Contenu du sommaire : Comptabilité, contrôle, audit : aspects internationaux

Depuis une vingtaine d'années, une attention renouvelée a été portée à la mesure des performances. En France, cette évolution a conduit à valoriser et réactualiser le traditionnel tableau de bord, tandis qu'aux États-Unis, le balanced scorecard se développait avec succès. Cet article présente les fondements culturels de ces deux instruments et montre comment ceux-ci peuvent en expliquer les différences. L'analyse menée suggère que la culture pourrait être utilement intégrée dans les modèles de diffusion des innovations managériales et qu'il serait pertinent de prendre en compte les éléments de culture locaux lors de la mise en place d'instruments de gestion développés dans d'autres contextes culturels.

Appréhender le capital intellectuel est devenu une des préoccupations prégnantes des entreprises et, dans un contexte de financiarisation croissante des relations économiques, la question sous-jacente soulevée par cet article est celle de l'impact présumé de ce capital intellectuel sur la création de valeur. Des perspectives multiples caractérisent l'étude des intangibles tant au niveau conceptuel qu'instrumental. L'approfondissement conceptuel proposé s'appuie sur le témoignage de deux entreprises, une italienne et une française, qui ont tenté de visualiser et de repérer le capital intellectuel. Il ressort de ces études de cas approfondies que l'opérationalisation d'indicateurs pertinents de création de valeur relatifs aux ressources intangibles répond à une double finalité : le contrôle et le management des facteurs immatériels, source de création de valeur d'une part, la mesure et le management de la contribution de l'organisation à la valeur actionnariale d'autre part.

Des différences importantes entre les modèles de création de valeur de l'EFQM (European Foundation for Quality Management) et du BQA (Baldrige Quality Award) peuvent être identifiées. En particulier, les deux modèles, quoique partageant un but commun d'identification et de mesure des caractéristiques de l'entreprise associées aux processus de création de valeur, décrivent et pondèrent différemment les éléments de ce processus. Le modèle EFQM accorde plus d'importance aux éléments tactiques en relation avec la diffusion et la mise en œuvre de la stratégie, le contrôle des résultats concernant les clients, les salariés et l'impact sociétal. Le modèle BQA insiste davantage sur le développement de la stratégie, le reporting et l'analyse des résultats financiers. À la lumière des environnements socio-économiques de l'Europe et des États-Unis, ces différences sont discutées ; il semble que les deux modèles soient bien adaptés à leur environnement et contribuent à leurs objectifs respectifs de création de valeur.

Un certain nombre d'« affaires », ainsi que la fréquence et la gravité des défaillances d'entreprises au cours de ces dernières années, ont conduit à reconsidérer le statut et les missions de l'auditeur légal dans de nombreux pays. C'est le cas en France, mais aussi au Japon, dans le contexte difficile que connaît ce pays depuis le début des années 90.L'article compare l'audit légal en France et au Japon, et souligne que des différences significatives subsistent, tant au niveau du cadre légal et réglementaire, celui des normes professionnelles, qu'à celui du contexte institutionnel. Sous la pression de la mondialisation des marchés financiers, les réformes en cours tendent à rapprocher des systèmes d'audit qui, comme le suggère la comparaison France/Japon, conservent toutefois certaines caractéristiques nationales.

L'audit est sujet à un ensemble très complet de règles émises par divers organismes régulateurs tels que l'État, les Commissions des opérations en Bourse et la profession comptable. Ces règles portent sur l'accès à la profession, les normes de travail, l'éthique, le contrôle d'activité, la discipline et la responsabilité légale. Bien que l'objectif principal de cette réglementation soit la protection de l'intérêt public, le sens de cet objectif et la façon de réglementer varient d'un pays à l'autre, La réglementation de l'audit légal et des auditeurs traduit les traditions économiques, de gouvernement d'entreprise et de droit commercial propres à chaque pays (Baker et al., 2001, p. 4).L'objectif de cette recherche est d'examiner le système réglementaire de trois pays avec différentes traditions économiques et légales : le Canada, les Etats-Unis et la France. Ainsi, nous examinerons la réglementation de l'audit à travers la grille de lecture présentée par Puxty et al (1987) et étudierons les rôles respectifs de l'État, des instances de réglementation, de la profession et du marché dans ces trois pays. Parmi les aspects de cette réglementation que nous étudierons, nous notons : (1) l'agrément des personnes chargées du contrôle légal des comptes, incluant les conditions concernant les qualifications professionnelles de ces personnes ; (2) l'établissement des normes de conduite et d'audit ; (3) le contrôle d'activité et (4) la responsabilité professionnelle incluant la responsabilité disciplinaire, civile et pénale.

