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La théorie de la bureaucratie représentative repose sur le postulat que la représentation passive conduit à une représentation active des groupes minoritaires. Dans le présent article, nous nous intéressons à la représentation passive des femmes agents de police qui occupent des postes d'encadrement et à la représentation active des femmes par rapport aux taux d'arrestation pour violence sexiste au Royaume-Uni. Une grande partie des recherches existantes sur la bureaucratie représentative portent sur les bureaucrates de proximité et indiquent que le pouvoir discrétionnaire des bureaucrates minoritaires peut conduire à une représentation active. Notre article porte sur les échelons supérieurs d'une bureaucratie publique. Les recherches empiriques menées dans ce cadre s'appuient sur un ensemble de données recueillies au moyen d'un panel de femmes policières, qui représentent la variable indépendante, et sur les taux d'arrestation pour cause de violence sexiste, la variable dépendante. L'analyse révèle qu'il ne semble guère y avoir de représentation active des femmes par les femmes cadres supérieurs dans la police. Dans notre recherche, les praticiens dans le domaine des politiques et de la fonction publique trouveront des données empiriques qui indiquent que la représentation des minorités passe par des effets organisationnels dans les bureaucraties publiques.

Celui qui travaille dans le secteur public doit être capable de prendre des décisions lorsqu'il est confronté à des dilemmes. Un processus décisionnel cohérent étant quelque chose de nécessaire pour assurer la performance organisationnelle, on peut se poser la question de savoir sur quoi les professionnels de la fonction publique appuient leurs décisions. La présente étude a pour but de nous aider à mieux comprendre si la motivation de service public et l'identité professionnelle sont des concepts qui permettent de prédire les décisions que vont prendre les professionnels de la fonction publique dans les situations difficiles. Nous nous sommes appuyés sur des données d'enquête pour étudier l'influence de ces deux concepts sur les décisions des inspecteurs vétérinaires employés par l'Autorité néerlandaise pour la sécurité des produits alimentaires et des produits de consommation. Les résultats confirment l'hypothèse selon laquelle le processus décisionnel est influencé par la manière dont les inspecteurs vétérinaires interprètent leur rôle professionnel. Il semble en revanche que la motivation de service public (PSM) n'ait ni une influence directe, ni une influence modératrice sur le processus décisionnel dans le contexte des situations de dilemme. Deux conclusions importantes dans notre étude intéresseront les cadres qui travaillent avec les professionnels. Nos observations doivent les amener à tenir compte des points de vue différents que peuvent avoir les travailleurs à propos de leur travail lorsque des équipes sont formées ou lorsque des ensembles de tâches bien précis leur sont confiés. Par exemple, il convient de s'intéresser à la question du mix d'identités professionnelles le plus approprié pour atteindre les objectifs organisationnels. Deuxièmement, les gestionnaires des ressources humaines peuvent recourir au concept de PSM pour déterminer si les agents de l'État sont motivés pour ce qui est d'offrir les services publics. Les résultats indiquent aussi cependant que l'opérationnalisation de la PSM doit être adaptée au contexte professionnel des prestataires de services publics.

La prestation de service public dans les réseaux de collaboration a donné naissance à un recours accru aux projets dans l'administration des politiques et de la prestation de service. Les projets sont censés s'accompagner de mécanismes qui permettent d'assurer une certaine flexibilité et de produire des solutions innovantes. Le présent article a pour but de nous aider à mieux comprendre la collaboration entre les parties prenantes et ses effets sur l'innovation. Nous y analysons l'influence qu'ont les parties prenantes sur la création d'innovations en matière de projets dans 275 projets financés par l'Union européenne au moyen d'analyses du contenu et d'analyses de régression logistique. Les résultats indiquent que si les projets peuvent jouer le rôle de plaques tournantes, où des informations intéressantes sont produites, rares sont ceux qui produisent des innovations. Les réseaux de parties prenantes des projets, la diffusion des connaissances, l'influence des projets ainsi que les sources de conseils sont autant d'éléments qui ont leur importance lorsqu'il s'agit de prédire les innovations des projets. Nous verrons, dans notre conclusion, qu'il y a lieu de remettre en question l'idée exagérément optimiste selon laquelle la collaboration serait un remède à l'absence d'innovation dans le secteur public. Les résultats de l'article devraient aider les praticiens à concevoir des projets de développement du secteur public qui encouragent l'innovation. Les résultats indiquent qu'il est bénéfique d'inclure dans l'équipe de projet des représentants des institutions de recherche et d'enseignement étant donné que leur inclusion favorise les possibilités de parvenir à des innovations. Les observations empiriques permettent de mieux comprendre l'innovation dans les projets et indiquent les pratiques à éviter. Nous laissons entendre que lorsqu'elle est correctement gérée, l'inclusion des parties prenantes a une influence sur l'innovation dans les projets du secteur public.

