Contenu du sommaire : Pop et populaire : politiques du mainstream

Revue Raisons Politiques Mir@bel
Numéro no 62, mai 2016
Titre du numéro Pop et populaire : politiques du mainstream
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • dossier

    • Introduction - Le populaire est-il soluble dans les industries culturelles ? : Courants dominants et contraires des cultures populaires - Keivan Djavadzadeh, Pierre Raboud p. 5-20 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les différents articles, qui composent ce dossier, questionnent les tensions au sein des cultures populaires, mettant en avant les interactions en constante évolution et mouvement entre les processus hégémoniques de récupération, marchandisation ou normalisation et les dynamiques contre-hégémoniques de subversion, de ré-appropriation ou d'émancipation des normes. Cette introduction, plutôt que d'imposer un cadre théorique, consiste à dresser un état des lieux des réflexions théoriques sur la culture populaire. Autour de notions clés comme celles d'hégémonie ou de populaire, elle souhaite mettre en lumière les dialogues possibles entre des traditions théoriques diverses - les cultural studies, mais aussi la sociologie de la culture, autour de Pierre Bourdieu, Claude Grignon et Jean-Claude Passeron ou encore Jean-Louis Fabiani. Au-delà, ce dossier entend également apporter modestement sa pierre à l'édifice en construction des cultural studies « à la française » et, plus encore, stimuler des réflexions et des pistes de recherches sur des sujets encore marginalisés en France malgré leur actualité.
      The articles brought together in this volume examine the tension to the dominant culture within popular culture, seeking for continuously changing relationships caught between hegemonic processes (recuperation, commodification and normalization) and counterhegemonic dynamics (subversion, appropriation and recoding, emancipation). This article, rather than imposing a theoretical framework, seeks to review the state of the art in cultural theory. Articulated around key concepts such as hegemony or popular, it highlights the possible dialogue between several theoretical traditions, from Pierre Bourdieu, Claude Grignon and Jean-Claude Passeron's sociology of culture to cultural studies. This volume also intends to make a modest contribution to the French cultural studies ongoing literature.
    • Les masques noirs des pop stars blanches : Miley Cyrus et les politiques de l'appropriation culturelle - Keivan Djavadzadeh p. 21-33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article se propose d'interroger, à travers une analyse de la « transition » de Miley Cyrus, les politiques de l'appropriation culturelle. Méconnu en France, ce concept désigne la pratique qui consiste, pour le groupe dominant, à s'emparer des marqueurs culturels d'un groupe subalterne racisé, le plus souvent sur un mode dépolitisé qui détache les signes appropriés du contexte social et politique qui les avait vu naître. J'entends montrer que l'appropriation culturelle est indissociable d'une idéologie color-blind qui la sous-tend et la légitime. Les pop stars blanches comme Miley Cyrus qui s'approprient la culture noire souscrivent en effet au mythe d'une Amérique post-raciale où la race serait sans importance, et cela encore plus dans l'espace de la culture populaire. Il s'agira donc de voir en quoi la différence raciale et ethnique constitue aujourd'hui une ressource subversive pour des pop stars blanches qui peuvent, à peu de frais, tirer un profit créatif et commercial des cultures minoritaires tout en se désintéressant ou en niant l'expérience des groupes minoritaires.
      This article aims at providing an analysis of the politics of cultural appropriation through a study of Miley Cyrus' “transition” away from her former Disney character. The concept of cultural appropriation refers to the practice whereby the dominant group “takes away” the cultural and racial signifiers from a subaltern racialized group through a process of decontextualization, so that former racial markers are no longer perceived as such. I argue that color-blind ideology is crucial for legitimizing cultural appropriation. White pop stars such as Miley Cyrus invest in the myth of a postracial America where race would no longer be an issue, especially in popular culture. I examine the ways in which racial and ethnic difference constitutes a subversive resource for these pop stars, since it enables them to exploit Black cultural forms, both artistically and commercially, while ignoring or denying the Black experience from which cultural productions emerge.
