Contenu du sommaire : En hommage à Jacques Barrau
Revue | Journal de la Société des Océanistes |
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Numéro | no 114-115, 2002 |
Titre du numéro | En hommage à Jacques Barrau |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
En hommage à Jacques Barrau
- Avant-propos - Christian Coiffier p. 5-8
- La garance, la pomme de terre et le caillou : un naturaliste à histoire - Georges Guille-Escuret p. 9-12
- Jacques Barrau, reconnu internationalement et méconnu de sa terre d'élection - Georges Condominas p. 13-14
- Publications de Jacques Barrau sur l'Océanie - Catherine Hoare p. 15-21
- Du dessin au dessein des plantes sauvages - Florence Brunois p. 23-38 Relatant son enquête ethnobotanique menée auprès de la société kasua (PNG), l'auteur illustre le rôle que prêtait Jacques Barrau au dessin botanique comme outil ethnographique pour appréhender le monde vivant mais aussi la place de l'homme dans le monde vivant.Relating her ethnobotanical inquiry conducted among the Kasua of Papua New Guinea, the author illustrates the role that Jacques Barrau confered to the botanical drawings as an ethnographical tool to apprehend the living world as well as human's position within the living world.
- Mauvaises herbes et graminées à Houailou (Nouvelle-Calédonie) - Jacqueline de La Fontinelle p. 39-43 La classification ajië (Houailou, Nouvelle- Calédonie) montre que les graminées ont été repérées et identifiées comme constituant une famille distincte des autres « herbes ». D'un usage constant et très important tant dans la vie courante que lors des cérémonies de deuil — nattes, liens, noeuds de toutes sortes (portage, interdits, calendriers, chaumes ou signes de jachères...) —, les graminées ne sont pourtant jamais entrées en culture.Graminae have been classified apart fromweeds in the Ajië language (Houailou, New Caledonia). Their uses thatch, mats, threads and strings as well as knots of every kind to carry loads or prohibit picking fruit, trodding on a place abandoned after the death of a man, made them constantly present in every day life and during ceremonies yet graminae have not been cultivated as food crop.
- La domestication des plantes en Océanie et les contraintes de la voie asexuée - Vincent Lebot p. 45-61 À l'exception du cocotier, les cultures traditionnelles d'Océanie (arbre à pain, bananiers, canne à sucre, ignames, kava et taros) sont à multiplication végétative exclusive et les insulaires n'utilisent jamais de graines pour les cultiver ou les distribuer. Ces clones ont été déplacés sur de très grandes distances géographiques au gré des migrations humaines et des échanges de matériel végétal. Les apports récents des nouveaux outils de la biologie moléculaire contribuent à élucider de nombreuses énigmes d'ethnobotanique océanienne. Ces deux dernières décennies ont en effet permis de conduire des inventaires de ressources génétiques des principales plantes cultivées dans le Pacifique. Les études de diversité qui ont été réalisées à l'aide de marqueurs moléculaires, sur plusieurs milliers de cultivars, permettent d'utiliser les empreintes génétiques pour clarifier les généalogies et révéler les processus de domestication. Il apparaît que les nombreux cultivars qu'utilisent les horticulteurs océaniens trouvent leur origine géographique sur la plaque continentale Sahul et non pas en Asie comme supposé antérieurement. Dans certains cas, la domestication a toujours cours. Nous présentons une synthèse des connaissances acquises sur l'origine de ces plantes et tentons d'expliquer les fortes contraintes que rencontrent aujourd'hui les horticulteurs qui manipulent ces cultivars stériles. La vulnérabilité génétique des espèces cultivées est accentuée par les rapides changements environnementaux.Except for the coconut all the traditional crops of the Pacific are propagated asexually and farmers never use seeds to cultivate them. Exchanges of planting material and human migrations have distributed these clones across very long distances. The recent advances made by molecular biology are valuable contributions to elucidate the long standing enigmas of ethnobotany regarding the geographic origin of these plants. During the last two decades, several ecogeographical surveys of the genetic resources have been conducted for the major crops (breadfruit, bananas, sugarcane, yams, taros and kava) and have produced significant results. Genetic diversity studies conducted with molecular markers on several thousands of cultivars clarify their phylogeny and provide insights on domestication processes. It appears that these traditional crops found their geographic origin on the Sahul plate itself rather than being introduced from the Asian Sunda plate. In some cases, domestication is still going on. We present an overview of the existing knowledge regarding these crops and attempt to summarise the numerous constraints that the farmers are now facing. The narrow genetic base of these cultivated plants and their genetic vulnerability is accentuated by pest and pathogens build ups and the rapid environmental changes that are now facing the Pacific islands.
