Contenu du sommaire : Diffuser ou périr, les promesses de l'innovation sociale

L'objet de cette recherche est de s'interroger sur les processus de diffusion de l'innovation sociale. En nous appuyant sur plusieurs études qualitatives réalisées en partenariat avec des acteurs de terrain, nous distinguons trois processus de diffusion et exhibons les conditions de diffusion de l'innovation. Nous concluons sur la diversité des arrangements institutionnels observés et le développement de compromis localisés.

Cette contribution porte sur la diffusion de l'innovation sociale, appréhendée ici comme processus de changement multiforme, dans une perspective institutionnaliste. Posant l'hypothèse que le processus d'émergence de l'innovation sociale conditionne sa diffusion sur le territoire, nous nous appuyons sur une initiative, la Recyclerie du Pays de Bray, afin de mettre en lumière l'innovation sociale dont elle est porteuse ainsi que les changements qu'elle impulse sur son territoire à travers la diffusion de ses pratiques et la mise en place de dispositifs structurants.

L'article porte sur la dynamique d'innovation sociale dans le maintien à domicile et l'habitat adapté pour personnes âgées en Wallonie. L'hypothèse centrale est celle de l'hybridation comme moteur et frein du développement de ces initiatives. La démonstration soulève l'importance de l'hybridation des ressources dans la phase d'émergence ainsi que ses limites dans la phase de diffusion si aucune politique publique ne vient reconnaître sa singularité.

Dans le champ de l'informatique, le logiciel libre a certes constitué une innovation technique, mais également une innovation sociale. Cette innovation s'est largement diffusée auprès du grand public et au sein des entreprises. À partir d'entretiens biographiques réalisés auprès des développeurs de logiciels libres, nous montrerons que le succès de cette diffusion repose en partie sur les trajectoires professionnelles atypiques de ces développeurs.

En 2014, la Loi française Économie sociale et solidaire-ESS donne les contours de l'innovation sociale sans pour autant aborder les difficultés de diffusion et d'institutionnalisation particulièrement prégnantes dans l'ESS. L'expérience de la plateforme collaborative Social Planet montre que des outils émergent pour médiatiser des innovations sociales et interroge les tensions existantes entre la valorisation et la diffusion de l'innovation sociale dans l'ESS, ainsi que la place des collectivités publiques dans le développement de l'innovation sociale.

Cette contribution porte sur les spécificités d'une pratique de recherche qui s'insère dans un processus de médiation entre les acteurs de la recherche et les acteurs économiques. À partir de notre expérience au sein de l'Institut Godin, nous montrons tout d'abord que le milieu d'émergence de ce dernier a eu un effet sur les pratiques de recherche développées, pour ensuite montrer que l'objet de recherche a influencé les modalités de transfert. Nous éclairons alors les spécificités et les difficultés d'une posture intermédiaire, entre recherche et transfert auprès des acteurs économiques.

La constitution de la sociologie, comme discipline scientifique, a connu des trajectoires diverses suivant les pays. Au Cameroun et en Afrique, comme ailleurs dans le monde, la sociologie s'est développée à l'ombre et sous l'influence d'autres disciplines ; principalement la philosophie, l'ethnologie et l'anthropologie. Ce développement a aussi été fortement influencé par l'environnement sociopolitique dont les acteurs majeurs (principalement l'État) ont eu des perceptions différentes sur l'utilité de la sociologie et des sociologues dans l'élaboration et la mise en oeuvre des stratégies de développement des pays africains.Notre article met en évidence l'expérience camerounaise sur la question. Il montre comment le développement de la sociologie au Cameroun s'est effectué entre deux paradigmes dominants. Le premier est celui de la différenciation, voire de l'opposition, des courants sociologiques suivant leurs origines occidentales ou africaines. Le deuxième fait référence au besoin croissant, observé chez les sociologues camerounais, de la complémentarité entre la sociologie et l'anthropologie.