Le programme de réformes basées sur la performance lancé par la province du Fujian en 2000 a été adopté par beaucoup d'autres provinces chinoises ces douze dernières années, parmi lesquelles celles du Zhejiang, d'Hebei, d'Anhui et du Sichuan. Dans le présent article, nous entendons examiner ce qui a mené à l'adoption de ce programme, et notamment l'influence des incitants à la promotion politique chez les dirigeants et des mécanismes de diffusion. Plus précisément, nous avons recouru à une analyse de la séquence des événements basée sur une régression des probits pour examiner les données de 31 provinces chinoises pour la période 2000–2012. Les résultats indiquent que l'âge relatif des dirigeants et les chances d'être désignés comme membres du Politburo, de même que la distance par rapport aux élections générales, présentent une corrélation négative forte avec l'adoption du programme de réforme, alors que la diffusion descendante présente une corrélation positive forte avec cet aspect. Notre étude confirme que le système de la nomenklatura en Chine définit la diffusion des innovations par des mécanismes d'incitation à la promotion politique et des interactions intergouvernementales. Par conséquent, les dynamiques de diffusion de l'innovation sont, dans une certaine mesure, ancrées dans certaines institutions politiques et définies par les contextes politiques. Par ailleurs, le désir de promotions politiques constitue parfois la raison profonde à l'origine des décisions concernant l'adoption éventuelle des innovations ; le renforcement de ces mesures d'incitation en faveur de l'adoption des réformes devient dès lors une stratégie essentielle.

Dans le présent article, nous examinons la trajectoire de la réforme américaine de l'assistance sociale au travers de l'analyse des expériences des travailleurs de première ligne sur la base d'une approche fondée sur la théorie ancrée dans la pratique. Les principales inquiétudes concernaient les travailleurs pauvres et les programmes d'indépendance économique non élaborés. Ces problèmes étaient attribuables aux efforts de la législation en faveur du « travail d'abord » et à un déséquilibre des compétences, sans tenir compte de la qualité des emplois. Face à la réduction de l'aide sociale, on a adopté une approche généreuse à l'égard des clients des services sociaux en première ligne. Même si la faculté d'appréciation s'est traduite par la mise en œuvre d'initiatives locales plus nombreuses aux premières lignes, ces démarches ne répondaient pas fondamentalement aux besoins de la vie réelle des clients. Dans le présent article, nous soutenons que la qualité et la durabilité du travail sont des éléments essentiels, avant de mettre l'accent sur le « travail d'abord ». La mise en œuvre aux premières lignes doit davantage s'efforcer d'amener les employeurs à créer des mesures d'incitation en faveur du renforcement des compétences et d'encourager les clients à travailler. Il est inévitable d'avoir un écart entre l'élaboration des politiques et leur mise en œuvre aux premières lignes, les besoins locaux ayant tendance à varier. Plus particulièrement, le point de vue des responsables de première ligne est intéressant pour tenir compte des différents besoins locaux et s'adapter aux différents intérêts des clients dans le processus d'amélioration de la réforme de l'assistance sociale au lieu de celui des décideurs fédéraux. Même si la faculté d'appréciation des responsables de première ligne est essentielle, on en sait moins sur la manière dont ils mettent en œuvre la réforme de l'assistance sociale et les enseignements qu'ils en ont tirés. Une étude qualitative de ces questions devrait par conséquent apporter des données de terrain susceptibles d'améliorer sa mise en œuvre afin d'aider les bénéficiaires, une question rarement étudiée dans la littérature.