    • « Ma chérie, il faut révéler ta féminité ! » : Rhétorique du choix et de l'émancipation dans les émissions de relooking en France - Nelly Quemener p. 35-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution propose de se pencher sur les émissions de relooking Nouveau Look pour une Nouvelle Vie et Belle toute Nue diffusées sur la chaîne M6. Elle interroge d'une part les modèles normatifs de la féminité et de la masculinité que ces émissions promeuvent à travers l'édiction de règles du « bon » et du « mauvais » look. Elle analyse d'autre part la production discursive du sujet et de la démarche du relooking à travers l'injonction à agir et réagir. Nous défendons ici que les émissions de relooking se construisent sur une ambivalence. En proposant aux candidates de reprendre le contrôle de leur corps, elles font de ce dernier et du relooking le moyen d'un empowerment. Ce faisant, elles réinstallent de façon insidieuse des conceptions hégémoniques du genre, à l'instar de la différence des sexes, du primat du désir masculin et d'une sexualisation du corps féminin. Ces conceptions hégémoniques s'accompagnent de nouvelles formes de discipline et de surveillance.
      This article focuses on two makeover TV shows Nouveau Look pour une Nouvelle Vie and Belle toute Nue broadcasted on M6 Channel in France. It aims at unravelling the normative models of femininity and masculinity promoted by both TV shows when it distinguishes between “good” and “bad” looks. It analyses the discursive production of the subject of makeover and the makeover itself, through the injunction to act and react. We argue that makeover TV shows have ambivalent effects. By inviting the participants to take control over their bodies, they define the look and makeover as a tool of empowerment. Yet, they also reassert in an insidious manner hegemonic conceptions of gender, such as sex difference, the centrality of masculine desire and the sexualisation of the female body. They thus promote new forms of self-discipline and surveillance.
    • Immanence et transcendance du clivage masculin-féminin dans le cinéma de Quentin Tarantino - Marie-Pierre Huillet p. 51-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      S'il est bien un média rattaché à la culture populaire, c'est le cinéma. En France, il reste la première sortie culturelle loin devant les concerts, les expositions ou les musées, encore de nos jours. Or, comme toute les « technologies de pouvoir » (Michel Foucault), le cinéma est un espace qui participe à imposer les normes sociales, notamment celles qui concernent les rapports sociaux de sexe. Qu'en est-il dans la filmographie du réalisateur américain, Quentin Tarantino ? Tout au long des sept longs métrages de ce-dernier, c'est d'abord un monde androcentré avec des personnages à l'identite de Genre très traditionnelle qui apparaît au spectateur. Mais cet univers est comme l'arène de l'approbation et de l'opposition puisque bien souvent chez Tarantino, les personnages, sans parvenir à transcender réellement le clivage habituellement normé de masculin et de féminin, se montrent usés par ce schéma et pour quelques uns même, désireux de le dépasser.
      If there is a media attached to popular culture, it's the cinema. In France, it remains the cultural outing ahead concerts, exhibitions or museums, even today. But like any “technology of power” (Michel Foucault), cinema is a space that contributes to impose social norms, especially those concerning social sex relationships. What in the filmography of the American director Quentin Tarantino ? Throughout the seven features of this last is first a andro-centred world with characters with Gender identity very traditional that appears to the viewer. But this universe is like the arena of approval and opposition as often among Tarantino, characters, unable to really transcend the cleavage usually standardized masculine and feminine, appear worn by this scheme and for a few eager to transcend.
    • Politiques de la cinéphilie : la parole féminine dans les magazines populaires des années 1950 - Thomas Pillard p. 67-81 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Analyser la culture populaire implique de s'intéresser aux rapports que ses usagers entretiennent avec les objets que les industries culturelles produisent et diffusent à leur attention. Dans cette perspective, nous examinerons la réception féminine du cinéma de consommation courante dans les années 1950, à partir d'une analyse du courrier des lecteurs du périodique Le Film complet, un magazine populaire principalement lu par des femmes. Il s'agira de montrer l'essor durant cette période d'une « cinéphilie au féminin » se caractérisant par des dynamiques contre-hégémoniques élaborées en réaction à l'élitisme de la cinéphilie savante, au masculinisme de la production cinématographique ainsi qu'à l'organisation masculine et patriarcale de la société dans son ensemble.