- De la théorie aux pratiques culturales sur les atolls... - Jean-Michel Chazine p. 63-69 L'observation des fosses de culture sur les atolls des Tuamotu, puis les recherches sur leur mode de fonctionnement avaient conduit l'auteur à rencontrer Jacques Barrau et à en retrouver des analogies archéologiques. Des investigations et expérimentations ethno-archéologiques vont montrer que de la Micronésie aux Tuamotu de l'Est, ces techniques avaient été élaborées de la même manière, même si leur persistance n'a pas été la même. Les réflexions pionnières de Jacques Barrau ont ainsi été corroborées quelques décennies plus tard.The observation of cultivation pits on the Tuamotuan atolls followed by researches upon their utilisation process had led the author to meet Jacques Barrau and find out some archaeological analogies. Further investigations and ethnoarchaeological experiments will prove that from Micronesia to Eastern Tuamotu, these technics had been alaborated upon the same trend, even if their persistance had not been the same. Jacques Barrau's pionneering thoughts have thus been confirmed some decades later.
- Te Kai Paka-Anuta: Food in a Polynesian Outlier Society - Patrick V. Kirch p. 71-89 En reconnaissance aux contributions fécondes de J. Barrau à l'ethnographie et à la préhistoire de la nourriture en Océanie, cet article présente un compte rendu ethnographique sur l'alimentation d'une société polynésienne parmi les plus isolées et les plus traditionnelles : la minuscule île « outlier » de Anuta dans les Salomon orientales. Utilisant comme base une enquête menée en 1971, l'article réexamine le système économique sousjacent de production, stockage et préparation de la nourriture qui constitue la structure quotidienne (habitus) des abris-cuisines de Anuta. La culture matérielle de la cuisine, l'activité de l'abri-cuisine, les relations entre hommes et femmes dans la cuisine ainsi qu'une série de recettes concrètes sont abordées. De plus, l'article discute de la taxonomie traditionnelle des nourritures crues et préparées.In recognition of Jacques Barrau's seminal contributions to the ethnography and prehistory of food in Oceania, this paper presents an ethnographic account of food in one of the most isolated and traditional of Polynesian societies : the tiny « Outlier » of Anuta, in the eastern Solomon Islands. Based on fieldwork carried out in 1971, the paper reviews the underlying economic system of food production, food storage, and the cooking processes which constitute the « structures of everyday life » (habitus) within Anutan oven-houses. The material culture of cooking, oven-house activity, gender relations within the cookhouse, and the range of actual recipes are discussed. In addition, the paper discusses the folk taxonomy of raw and prepared foods.
- Mythe, métaphore, métamorphose et marches : l'igname chez les Lau de Malaita, îles Salomon - Pierre Maranda p. 91-114 Comme l'indique Barrau, une synergie terre-mère s'effectue en Mélanésie par une relation d'équivalence entre deux récoltes, celles de poissons et celles de légumes. Les Lau de Malaita fondent cette convertibilité au moyen du mythe d'origine de l'igname. Dérobé aux esprits, le tubercule se transforme en poisson. Or ses écailles ressemblent aux coupures en lesquelles on détaille l'igname pour la planter. Jetées sur un tas d'ordures, les écailles germent et implantent ainsi l'igname à Malaita. On développe donc une métaphore en métamorphose qui génère un mythe d'origine, qu'on peut interpréter comme la charte des marchés traditionnels. Là, opératrices de la synergie terre-mer, les femmes transforment les produits marins en produits de la terre et inversement.Barrau has concisely made the point that both sea and land are harvested equivalently and yield interchangeable crops. The Lau of Malaita had long shared the same view and have expressed it in their myth of origin of the yam. Culture heroes steal tubers from the island of spirits that, angry, sink their get-away boat. Fallen in the sea, the yam turns into a big fish. Back home, the heroes catch the fish, throw its scales on a garbage heap. The scales, similar to the cuttings into which yam tubers are sliced for planting, germinate and thus bring yam to Malaita. The Lau have developed that metaphor (scales = cuttings) into a metamorphosis that generates a myth of origin. The myth can be interpreted as the charter of the institutionalized markets where, in everyday life, women implement the metamorphosis of fish into vegetables and vice-versa, and thus act as the operators of the land-sea synergy.