En s'éloignant du modèle bureaucratique wébérien de l'après-guerre, le système administratif grec a fait l'objet de plusieurs programmes de réforme destinés à le moderniser. Le présent article cherche à explorer les principales modifications survenues au cours du changement administratif, et à relier ce processus aux développements théoriques plus généraux dans le domaine de l'administration publique. Certains avancent que l'administration grecque a été incapable d'emboîter le pas à une constellation fortement renforcée de types idéaux et de modèles hybrides de (ré) organisation de l'État, et d'en tirer parti. Les transformations ont diachroniquement produit des résultats faibles, et ont failli à bâtir un paradigme administratif conceptuel et opérationnel cohérent. Même dans la contraction économique actuelle et sous la pression de la conditionnalité externe, il n'existe aucune preuve solide de changement de paradigme dans le schéma administratif, mais plutôt des changements fragmentés de portée limitée. Bien que l'administration publique grecque ait subi une série de transformations, il est intéressant de noter que pratiquement aucun de ces efforts ne semble avoir incorporé un schéma administratif particulier. Le présent article résume des développements théoriques anciens et plus récents portant sur des modèles de réorganisation administrative, en vue d'élargir les choix des praticiens dans le processus de réforme de l'État.

Dans les pays en transition et en développement, les biens immobiliers excédentaires pourraient constituer une réponse appropriée au besoin criant de sources locales de recettes pour autant que les exigences du nouveau management public en termes d'efficience, d'efficacité et de qualité des services publics soient bien satisfaites. Nous avons centré notre recherche sur le cas des biens immobiliers des villes roumaines, afin de faire apparaître les problèmes de l'actuel système de gestion des biens immobiliers municipaux (BIM) par rapport à la fois aux conditions générales de la ville et aux caractéristiques du cadre institutionnel et organisationnel. Nous avons utilisé pour ce faire une enquête basée sur un questionnaire, suivie de tests statistiques non paramétriques, ce qui a confirmé l'hypothèse qui souligne l'importance de l'existence d'un plan BIM, d'une stratégie BIM et d'une unité BIM au niveau de la municipalité afin d'assurer une utilisation efficace de ces ressources. Nous avons par ailleurs formulé une série de solutions viables aux problèmes épinglés. Notre article souligne le rôle décisif de l'approche stratégique et des instruments correspondants de gestion efficace des biens immobiliers municipaux, et formule quelques recommandations intéressantes pour que l'immobilier municipal devienne une importante source de recettes pour les gouvernements municipaux. Nos observations découlent de celles obtenues dans le cadre du projet financé par l'UE intitulé « Municipal Property Management in South-East European Cities » (PROMISE) de l'université d'études économiques de Bucarest, l'un des treize partenaires participants. Sa contribution a été désignée par l'International Project Management Association parmi les cinq finalistes du concours international « Achievement Award », dans la catégorie Service communautaire/Projet de développement 2013.

Si le gouvernement électronique est devenu une question importante pour les universitaires et les praticiens, et a conduit à une vaste production de savoir, c'est essentiellement en raison des attentes qu'il suscite et de ses faiblesses dans les faits. Cependant, des recherches empiriques quantitatives supplémentaires s'imposent pour étayer les élaborations théoriques. Face à cette situation, une analyse de la littérature s'impose, qui se penche sur les connaissances pertinentes, afin de mettre en place un fondement solide pour les recherches futures. Les méta-analyses disponibles n'apportent cependant pas les informations nécessaires pour faire face comme il se doit à l'absence de recherches empiriques quantitatives sur le gouvernement électronique. Par conséquent, dans la présente étude, nous nous intéressons explicitement à ce domaine bien particulier afin d'identifier de manière systématique les domaines qui nécessitent des études plus poussées et de définir les axes de recherche prometteurs, afin de pouvoir appuyer les recherches futures sur un fondement solide. Parmi les principales observations de la méta-analyse, on constate que les études quantitatives empiriques existantes sur le gouvernement électronique peuvent être rangées dans douze sous-catégories, évaluées sur la base de différents critères de classification permettant d'épingler les lacunes scientifiques, d'identifier les thématiques émergentes qui présentent un potentiel de recherche innovant, et que le gouvernement électronique est censé être un environnement de recherche permanente, ouvert, qui présente encore de multiples aspects à explorer. Sur la base de ces observations, nous formulerons quelques suggestions pour les recherches futures. Dans le présent article, nous entendons non seulement examiner l'état actuel des recherches scientifiques quantitatives empiriques, mais aussi apporter des informations utiles aux professionnels qui travaillent dans la gestion et l'administration publiques. Nous commencerons par donner un aperçu détaillé des méta-analyses liées au gouvernement électronique, ce qui nous permettra d'identifier rapidement la littérature destinée à aborder certaines questions de gestion du gouvernement électronique. Nous poursuivrons en classifiant les études empiriques quantitatives qui existent, en définissant différents domaines thématiques et en étudiant les connaissances pertinentes, afin de faciliter la délimitation et la dénomination des activités de gouvernement électronique. Enfin, étant donné que ces éléments sont basés sur des études empiriques qui tirent leurs conclusions de perceptions de la réalité, les résumés et les classifications sont considérés comme particulièrement importants pour les gestionnaires publics.