      In order to analyze popular culture, one must explore the relations between its users and the various objects that are being produced and distributed by the cultural industries for mass consumption. To this end, we will examine the reception of mainstream cinema in France during the 1950s, through an analysis of reader's letters published by Le Film complet, a popular weekly mostly read by female spectators. We will show the expansion of a female kind of cinephilia, caracterised by counter-hegemonic dynamics shaped in reaction to the elitist view of the dominant cinephilic practices as well as to the masculinism of the cinematographic production and to the masculine and patriarchal organisation of French society as a whole.
    • À l'heure du punk ! : Quand la presse musicale française s'emparait de la nouveauté (1976-1978) - Luc Robène, Solveig Serre p. 83-99 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'attache à étudier la réception du punk dans la presse musicale spécialisée française. En analysant les publications des deux principaux magazines musicaux (Rock & Folk et Best) qui dominent l'actualité musicale en France entre 1976 et 1979, nous montrons de quelle manière ces médias ont joué un rôle important dans la diffusion d'une musique qui, loin de se réduire à l'émotion de l'écoute, fut aussi une musique « lue », faite de mots et d'images, de chroniques et de points de vue. En accompagnant le punk, en se focalisant sur certains aspects, en grossissant le trait et parfois en inventant certains de ses codes au fil de mises en scènes inédites, cette presse a rendu plus familière une culture de résistance émergente, rétive et rugueuse, qu'elle a contribué à transformer. Notre travail questionne les mécanismes médiatiques et les processus qui ont accompagné, voire induit, les transformations de l'image du punk en France, déplaçant sensiblement les frontières entre contre-culture et mainstream.
      This article seeks to study the reception of punk in the French music press. Through an analysis of the publications of the two music magazines which dominated the coverage of popular music in France between 1976 and 1979 (Rock & Folk and Best), we show how these forms of media played an important role in the diffusion of punk rock which, far from being confined to the listening experience, was a genre of music which was also made up of words and images, reviews and points of view, and thus read. By covering punk, by focussing on some of its features, by exaggerating and sometimes inventing some of its codes because of the way it staged the phenomenon, the music press both brought to wider public attention and helped shape this raucous, edgy new culture of resistance. This study investigates the media mechanisms and processes which accompanied and even determined the transformations that the punk image underwent in France by markedly shifting the boundaries between counter-culture and mainstream.
    • La promotion par les créations des fans : Une réappropriation du travail des fans par les producteurs - Mélanie Bourdaa p. 101-113 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans une ère de la convergence technologique mais également culturelle, les fans, public expert et actif, deviennent un public cible pour la mise en place de stratégies de production. Si l'on s'appuie sur le travail fondateur de Jenkins sur les Trekkies (Jenkins, 1992), les fans sont qualifiés de public actif, producteur de contenus et appartenant à une communauté sociale virtuelle, appelés les fandoms. Les activités des fans sont porteuses de sens et contribuent à une réappropriation de l'oeuvre de départ dans une forme de braconnage culturel (De Certeau, 1980). Il est alors intéressant d'analyser comment les producteurs utilisent ces créations et quelles tensions ou collaborations émergent de ces activités de fans. Par exemple, les producteurs de Orange Is The New Black demandent aux fans de prendre des selfies habillés en orange chaque mercredi et de partager leurs photos sur les réseaux sociaux. Les fans endossent alors un rôle de prescripteurs, de promoteurs de la série, dans un mouvement que Javier Lozano a nommé, le fanadvertising. Cet article tentera de saisir les enjeux de cette culture de la participation en terme de stratégies promotionnelles pour les producteurs. Comment une telle réappropriation de la créativité des fans joue un rôle dans une reconfiguration des rapports entre production et réception ? Mais surtout comment la créativité des fans est-elle réinvestie pour promouvoir des séries télévisées ?