- Ignames, interdits et ancêtres en Nouvelle-Calédonie - Isabelle Leblic p. 115-127 Que ce soit tout au long du cycle agricole pour la pratique de certaines activités telles que la pêche ou dans différentes circonstances de la vie (grossesse, période de deuil, etc.), de nombreux interdits alimentaires étaient respectés par les Kanaks de Nouvelle-Calédonie. Après avoir présenté quelques-uns de ces interdits alimentaires (pour les régions paicî et ajië) à travers une typologie des divers aliments, comme l'igname, nous mettrons en relation ces interdits avec le rôle des ancêtres dans le cycle horticole, la pratique de la pêche ou toute autre activité de la vie quotidienne. À partir d'exemples pris dans la littérature existante, dans la tradition orale et dans des données de terrain, nous montrerons que ces interdits sont significatifs de choix alimentaires ou d'arbitraire culturel.Throughout the horticultural cycle, in fishing activities, or in various circumstances of life (pregnancy, mourning, etc.), the Kanak people of New Caledonia observe numerous alimentary taboos. After presenting some of these alimentary taboos (in the paicî and ajië area) in relation with a typology of food products, we shall correlate these taboos with the role of ancestors in the horticultural cycle, in fishing and in everyday life. Using illustrations from published work, from oral tradition and fieldwork data, we shall show how these taboos are the signs of alimentary choices or of arbitrary cultural practices.
- Cérémonies de l'igname nouvelle, intégration sociale, modalités binaires et ternaires en pays Mèa (Nouvelle-Calédonie) - Patrick Pillon p. 129-140 Cet article aborde les transformations de la cérémonie collective des prémices dans la moyenne vallée du pays Mèa en Nouvelle-Calédonie avant la mise en place des « réserves ». Sur une durée qui n'a pas dû excéder une soixantaine d'années, trois formes cérémonielles se seraient succédées. Elles ont dû correspondre à l'intégration d'événements qui ont parfois été le pendant de transformations de l'organisation sociale. Il aurait alors été recouru au dédoublement de structures binaires par des structures ternaires.« First fruit ceremonies, social integration and binary versus ternary models in Mea country (New Caledonia) » deals with three different types of first fruit ceremony which were successively staged in the middle part of the Mea valley, up until colonization put and end to an autonomous activity of its own. These ceremonies which succeeded one another over a period which can not have exceeded sixty years, must have been resorted to as means of integrating recently occured events : ternary models would then have been put forward as a substitute to binary sets of organization.
- Le donneur, le receveur et la sage femme. Échanges de cochons à Oksapmin (Papouasie Nouvelle-Guinée) - Lorenzo Brutti, Manuel Boissière p. 141-157 Le cochon en Papouasie Nouvelle-Guinée joue un rôle important dans la cosmologie des villageois, dans les pratiques agricoles, mais aussi dans les relations d'échange entre groupes sociaux. Dans cet article nous proposons d'étudier, dans une société des Hautes terres, à Oksapmin, d'une part la place du cochon dans la mythologie et dans les cérémonies traditionnelles, puis nous nous penchons sur les pratiques d'élevage (quantité et variétés de cochons élevés, nourriture), pour décrire finalement une forme particulière d'échange faisant intervenir trois personnalités : un donneur, un receveur et un tiers. Cette étude nous permet de proposer une interprétation des relations entre les villageois et leur environnement qui prenne en compte les pratiques agricoles et d'élevage qui y sont menées.Pig plays an important role in the cosmology of Papua New Guinean societies, as well as in the agricultural practices and in the building of relationships between social groups. In this essay we describe the place of pig in the mythology and the traditional ceremonies together with the husbandry practices (quantity and varieties of pigs, feeding practices) of a highland society, the Oksapmin. Furthermore, we illustrate a particular form of exchange where three characters play a role: a donor, a receiver and a third person. The following analysis let us to interpretate the relationships between the humans and their ecosystem according to the agricultural practices and to pig husbandry.