La technique du client mystère, à l'origine exclusivement employée dans le secteur privé, est de plus en plus utilisée dans le secteur public. Suite aux réformes de modernisation de l'État, les exercices de reddition de compte et de suivi de la performance se multiplient. Ceux-ci accordent une attention particulière à la qualité des services et à la satisfaction des usagers-clients. L'article apporte une double contribution sur ce thème : méthodologique et substantive. Premièrement, l'article réalise un scoping review de la littérature sur le client mystère. Cette recension permet de présenter la technique du client mystère et son utilisation dans le secteur public. Pour cette investigation bibliométrique, un échantillon de trente-quatre articles a été analysé. Deuxièmement, l'article offre une synthèse de ce que la recherche nous enseigne au sujet de la technique du client mystère, de ses potentialités et limites.Cet article décrit l'utilisation de la technique du client mystère dans le secteur. Les domaines pour lesquels des enquêtes mystères sont commanditées sont assez restreints puisqu'il s'agit essentiellement du secteur de la santé. Toutefois, le scoping review souligne l'importance que peut avoir une enquête mystère aux fins de l'évaluation. Ainsi, investiguer d'autres domaines se révèle très intéressant et prometteur pour les pouvoirs publics. Nous retenons également de cette revue de littérature que les défis recensés lors de l'évaluation à l'aide de clients mystères peuvent être surmontés.

Les festivals citoyens constituent un formidable laboratoire pour l'étude de la gouvernance collaborative, ces événements étant omniprésents et caractérisés par des partenaires publics et privés, engagés dans une activité conjointe. Nous allons analyser les modèles actuels de gouvernance collaborative en prenant pour exemple le carnaval de Salvador, au Brésil, afin de déterminer s'ils s'appliquent au contexte des grands festivals citoyens. Notre analyse qualitative, qui s'appuie essentiellement sur le modèle d'Ansell et Gash (2008), indique que certaines constructions des modèles de gouvernance collaborative sont présentes. Nos résultats font toutefois apparaître d'autres facteurs ayant une influence sur le processus de collaboration, comme les relations informelles et le fondement du processus décisionnel. Nos résultats indiquent aussi que la confiance, un facteur habituellement considéré comme nécessaire à l'action collaborative, est sans doute moins importante que ne le laissent entendre les théories habituelles.Les grands festivals citoyens sont un formidable laboratoire pour l'étude de la collaboration interorganisationnelle, ces événements faisant habituellement intervenir une série d'acteurs publics et privés, qui travaillent de manière interdépendante. Notre étude fait apparaître certains facteurs qui n'ont pas été abordés dans les précédentes recherches et qui influencent la dynamique de la collaboration. Nous observons que les interactions répétées entre les experts techniques peuvent favoriser les réseaux de collaboration informels (et effectifs) et permettre d'éviter les problèmes engendrés par les conflits politiques. Les fondements sur la base desquels les décisions sont prises sont aussi des facteurs importants pour améliorer la collaboration. Nous constatons que la confiance, un facteur habituellement considéré comme nécessaire à l'action collaborative, est sans doute moins importante que ne le laissent entendre les théories habituelles.