      In an era of technological and cultural convergence, fans, an active and productive audience, are becoming a target audience to set up productions' strategies. If we rely on Jenkins' seminal work on the Trekkies (Jenkins, 1992), fans are described as active, producers of contents and part of a social online community, called fandom. Fans' activities are meaningful and contribute to a reappropriation of the text in the form of a cultural poaching (De Certeau, 1980). It is thus interesting to analyse how producers use these activities and creations and what kind of tension or collaboration emerge from these online activities. For example, producers of Orange Is The New Black invite fans to take selfies dressed in orange every Wednesday and share theirs pictures on social networks. Fans play a marketing role, promoting the show, in a movement called “Fanadvertising”. This paper will try to understand the stakes of this participatory culture in terms of marketing strategies from the producers. How does such a reusing of fans' creativities play a part in the new relation between producers and receptors?
  • varia

    • Du rapport de la subjectivation politique au monde social. : Les raisons d'une mésentente entre sociologie et philosophie politique - Federico Tarragoni p. 115-130 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Fondé en philosophie par Hannah Arendt, Judith Butler, Ernesto Laclau et Jacques Rancière, le concept de « subjectivation politique » bénéficie d'une pluralité de perspectives théoriques : cette pluralité l'a d'ailleurs rendu adaptable à l'interprétation de phénomènes fort différents, allant de la construction d'une citoyenneté abstraite à la subversion des normes. En dépit de cette adaptabilité qui en fait un concept versatile, la sociologie a du mal à le manier dans l'enquête empirique. Cela est dû, en large partie, au formatage anti-sociologique du concept, les philosophes l'opposant la plupart du temps à une approche « sociologiste » et « sociocratique » qui serait courante dans la discipline. Avatar d'une « contingence radicale du politique », la subjectivation désignerait ainsi un processus de sortie progressive du social. Dans cet article nous passons cette construction intellectuelle au crible d'une double critique : archéologique (mobilisant le paradigme sociologique) et empirique (mobilisant des travaux empiriques ayant situé les processus de subjectivation politique dans la réalité sociale et historique).
      Founded in philosophy by Hannah Arendt, Judith Butler, Ernesto Laclau and Jacques Rancière, the concept of “political subjectivation” crosses a multiplicity of theoretical perspectives. This plurality can benefit to the description of various phenomena in social life, as citizenship, new public spaces or normative subversion. However, sociology continues not using it, for multiple reasons. One of them is the anti-sociological formatage of the concept: philosophers oppose it to a “sociologist” or “sociocratic” approach of social life, conflicting the analysis of “radical contingency” of political emancipation. Thus, political subjectivation is described as a process in which individuals “exit” from society. In this paper, we propose a critical reading of this argument, basing on some empirical works, in sociology and history, which clearly show that political subjects shape themselves into the social order, by criticizing it and acting differently.
    • Psychiatres normatifs vs. trans' subversifs ? : Controverse autour des parcours de changement de sexe - Emmanuelle Beaubatie p. 131-142 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le débat public contemporain sur les changements de sexe oppose des experts par profession à des experts par appartenance. Avant de pouvoir accéder aux hormones et aux chirurgies, les trans' sont soumis à une longue évaluation psychiatrique. Face à ce parcours de soins contraignant, ils militent pour le libre accès au traitement. Derrière cette controverse, il y a un clivage qui a trait au genre. La procédure diagnostique comprend un « test de vie réelle » pendant lequel il faut vivre à plein temps dans son sexe de destination, l'implicite étant que le comportement social d'une personne est fonction de son sexe. S'inscrivant majoritairement dans une approche issue des études féministes queers, les associations condamnent ce dispositif qui véhicule des stéréotypes de genre. A travers un regard sociologique pragmatique, cet article met en évidence les contingences et les contradictions des deux groupes d'acteurs en s'intéressant aux conditions d'émergence de leurs points de vue respectifs. La démonstration s'oriente ensuite vers la sociologie critique en faisant du genre non plus un élément du débat, mais un prisme d'analyse de chacune des deux expertises. Cette transition épistémologique permet d'identifier des homologies inattendues qui achèvent de questionner les termes de la polémique.