- Des vergers de Pandanus spp. comme poste avancé de la culture - Pierre Lemonnier p. 159-164 Chaque année, vers la mi-octobre, un quart de la population baruya s'enfonce dans la forêt avec cochons, chiens et enfants, bien au-dessus des jardins les plus élevés, pour collecter, surveiller et conserver les fruits d'arbres « semi-domestiqués » de la forêt, les Pandanus jiulianettii et P. brosimos. Installés pendant deux mois dans des petits hameaux rassemblant de solides bâtisses, hommes et femmes font sécher par centaines de kilogrammes des drupes ou des morceaux de syncarpes de Pandanus au-dessus de feux qui brûlent jour et nuit. Le gros de la consommation des (délicieuses) amandes intervient pendant la mauvaise saison (froide et très pluvieuse). Avec 66g de graisse pour 100g de matière sèche, les amandes sont, de loin, le plus riche des aliments que consomment les Baruya. C'est aussi celui qui contient le plus de protéines. On peut alors avancer l'hypothèse que, moins touchés par l'absence de pluie dans l'écrin humide que leur offre la forêt tropicale d'altitude, les Pandanus offrent aux Baruya une nourriture de famine d'une exceptionnelle qualité. Ces postes avancés de la culture des plantes que sont les bosquets de Pandanus sont aussi les seuls lieux de production agricole qui, pendant plusieurs mois, demandent une présence de l'homme de tous les instants. De ces arbres pas comme les autres auprès desquels leur société se morcelle par clan et lignage pour résider et travailler ensemble, les Baruya font également des théâtres végétaux lors des cérémonies d'initiation.Each year, towards mid-October, a quarter of the Baruya population heads up into the forest with their pigs, dogs and children, well above the highest cultivated gardens, to collect, watch over and preserve the fruits of « semi-domesticated » forest trees, the Pandanus jiulianettii and P. brosimos. There, in their solidly constructed hamlets, men and women spend two months drying hundreds of kilos of the Pandanus drupes or pieces of syncarpes over fires that are kept burning day and night- .The bulk of the (delicious) almonds are consumed during the cold, rainy season. With 66g of fat for 100g of dehydrated matter, almonds are by the far the richest food consumed by the Baruya. They are also the food that is highest in protein. One can therefore emit the hypothesis that, protected from the lack of rainfall by their high rain forest, the Pandanus provides the Baruya with an exceptionally high-quality food in times of famine. These Pandanus grove out-posts are also the only sites of agricultural production which require an uninterrupted human presence for several months a year. These trees unlike any others, around which the Baruya society gathers by clans and lineages to live and work together, are also used by the Baruya as vegetal theaters in their initiation ceremonies.
- La consommation des algues en Polynésie française : premiers résultats d'une enquête - Éric Conte, Claude Payri p. 165-172 L'observation de la consommation actuelle des algues dans l'île de Ua Huka, aux Marquises, documente une pratique méconnue en Polynésie française et nous informe sur les comportements alimentaires des anciens Marquisiens dont elle est une survivance. Elle pose d'intéressantes questions en termes comparatifs, à la fois à l'intérieur de la Polynésie française et à l'extérieur, notamment à Hawaii, et ce pour le présent comme pour la période préeuropéenne.The study of present seaweed consumption in Ua Huka Island, Marquesas, documents a little-known practice in French Polynesia, as well as giving us information on the dietetary habits of the ancient inhabitants of the Marquesas, from whom it originates. This study raises interesting comparative questions, within as well as without French Polynesia, notably Hawaii, both in the present and pre-European era.
- La canne à sucre dans le bagne calédonien (1873-1894) - Alain Saussol p. 173-180 Entre 1873 et 1894, l'administration pénitentiaire en Nouvelle-Calédonie a tenté de développer la culture et la transformation de la canne à sucre à Bourail et dans la vallée de la Dumbéa. Cette note relate l'histoire de cette tentative et de son échec.From 1873 to 1894, penal administration in New Caledonia attempted to develop cultivation and processing of sugar cane at Bourail and in the Dumbea valley. This paper relates the story of this attempt and its unsuccess.
- Éléments pour une étude des représentations de la canne à sucre chez les Ankave-Anga (Papouasie Nouvelle-Guinée) - Pascale Bonnemère p. 181-185 Dans l'ensemble des représentations qu'ont les Ankave des aliments, la canne à sucre est associée sans ambiguïté aucune au lait maternel, du moins à première vue. Car les modalités de consommation de celle-ci lors des rituels masculins révèlent une situation plus complexe, que l'auteur analyse à la fois dans le contexte ethnographique concerné et à l'aune de ce que l'on sait des associations entre les substances corporelles et certains aliments dans d'autres groupes anga.In the set of representations the Ankave have elaborated concerning food and nurturing, sugar cane seems unambiguously associated with maternal milk. Yet, the ways sugar cane is consumed during male initiations point to a more complex situation, which the author analyzes in this particular ethnographic context as well as with respect to what is known of the connections other Angans make between bodily substances and several foods.