Les coûts standard furent développés au tournant du siècle dernier parallèlement à l'organisation scientifique du travail. Les recherches qui ont traité de la diffusion de cette méthode de calcul des coûts ont conclu que les entreprises européennes ne l'adoptèrent que tardivement. Des travaux récents montrent qu'un nombre significatif de firmes britanniques usèrent des coûts standard dès les années 1930 alors qu'il fallut attendre les années 1950 pour assister au même phénomène en France. Pour quelle raison ? Si des facteurs, politiques, sociaux, culturels, sont, à n'en point douter, à considérer, c'est au seul rôle joué par les professons comptables que ce texte s'intéresse. Il est étudié l'hypothèse selon laquelle ce serait la quête de reconnaissance par les comptables français qui expliquerait, pour partie, le retard de ce pays alors que, par contraste, en Grande-Bretagne le statut auquel leurs confrères étaient parvenus, combiné à la constitution d'une organisation professionnelle spécifique à la comptabilité industrielle auraient permis aux coûts standard de se diffuser dans un délai plus court.

La comptabilité par activités et la gestion des activités sont sans contredit les innovations les plus importantes de la dernière décennie du XXe siècle dans le domaine de la comptabilité de gestion. Le processus de diffusion de ces innovations varie d'un pays à l'autre selon de nombreux facteurs, comme la tradition en matière de comptabilité de gestion, la taille des entreprises ou les secteurs d'activités. L'objectif de cet article est de présenter les résultats comparatifs de deux enquêtes réalisées récemment au Canada et en France à l'aide du même questionnaire.

Afin d'évaluer la performance d'une entreprise les investisseurs, sur les marchés financiers, doivent pouvoir distinguer les différences dues aux performances économiques des firmes de celles dues aux normes comptables qu'elles ont adoptées ou auxquelles elles sont soumises. L'harmonisation comptable européenne aurait dû réduire l'impact des différences des normes nationales. Cependant, sur ce plan, l'harmonisation n'est pas encore atteinte. Cet article présente les principales différences comptables entre la Belgique et la France et cherche à déterminer si ces différences, quoique limitées, ont des conséquences sur la valorisation des firmes belges et françaises sur leurs marchés boursiers respectifs. Les résultats d'une étude empirique réalisée sur des sociétés beiges et françaises cotées à Bruxelles et à Paris ne montrent pas que ces différences aient un impact significatif sur leur évaluation boursière, bien qu'il y ait des différences concernant les éléments sur lesquels les investisseurs s'appuient.

Cet article interprète à partir d'un examen historique et d'une étude de cas les ressemblances et les différences entre les comptes annuels des sociétés cotées en Chine et en France dans une période de changements globaux et d'efforts entrepris en faveur de l'harmonisation internationale. Malgré les contrastes les deux pays appartiennent au modèle comptable continental avec une comptabilité d'entreprise à deux vitesses susceptible d'évoluer à long terme.

Dans cet article, nous décrivons les différentes méthodes de comptabilisation des dépenses de recherche et développement (R & D) et de calcul des coûts de production utilisées dans l'industrie aérospatiale internationale. En outre, nous discutons de l'utilisation de la méthode de la comptabilisation par programme. Nous constatons que les pratiques varient énormément d'un pays à l'autre et également à l'intérieur d'un même pays. Enfin, nous analysons l'impact des différentes méthodes comptables sur la valeur de l'entreprise à l'aide de simulations et discutons des études portant sur la comptabilisation des dépenses de R & D et de leur impact sur les marchés boursiers.

Les provisions pour risques et charges sont d'importance majeure dans les états financiers. D'un point de vue théorique, elles reflètent les principes comptables de base sur lesquels le système comptable d'un pays donné est basé (en particulier le principe de prudence et le principe de séparation des exercices). Dans la pratique, les provisions pour risques et charges offrent une marge considérable d'appréciation en ce qui concerne leur évaluation. Elles laissent ainsi des possibilités pour de la « comptabilité créative ». Par conséquence, elles font l'objet d'un intérêt d'analyse tout particulier. Cet article examine le traitement des provisions pour risques et charges en France et en Allemagne. La première partie décrit et discute les normes comptables à ce sujet dans les deux pays en intégrant des considérations fiscales. La deuxième partie analyse les différences en référant notamment au contexte historique et aux évolutions internationales. La troisième et dernière partie met en évidence les conséquences des résultats obtenus pour l'analyse financière comparative de rapports annuels français et allemands. L'article montre que, malgré leurs racines communes en matière de comptabilité financière et malgré l'harmonisation et l'internationalisation de ce domaine, des différences considérables existent entre la France et l'Allemagne notamment en ce qui concerne la présentation des provisions pour risques et charges en général, le traitement des provisions pour engagements de retraite et celui de certaines provisions pour travaux de maintenance. C'est particulièrement ce dernier point qui peut représenter un obstacle lors de l'analyse comparative de rapports annuels français et allemands.