      The contemporary public debate on sex changes opposes experts by profession and experts by group membership. To be able to access hormones and surgeries, trans individuals have to go through a compulsory psychiatric evaluation. Given this constraining healthcare path, trans organizations claim free access to the treatment. Behind this controversy is a division regarding gender norm. The diagnosis process includes a “real life test” during which the individuals have to live full time in their chosen sex. The postulate behind this exam is that a person's social behavior depends on his or her sex. Inspired by queer feminist studies, trans organizations condemn this protocol based on gender stereotypes. From a pragmatic sociological standpoint, this article highlights the contingencies and the contradictions of the two groups of actors by going back to the emergence of their points of view. The demonstration then shifts to critical sociology as it does not think gender as an element of the debate anymore, but as an analytical tool of both kinds of expertise. This epistemological transition enables to unveil unexpected homologies that question once more the terms of the controversy.
  • Lecture critique

    • Sociologie et philosophie politique : nouvelle(s) articulation(s) - Manuel Cervera-Marzal p. 143-149 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les querelles entre sociologie et philosophie politique ne sont pas infondées mais elles ont souvent entravé la productivité de chacun de ces deux registres de connaissance. En partant de ce postulat, cette note de lecture examine cinq récentes contributions épistémologiques qui ont tenté, chacune à leur manière, d'articuler l'approche sociologique et la philosophie politique : science sociale philosophique (Frédéric Lordon), science sociale générale (Philippe Chanial), analyse grammaticale de l'action (Cyril Lemieux), philosophie sociale (Franck Fischbach) et dialogues transfrontaliers (Philippe Corcuff).
      Quarrels between sociology and political philosophy are not unfounded but have often hampered the productivity of each of these two registers of knowledge. Starting from this premise, this book review examines five recent epistemological contributions that have tried, in their own way, to articulate sociological approach and political philosophy: philosophical social science (Frédéric Lordon), general social science (Philippe Chanial), grammatical analysis of action (Cyril Lemieux), social philosophy (Franck Fischbach) and cross-border dialogues (Philippe Corcuff).
    • Politique et éducation en anthropocène : Lecture critique de Dominique Bourg et Alain Papaux (dir.), Dictionnaire de la pensée écologique, Paris, PUF, 2015, 1 088 pages et de Dominique Bourg et Augustin Fragnière, La pensée écologique, une anthologie, Paris, PUF, 2014, 876 pages. - Nathanaël Wallenhorst p. 151-160 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article propose une réception politique et éducative de deux ouvrages parus récemment : Dominique Bourg et Alain Papaux (dir.), Dictionnaire de la pensée écologique (PUF, 2015) et Dominque Bourg et Augustin Fragnière, La pensée écologique, une anthologie, (PUF, 2014). Ces ouvrages, qui attestent de l'entrée en anthropocène, constituent une double ressource pour la théorie politique. Ils permettent la prise en considération de la terre en politique et posent la question de la préparation de l'avenir dans ce contexte de fragilisation de la poursuite de l'aventure humaine.
      This article proposes a political and educational reception of two recently published books Dominique Bourg et Alain Papaux (dir.), Dictionnaire de la pensée écologique (PUF, 2015) and Dominque Bourg et Augustin Fragnière, La pensée écologique, une anthologie (PUF, 2014). These books attesting the entry into Anthropocene are a double resource for political theory. They allow the consideration of the earth in politics and raise the question of the preparation of the future in the context of weakening the continuation of the human adventure.