- Une « huile » végétale aux multiples usages dans la région du fleuve Sépik (Papouasie Nouvelle-Guinée) - Christian Coiffier p. 188-200 L'exsudat d'un arbre du genre Campnosperma est collecté dans une grande partie du bassin du fleuve Sépik. Cet exsudat constitue un liquide huileux utilisé localement pour de très nombreux usages rituels. Sa représentation locale comme substance vitale en fait un produit qui participe à divers types d'échanges.The exudation of trees, Campnosperma species, is gathered on a large part of the Sepik River Valley basin. This exultation is on oily liquid that is used locally for many rituals. Because it is seen locally as a vital substance, it is used in various kind of exchanges.
- Le Dieu Rao de Mangareva et le Curcuma longa - Catherine Orliac p. 201-207 Il y a une vingtaine d'années, Jacques Barrau me fit découvrir une sculpture d'une étonnante modernité : il s'agissait d'une représentation du dieu Rao, invoqué au moment de la plantation du Curcuma longa, à Mangareva, dans l'archipel des Gambier. Lorsqu'il prit sa retraite en 1995, il m'offrit une copie de cette oeuvre qu'il affectionnait particulièrement.About twenty years ago, Jacques Barrau showed me a strange sculpture with a modern style. It was the image of Rao, a special god invoked during Curcuma longa planting by people of Mangareva, in Gambier archipelago. When he retired in 1995, Jacques Barrau offered me a copie of this piece of art that he loved so much.
- D'où vient le nikawa ? - Patricia Siméoni p. 209-222 Bien qu'il soit admis que la domestication du kava (Piper methysticum) ait eu lieu dans le nord de l'archipel du Vanuatu, le nom du kava à Tanna a toujours été considéré comme un emprunt à une langue polynésienne. À Erromango, on le nomme nagave, et sur l'île voisine de Futuna le terme utilisé est kava. Le sud du Vanuatu est considéré comme une zone homogène où la plante et tout un cortège de mots associés auraient été empruntés par l'intermédiaire des Polynésiens marginaux (outliers) de Futuna. Toutefois, à la lumière de données d'ordre génétique, morphologique et chimique venant bousculer ces premières hypothèses, nous souhaiterions proposer d'autres voies possibles pour l'introduction du kava dans le sud du Vanuatu. C'est à travers une approche pluridisciplinaire que nous présenterons ces nouvelles pistes pouvant expliquer que le kava aurait pu être distribué lors des migrations mélanésiennes dans le sud du Vanuatu, en tout cas, avant les influences des retours polynésiens dans cette partie de l'archipel.It has been shown that the domestication of kava (Piper methysticum) took place in Northern Vanuatu. The name for kava in Tanna is considered as borrowed from the Polynesian language. Erromangan say nagave and on Futuna the term is simply kava. Southern Vanuatu is thus considered as an area where the kava plant, its name, and a lexicon associated with kavapreparation, were introduced by the Polynesian outliers of Futuna. However, based on genetical, morphological en chemical evidences we would like to present other possible ways for the introduction of kava in South Vanuatu. Following a pluridisciplinary approach we attempt to explain that kava could have been introduced in Southern Vanuatu by the Melanesian settlers coming from the north. This introduction was most likely prior to the Polynesian Outliers influences in this part of the archipelago.
- Note sur les messages de végétaux : quelques exemples océaniens - Michel Aufray p. 223-227 Dans les sociétés océaniennes, les messages de végétaux sont communément employés dans diverses circonstances sociales pour transmettre une information. Le sens à véhiculer peut être motivé par l'aspect de la plante ou bien, comme sur l'île Anatom (Anecom), au Vanuatu, les messages peuvent être élaborés à partir d'un principe phonétique : le nom du végétal évoque l'idée à transmettre.In Oceanian societies, plant messages are commonly used in different social circumstances to pass on information. The meaning to convey may be motivated by plant appearance or, as on Aneityum island in Vanuatu, messages may be elaborated from a phonetic principle: the name of the plant summons to the mind the word of sentence to understand.
Actualités
- In memoriam Paul Ottino - Claude Robineau p. 229-231