de dire par quel nouvel ordre il pourrait être remplacé : une telle situation est porteuse de conflits potentiels. On assiste ainsi à des stratégies différentes, entre des monnaies asiatiques cherchant à rester sous évaluées par rapport au dollar et un Euro servant de variable d'ajustement, du fait d'une politique de change non définie de la part de la banque centrale européenne. L'auteur en vient, par conséquent, à évoquer des pistes pour une refonte du système monétaire international, orienté vers plus de concertation entre les différents pays.

Selon ses promoteurs, la Banque du Sud vise à renforcer l'autonomie financière de ses pays membres de l'Amérique du Sud, c'est-à-dire permettre à ses adhérents d'avoir libre accès à des possibilités de crédits sans devoir, en retour, comme c'est le cas actuellement avec les institutions financières internationales existantes, l'obligation de souscrire aux conditions, souvent drastiques, édictées par ces dernières. Pourtant, outre ce but économique, l'auteur tend à montrer que l'idée de Banque du Sud renvoie à deux objectifs, inhérents à la politique sud-américaine : faciliter le processus d'intégration régionale cher, dès 1816 au Libertador Simon Bolivar, et « contrer » plus ou moins ouvertement, à l'échelle du continent, la politique de Washington, symbolisée par la doctrine Monroe (1854).

L'objet de cet article est d'éclairer certains enjeux économiques fondamentaux de la lutte contre le changement climatique, qu'il s'agisse de l'univers décisionnel que celui-ci engendre, des instruments économiques susceptibles de conduire à une diminution des rejets de gaz à effet de serre, de la répartition dans l'espace et dans le temps des coûts d'adaptation ou encore des politiques à impulser et des structures de gouvernance à créer. Dans cette seconde partie (pour la première voir Géoéconomie n° 46) nous traitons des deux derniers thèmes.

Sur fond d'analyse de la qualité, d'anti-sélection (sélection adverse) et d'asymétrie d'information, cet article ouvre un champ d'application du modèle économique d'Akerlof sur les Lemons (tacots) à l'assurance maritime des navires pétroliers. En liaison avec le concept de risque pétrolier maritime, qui renvoie à un système de deux risques principaux (le risque de pollution pétrolière et le risque sur corps du navire pétrolier), l'étude fournit une structure des coûts économiques liés au laxisme des sociétés de classification. La réflexion s'élargit à une contribution au besoin d'interventionnisme, à travers le contrôle des sociétés de classification, afin d'éviter l'effondrement du transport maritime pétrolier.